Les Mille et Une Nuits (film, 1961)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Les Mille et Une Nuits
Description de cette image, également commentée ci-après
Noëlle Adam et Donald O'Connor lors du tournage.
Titre original Le meraviglie di Aladino
Réalisation Mario Bava
Henry Levin
Scénario Luther Davis
Francesco Prosperi
Silvano Reina
Stefano Strucchi
Duccio Tessari
Marco Vicario
Acteurs principaux
Sociétés de production Lux Film
Compagnie Cinématographique Lux
Embassy International Pictures
Pays de production Drapeau de l'Italie Italie
Drapeau de la France France
Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre Comédie fantastique
Durée 99 minutes
Sortie 1961

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Les Mille et Une Nuits (Le meraviglie di Aladino) est un film italo-franco-américain réalisé par Mario Bava et Henry Levin, sorti en 1961.

Synopsis[modifier | modifier le code]

Aladin, un jeune homme particulièrement benêt, vit à Bagdad avec sa mère. Pauvre, il ne rêve que de grandeur et de faste, ne voyant même pas que la belle Djalma est amoureuse de lui. En voulant vendre au marché une vieille lampe, il en profite pour chaparder. Découvert, il doit fuir les commerçants tous assemblés pour le poursuivre. Après une fuite effrénée, il est coincé dans un réduit. Involontairement, il active la lampe et délivre son génie. qui lui accorde trois vœux ; il utilise le premier pour échapper aux commerçants. Lors d'un voyage pour le mariage du prince Moluk avec Zaina, où l'accompagnent ses amis Omar et Djalma, la caravane avec laquelle ils voyagent est attaquée ; Aladin et Omar sont capturés par une troupe d'Amazones. Grâce au génie, ils s'échappent.

Entre-temps, à Bassorah, Moluk a été éliminé par son rival maléfique, le Grand Vizir - Zaira doit maintenant l'épouser. Aladin et Omar parviennent à découvrir le jeu, mais doivent utiliser leur dernier souhait pour battre les partisans du Grand Vizir qui se battent avec acharnement. Finalement, le couple royal enfin réunis octroie un grande somme d'argent à Aladin et lui permet de vivre son amour avec Djalma.

Fiche technique[modifier | modifier le code]

Distribution[modifier | modifier le code]

Production[modifier | modifier le code]

Donald O'Connor a signé son contrat pour jouer dans le film en [3]. O'Connor confie : « L'histoire des Mille et Une Nuits a été adaptée par tout le monde, mais c'est la première fois qu'il s'agit d'une comédie »[4]. Les Mille et Une Nuits est produit de concert avec deux autres films mettant Steve Reeves en vedette : Capitaine Morgan et Le Voleur de Bagdad. Le producteur Joseph E. Levine, le décorateur Flavio Mogherini, le chef opérateur Tonino Delli Colli et l'artiste des effets spéciaux Mario Bava ont travaillé sur les trois films ; Levine a vendu leurs droits de distribution mondiaux à la Metro-Goldwyn-Mayer[5]. Vittorio De Sica a joué un petit rôle. Cela n'a duré qu'une semaine, mais l'acteur a déclaré que c'était « très fatigant à cause des trucages »[6].

Le film a été tourné en dix semaines à Kairouan en Tunisie et au studio Titanus à Rome[7]. Le tournage a commencé en . Le gouvernement tunisien était désireux d'attirer des cinéastes dans la région et leur a apporté une aide considérable, notamment en mettant à disposition du tournage des soldats de l'armée tunisienne[8]. Selon le biographie Tim Lucas, le tournage a été passablement troublé. L'utilisation de la grande mosquée de Kairouan comme lieu de tournage, chose pourtant permise par le gouverneur Amor Chachia, a provoqué une violente révolte qui a conduit au meurtre de cinq personnes, suivi du meurtre d'un agent de sécurité de l'ambassade américaine qui avait autorisé le tournage. Lucas note que Bava lui-même avait de nombreuses lances pointées sur sa tête pendant l'attaque, qu'il considérait comme le moment le plus effrayant de sa vie[9]. O'Connor a déclaré alors « À partir de maintenant, je ne ferai plus que des comédies de salon », a déclaré O'Connor, « et le seul lieu de tournage que je choisirai sera mon jardin »[4]. D'autres incidents plus mineur incluent un tremblement de terre de moyenne intensité qui s'est déroulé en plein tournage[9]. Un jour de décembre, l'acteur Donald O'Connor a été victime lors du tournage d'une scène d'action d'une hémorragie au niveau de la gorge et a dû être transporté d'urgence à l'hôpital[10]. En janvier, Donald O'Connor, Vittorio De Sica et Noëlle Adam franchissent accidentellement la frontière tunisienne pour entrer en Algérie, à 30 km au sud de Tozeur, alors qu'ils effectuaient des repérages dans le désert du Sahara et sont arrêtés. Ils sont détenus pendant trois heures, puis ramenés à l'unité de tournage[9],[11]. Le tournage s'achève en [12].

Selon le cadreur Marcello Gatti, Henry Levin a réalisé « 80 % » des Mille et Une Nuits, tandis que les contributions de Bava sur le plateau consistaient à diriger la seconde équipe et à superviser les effets spéciaux du film. Étant donné que Bava était également chargé de la postproduction du film en Italie, notamment de son doublage, les copies italiennes et françaises portent la mention « Un film de Henry Levin, mise en scène de Mario Bava »[13].

Accueil critique[modifier | modifier le code]

Selon Jean-François Dickeli dans culturaupoing.com, « Comme il l’a fait précédemment pour Les Vampires, [Mario Bava] s’accapare l’œuvre. Il y injecte un mauvais esprit et un humour noir éloignés de son postulat de programme familial. [...] l’opposition entre les directions de Michèle Mercier, femme fatale et sensuelle, et O’Connor, clown puéril et désexualisé, renvoie, selon les auteurs de Mario Bava : le magicien des couleurs, à un affrontement entre le puritanisme américain propre à ce genre de production, et l’hédonisme italien. Deux visions du cinéma qui se mêlent et s’opposent au cœur d’une œuvre hybride, comme le sera le suivant Hercule contre les vampires, mené par un duo de réalisateurs vite déséquilibré tant l’un parvient, par son style immédiatement reconnaissable, à prendre le dessus. S’il n’est pas l’une de ses réussites majeures, Les Mille et Une Nuits demeure un film significatif dans la carrière de Mario Bava. Une sorte de terrain de jeu où s’exprime en germe tout son talent »[14].

Sur homepopcorn.fr, Morgan Iadakan estime que « le film, s’il n’est pas une éclatante réussite (la faute à un script paresseux et déséquilibré, trop réécrit par trop d’intervenants, qui multiplie les excroissances non résolues et bâcle son final), fascine au moins autant qu’il ne déconcerte par sa patine irrégulière – voire, par moments, nous hypnotise grâce aux atmosphères hors du temps du « style Bava » qui, pour le coup, ne doivent à peu près rien au scénario en question »[15].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Les Mille et Une Nuits », sur encyclocine.com (consulté le )
  2. (it) « Le meraviglie di Aladino », sur archiviodelcinemaitaliano.it (consulté le )
  3. (en) 'Aladdin' O'Connor, The Washington Post, 16 octobre 1960: G2.
  4. a et b (en) "This Hoofer's Home for Good" Hopper, Hedda. Los Angeles Times 11 juin 1961: b11
  5. (en) "PRIVATE BACKING FOR FILMS URGED: Producer Here Plans System Similar to Broadway's -- 2 Movies Opening Today" By EUGENE ARCHER. New York Times 2 novembre 1960: 44.
  6. (en) De Sica Would Dig for 'Deepest Layer': Ace 'Two Women' Director Says Realism Still Dominant Scheuer, Philip K. Los Angeles Times 27 novembre 1961: C15.
  7. Lucas 2013, p. 366.
  8. (en) H. M., « 'ALADDIN' ON THE ROUGH ROAD TO OLD BAGHDAD », New York Times,‎ (lire en ligne)
  9. a b et c Lucas 2013, p. 367.
  10. (en) The Chase Became Real for Donald Dorothy Kilgallen. The Washington Post and Times-Herald 24 décembre 1960: B5.
  11. (en) Algerian Rebels Ready for French Truce Talk: 'Provisional' Government in Tunis Wants to Be Official Spokesman for Moslem Groups Drake, Waldo. Los Angeles Times 17 janvier 1961: A8.
  12. (en) NEW FILM PROCESS BEING PERFECTED: Photographic Product Does Not Require Chemicals -- Developed by Light By A.H. WEILER. New York Times 13 mars 1961: 36.
  13. Lucas 2013, p. 361.
  14. « Les Mille et Une Nuits », sur culturopoing.com
  15. « Test Blu-ray / Les Mille et une nuits, réalisé par Mario Bava & Henry Levin », sur homepopcorn.fr

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]