Ligue des familles polonaises

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Ligue des familles polonaises
(pl) Liga Polskich Rodzin
Image illustrative de l’article Ligue des familles polonaises
Logotype officiel.
Présentation
Président Witold Bałażak (en)
Fondation
Fusion de Parti national démocratique
Parti national (en)
Siège ul. Hoża 9, 00-528 Varsovie
Hymne Rota
Religion Catholicisme
Positionnement Actuellement :
Droite
Historiquement :
Extrême droite[1],[2],[3],[4]
Idéologie Actuellement :
Démocratie chrétienne
Conservatisme social[5]
Nationalisme civique
Familialisme
Europhilie[6]
Historiquement :
Démocratie nationale[7]
Nationalisme[8]
Catholicisme politique (en)[9]
Euroscepticisme dur[7]
National-conservatisme[10],[11],[12]
Couleurs Bleu
Site web www.lpr.pl

La Ligue des familles polonaises (en polonais : Liga Polskich Rodzin, abrégé en LPR) est un parti politique polonais conservateur, fondé en 2001 par Roman Giertych et avec de nombreux éléments d'extrême droite dans le passé[13],[14],[15],[16],[17],[18]. L'idéologie originelle du parti était celle du mouvement pour la démocratie nationale dirigé par Roman Dmowski, mais en 2006, son chef Roman Giertych s'est distancié de cet héritage[19].

Aux élections législatives de 2001 et 2005, le parti obtient 8 % des voix à la Diète, avant de décliner sur le plan électoral.

Idéologie[modifier | modifier le code]

La LPR s'appuie sur le nationalisme polonais et la défense des valeurs catholiques. Elle affirme que l’identité nationale polonaise est menacée par l'homosexualité, l'avortement, l’Occident et l’Union européenne. Enfin, la LPR ne cache pas son antisémitisme[20].

Histoire[modifier | modifier le code]

Le fondateur de la LPR est Roman Giertych. Son père, Maciej Giertych est un député du même parti. Son grand-père était également un député de la IIe République, avant la Seconde Guerre mondiale, en tant que membre de Démocratie nationale (Parti national-démocrate (en polonais, Narodowa Demokracja, un parti proche des intérêts de la Russie tsariste. Diplômé de l'université Adam-Mickiewicz de Poznań, il commença par travailler avec des Démocrates nationalistes polonais et certains pensent que ce parti est affilié avec le père Tadeusz Rydzyk, directeur de la radio catholique intégriste Radio Maryja, qui remporte un vif succès parmi les personnes âgées, même si elle est souvent critiquée par les autorités catholiques polonaises. Mais malgré leur proximité idéologique, il est aujourd'hui admis que la LPR n'a pas été fondée par Rydzyk, qui a pris ses distances avec la LPR depuis son entrée au gouvernement. Peu après l'élection de 2001, une scission a provoqué le départ d'un groupe de députés pour fonder un autre parti, Porozumienie Polskie (Cercle Polonais) avec comme dirigeant Jan Lopuszanski.

En , l'organisation de jeunesse d'inspiration nationaliste Młodzież Wszechpolska (la jeunesse de Toute-Pologne ), créée en 1922 puis dissoute après la guerre, est refondée et associée à la Ligue des familles polonaises dont elle représentait officiellement le mouvement de jeunesse.

Début , la Ligue conquiert 800 des 30 000 communes de Pologne.

En , la LPR a obtenu 16 % des voix, ce qui a lui a permis d'obtenir 15 des 54 sièges polonais au Parlement européen. Il fait partie, de 2004 à 2009, du groupe Indépendance/Démocratie (IND/DEM) au Parlement européen.

Le , la Ligue remporte près de 8 % des 40 % de suffrages exprimés, et obtient ainsi 34 des 460 sièges à la Diète. Le même jour, elle comptabilise 7 des 100 sièges du Sénat.

La LPR bénéficie de son image d'alternative aux partis « traditionnels » envers lesquels la méfiance des électeurs s’est accrue et peut compter sur le soutien de la Radio Maryja, radio privée d'extrême droite aux millions d’auditeurs[20].

Lors de l'élection présidentielle de 2005, le , Maciej Giertych renonce à se présenter pour soutenir Lech Kaczyński.

Le la LPR a voté la confiance à la Diète aux conservateurs du parti Droit et justice pour soutenir le gouvernement de Kazimierz Marcinkiewicz.

Le , le gouvernement polonais voit l'entrée en fonction de plusieurs ministres proches de l'extrême-droite : Roman Giertych, dirigeant de la Ligue des familles polonaises, est à la tête de l'Éducation. Ce dernier compte renforcer dans les manuels scolaires le sentiment de valeur chrétiennes en Pologne, mais se refuse toutefois à intégrer le catéchisme comme matière du "matura", le Baccalauréat polonais.

Le nouveau gouvernement dont fait partie la Ligue, s'applique également à « démarxiser » l'administration polonaise. C'est la continuité de la loi dite « de lustration » votée par le gouvernement de gauche en 1997. Ainsi, le ministère de l'Éducation tenu par Roman Giertych s'est vu fortement purgé par ce dernier. De même, le même sort a été réservé à l'ancien président de la Diète en 2004, et à la ministre des finances, Zyta Gilowska en .

Le parti subit un violent désaveux dans les urnes aux législatives de 2007, ne remportant que 1,3 % des voix (– 6,7 %) et perdant l’entièreté de sa représentation parlementaire. Cette effondrement électoral peut s'expliquer par sa participation au pouvoir et par la radicalisation du PIS, qui absorbe son électorat[20].

La LPR n'est plus active sur l'échiquier politique depuis les élections législatives de 2011. En vue de l'élection présidentielle de 2015, elle apporte son soutien au candidat modéré Adam Jarubas, présenté par le Parti paysan polonais (PSL)[21], qui recueille 1,6 % des suffrages exprimés.

Personnalités du parti[modifier | modifier le code]

Présidents[modifier | modifier le code]

Parlementaires et ministres[modifier | modifier le code]

Résultats électoraux[modifier | modifier le code]

Diète[modifier | modifier le code]

Année Voix % Rang Sièges
2001 1 025 148 7,9 6e
38  /  460
2005 940 762 8,0 5e
34  /  460
2007 209 171 1,3 6e
0  /  460

Sénat[modifier | modifier le code]

Année Sièges
2001
2  /  100
2005
7  /  100
2007
0  /  100

Parlement européen[modifier | modifier le code]

Année Voix % Rang Sièges Groupe
2004 969 689 15,9 2e
10  /  54
IND/DEM
2009 83 754 1,1 8e
0  /  50

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Stefan Auer, Liberal Nationalism in Central Europe, Routledge (lire en ligne), p. 94
  2. Laure Neumayer, Euroscepticism as a Political Label in Central Europe : What has Changed with the Accession?, CPI/PSRC, (lire en ligne), p. 186
  3. Rafal Pankowski et Marcin Kornak, Poland, Routledge, (lire en ligne), p. 157
  4. Brian Porter, Rydzyk, Tadeusz, Greenwood Publishing Group, (lire en ligne), p. 479
  5. Freedom in the World 2011 : The Annual Survey of Political Rights and Civil Liberties, Rowman & Littlefield Publishers, , 862 p. (ISBN 978-1-4422-0996-1, lire en ligne), p. 540
  6. « Powrót LPR - Popiera Koalicję Europejską. », rp.pl (consulté le )
  7. a et b Pieter De Wilde, Hans-Jörg Trenz et Asimina Michailidou, Contesting Europe : Exploring Euroscepticism in Online Media Coverage, ECPR Press, , 272 p. (ISBN 978-1-907301-51-3 et 1-907301-51-8, lire en ligne), p. 160
  8. Uladzislau Belavusau, Freedom of Speech : Importing European and US Constitutional Models in Transitional Democracies, Routledge, , 304 p. (ISBN 978-1-135-07198-1 et 1-135-07198-5, lire en ligne), p. 158
  9. Elisabeth Bakke, Central and East European party systems since 1989, Cambridge University Press, (lire en ligne), p. 80
  10. Jean-Michel De Waele et Anna Pacześniak, Europeanisation and Party Politics: How the EU affects Domestic Actors, Patterns and Systems, ECPR Press, (ISBN 978-1-907301-84-1), « The Europeanisation of Poland's Political Parties and Party System », p. 131
  11. Anna Gwiazda, Democracy in Poland, Routledge,

    « national conservative League of Polish Families (LPR) had a high percentage of women »

  12. « EU country briefing: Poland », sur Euractiv,
  13. « Euroscepticism and European Integration » (consulté le )
  14. « Encyclopedia of Modern Christian Politics: L-Z » (consulté le )
  15. « Racist Extremism in Central and Eastern Europe » (consulté le )
  16. [1] (“extreme right”)
  17. « Consolidating Legal Reform in Central and Eastern Europe » (consulté le )
  18. « The Political Economy of State-Society Relations in Hungary and Poland » (consulté le )
  19. (pl) Paweł Wroński, « Dmowskiego do Ligi bym nie przyjął », sur gazeta.pl, (consulté le )
  20. a b et c Benjamin Biard, « L’extrême droite en Europe centrale et orientale (2004-2019) », sur CRISP,
  21. ZG LPR w sprawie wyboru Prezydenta Rzeczypospolitej Polskiej le 24 avril 2015

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]