Les Lois

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Les Lois (en grec : Νόμοι) est le titre du dernier des dialogues de Platon, après le Philèbe. C’est aussi le plus long des dialogues platoniciens et le seul où Socrate n’apparaît pas.

Dans les Définitions, le platonisme définit le mot « Loi » : « Décision politique du grand nombre, qui vaut sans limitation dans le temps »[1]. Platon, dans ce dialogue, tout comme la République, traite de philosophie politique et touche au problème de la meilleure constitution politique. Comme dans la République, Platon vise dans les Lois la constitution de la cité la meilleure possible en prenant pour modèle le juste selon les dieux. Dans les deux cas, ce modèle est l'image que les dirigeants doivent suivre pour unifier une cité et la rendre entièrement vertueuse, sans qu'il soit cependant possible de l'instituer réellement. Platon est toutefois plus « empirique » dans les Lois, puisqu'il examine des constitutions réelles et propose une description très détaillée d'une constitution aussi juste que possible. Dans les Lois, Platon fait discuter plusieurs vieillards sur la valeur de la constitution de plusieurs cités. Les punitions des lois infligées aux êtres vivants ne doivent être inférieures à celles des Enfers et vont d'une amende de 20 drachmes à une mine[2].

L'éducation qui, à Sparte, négligeait l'âme et ne s'occupait que du corps, la politique de domination, la passion guerrière, l'immoralité des femmes, furent sévèrement jugées par Platon[3]. Tout au long de son œuvre, il a dénoncé les excès de l'oligarchie, où les riches dominent les pauvres, et ceux de la démocratie, où les pauvres tentent de dominer les riches. C'est pourquoi Platon proposa dans La République un régime original : la timocratie, régime où la population est divisée en classes sociales strictement délimitées ayant chacune des prérogatives propres[4].

La scène se passe en Crète, sur le chemin de Cnossos au temple de Zeus, où se rendent les trois interlocuteurs. Lorsque Platon mourut à Athènes, il rédigeait Les Lois, dont on a pu penser que le livre XII était inachevé, mais ce jugement est sujet à discussion, d'autant que d'aucuns considèrent l’Épinomis comme le treizième livre des Lois[5]. La tradition voudrait faire mourir Platon à 81 ans, d'après le symbolisme des nombres, car 81 est le carré de 9[6]. Zénon de Cition avait écrit Contre les Lois de Platon.

Personnages

  • Un étranger, dit l'Athénien, dont on ne sait si c'est Platon lui-même
  • Mégillos, un Spartiate
  • Clinias, dit Le Crétois, que l'on retrouve également dans l’Épinomis. Il n'a aucun rapport avec les autres Clinias des dialogues platoniciens, qui sont d'Athènes : ce Crétois n'est pas connu en dehors de ces dialogues ; tout au plus sait-on qu'il descendrait d'Épiménide

Thèmes de l’œuvre

Rôle des lois

Selon Platon, les lois sont essentielles pour l'évolution et la cohésion dans la cité idéale, car l'homme ne possède pas de prédisposition à cultiver l'intérêt général dès la naissance, ainsi il est le premier philosophe à évoquer des règles possibles, un mode d'organisation ayant pour but de lutter contre la corruption et de faire naître la notion de devoir moral chez le citoyen, là où selon Sénèque[7], c'est la décadence des mœurs entraîne l'invention de lois, comme celles de Solon. Hésiode, dans Les Travaux et les Jours, développe le mythe de l'Âge d'or : la perfection de la race humaine se situe à l'origine, et le progrès technique est signe de décadence.

Dans ses Lois, Platon classe la population en deux grandes catégories (les esclaves, les artisans et commerçants d'un côté, et les « gardiens de la cité » de l'autre) dont un « Conseil Nocturne »[8] est à la tête. Cette société utopique serait statique, Platon considérant tout changement dans son organisation comme étant potentiellement subversif. Dans l’Épinomis, Platon expose le programme des membres du Conseil Nocturne, qui s'occupe d'astronomie confondue à la théologie.

Rôle de l’éducation

Le rôle de l'éducation y est défini comme primordial autant dans le domaine sportif que scolaire, étudier n'est pas un droit mais un devoir dans la Cité idéale platonicienne, et ce jusque l'âge de 18 ans. Puis le jeune adulte est contraint d'effectuer l'éphébie pour une période de deux ans, après quoi il décidera ou non de la poursuite de ses études. S'il opte pour les continuer, il devra se soumettre à dix années de synthèse des connaissances précédentes et à l'étude de quatre domaines fondamentaux — l'arithmétique, la géométrie, l’astronomie et la science de l’harmonie — après quoi seulement ils pourront se consacrer à l'étude de la philosophie. Ce passage obligé par les sciences s'explique par l'intérêt que porte Platon pour celles-ci car elles sont formatrices pour l'esprit et permettent la compréhension et l'analyse des concepts. Enfin l'homme devra s'acquitter d'une quinzaine d'années de loyaux services dans l'armée ou l'administration afin de rejoindre l'appareil politique de la Cité. Dans ce dialogue, Platon critique la loi en tant que fondement de la légitimité, la reconnait comme étant nécessaire à la vie politique.

Plan des Lois[9]

Livre I

Ce livre I traite des institutions nécessaires au développement du courage[10]. Clinias soutient que la guerre est la fin principale de la législation (625e). L'Athénien riposte que le but du législateur est de mettre ce qui est bon à même de vaincre ce qui est mauvais (626d). Il y a une hiérarchie des biens :

  • Les biens extérieurs (richesse, honneur, pouvoir),
  • Les biens du corps (santé, beauté, force, adresse),
  • Les biens de l'âme (pensée, sagesse, justice, courage)[11]. Platon traite ensuite de l'éducation[12] et des banquets. Mégillos énumère les différents types de vertus pratiquées dans sa cité. Après les repas en commun (syssities), la pratique de la gymnastique et la chasse, il cite « l'endurance à la douleur ». Parmi les exercices destinés à l'acquérir, il évoque les rixes, la fête religieuse des Gymnopédies et la kryptie :

« Il y a aussi ce qu'on appelle la kryptie, exercice prodigieusement pénible et propre à donner de l'endurance, et l'habitude d'aller nu-pieds et de coucher sans couverture en hiver, celle de se servir soi-même sans recourir à des esclaves, d'errer la nuit comme le jour à travers tout le pays[13]. »

Les Gymnopédies n'étaient pas que des festivités religieuses. Le Spartiate Mégillos, dans Les Lois de Platon, les appelle un « redoutable endurcissement (…), de redoutables exercices d'endurance où il faut résister à la violence de la canicule »[14].

Mégillos se borne à souligner la difficulté de l'épreuve, sans entrer davantage dans ses caractéristiques (durée, public concerné, etc.). Rien n'interdit d'en déduire que la kryptie est un exercice obligatoire pour tous les jeunes gens, à l'instar du service militaire moderne[15]. Cela paraît néanmoins peu probable, attendu que Xénophon ne l'évoque pas[16]. Platon dénonce dans les Lois[17] ce qu'il juge être des amours contre nature.

Citations

« ...de ce roi Minos, que le grand Zeus, tous les neuf ans, prenait pour confident »[18]

  • Tyrtée est cité, et plusieurs fois paraphrasé :

« fut-il le plus riche des hommes »[19]

Livre II : L'éducation est « éclosion initiale d'un mérite moral chez l'enfant »[20]

L'éclosion consiste en la musique et la gymnastique ; la beauté, santé, vigueur et richesses sont des maux pour le mal

Citations
  • Tyrtée est cité, et plusieurs fois paraphrasé :

« plus riches que ne le furent Cinyras et Midas »[21]

« Le délicieux plaisir est en son printemps »[22]

Livre III : Les régimes politiques

Une vie sans tort, une âme sans souillure est synonyme de philosophie et de la vie ou la mort d'un philosophe, quand bien même ne saurait-il ni lire ni écrire ou nager[23]. Les régimes politiques se succèdent selon des étapes sociales (premières communautés isolées, regroupements, invasions, histoire des constitutions[24]. On connaît le gouvernement autocratique chez les Perses[25], la démocratie chez les Athéniens[26], le mélange de monarchie et de démocratie chez les Lacédémoniens. Après avoir exposé les différentes sortes de gouvernement. Platon propose dans La République et Les Lois une éducation collective dans le but de former des citoyens où la Cité remplace totalement les parents. L’éducation consistait à « mettre la science dans l’âme » selon le sens commun, d’après Platon à élever l’âme vers le bien, le beau et la justice (en fait une éducation morale). Ceci est clairement expliqué ici : « On ne saurait mieux les élever, dit-il. N’est-ce donc pas, Glaucon, repris-je, que l’éducation musicale est souveraine parce que le rythme et l’harmonie ont au plus haut point le pouvoir de pénétrer dans l’âme et de la toucher fortement, apportant avec eux la grâce et la conférant, si l’on a été bien élevé, sinon le contraire. Et aussi parce que le jeune homme à qui elle est donnée comme il convient sent très vivement l’imperfection et la laideur dans les ouvrages de l’art ou de la nature, et en éprouve justement du déplaisir ? Il loue les belles choses, les reçoit joyeusement dans son âme pour en faire sa nourriture, et devient ainsi noble et bon ; au contraire, il blâme justement les choses laides, les hait dès l’enfance, avant que la raison lui soit venue, et quand la raison lui vient, il l’accueille avec tendresse et la reconnaît comme une parente d’autant mieux que son éducation l’y a préparé. - Il me semble en effet, dit-il, que ce sont là les avantages que l’on attend de l’éducation par la musique. - Je repris : À l’époque où nous apprenions les lettres nous n’estimions les savoirs suffisamment que lorsque leurs éléments, en petit nombre, mais dispersés dans tous les mots, ne nous échappaient plus, et que, ni dans un petit mot ni dans un grand, nous ne les négligions, comme inutiles à noter ; alors, au contraire, nous nous appliquions à les distinguer, persuadés qu’il n’y avait pas d’autre moyen d’apprendre à lire. - C’est vrai. - Il est vrai également que nous ne reconnaîtrons pas les images des lettres, reflétées dans l’eau ou dans un miroir, avant de connaître les lettres elles-mêmes, car tout cela est l’objet du même art et de la même étude. - Très certainement. - Eh bien ! je dis de même, par les dieux, que nous ne serons pas musiciens, nous ni les gardiens que nous prétendons élever, avant de savoir reconnaître les formes de la tempérance, du courage, de la générosité, de la grandeur d’âme, des vertus leurs sœurs et des vices contraires, partout où elles sont dispersées ; avant de percevoir leur présence là où elles se trouvent, elles ou leurs images, sans en négliger aucune, ni dans les petites choses ni dans les grandes, persuadés qu’elles sont l’objet du même art et de la même étude. »

Citations

« Ceux-là n'ont pas d'assemblées ni de règlements
Mais ils habitent les cimes de hautes montagnes
Au creux des cavernes, et chacun régit
Ses enfants et ses femmes, sans soucis du voisin »
[27]
[28]

Livre IV : Sur ceux qui font les lois

  • « La Divinité avec Hasard et Occasion »[29] : Platon raconte le mythe de l’Âge d'or, sous Cronos[30].
  • La justice est l'unique valeur d'une cité. Le citoyen a des devoirs envers la divinité[31],[32]. « C'est la divinité qui doit être la mesure de toutes choses »[33](rappel à la formule du sophiste Protagoras, qui est ici contredite).
Citation

« Les Dieux immortels ont placé les sueurs en avant de la vertu ;
Le sentier qui y mène est long, escarpé
Et raboteux dès l'abord ; mais lorsqu'on est parvenu au haut,
Il devient aisé de rude qu'il était auparavant. »
[34]

Il est fait allusion aux poètes Chérémon et Alcman, à Protagoras et à la tradition orphique.

Livre V : La hiérarchie des devoirs

Rien ne vaut ni n’a plus de valeur que l’excellence[35], et la parole peut exposer aux pires châtiments, humains comme divins, et la vérité est principe de tout bien, pour les dieux comme pour les hommes[36]. Il y a les devoirs envers soi-même (l’âme, les biens de fortune) et les devoirs envers les autres (ses enfants, ses concitoyens). Il faut légiférer[37] : répartir les terres en 5040 foyers[38], ne pas changer les traditions religieuses[39], faire circuler une monnaie[40], entre autres.

Livre VI : Les Gardiens-des-Lois

  • Il faut choisir les 37 Gardiens-des-Lois, qui veilleront sur la Cité[41]. Un Conseil de 360 bouleutes[42], une commission permanente, les Prytanes ; des édiles, des inspecteurs du marché [43], des places publiques, des fonctionnaires de l’éducation[44], des tribunaux[45] veilleront aussi. La législation traitera de la formation des Gardiens-des-Lois[46], des cadres de l’État[47], du mariage (obligatoire, de 25 à 35 ans)[48], de l'esclavage[49], des bâtiments et voirie[50]. La législation domestique examinera la condition sociale de la femme[51] : « la nature féminine est inférieure à la nature masculine de plus du double », la procréation[52], l'adultère, l'état civil. Platon préconise une lenteur dans la justice, qui n'est pas sans rappeler la remarque de Socrate, qui souligne plusieurs fois lors de son procès qu'il a peu de temps, soit à cause du temps de parole qu'impose la clepsydre[53], soit à cause du temps de délibération des Onze[54],[55]

À partir de 746b, on doit une révision aux travaux du savant byzantin Aréthas de Césarée, et le passage 783b2-d4 n'est pas présent dans tous les manuscrits. Luc Brisson et Jean-François Pradeau sont d'accord pour penser qu'il s'agit d'un métadiscours ou encore une note de cours de Platon ou Philippe d'Oponte, rapportée par un savant du Xe siècle. D’après Olympiodore le Jeune, Philippe d'Oponte est le rédacteur des Lois.

Livre VII : La pédagogie intervient très tôt

  • Elle recommande les promenades et la lutte contre la peur jusqu'à 3 ans[56], les jeux et la correction sans humiliation jusqu'à 6 ans, la séparation entre garçons et filles à 7 ans[57], l'ambidextrie[58]. Platon aborde l'instruction physique (gymnastique et danse)[59] : L'objectif de la lutte est de développer souplesse, force et santé, c'est pourquoi la tricherie est interdite en lutte[60]. Il aborde, sur l'instruction intellectuelle et morale, les jeux enfantins ainsi que sur la poésie[61] et la musique[62]. Il légifère sur la vie quotidienne[63]. C'est à l'État de prescrire les idées à enseigner[64]. Platon termine ce livre en abordant l'étude des sciences : nécessité divine des mathématiques[65] et de l'astronomie[66].
Citations

« Télémaque, tu trouveras toi-même en ton esprit une partie de ce qu'il faut dire ; un dieu t'inspirera le reste ; car je ne pense pas que tu sois né et que tu sois grand malgré les dieux. »[67]

« Contre nécessité on n'a jamais vu tenir tête même une divinité. »[68]

Livre VIII

Livre IX : Le Droit Criminel

L’homme n’a pas de disposition naturelle à reconnaître la justice, les lois lui sont dès lors indispensables, et vivre sans lois auxquelles obéir le ramène à l’état d’animal sauvage[80].

Platon aborde le droit criminel[81], à savoir :

  • Les crimes contre la religion (sacrilège)
  • Les crimes contre l'État (sédition, haute trahison)
  • La concussion et le vol

Il condamne le délinquant dans ses trois cas à l’exil, jusqu'à ce que lui soit revenue la raison. Le crime contre les dieux, les crimes contre la Cité et les crimes contre les parents seront jugés incurables, parce que c’est dans la qualité de son éducation depuis l'enfance que réside la perversité[82] : ce dernier est puni de mort, et la punition doit servir d’exemple. Une voleur sacrilège est puni de mort (le pilleur de temples est donné en exemple)[83]. Platon élabore des principes de droit pénal[84], dit que les conseils du législateur doivent porter sur le beau, le bien et le juste. Toute action juste participe du beau à la même mesure qu'elle participe du juste, et l'auteur d'un service malhonnête est coupable d'injustice. L'ignorance est soit simple, soit double : on la dit simple quand elle est due à l'ignorance ; elle est dite double lorsque l'on a cru tout savoir de ce dont on ne sait rien et que l'on s'est cru sage sans l’avoir été. Il examine la criminalité, et ses facteurs psychologiques, cause de trois espèces de fautes :

  • La colère[85] et la peur[86],
  • Le plaisir et la convoitise
  • L'aberration (ou abandon) de l’espérance et de l'opinion relativement au bienαγαθων véritable[87]

Ces fautes sont elles-mêmes de deux espèces :

  • Les actes par violence
  • Les actes par tromperie ou en secret

Deux sortes de meurtres sont également reconnus : les meurtres avec préméditation, cas où un jugement sera plus sévère, et les meurtres sans préméditation, où la peine sera plus douce : Dans le premier cas, le coupable sera puni de trois ans d'exil, et dans l'autre de deux ans d’exil. Au retour de l'exil, c'est à douze de leurs proches de juger s'il faut accorder le retour ou pas.

Meurtre d’esclaves

L'esclave qui se laissé porter par la colère est puni de mort. Tuer un de ses propres esclaves doit se purifier, et celui qui tue l'esclave d'autrui (les esclaves peuvent être loués selon les compétences, moyennant un montant de location). Théophraste dans Les Caractères montre un homme mettant en doute la qualité de l'achat d'un esclave comme n'importe quelle marchandise, puis un autre qui loue un esclave au lieu d'acheter une servante[88]. Un esclave doit mourir s'il tue un homme libre (en grec ancien ἐλεύθερος). Livré à la famille du défunt, c'est elle qui décide de la manière dont il doit mourir.

Le meurtre d'enfant demande purification et exil de trois ans, et dissocie le coupable de sa famille ; séparés, ils sont interdits de tout rapport, et ce quelle que soit l'occasion.

Fratricide

Le fratricide et le meurtre d'un conjoint sont punis de mort, après purification si l'accusé reconnaît sa culpabilité[89].

Parricide

Le parricide est soumis aux mêmes purifications et au même exil que les parents meurtriers de leurs enfants[90]. Sera à nouveau pur quiconque aura été absout par le parent avant de mourir ; une fois absout verbalement, celui qui a commis le meurtre devra être purifié comme ceux qui ont commis un homicide involontaire, puis il sera déclaré pur.

Meurtre au combat et meurtre d'un voleur

En temps de guerre, le fratricide qui tuerait son frère ou sa sœur en le prenant pour un ennemi, est acquitté. Le meurtre par erreur lors d'autodéfense est acquitté également[91]. Le meurtrier d'un violeur, ainsi que celui d'un voleur après effraction est acquitté également[92].

Suicide

Le jugement des suicidés est laissé aux dieux, mais ils seront enterrés, avec interdiction de retrouver la tombe commune. Le jugement des morts accidentelles et inopinées sera laissé aux dieux.

Platon, dans le Livre IX, définit et rappelle dans son dialogue sur les Lois ce qu'est le « caractère » : ce qui s'appelle χαρακτήρ est la marque des esclaves. Puis il dit que lorsque l'on aura pris un homme en train de piller un temple, qu'il soit esclave ou étranger, « on lui marquera sur le visage et sur les mains la marque de son crime »[93], expliquant par là également pourquoi chaque portrait de Théophraste est celui d'un défaut[94]. Les égards sont dus aux aînés : aucune provocation ni aucune bagarre ne sera permise avec aucun aîné, sous peine d'accusation de rusticité, et d'emprisonnement d'un an au moins ; les étrangers reconnus coupables sont emprisonnés trois ans au moins (davantage si le tribunal le requiert). La non-assistance à personne en danger sera punie d'une amende allant de 20 drachmes à une mine[95] Si un esclave est pris en délit de non-assistance à personne en danger, il sera puni de 100 coups de fouet.

Livre X : Contre l’incroyance[96]

Le sens des Lois est une avertissement préalable général aux impies. Platon examine les formes de l'asébie :

  • Les erreurs par insolences et par débordements de la jeunesse
  • Les violences aux cultes privés et tombeaux
  • Les violences contre les parents

Vient ensuite un examen des causes d'asébie : croire que les dieux n'existent pas, que les dieux sont indifférents aux choses humaines[97], qu’on peut corrompre les dieux par des présents[98]. Croire que les dieux s’occupent pas des affaires humaines mais qu'ils existent est une erreur contre le divin[99].
La seule définition donnée par Platon est celle-ci : l’âme est « un mouvement qui se meut soi-même »[100]. Platon réfute les incrédules : primauté de l'âme[101], principe du mouvement[102], âme du monde[103], divinité des astres[104]. Platon interdit le culte privé[105]. Pour Platon, l'âme définit l’homme : l’âme est déchue, elle est tombée dans le corps alors qu’elle accompagnait les dieux dans le monde des Idées. « Le Soleil, la Lune, les autres astres, l’âme mène la ronde de toutes choses… L’âme qui mène le Soleil… Tout est plein de dieux… »[106] : cette formule est de Thalès de Milet, et se retrouve dans l’Épinomis[107] et dans le Traité sur l'âme d'Aristote[108]. Il existe une Providence[109].

Les éléments par lesquels l’essence de la pensée, la substance, est distinguée sont :

  • La réalité,
  • La définition de cette réalité,
  • Son nom.

L’âme est principe de mouvement, selon Platon, et est « Le mouvement capable de se mouvoir par lui-même »[110]. Celui qui réfute le principe de l'âme (d'être le principe de toute chose) en réfute les conséquences, et celui-là qui nie que les dieux ont soucis des affaires des humains et accepte leur existence, se contredit.

Le caractère et les actes dépendent du désir et de la qualité d'âme. Sont taxés de négligence ceux qui admettent l'existence des dieux, mais les voient comme corruptibles ou insouciants de certaines choses estimées de peu d’importance. Les coupables seront punis d'emprisonnement dans l'une des trois prisons prévues à cet effet :

  • La première est sur la Place publique : là se trouveront la plupart des prisonniers et délinquants
  • La deuxième : s'y trouveront ceux qui ont agi sans méchanceté naturelle, mais par déraison, qui permet la rééducation du coupable à la droite raison, et qu'il appelle « Sophronisterion »[111]
  • La troisième : La prison des indignes

Il y a donc une prison par cause d'impiété ; les récidivistes sont punis de mort.

Citations

« Lorsque, dans leurs ruches couronnées de toîts, les abeilles nourrissent les frelons, qui ne participent qu'au mal, depuis le lever du jour jusqu'au soleil couchant, ces actives ouvrières composent leurs blanches cellules, tandis que renfermés au fond de leur demeure, les lâches frelons dévorent le fruit d'un travail étranger »[113]

« Telle est la sentence des dieux de l'Olympe »[115]

Un vers de l'Odyssée d'Homère est évoqué[116] : « Les Dieux eux-mêmes sont exorables, bien qu’ils n’aient point d’égaux en vertu, en honneurs et en puissance ; et les hommes les fléchissent cependant par les prières, par les vœux, par les libations et par l’odeur des sacrifices, quand ils les ont offensés en leur désobéissant. »[117]

Livre XI : Droit civil et commercial[118]

Platon classe les biens vivants (esclave, affranchi, animal) et les biens matériels (ventes, fraudes, testaments etc.).
  • Au regard de la Cité, l’affranchi est loin d’être l’égal d’un citoyen de naissance. L'esclave qui dénonce un vol sera affranchi, et son ancien maître se verra verser le prix de l'esclave par la Cité. Cependant, l'esclave n'est pas totalement libéré de son statut, et reste soumis à des obligations[119] :
  • Présentation trois fois par mois au domicile de l’ancien maître,
  • Interdiction de devenir plus riche que l’ancien maître, à qui il sera redevable de la différence
  • Retour à l'état d'esclave si l'ancien maître l'exige, ou si l'esclave n'obéit pas à l'un des deux règles précédentes
  • L’esclave n'a pas le droit au mariage sans l'assentiment de son ancien maître

Cependant, l'esclave n'a pas le droit de propriété sur ce qu'il trouve, et est placé sous la surveillance de la déesse Hécate, qui veille sur les chemins[120]. De surcroît, il paiera dix fois la valeur de ce qu'il trouve si le propriétaire se manifeste. Dans le cas d'un animal, après jugement, s'il est reconnu coupable, l'esclave devra payer les frais de nourriture à l'animal pendant la durée du procès (3 jours). Aucune législation n'est prévue pour le paiement d'un eranos[121] ; le remboursement se fera entre les deux personnes concernées, sans intervention des lois. Les contrefacteurs sont punis d'un coup de fouet par drachme que vaut la marchandise[122].

Les orphelins sont confiés aux Gardiens-des-Lois[123], qui seront également surveillants des tuteurs s'il s'avère qu'il en faut. Qu'il y ait testament ou pas, les orphelins qui ont de la famille en cas de besoin de tutelle seront pris en charge par deux proches du côté maternel et deux proches du côté paternel, et un ami personnel du défunt. Si les ayants droit ne sont que des filles, elles seront mariées à un frère de la branche paternelle, à qui reviendra l'héritage prévu. Celui qui jugera mauvais son tuteur aura cinq ans pour se retourner contre lui, à partir de sa sortie de tutelle. Si un époux ou une épouse trompe l'autre membre du couple avec un esclave, l'enfant qui naîtra du couple sera expulsé du territoire (la femme par les surveillantes du mariage, l'homme par les Gardiens-des-Lois[124]. Des obligations légales de l'enfant envers les parents et les aïeux[125], Platon exige une dénonciation : quel que soit le méfait, la dénonciation est préconisée et parfois même rendue obligatoire par les lois, ou encore récompensée ; les esclaves qui dénonceront les maltraitances faites aux aïeux seront affranchis et protégés de toutes représailles par décision des magistrats. Si le dénonciateur n'appartient ni à l'agresseur, ni à l'agressé, sa liberté sera payée à son maître par la Cité. Les empoisonnements et maléfices commis par un professionnel (médecin ou devin) seront punis de mort[126] - ou d'une amende si le prévenu est un simple citoyen déclaré coupable. Les amendes contre ceux qui laissent paraître en public les fous de leur famille vont de cent drachmes à une mine[127] ; la mendicité est interdite, et les mendiants bannis[128]. Platon est favorable à la proportionnalité et à l'individualisation des peines[129] ; les faux témoignages seront punis de mort s'ils se produisent trois fois ; il en ira de même pour ceux qui intentent un procès par impudence, ou par intérêt personnel.

Citations

« Telle est la sentence des dieux de l'Olympe »[130]

Livre XII

Ce dialogue parle de l'unité de la vertu[132], le thème moral par excellence, puis de l'Un et du Multiple[133], le thème métaphysique par excellence, puis des Idées[134], théorie philosophique, enfin de la divinité des astres[135], théorie théologique.

Personne ne reste sans chef ; c'est ce que Platon exprime également au sujet de la législation militaire[136], et également d'un point de vue général.

Platon prône des magistrats contrôleurs, vérificateurs et observateurs - observateurs qui seront âgés d'au moins cinquante ans et auront une carrière jusqu'à soixante ans maximum - qui maintiendront l'ordre[137], tant pour corriger un militaire par ses collègues après avoir désobéi en temps de guerre, que pour dénoncer le particulier fautif en temps de paix. Il aborde ensuite l'administration de la justice[138], les relations internationales[139]. Le coupable de lâcheté, celui qui manque de force morale face au danger, sera mis à l'écart de la société, et paiera une amende. L'ambassadeur est la seule personne qui pourra quitter la cité pour l'étranger, et sera quelqu'un d'au moins quarante ans ; aucun voyage à titre privé n'est permis. L'ambassadeur qui vient d'une autre cité est reçu, invité aux frais de la cité.

Organisation du Conseil Nocturne[140]

Composé de prêtres, de gardiens-de-la-loi, de directeurs de l'éducation, d'acolytes, le Conseil ayant pour fonction d'être vigilant sur ce qui peut améliorer les lois et de faire la synthèse[141].

La Loi est l'expression du « noûs »[142] (l'intellect[143])

Platon revient sur divers délits : pour les vols, les enquêteurs devront entrer avec une tunique sans ceinture sinon ni, après avoir prêté serment de ne pas opérer la fouille dans son propre intérêt. Celui qui refuse la perquisition de son accusateur sera poursuivi devant le tribunal, et puni de deux fois le montant de l'objet de la perquisition. La prescription, exceptions faite des problèmes de maisons ou de terrains, jugés inaliénables, a lieu après un an. Lors d'un vol sans preuves, si le bien est utilisé en ville, la prescription est d'un an, cinq ans s'il est utilisé en campagne, dix ans s'il est utilisé dans la maison du voleur ; aucune prescription n'est prévue si le bien est utilisé à l'étranger. Les particuliers qui recueillent chez eux un exilé seront punis de mort ; il en va de même pour les instigateurs d'émeutes ou semeurs de troubles : ils seront punis de mort. Les préposés aux services publics doivent refuser tout présent, quelle qu'en soit la forme, sinon ils sont condamnés à mort pour suspicion, recel, corruption de fonctionnaires[144]. Il propose des lois sur les offrandes aux dieux[145] : dans les temples publics, seuls des présents d'une seule pièce[146] (uniquementen en bois, en tissu obligatoirement blanc, ou en pierre[147]) sont autorisés. Les offrandes seront des oiseaux ou des images divines auxquelles les heures consacrées par le peintre ne dépasseront pas une journée. Il a déjà été question des pompes funèbres, mais Platon rappelle qu'aucune tombe ne pourra se trouver en terrain labourable[148], et réitère que les gardiens-de-la-loi sont obesrvateurs du déroulement des enterrements. La stèle de pierre et le monticule de pierre sont permis, et réglementés : la stèle ne pourra comporter plus de quatre vers. Les pleurs sont autorisés, les lamentations seront interdites. .

La communauté isolée ou volontairement coupée du monde

Toute relation interétatique rend en effet le conflit ou la discorde possibles. Aussi, maintenir un État en paix impliquerait de l'exclure du reste du monde politique. Cette volonté d'exclusion est en particulier formulée dans Les Lois de Platon. Pour préserver la cité idéale, il convient de limiter considérablement les échanges extérieurs : « c'est pourquoi la cité platonicienne entretiendra, par un « noble mensonge », le mythe de l'autochtonie, ou d'une différence de nature entre ses citoyens et les autres hommes, elle sera loin de la mer, découragera les voyages et les contacts avec l'étranger, réservés aux ambassadeurs et aux philosophes »[149]. Sur l'intellect, Platon contredit Anaxagore[150], qui soutient que le chaos primitif a été mis en ordre par l'Intellect.

La modernité de l’œuvre

L'égalité entre les sexes, la nécessité de l'instruction sans pour autant qu'elle ait l'apparence d'une contrainte témoignent de la modernité qu'incarne l’œuvre de Platon. Toutefois le caractère autoritaire du portrait de la Cité idéale que nous peint Platon peut se dresser comme un obstacle, une remise en cause partielle de cette modernité. L'idée d'une organisation harmonieuse de la société remonte à la haute Antiquité, bien avant l'apparition du mot « socialisme » lui-même. Des ancêtres lointains et indirects du socialisme - bien que l'emploi du mot soit très anachronique - comme du communisme dans son sens premier de société sans propriété privée, se trouvent sur plusieurs continents : en Grèce chez Platon, qui imagine dans La République et Les Lois des modes idéaux d'organisation de la cité (Platon ne prône pas l'égalité sociale - sa cité idéale de La République étant au contraire strictement hiérarchisée - mais l'harmonie. Au sein de l'élite sociale envisagée par Platon règnerait une communauté absolue de biens matériels)[151]

Bibliographie

Références

  1. 415b-c
  2. Platon, Les Lois [détail des éditions] [lire en ligne], Livre IX (881a-d)
  3. La République VIII (547e et 548) ; Les Lois II (673c) ; I (637c) ; VI (781a) ; VII (806c)
  4. La République (VI, 494a) ; Lettre VII (340c)
  5. Charles-Émile Ruelle, administrateur honoraire de la Bibliothèque Sainte-Geneviève, membre de la Société des Antiquaires de France, Fragments relatifs à l'Harmonique (1880)
  6. Censorin, Du jour natal ; Sénèque, Lettres à Lucilius, 53, 31
  7. Lettres à Lucilius, 90
  8. également traduit par Conseil de veille
  9. La progression suivie provient de la traduction de Léon Robin (Platon, Œuvres complètes, Gallimard, Collection de la Pléiade, 1950, t. II, p. 635-1131)
  10. 630b
  11. 631b-c
  12. 643d
  13. Platon, Les Lois [détail des éditions] [lire en ligne], Livre I (633b–c)
  14. Platon, Les Lois [détail des éditions] [lire en ligne] (I, 633)
  15. Ainsi de Girard, p. 872 : « Nous savons par Platon que la kryptie était obligatoire pour tous les jeunes Lacédémoniens. »
  16. Lévy, p. 65, note 1.
  17. Livre I, 636b–c
  18. Homère, Iliade [détail des éditions] [lire en ligne] (XIX, 178-179)
  19. Fragment 12 (629a)
  20. 653b
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  22. Frag. 11 (629b)
  23. 689
  24. 677
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  28. Homère, Odyssée [détail des éditions] [lire en ligne] (IX, 112-115)
  29. 709 b
  30. 713a
  31. 716c
  32. définition exacte de l'eusébie, des Biens extérieurs et des Biens réels
  33. 716c-d
  34. Hésiode, Les Travaux et les Jours [détail des éditions] [lire en ligne], v. 286 et passim
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  52. génération obligatoire (784d)
  53. Platon, Apologie de Socrate [détail des éditions] [lire en ligne] (37b)
  54. Phédon (59d)
  55. Œuvres complètes, p. 1174-1175
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  67. Homère, Iliade [détail des éditions] [lire en ligne] (III, 26-28)
  68. Homère, Iliade [détail des éditions] [lire en ligne] (III, 26-28) et le Protagoras (345d)
  69. 828 a
  70. 832 e
  71. 835c
  72. Le Banquet (181 d-e)
  73. Luc Brisson, p. 114
  74. 842 c
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  77. 847 b
  78. 849 a
  79. 850 a
  80. 875 a
  81. 853 a
  82. perversité, que Théophraste définit comme « le désir de nuire » : Caractères de Théophraste : Caractère XIX, le Pervers (en grec ancien φιλοπονηριας)
  83. 860b
  84. 857 b
  85. le mot grec de Platon est thymos (θυμός) : il renvoie l'idée d'humeur inégale et d'irascibilité, cause d'une ardeur désordonnée ou incohérente
  86. φόβος
  87. ἐλπίδων δὲ καὶ δόξης τῆς ἀληθοῦς περὶ τὸ ἄριστον ἔφεσις
  88. Caractères XXII : Le Radin (en grec ancien ἀνελευθερίας)
  89. 868e
  90. 869
  91. 869d
  92. 874c-d
  93. 854d-e
  94. Nicolas Waquet, préface aux Caractères de Théophraste
  95. 880d
  96. 885a
  97. Mémorables de Xénophon, Livre I (X, 19) : « Socrate croyait que les dieux s’occupent des hommes, mais non pas à la manière du vulgaire »
  98. 885b, 899d, 905d
  99. 885b
  100. 896a
  101. 892a
  102. 894d
  103. 896c
  104. 898d
  105. 909d
  106. 899b
  107. 991d
  108. Livre I, Ch. 5 (411a)
  109. 903b
  110. 896a-b
  111. en grec ancien Σωφρονιστηριον : du grec ancien σός (harmonie), φρήν (conscience) et λογία (étude) et le sens est proche des maisons de redressement (en l'occurrence, il s’agit d’une prison pour le redressement de l’éducation à la foi, contre l'athéisme
  112. 901a
  113. Les Travaux et les Jours (304). La traduction par Anne Bignan parle de frelon ; celle dirigée par Luc Brisson parle de faux-bourdons
  114. a et b 904e
  115. XIX, 23
  116. 906e
  117. Homère, Odyssée [détail des éditions] [lire en ligne] (IX, 500). Une évocation à ce vers se retrouve également au Livre VI de Platon, La République [détail des éditions] [lire en ligne] (488c)
  118. 913a
  119. 915a-c
  120. Patronne des routes, on trouvait sa statue aux carrefours, aux croisements des chemins
  121. eranos a ici son tout premier sens
  122. 917e
  123. 926e
  124. 930b
  125. 930e-932
  126. 932d-e
  127. 934d
  128. 936b
  129. 933e
  130. VI, 448
  131. 931a-b
  132. 963a
  133. 965b
  134. 966a
  135. 966c
  136. 942a
  137. 943-945b
  138. 948b
  139. 949e, et 941a, où l'ambassadeur qui se détournera de son objectif premier est jugé au cas par cas, mais puni au moins d'une amende pour impété envers Zeus, qui a inspiré la mission, et Hermès, dieu des voyageurs
  140. 952d
  141. 961d
  142. en grec ancien (νοῦς : Se prononce « nousse »
  143. 957
  144. 955
  145. 956a
  146. en ceci compris les statuettes
  147. Sont interdits : l'or et l'argent, qui suscitent la convoitise ; l'ivoire parce que dépourvu d'âme ; et le fer et l'airain, considérés comme matière des instruments de guerre
  148. 958d
  149. Raynaud 2006, p. 303
  150. 967b
  151. Droz 1972, p. 67-71

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