Ligne de Bourges à Miécaze

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Ligne de
Bourges à Miécaze
Image illustrative de l’article Ligne de Bourges à Miécaze
Le viaduc de la Tardes dans l'est de la Creuse
Pays Drapeau de la France France
Villes desservies Bourges, Montluçon, Bort-les-Orgues, Mauriac
Historique
Mise en service 1861 – 1893
Fermeture 1994 – 2008 (fermeture partielle)
Caractéristiques techniques
Numéro officiel 695 000
Longueur 312 km
Écartement standard (1,435 m)
Électrification Non électrifiée
Nombre de voies Double voie de Bourges à St-Florent-s/-Ch.
Voie unique au-delà
Disparue entre Eygurande-M. et Bort-les-O.

Signalisation BAPR jusqu'à St-Florent
BM-VU SNCF jusqu'à Montluçon
Aucune de Montluçon à Miécaze
Trafic
Propriétaire SNCF
Exploitant(s) SNCF
Trafic TER Centre-Val de Loire
Fret de Bourges à Montluçon
Schéma de la ligne

La ligne de Bourges à Miécaze est une ligne de chemin de fer française orientée globalement nord-sud. Elle constitue une liaison radiale secondaire entre la région Centre et le Cantal, à proximité d'Aurillac, et était desservie quotidiennement par un train express de nuit direct Paris-Bourges-Montluçon-Aurillac.

Elle constitue la ligne 695 000[1] du réseau ferré national.

La partie la plus septentrionale, entre Bourges et Montluçon, accueille encore du trafic et pourrait dans l'avenir être desservie par TGV (projet POCL).

En revanche, le reste de la ligne est désaffecté. Ainsi, la section allant de Montluçon à Eygurande (nord-est de la Corrèze) a survécu jusqu'en 2008, date à laquelle elle a été fermée en raison du mauvais état de la voie. En raison de la construction du barrage de Bort-les-Orgues et de la mise en eau du lac, la voie étant recouverte par les eaux, la section d'Eygurande - Merlines à Bort-les-Orgues a été transférée sur route dans les années 1950 ; une petite portion a été réaménagée en sentier de randonnée. Enfin, le tronçon de Bort-les-Orgues à Miécaze (sud-ouest du Cantal), isolé, a connu un lent dépérissement qui a provoqué le remplacement en 1994 des autorails omnibus par des autocars, la ligne étant désormais exploitée par des activités touristiques (voie verte, vélorail de Mauriac et pédalorail du pays de Salers).

Histoire[modifier | modifier le code]

Concession et construction de la ligne[modifier | modifier le code]

À la suite de la déconfiture financière de la Compagnie du chemin de fer Grand-Central de France, son démantèlement est organisé en 1857 au profit de la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans et de la constitution de la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée. Dans ce cadre, la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans reçoit à titre complémentaire, notamment la concession à titre définitif d'une ligne « de Bourges à Montluçon » par la convention signée le avec le ministre des Travaux publics. Cette convention est approuvée par décret le [2].

La section entre Eygurande - Merlines et Vendes, embranchement d'une ligne de Clermont-Ferrand à Tulle, est déclarée d'utilité publique par décret impérial le [3]. Un décret impérial du prescrit son adjudication[4]. La concession du « chemin de fer de Clermont-Ferrand à Tulle, avec embranchement sur Vendes » est adjugée par une loi le . La ligne est concédée à Messieurs Narjot de Toucy, comte de Constantin, comte de Besenval, baron Sichel van Meerdervoort et Foriel de Bisschop pour une durée de 99 ans[5]. Cet ensemble est racheté par l'État selon les termes d'une convention signée le entre le ministre des Travaux publics et la Compagnie du chemin de fer de Clermont à Tulle. Cette convention est approuvée par une loi le [6].

La loi du (dite plan Freycinet) portant classement de 181 lignes de chemin de fer dans le réseau des chemins de fer d’intérêt général retient en no 93 une ligne « d'Issoudun à Bourges par Saint-Florent », en no 102 une ligne de « Felletin à Bort, par Ussel » et en no 104, une ligne de « Montluçon à Eygurande par ou près Évaux et Auzances »[7].

La section d'Eygurandes-Merlines à Vendes est cédée par l'État à la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans (PO) par une convention signée entre le ministre des Travaux publics et la compagnie le . Cette convention est approuvée par une loi le suivant[8]. La convention comporte de plus la concession à titre définitif des sections de « Mauriac à la ligne d'Aurillac à Saint-Denis-lez-Martel » et de « Montluçon à Eygurande », ainsi que la concession à titre éventuel de la section de « Mauriac à Vendes ».

La Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans obtient par une convention signée avec le Ministre des travaux publics le la concession à titre définitif d'une ligne à voie métrique de « Gouttières à Létrade » et à titre éventuel d'une ligne à voie normale d'Ussel à Bort qui formerait des branches affluentes à la ligne de Bourges à Miécaze. Cette convention a été entérinée par une loi le [9]. La ligne de Gouttières à Létrade n'a pas été réalisée, et sa concession est annulée par une convention signée entre le ministre des Travaux publics et la compagnie le . Cette convention est approuvée par une loi le [10]. Le projet de ligne d'Ussel à Bort, parallèle à la section d'Eygurande - Merlines à Bort, n'a pas non plus été réalisé.

Déraillement d'un train Aurillac-Paris[modifier | modifier le code]

Le , à h 20 du matin, le train express Aurillac-Paris déraille entre les gares de Vallon-en-Sully et Urcay, à la limite de l'Allier et du Cher provoquant la mort de 33 personnes[11]. L'accident est causé par un effondrement du remblai dû aux fortes crues du Cher.

Fermetures progressives de la ligne au sud de Montluçon[modifier | modifier le code]

À la suite de la construction et de la mise en service du barrage de Bort-les-Orgues en 1952, la section non noyée entre Eygurande et Bort (PK 421,000 à 435,200) est déclassée par décret le [12]. Celle entre Singles et Bort (partie noyée sous les eaux du barrage) est déclassée par décret le [13].

  • Fermeture de la section de Bort-les-Orgues à Mauriac par décision de RFF le . Cette fermeture a été annulée par décision du Conseil d'État le [14].
  • Retranchement de Bort-les-Orgues à Mauriac (PK 454,121 à 495,415) par décret le [15]. Ce retranchement a été annulé par décision du Conseil d'État le [16].

La section entre Montluçon et Eygurande-Merlines est fermée en 2008, pour raisons de vétusté.

Le au soir, la gare d'Eygurande - Merlines est fermée aux circulations en même temps que le tronçon entre Laqueuille et Ussel qui est situé à cheval sur les lignes d'Eygurande - Merlines à Clermont-Ferrand et du Palais à Eygurande - Merlines par lequel elle était encore desservie.

Un projet de voie verte concerne la section Montluçon - Évaux-les-Bains[17], même si un entrepreneur du Puy-de-Dôme défend l'idée d'une utilisation pour le transport de marchandises[18].

Modernisation de la ligne entre Bourges et Montluçon[modifier | modifier le code]

En 2023, des travaux de modernisation de la ligne sont menés entre Bourges et Montluçon. Ces travaux consistent non seulement à rénover les voies, les traverses et les rails (Renouvellement Voie Ballast), mais aussi à retrouver des vitesses décentes (110, voire 140 km/h sur la section à double voie jusqu'à Saint-Florent-sur-Cher). Financés par les régions Centre-Val de Loire (50 millions d'euros) et Auvergne-Rhône-Alpes (35 millions d'euros), ils nécessitent l'interruption de toutes les circulations voyageurs (et donc leur remplacement par des autocars de substitution) et devraient se terminer en [19].

Exploitation[modifier | modifier le code]

Carte
Carte détaillée de la ligne.

La section jusqu'à Montluçon est toujours empruntée par des trains TER Centre-Val de Loire reliant Vierzon à Montluçon à partir du shunt de Marmagne, à l'ouest de Bourges, mais également par des TER effectuant la liaison entre Bourges et Montluçon. Ces deux relations permettent d'atteindre Paris-Austerlitz par correspondance avec des Intercités.

La relation directe entre Paris-Austerlitz et Montluçon a disparu au changement de service 2019, le . Depuis cette date, une correspondance à Bourges est nécessaire[20]. Même si trois rames Régiolis ont été achetées par l'État pour 30 millions d'euros pour les deux liaisons directes, elles sont restreintes à la portion de Bourges à Montluçon :

  • elles ne peuvent rouler qu'à 160 km/h sur des sections parcourables à 200 km/h ;
  • elles sont sous-capacitaires pour une utilisation entre Bourges et Paris ;
  • selon la direction régionale SNCF Centre-Val de Loire, il faudrait plus de trois rames pour assurer les deux allers-retours[21].

Néanmoins, l'utilisation de ce matériel neuf permet de gagner dix minutes de trajet par rapport aux compositions Corail + locomotive[21].

En images[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Bulletin Officiel de RFF de janvier 2010 - page 25
  2. « N° 4796 - Décret impérial qui approuve la convention passée, le 11 avril 1857, entre le ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics, et la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans : 19 juin 1857 », Bulletin des lois du l'Empire Français, Paris, Imprimerie impériale, xI, vol. 10, no 522,‎ , p. 244 - 274.
  3. « N° 16278 - Décret impérial qui déclare d'utilité publique l'établissement d'un chemin de fer de Tulle à Clermont-Ferrand avec embranchement d'Eygurande sur Vendes : 19 juin 1868 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 32, no 1628,‎ , p. 325 - 326.
  4. « N° 17782 - Décret impérial qui prescrit la mise en adjudication de la concession du chemin de fer de Clermont-Ferrand à Tulle, avec embranchement sur Vendes : 30 avril 1870 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 35, no 1808,‎ , p. 618 - 637.
  5. « N° 1411 – Loi qui approuve l'adjudication du chemin de fer de Clermont-Ferrand à Tulle, avec embranchement sur Vendes : 3 août 1872 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 5, no 105,‎ , p. 213 - 233 (lire en ligne).
  6. « N° 7065 - Loi qui, 1° incorpore divers chemins de fer d'intérêt local dans le réseau d'intérêt général ; 2° approuve des conventions passées entre le ministre des Travaux publics et diverses Compagnies de Chemin de fer : 31 mars 1877 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 16, no 395,‎ , p. 801 - 823 (lire en ligne).
  7. « N° 8168 - Loi qui classe 181 lignes de chemin de fer dans le réseau des chemins de fer d'intérêt général : 17 juillet 1879 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 19, no 456,‎ , p. 6 - 12 (lire en ligne)
  8. « N° 14217 - Loi qui approuve la convention passée, le 28 juin 1883, entre le ministre des Travaux publics, et la compagnie des chemins de fer de Paris à Orléans : 20 novembre 1883 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 28, no 834,‎ , p. 352 - 359 (lire en ligne).
  9. « N°26346 - Loi qui concède diverses lignes de chemin de fer à la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans : 20 mars 1893 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 46, no 1546,‎ , p. 841 - 846 (lire en ligne).
  10. « Loi portant, 1° Déclaration d'utilité publique de diverse lignes de chemin de fer d'intérêt général ; 2° approbation d'une convention provisoire, passée avec la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans, pour la concession d'un certain nombre de lignes d'intérêt général », Journal officiel de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, no 184,‎ , p. 6022 - 6023 (lire en ligne).
  11. Thierry Wirth et Patrick Kessler, Gares et Trains, Vichy, Les Trois Roses, coll. « Mémoire d'Allier », , 356 p. (ISBN 978-2-919431-06-9).
  12. « Décret no 54-1099 du 12 novembre 1954 portant déclassement de certaines lignes et sections de lignes de chemin de fer d’intérêt général », Journal officiel de la République Française,‎ , p. 10676-10677 (ISSN 0373-0425, lire en ligne).
  13. « Décret du 26 juillet 1973 portant déclassement de lignes de chemin de fer, sections de lignes ou raccordements », Journal officiel de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale,‎ , p. 9121 - 9123 (lire en ligne).
  14. Conseil d'État, no 243830, 3 décembre 2003.
  15. Décrets du 12 février 2001 portant retranchement du réseau ferré national de sections de lignes de chemin de fer.
  16. Conseil d'État, no 232574, 3 décembre 2003.
  17. Baptiste Decharme, « Le projet de voie verte entre Montluçon et Evaux-les-Bains (Creuse) sur la bonne voie », sur La Montagne, (consulté le ).
  18. Fabrice Redon, « Pourquoi un entrepreneur du Puy-de-Dôme s'intéresse à la ligne SNCF désaffectée Montluçon-Eygurande ? », sur La Montagne, (consulté le ).
  19. Michel Benoît, « C'est parti pour quinze mois de travaux sur la ligne Bourges/Montluçon », sur francebleu.fr, (consulté le ).
  20. Michel Benoît, « Points noirs France Bleu de la mobilité : quel avenir pour la ligne Paris-Bourges-Montluçon ? », sur francebleu.fr, (consulté le ).
  21. a et b Guillaume Bellavoine, « On vous explique pourquoi le Montluçon-Bourges-Paris ne sera plus direct à partir de dimanche » Accès libre, sur lamontagne.fr, La Montagne, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]