Les Rivières pourpres (film)

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Les Rivières pourpres
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Réalisation Mathieu Kassovitz
Scénario Mathieu Kassovitz
Jean-Christophe Grangé
Musique Bruno Coulais
Acteurs principaux
Sociétés de production Légende Entreprises
Gaumont
TF1 Films Production
Studiocanal
Pays de production Drapeau de la France France
Genre Thriller policier
Durée 106 minutes
Sortie 2000

Série

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Les Rivières pourpres est un thriller policier français réalisé par Mathieu Kassovitz et sorti en 2000.

Il s'agit d'une adaptation du roman du même nom de Jean-Christophe Grangé.

Malgré des critiques partagées, le film est un succès commercial, y compris à l'étranger. Il sera suivi d'une suite, Les Rivières pourpres 2 : Les Anges de l'apocalypse. Le film récolte par ailleurs cinq nominations aux César du cinéma. Le roman sera ensuite adapté en série télévisée.

Synopsis[modifier | modifier le code]

Présentation générale[modifier | modifier le code]

Légende vivante de la police française, le commissaire Pierre Niémans (Jean Reno) se rend dans la ville universitaire de Guernon[1], afin d'enquêter sur le meurtre du bibliothécaire de la faculté locale, dont le corps a été retrouvé dans la montagne, suspendu dans le vide et sauvagement mutilé. Dans la petite ville de Sarzac[1], à environ deux cents kilomètres de Guernon, le jeune lieutenant Max Kerkérian (Vincent Cassel) enquête quant à lui sur la profanation de la tombe d'une certaine Judith Hérault, morte dans un accident de la circulation en 1982, à l'âge de 10 ans. À Guernon, Niémans découvre un second cadavre, qui porte les mêmes traces de mutilation que la première victime. Il n'est autre que le suspect recherché par Kerkérian.

Synopsis détaillé[modifier | modifier le code]

Le commissaire Niémans arrive sur les lieux, où un gendarme, le capitaine Dahmane (Karim Belkhadra), lui explique que Rémy Caillois, un bibliothécaire de l'université de Guernon, est retrouvé mort dans la montagne. Peu de temps après, Niémans se rend au service mortuaire de l'hôpital universitaire. Sur la route, il apprend que l’université possède de nombreuses particularités : réunissant 1200 étudiants et reconnue pour son excellent niveau, elle abrite également une maternité qui accueille toutes les naissances de la région et dans laquelle de nombreux étudiants du campus sont nés. À la morgue, le médecin légiste lui explique que le corps de Caillois a subi diverses tortures, à savoir des mutilations ainsi que les mains sectionnées. Le corps est également recroquevillé en position fœtale. Bien après, le commissaire se rend chez le docteur Chernezé (Jean-Pierre Cassel) pour avoir son avis par rapport au meurtre du bibliothécaire. Celui-ci lui indique que le tueur lui laisse des indices.

À Sarzac, deux policiers viennent chercher le lieutenant Max Kerkérian pour deux faits : une profanation dans un cimetière et un cambriolage dans une école. Celui-ci étant motivé, il décide de commencer par enquêter sur la profanation. Sur les lieux, Kerkérian découvre la tombe de Judith Hérault, décédée à l'âge de 10 ans, lors d'un accident de la route. Il se rend ensuite à l'école primaire cambriolée où, à première vue, rien n'a été volé. Il en profite pour demander des renseignements sur Judith Hérault et s'aperçoit avec la directrice d'école que plusieurs pages du registre annuel des élèves ainsi que des photos ont été arrachées et volées. Le lieutenant se rend alors à un poste autoroutier, où un homme appelé par un surnom, « Le Fossoyeur », lui remet un dossier contenant des photos de la fillette décédée ainsi qu'une adresse qui lui permettra de retrouver la mère de la petite fille tuée.

De son côté, Niémans rencontre le recteur de l'université ainsi que son fils, Hubert, qui lui montre la chambre de Caillois. Niémans découvre un cahier rempli de notes et de photos, où le titre de cet ouvrage est en latin. Bien après, il rencontre la jeune Fanny Ferreira (Nadia Farès), spécialiste des montagnes, qui l'aidera pour son enquête. Quelque temps après, Niémans accompagne la spécialiste lors de recherches dans un glacier. Poussé à trouver des indices, celui-ci descend dans une cavité glacière et découvre le corps d'un deuxième individu : Philippe Sertys (Olivier Morel), une personne également passe par l'université.

Le lieutenant Kerkérian se rend à un couvent, où il rencontre la mère de la fillette, Sœur Andrée (Dominique Sanda). Cette dernière y vit recluse, plongé dans l’obscurité. Celle-ci lui indique, dans un état affolé, que "des diables" sont revenus achever leur travail. Le lieutenant tente d'en savoir plus, mais sans succès. En quittant la salle, il découvre que la nonne est également aveugle. Il se rend ensuite dans une salle où se trouvent de jeunes skinheads, qu’il soupçonne d’être responsables des dégradations sur la sépulture du Judith Hérault. La rencontre tourne mal. Blessé au visage après un court combat avec deux d'entre eux, il obtient des informations concernant une personne conduisant une Lada blanche. Se remettant de ses blessures, il reçoit de ses collègues policiers l'identité du conducteur qui n'est autre que Philippe Sertys, ce qui le conduit à se rendre à Guernon. Sur place, il découvre la ladite Lada blanche et tente d'entrer par effraction, mais se fait immobiliser par le commissaire Niémans qui l'a aperçu.

Quelques instants après, les deux hommes enquêtent alors sur cette deuxième victime à partir de son appartement. Ils retournent à la morgue de l'université, où ils découvrent que Sertys n'a pas subi de tortures cette fois, mais a les mains coupées et les globes oculaires remplacés par des yeux en verre (la première victime avait les cavités oculaires remplies d'eau de montagne), ce qui amène Niémans à arrêter le Dr Chernezé devenu alors suspect principal. Sur place, les deux policiers découvrent le médecin crucifié, les yeux arrachés et une phrase au-dessus de lui : « Je remonterai à la source des rivières pourpres ». Ils sont alors surpris par le tueur qui s'échappe. Niémans, blessé légèrement au visage, essuie des tirs de sa propre arme. Kerkérian tente de rattraper le tueur; celui-ci, très endurant, finit par le semer. Bien après la poursuite, les deux policiers comprennent alors que leurs affaires se rejoignent pour n'en faire qu'une seule. Plus tard, Niémans raccompagne Fanny chez elle, tandis que Kerkérian retourne à Sarzac ouvrir la tombe de Judith Hérault afin de savoir si elle est réellement morte. Le caveau se révèle vide avec uniquement une photo de Judith à l’intérieur.

De retour à l'Université, Niémans et Kerkérian découvrent ce qu'il se passe dans l'établissement : l'université sert à créer une sorte de nouvelle race humaine en sélectionnant des couples vigoureux et intellectuels parmi les étudiants (expliquant l’exigence physique et intellectuelle dont témoignent tous les étudiants). Cette sélection des unions, appelée eugénisme, implique cependant une consanguinité qui nécessite d’échanger les nouveau-nés malades ou handicapés avec des enfants bien portants (pris à des couples de montagnards) nés au sein de la maternité de l’Université. En retournant vers le village, ils sont poursuivis par le fils du recteur qui tente de les réduire au silence. Les deux policiers réussissent tant bien que mal à arrêter cette poursuite mortelle et perquisitionnent le domicile de Ferreira. Ils découvrent alors la cave qui a servi à torturer et à assassiner les deux premières victimes. Fanny a quitté sa maison avec les grenades lui servant à déclencher des avalanches, laissant présager qu’elle souhaite détruire l’université avec une traînée de neige. Niémans et Kerkérian se dirigent alors vers le téléphérique où une vingtaine de gendarmes, dont le capitaine, s'apprêtent à embarquer. Les deux policiers embarquent seuls et se rendent sur le versant d'une montagne afin d'arrêter Fanny. Celle-ci leur ordonne de ne rien faire, autrement elle provoquera une avalanche. Ils tombent sur la vraie criminelle, la sœur jumelle de Fanny, Judith Hérault, que tout le monde croyait morte percutée par un 38 tonnes. Kerkérian s'occupant de neutraliser Hérault, Niémans tente de tout faire arrêter en expliquant à Ferreira la situation, mais est maîtrisé par la sœur jumelle qui a réussi à mettre à terre l'autre inspecteur. Kerkérian, peu après, tire sur Ferreira qui tire alors sur sa sœur, provoquant alors une avalanche où les deux inspecteurs ainsi que Ferreira réussissent à rester en vie. Judith Herault finit par être tuée par l'avalanche.

Fiche technique[modifier | modifier le code]

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Distribution[modifier | modifier le code]

Production[modifier | modifier le code]

Genèse et développement[modifier | modifier le code]

Mathieu Kassovitz adapte lui-même en scénario le best-seller Les Rivières pourpres avec Jean-Christophe Grangé, qui collabore lui aussi à l'écriture du film. Cela a été source de pression pour le cinéaste :

« Travailler avec l'auteur du livre, de l'idée originale, ça n'est pas évident. Et j'avoue que j'ai eu un peu peur parce que c'est difficile, quand on écrit un bouquin de 400 pages, de le résumer à 120 pages de scénario, arriver à mettre en 1 h 30 ce qui normalement prendrait 5 heures de film, il faut sabrer des choses et là, on tape dans l'ego de l'auteur. Heureusement, Jean-Christophe était vraiment complètement à la disposition du film et était le premier à me dire : “Donne des coups de pied dans le bouquin, on s'en fout, changeons les trucs, changeons ce qu'il faut pour le film soit le film. Il faut le faire vivre complètement, indépendamment du bouquin qui est très fourni, très dense. Ça doit être un film court, tendu”. C'était un véritable plaisir de travailler avec lui parce qu'il a eu l'intelligence de se lancer dans le film en oubliant le livre et a accepté de changer des choses[13]. »

Vincent Cassel est plus mitigé et dénonce les nombreuses réécritures du script qui prennent de grandes libertés avec le roman[14].

Attribution des rôles[modifier | modifier le code]

Mathieu Kassovitz dirige à nouveau Vincent Cassel, après Métisse (1993) et La Haine (1995). Auteur du roman original et coscénariste du film, Jean-Christophe Grangé a été très satisfait du choix des acteurs :

« Je suis comme tout le monde, j'ai été marqué en profondeur par cette scène devant la glace dans La Haine, où Vincent Cassel interroge son reflet : “C'est à moi que tu parles ?” Je me souviens quand Mathieu m'a parlé de son choix, j'étais aux anges. Nous savions déjà que Jean acceptait de jouer le rôle de Niémans et voilà que Vincent montait lui aussi dans le bateau. Pour moi, c'était le casting rêvé (…). Pour Nadia, c'est exactement la même chose. Elle est l'incarnation parfaite du personnage de Fanny[13]. »

Tournage[modifier | modifier le code]

Prises de vues aériennes.

Le tournage a débuté le et s'est terminé en . Le film a principalement été tourné en :

Le corps présent au début du générique du film est entièrement réalisé en silicone par l'équipe de Jean-Christophe Spadaccini, Denis Gastou et Pascal Molina. C'est la première fois dans l'histoire du cinéma français qu'un accessoire aussi réaliste était filmé d'aussi près. Ce faux corps était si crédible que Mathieu Kassovitz décida de réaliser le générique du film uniquement avec des gros plans du cadavre, en plus de ceux exigés par l'histoire (scène de morgue). Les plans suivants réalisés par hélicoptère sont tournés durant la phase de postproduction[15].

Accueil[modifier | modifier le code]

Accueil critique[modifier | modifier le code]

Le film reçoit des critiques assez partagées. En France, le film obtient une note moyenne de 3,35 sur le site AlloCiné, qui recense 24 titres de presse[16]. Sur l'agrégateur américain Rotten Tomatoes, il récolte 68% d'opinions favorables pour 53 critiques et une note moyenne de 610[17]. Sur Metacritic, il obtient une note moyenne de 49100 pour 19 critiques[18].

Matthieu Kassovitz déclare, avec le recul, être lui-même mitigé sur le final montagnard du film[19].

Box-office[modifier | modifier le code]

Pays ou région Box-office Date d'arrêt du box-office Nombre de semaines
Drapeau de la France France 3 255 184 entrées[20] - -
Drapeau des États-Unis États-Unis
Drapeau du Canada Canada
594,966 $[21] [22] 2[22]

Monde Total mondial 60 094 966 $[21] - -

Distinctions[modifier | modifier le code]

Entre 2000 et 2001, Les Rivières pourpres a été sélectionné 7 fois dans diverses catégories et a remporté 1 récompense[23],[24].

Récompenses[modifier | modifier le code]

Nominations[modifier | modifier le code]

Commentaires[modifier | modifier le code]

  • L'hélicoptère Alouette II Lama immatriculé F-GIBK figurant dans le film a été détruit quelques années plus tard lors de travaux aériens[25]. Le second hélicoptère figurant dans le film, un Alouette III immatriculé F-GPGM, que l'on voit dans la scène finale, a lui aussi été détruit en 2013 dans l'accident emportant son propriétaire (l'appareil avait changé de propriétaire entre le tournage et cet accident aérien)[26].
  • La devise de l’Université de Guernon est la locution latine « Mens sana in corpore sano », un esprit sain dans un corps sain, annonçant l’exigence physique et intellectuelle attendue des élèves.
  • Au début du film, une plaque aux abords de l’Université mentionne l’expression « Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses ». Bien que le film multiplie les allusions au latin, il s’agit de la traduction d’un vers du poète latin Virgile dans les Géorgiques (II, 489).
  • Le Pavillon Keller a partiellement brûlé en 2013.
  • En visitant la maison de Fanny, Vincent Cassel demande s’ils sont arrivés « chez Cliffhanger » en voyant le matériel d’alpinisme entreposé. Il évoque le film Cliffhanger : Traque au sommet de Renny Harlin avec Sylvester Stallone sorti en 1993, dont l’intrigue suit des personnages s’opposant en haute-montagne.
  • L'un des thèmes du film est l'eugénisme[27].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. ENA : Le label ‘Enfants Non Admis’ signifie qu’il faut avoir au moins 16 ans accomplis pour pouvoir accéder à la salle et voir le film.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Guernon et Sarzac sont deux villes fictives créées pour les besoins du film.
  2. a et b « « Les Rivières pourpres - Titres et dates de sortie » » (dates de sortie), sur l'Internet Movie Database (consulté le ).
  3. « « Les Rivières pourpres - Société de Production / Sociétés de distribution » » ({(en) sociétés partenaires), sur l'Internet Movie Database (consulté le ).
  4. « Budget du film Les Rivières pourpres », sur JP box-office.com (consulté le ).
  5. (en) « Budget du film The Crimson Rivers », sur Box Office Mojo.com (consulté le ).
  6. « « Les Rivières pourpres - Spécifications techniques » » (spécifications techniques), sur l'Internet Movie Database (consulté le ).
  7. « Les Rivières pourpres », sur cineman.ch (consulté le ).
  8. « Les Rivières pourpres », sur cinebel.dhnet.be (consulté le ).
  9. « « Les Rivières pourpres - Guide Parental » » ((en) guide parental), sur l'Internet Movie Database (consulté le ).
  10. « Visa et Classification - Fiche œuvre Les Rivières pourpres », sur CNC (consulté le ).
  11. « Guide Parental belge », sur kinepolis.be (consulté le ).
  12. « Guide Parental suisse », sur filmrating.ch (consulté le ).
  13. a et b Secrets de tournage - Allociné
  14. « Les Rivières pourpres : pourquoi le film marque le début de la rupture entre Vincent Cassel et Mathieu Kassovitz ? », sur Ciné Séries,
  15. Version commentée du DVD.
  16. « Les Rivières pourpres - critiques presse », sur AlloCiné (consulté le )
  17. (en) « The Crimson Rivers », sur Rotten Tomatoes, Fandango Media (consulté le )
  18. (en) « The Crimson Rivers Reviews », sur Metacritic, CBS Interactive (consulté le )
  19. Interview du réalisateur à l'occasion d'une rediffusion du film dans La grande soirée cinéma, France 3, 20 septembre 2012.
  20. « Les Rivières pourpres », sur JP's Box-Office (consulté le )
  21. a et b (en) « The Crimson Rivers », sur Box Office Mojo (consulté le )
  22. a et b (en) « The Crimson Rivers - weekly », sur Box Office Mojo (consulté le )
  23. « « Les Rivières pourpres - Distinctions » » ((en) récompenses), sur l'Internet Movie Database (consulté le ).
  24. « Palmares du film Les Rivières pourpres », sur Allociné (consulté le ).
  25. « Rapport d'accident du 9 février 2005 - hélicoptère immatriculé F-GIBK », sur bea.aero, (consulté le )
  26. « Rapport de l'accident du 1er mars 2013 à l'hélicoptère Eurocopter SA316B immatriculé F-GPGM », sur Bureau d'enquêtes et analyses, (consulté le )
  27. www.ecrannoir.fr Les Rivières pourpres

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]