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Les Trois Lunes de Tanjor

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Les Trois Lunes de Tanjor
Auteur Ange
Pays Drapeau de la France France
Genre Fantasy
Version originale
Langue Français
Version française
Éditeur Bragelonne
Lieu de parution Paris
Date de parution 20012003
Ouvrages du cycle 1. Le Peuple turquoise
2. La Flamme d'Harabec
3. La Mort d'Ayesha

Les Trois Lunes de Tanjor est une trilogie de fantasy épique, écrite par Ange, pseudonyme désignant Anne et Gérard Guéro, publiée entre et chez Bragelonne, puis réunie en intégrale en sous le titre Ayesha, la légende du peuple turquoise. L’intrigue, située dans un univers fictif oriental, retrace le destin de Marikani, une reine déchue liée au peuple esclave des turquoises, et d’Arekh, un galérien cynique, pris dans une fresque où se mêlent luttes de pouvoir, fanatisme religieux et guerres. La trilogie est considérée comme une œuvre majeure de la fantasy française des années , notamment pour son introduction d'une protagoniste féminine complexe et ses réflexions politiques.

Le Peuple turquoise

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Dans le premier tome, Le Peuple turquoise (), le galérien Arekh, condamné aux fers, survit à un naufrage grâce à Marikani, héritière du royaume d’Harabec[1]. Accompagnés d’une jeune esclave issue du peuple turquoise, ils tentent de regagner la cour d’Harabec, poursuivis par les soldats de l’émir[1]. L’intrigue se conclut avec le retour périlleux de Marikani dans son royaume, où ses prétentions au trône sont contestées par son cousin[1]. Dès ce premier volume, l’identité véritable de Marikani est mise en doute, puisque l’héroïne pourrait être une usurpatrice ayant pris la place de la princesse décédée[2].

La Flamme d'Harabec

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Dans le second tome, La Flamme d’Harabec (), Arekh découvre la vérité : Marikani n’est pas la princesse légitime, mais une ancienne esclave turquoise substituée dans son enfance[3]. Hanté par cette révélation, Arekh reprend sa vie de mercenaire, tandis que Marikani, mariée à son cousin Harrakin, règne désormais sur Harabec. L’hostilité grandissante des esclaves turquoise et l’émergence d’une menace venue des abysses bouleversent l’équilibre fragile du royaume[3]. Le roman s’attarde davantage sur les luttes politiques des royaumes orientaux et sur le parcours parallèle des deux protagonistes[4].

La Mort d'Ayesha

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Le dernier volume, La Mort d’Ayesha (), met en scène l’exode de Marikani, suivie par des milliers de réfugiés turquoise après la destruction de l’étoile qui symbolisait leur servitude[5]. Considérée comme l’incarnation de la déesse Ayesha, elle devient l’objet d’une ferveur religieuse et doit affronter la haine des prêtres et la menace d’une invasion étrangère[5],[6]. La conclusion, sombre et tragique, met en lumière les dilemmes politiques et spirituels de Marikani et d’Arekh, sur fond de guerres et de sacrifices[6].

La trilogie s’inscrit dans la tradition de la fantasy épique, tout en empruntant à l’imaginaire biblique et à l’histoire de la Rome antique[7]. L’univers imaginaire de Tanjor, marqué par l’esclavage séculaire du peuple turquoise, développe une réflexion sur la religion et le pouvoir politique : la magie y est absente, remplacée par des manipulations idéologiques au profit des élites[7]. Pour l'exposition virtuelle « Fantasy » de la Bibliothèque nationale de France, le récit illustre également la montée en puissance d’héroïnes féminines complexes dans la fantasy française des années , à travers la figure de Marikani[8].

La narration repose en grande partie sur Arekh, narrateur non fiable, dont les préjugés et la brutalité influencent la perception des événements[2]. Le duo qu’il forme avec Marikani, oscillant entre attirance et rejet, constitue l’axe dramatique majeur de la saga[2]. Les critiques relèvent également la dimension tragique de l’ensemble, marquée par les thèmes de la rédemption, du sacrifice et de l’émancipation féminine[7].

Publication et réception

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La trilogie, écrite par Anne et Gérard Guéro sous le pseudonyme collectif Ange, est publiée chez Bragelonne entre et , avant d’être réunie en un volume unique, Ayesha, la légende du peuple turquoise, en [9]. Elle est traduite en allemand sous le titre Die Legende von Ayesha (Rune der Knechtschaft, Pakt der Könige et Volk der Verbannten, -)[10].

Le premier volume suscite un accueil mitigé, certains critiques jugeant l’intrigue convenue et les personnages peu détaillés[1]. Le second tome est perçu comme un récit plus construit et plus ambitieux[3], tandis que le troisième est salué pour la force de son dénouement[5],[6]. L'auteur et critique littéraire Jacques Baudou considère la trilogie comme l’une des œuvres les plus accomplies de la fantasy épique française[11], et comme un jalon important du catalogue de Bragelonne[7]. Elle est rééditée chez Le Livre de poche en [7].

Notes et références

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  1. a b c et d Pierre, « Le Peuple Turquoise », ActuSF,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le ).
  2. a b et c Estelle Hamelin, « Ayesha, le destin d'une reine », ActuSF,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le ).
  3. a b et c Pierre Demetz, « La Flamme d'Harabec », ActuSF,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le ).
  4. (de) IS, « Pakt der Könige, Die Legende von Ayesha 2 », Rattus Libri, no 106,‎ , p. 16-17 (lire en ligne Accès libre).
  5. a b et c Christophe Van De Pon, « La Mort d'Ayesha », Khimaira, no 19,‎ , k56 (lire en ligne Accès libre).
  6. a b et c Gillossen, « La Mort d'Ayesha » Accès libre, sur Elbakin.net (consulté le ).
  7. a b c d et e Lloyd Chéry, « Ayesha, la légende du peuple turquoise, une pépite de la fantasy française », Le Point,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le ).
  8. « Les Femmes et la Fantasy » [archive du ] Accès libre, sur Fantasy - BnF (consulté le ).
  9. « La fantasy française - Bibliographie sélective », Fantasy - BnF,‎ , p. 3 (lire en ligne Accès libre).
  10. (de) Sascha Mamczak, Sebastian Pirling et Wolfgang Jeschke, Das Science Fiction Jahr 2011, Heyne Verlag, (ISBN 978-3-641-08530-8, lire en ligne).
  11. Jacques Baudou, « La fantasy en France », Que sais-je ?, no 3744,‎ , p. 69-78 (ISSN 0768-0066, lire en ligne Accès payant, consulté le ).

Liens externes

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