Li Shanlan
Naissance |
Haining |
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Décès | |
Nationalité | chinois |
Domaines | Mathématiques |
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Renommé pour | Formule de Li Renshu (en) |
Li Shanlan, né le à Haining dans la province de Zhejiang et mort le , est un mathématicien chinois.
Biographie[modifier | modifier le code]
Li Shanlan est né le 2 janvier 1811[1], dans une famille probablement aisée, et il reçut une instruction littéraire basée sur l'étude des Classiques[2].
Il découvre les mathématiques avec la lecture des Neuf Chapitres sur l'Art Mathématique, à l'âge de huit ou dix ans [n 1]. Quelques années plus tard, en 1824 ou 1825, il se procure une traduction incomplète des Éléments d'Euclide (traduction de 1607 par Xu Guangqi et Matteo Ricci)[2].
Il poursuit son apprentissage des Classiques et des mathématique puis part à Hangzhou pour passer l'examen provincial, mais il échoue[3]. Pendant son séjour il achète un ouvrage d'algèbre de Li Ye, Ceyuan haijing (en) (« Miroir comparable à l'océan reflétant le ciel de calculs de cercles inscrits et circonscrits »)[3].
À cette époque, de nombreux lettrés s'intéressent aux travaux algébriques chinois vieux de plusieurs siècles et communiquent entre eux, formant ainsi un « embryon de communauté mathématique[4]. »
Li Shanlan se fait alors remarquer par son exégèse d'un texte de Zhu Shijie (Siyuan yujian, 1303)[4]. Mais même avec du talent et une certaine réputation, il ne peut envisager à cette période faire des mathématiques sa seule activité; il exerce donc un temps comme précepteur[5].
En 1852, il part à Shanghai et devient traducteur pour la London Missionary Society[5]. Il travaille pendant huit ans à traduire en chinois des travaux scientifiques occidentaux[6]. Ces traductions, qui se font en binôme avec un européen (il collabore notamment avec Alexander Wylie (en) et Joseph Edkins[6]), nécessitent souvent plus d'un an de travail et Li Shanlan en mène jusqu'à trois à la fois réparties sur une journée[7].
En 1860, pendant la révolte des Taiping, Li Shanlan fuit Shanghai, probablement avant l'attaque de la ville[6].
En 1867 s'ouvre une section de mathématiques et d'astronomie au Tongwen Guan (en) de Pékin (~école de formation pour traducteurs, créée en 1862). Li Shanlan, sur recommandation de Guo Songtao (en), y est nommé professeur. Il y enseigne jusqu'à sa mort en 1882[8].
Travaux[modifier | modifier le code]
Bien que les traductions de Li Shanlan soient d'une importance significative pour la diffusion, en Chine, d'ouvrages récemment publiés en Europe[n 2], ce sont ces travaux en mathématiques qui font sa renommée[6].
Traductions[modifier | modifier le code]
À partir de 1852, Li Shanlan travail en collaboration à la publication de plusieurs traductions chinoises d'ouvrages occidentaux traitant de mathématiques, d'astronomie, de mécanique, de botanique[10] :
- avec Alexander Wylie
- les neuf derniers livres des Éléments d'Euclide (trad. publiée en 1857)
- Elements of Analytical Geometry and of the Differential and Integral Calculus (1851) d'Elias Loomis (trad. publiée en 1859)
- Elements of Algebra (1835) d'Auguste De Morgan (trad. publiée en 1859)
- Outlines of Astronomy (4ème ed., 1851) de John Herschel
- avec Joseph Edkins
- An elementary treatise on mechanics de William Whewell
- Elements of Botany de John Lindley (Alexander Williamson (en) collabore également)
Mathématiques[modifier | modifier le code]
En 1867, avec le soutien financier de Zeng Guofan, Li Shanlan publie la collection de ses travaux mathématiques en treize volumes : Les mathématiques du studio voué à l'imitation des Anciens[11].
C'est dans cette collection qu'apparaît la « Formule de Li Renshu[n 3] », dans un traité intitulé Duoji bilie. C'est Paul Turan, sur demande de George Szekeres qui en fait la première démonstration (publiée en 1954)[12].
Notes et références[modifier | modifier le code]
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Li Shanlan » (voir la liste des auteurs).
Notes[modifier | modifier le code]
- Il existe deux versions, voir O'Connor et Robertson 2003.
- Excepté la traduction des Éléments d'Euclide et sa tentative, non aboutie, de traduire les Principia de Newton[9].
- Certains auteurs l'orthographient différemment : par exemple, Louis Comtet dans Analyse Combinatoire écrit « Formule de Jen-Shu ». Voir « Formule de Li Renshu », sur Publimath pour les autres appellations.
Références[modifier | modifier le code]
- Encyclopædia Britannica
- Martzloff 2010, p. 180.
- Martzloff 2010, p. 181.
- Martzloff 2010, p. 182.
- Martzloff 2010, p. 186.
- O'Connor et Robertson 2003.
- Martzloff 2010, p. 187.
- Yusheng 1996, p. 360.
- Yusheng 1996, p. 355.
- Yusheng 1996, p. 353 et suivantes.
- Yabuuti 2000, p. 170.
- Martzloff 1990, p. 86.
Annexes[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Jean-Claude Martzloff, Histoire des mathématiques chinoises, Masson, — Karine Chemla, « Jean-Claude Martzloff, Histoire des mathématiques chinoises. Préfaces de J. Gernet et J. Dhombres (Paris-Milan-Barcelone : Masson, 1987) », Revue d'histoire des sciences, vol. 43, nos 2-3, , p. 346-349 (lire en ligne)
- (en) A History of Chinese Mathematics, Springer, (DOI 10.1007/978-3-540-33783-6)
- [Martzloff 1990] Jean-Claude Martzloff, « Un exemple de mathématiques chinoises non triviales : les formules sommatoires finies de Li Shanlan (1811-1882) », Revue d'histoire des sciences, vol. 43, no 1, , p. 81-98 (DOI 10.3406/rhs.1990.4157)
- (en) Jean-Claude Martzloff, « Li Shanlan », dans Helaine Selin, Encyclopaedia of the History of Science, Technology, and Medicine in Non-Westen Cultures, Springer, (DOI 10.1007/978-1-4020-4425-0, présentation en ligne), p. 1224-1226
- [Martzloff 2010] Jean-Claude Martzloff, « Li Shanlan », dans Les mathématiciens : De l'antiquité au XXIe siècle, Belin, coll. « Bibliothèque scientifique », (ISBN 9782842451097), p. 177-193
- (en) John J. O'Connor et Edmund F. Robertson, « Li Shanlan », dans MacTutor History of Mathematics archive, université de St Andrews, (lire en ligne).
- [Yabuuti 2000] Kiyosi Yabuuti (trad. du japonais par Kaoru Baba et Catherine Jami), Une histoire des mathématiques chinoises, Paris, Belin, coll. « Regards sur la science », , 191 p. (ISBN 2-7011-2404-2), p. 168-171
- [Yusheng 1996] (en) Wang Yusheng, « Li Shanlan : Forerunner of Modern Science in China », dans Chinese Studies in the History and Philosophy of Science and Technology, vol. 179, Kluwer Academic Publishers, coll. « Boston Studies in the Philosophy and History of Science », (ISBN 0792334639, DOI 10.1007/978-94-015-8717-4_28, présentation en ligne), p. 345-368
Articles connexes[modifier | modifier le code]
Liens externes[modifier | modifier le code]
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :