Les Terreurs nocturnes

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Les Terreurs nocturnes
Image illustrative de l’article Les Terreurs nocturnes
Page extraite de l'édition originale
des Vers héroïques (1648)

Auteur Tristan L'Hermite
Pays Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Genre ode
Date de parution 1633 ou 1634
Chronologie

L'ode intitulée Les Terreurs nocturnes est un poème de Tristan L'Hermite composé « pour le divertissement d'une grande Princesse, sur le sujet de quelques voyages périlleux que l'auteur avait faits pour son service », en 1633 ou 1634, et publié dans le recueil des Vers héroïques en 1648.

L'essayiste René Bray, spécialiste de la littérature baroque, précieuse et classique du XVIIe siècle compte Les Terreurs nocturnes « parmi les chefs-d'œuvre de la poésie française ».

Présentation[modifier | modifier le code]

Contexte[modifier | modifier le code]

Le poème de Tristan L'Hermite est composé « pour le divertissement d'une grande Princesse, sur le sujet de quelques voyages périlleux que l'auteur avait faits pour son service ». Cette princesse a été identifiée comme étant Marguerite de Lorraine[1]. Cette ode en vingt dizains ferait allusion à l'« un de ces périlleux voyages en Lorraine » entrepris en 1633 ou 1634[2], et Les Terreurs nocturnes sont à rapprocher de la lettre LXXVIII des Lettres mêlées où Tristan « décrit un beau désert[3] » :

« Après avoir brossé toute une nuit à travers d'une grande forêt, suivi de plus de quatre-vingt chevaux qui me voulaient attraper, j'ai passé une rivière à leur vue dans un bateau de moulin, mais avec un si grand danger que cela n'est pas imaginable[4]. »

La correspondance publiée du poète est à mettre en relation directe avec ses pièces de vers : « les Lettres mêlées sont le complément surtout de sa poésie[5] ». Cependant, « selon Tristan la poésie a plus de diversité que la peinture et peut après tout représenter cette scène désolée que des prés agréables[6] ».

Strophes[modifier | modifier le code]

Amédée Carriat signale Les Terreurs nocturnes parmi les poèmes où Tristan « use de l'heptamètre, cet impair si cher à Verlaine. Voilà qui témoigne d'un sens lyrique remarquable[7] » :

Le soleil se va perdant ;
La splendeur dont il éclate
Peint là-bas dans l'Occident
Un grand fleuve d'écarlate.
Le jour est prêt à finir.
Déjà mon âme est saisie,
En voyant la nuit venir,
De cette paralysie
Qui trouble ma fantaisie,
Et confond mon souvenir.

Ô Cieux ! quel fâcheux arrêt ?
Quel calice faut-il boire
De passer une forêt
Durant une nuit si noire ?
Je ne puis me réjouir,
Eussé-je acquis des royaumes
Sans rien voir, sans rien ouïr,
Sans trouver que des atomes,
Je vais voir mille fantômes
À me faire évanouir[8].

Publication[modifier | modifier le code]

L'ode est publiée dans le recueil des Vers héroïques, en 1648[9].

Postérité[modifier | modifier le code]

Éditions nouvelles[modifier | modifier le code]

En 1955, Amédée Carriat considère Les Terreurs nocturnes comme l'un des « textes oubliés » de Tristan[10], et donne le texte intégral dans son Éloge d'un poète[11]. Cinq ans plus tard, il reprend le poème dans son Choix de pages[12]. En 1962, Philip Wadsworth reproduit neuf strophes du milieu du poème dans son choix de Poésies de Tristan pour Pierre Seghers[13].

Dès 1948, cependant, René Bray compte Le Promenoir des deux amants et Les Terreurs nocturnes « parmi les chefs-d'œuvre de la poésie française[14] ».

Analyse[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Éditions modernes[modifier | modifier le code]

Œuvres complètes[modifier | modifier le code]

Anthologies[modifier | modifier le code]

Ouvrages cités[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Carriat 1960, p. 239.
  2. Grisé 1972, p. 173.
  3. Grisé 1972, p. 173-175.
  4. Grisé 1972, p. 174.
  5. Grisé 1972, p. XII.
  6. Grisé 1972, p. XI.
  7. Carriat 1955, p. 88.
  8. Carriat 1955, p. 133-134.
  9. Bernardin 1895, p. 269.
  10. Carriat 1955, p. 131.
  11. Carriat 1955, p. 133-138.
  12. Carriat 1960, p. 99-103.
  13. Wadsworth 1962, p. 127-129.
  14. Bray 1948, p. 207.