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Les Légions noires

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Les Légions noires
Autre nom The Black Legions
Pays d'origine Drapeau de la France France
Genre musical Black metal, black ambient, dark ambient,
Années actives 19931997
Labels Drakkar, End All Life, Full Moon Productions
Composition du groupe
Anciens membres Lord Aäkon Këëtrëh
Lord Beleth'Rim
Vordb Bathor Ecsed
Worlok Drakksteim
Wlad Drakksteim
Dark Wizzard of Silence
Krissagrazabeth
Lord Meyhna'ch
Lord Ogvdreb
Lord Urvdrem
Mørdrëd

Les Légions noires, également appelées The Black Legions, sont un collectif de musiciens et de groupes de black metal français, localisés dans différentes villes de l'hexagone incluant Brest, Bordeaux, et Montpellier. Le collectif, dont les représentants les plus célèbres sont Mütiilation et Vlad Tepes, Torgeist et Belketre, est principalement actif entre 1993 et 1997.

Le Cercle des Légions noires est probablement créé à la fin des années 1980 et début des années 1990, en réponse à la scène black metal norvégienne. Selon une édition du magazine Terrorizer publiée en 2005 concernant l'histoire du black metal, « un groupe de personnes affublés de corpsepaint, supposément les membres de Mütiilation, Torgeist et Vlad Tepes s'autoproclamèrent 'Les Légions Noires' en s'inspirant des groupes légendaires de la 'black metal mafia' norvégienne Darkthrone et Burzum, qui étaient supposément prêts à terroriser les chrétiens quelques années auparavant[1]. » Les premiers enregistrements des membres des Légions noires sont publiés au début des années 1990, et leur influence est reconnue dans la même édition de Terrorizer[2].

De son point de vue, Wlad Drakksteim de Vlad Tepes parle, lors d'une entrevue avec le magazine Petrified, de Hellhammer et en particulier de Bathory : « Chaque véritable horde de black metal devrait jouer dans le style ancien de Bathory[3]. » Concernant la mafia du black metal norvégien, il explique : « la mafia norvégienne a fait de 'mauvaises' choses dans ce monde. Après la disparition d'Euronymous, MAYHEM s'est définitivement éteint et c'est mieux comme ça sachant que le black metal pourra retourner dans les ténèbres. Il [Euronymous] peut reposer en paix, alors je ne vais pas m'en plaindre. Et en ce qui concerne Varg Vikernes (BURZUM), je n'ai rien à dire. NOUS avons NOS opinions et il doit sans doute bien les connaître[4]. »

1993 – débuts du cercle

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Les premières publications liées aux Légions Noires sont réalisées en 1993, avec la première démo de Moëvöt, Abgzvoryathre[5]. Selon Vordb, il s'agit de la première démo enregistrée après la création du cercle[6]. Pendant la même année, Bèlkètre enregistre sa première composition, Twilight of the Black Holocaust, et Mütiilation enregistre dans le "Black Legions Studio" trois titres qui sortiront l'année suivante. Entre octobre et décembre, Vlad Tepes enregistre à Brest la démo Rehearsal Winter '93[7], qui parvient au label américain Full Moon Productions[8], et conduit celui-ci à signer le groupe pour un enregistrement studio[9].

1994 – War Funeral March et Hail Satanas...

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Durant le printemps de l'année 1994 sont enregistrées la première démo de Aäkon Këëtrëh, Journey Into The Depths Of The Night[10], et la seconde démo de Moëvöt. En avril 1994, des titres de Mütiilation, Bèlkètre, et Vlad Tepes apparaissent sur le premier volume de la compilation cassette Morbid Tunes of the Black Angels[11].

En août 1994, Wlad et Vorlok de Vlad Tepes enregistrent cinq nouveaux morceaux, qui sont produits avec l'aide de Meyhna'ch et Vordb[12],[13]. Ces titres constituent la première démo officielle du groupe, éditée par Full Moon Productions au format cassette sous le titre War Funeral March[9]. Sur quatre morceaux, des "backing vocals" sont contribués par Vordb, Meyhna'ch, Këëtrëh et Krissagrazabeth[14]. La même année, Mütiilation sort un vinyle 7-pouces, Hail Satanas We Are the Black Legions[15]. Avec ces publications, le cercle des Légions Noires commence à être reconnu dans le milieu du black metal[16].

Durant l'automne 1994, Vlad Tepes enregistre The Return of the Unweeping (sur un magnétophone Fostex à 4 pistes acquis par Meyhna'ch), puis Celtic Poetry, en novembre, ainsi qu'une démo de leur projet Black Murder. Le duo Bèlkètre enregistre sa première démo éponyme en automne 1994. Elle attire l'attention de Philippe Galliano, responsable du label Embassy Productions. Cela conduit en décembre 1994 à la signature d'un contrat pour un album[17]. Vordb multiplie les projets, avec Bor.e, basé sur le synthétiseur[18], Vzakprevémèkr, s'approchant de la musique industrielle[18], et Vagézaryavtre, cherchant à représenter «l'horreur des épidémies»[19].

1995 – apogée

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Image utilisée comme couverture du fanzine The Black Plague.

L'année 1995 voit la sortie de deux œuvres majeures des Légions Noires : March to the Black Holocaust, un split partagé entre Vlad Tepes et Bèlkètre, qui selon Alexandre Guudrath est devenu « culte »[20]; ainsi que Vampires of Black Imperial Blood, premier album de Mütiilation sorti sur Drakkar. Le fanzine The Black Plague est publié, comportant des interviews avec les différents membres du cercle, et quelques groupes extérieurs comme le norvégien Mortiis[16]. Vordb débute son projet solo Brenoritvrezorkre (exprimant son rejet de la scène metal)[5], et enregistre pendant l'été 1995 des œuvres de Moëvöt (Voèkreb II : The Drowning et III: Return From The Dead) marquées par la dépression[5]. Il crée également deux projets en collaboration avec Laimnambre. Des collaborations entre Vordb et Vlad Tepes donnent naissance aux projets Vzaéurvbtre[21] et Vladre[22], tandis que Vordb joue la batterie sur la deuxième démo de Black Murder[5],[23]. Les membres de Vlad Tepes initient deux autres projets, Dzlvarv[24], et Vèrmyapre Kommando[25].

1996 – phase finale du cercle

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En 1996, le split Black Legions Metal est publié par Drakkar, avec Vlad Tepes et Torgeist. En mars, Vlad Tepes sort son ultime démo, Morte Lune. En juin 1996, la production de la deuxième démo de Bèlkètre se conclut par la séparation de ce groupe[17]. Vordb enregistre plusieurs démos pour Brenoritvrezorkre, et crée deux nouveaux projets atmosphériques nommés Glorhme et Vénambre[26].

Le cercle des Légions Noires prend fin en 1997, selon les déclarations ultérieures de Wlad[27], Vordb[17] et Meyhna'ch[28].

Dans une entrevue avec le magazine Vice en 2013, le critique musical britannique Dayal Patterson ne pense pas que les Légions noires existent encore : « ...Et il n’y aura jamais rien de similaire, à mon avis. Personne ne pourrait rester aussi secret et anonyme aujourd’hui. En tout cas, ce serait très difficile[29]. »

Parmi les musiciens qui se réclament des Légions Noires figurent le guitariste Thurston Moore, du groupe de rock alternatif Sonic Youth, le bassiste américain Matt Heyner, et le guitariste Chris Brokaw[27]. Dans une interview avec Vice pour le documentaire musical Bleu Blanc Satan, Moore déclare que son album Offerings est "directement influencé par Mütiilation et Vlad Tepes"[30]. En 2018, cette connexion permet au Festival Invisible d'inviter Thurston Moore à Brest, l'attirant avec la promesse de rencontrer Wlad Drakksteim[31],[32]. Cette rencontre est racontée en bande dessinée par Arnaud Le Gouëfflec et Nicolas Moog dans leur album Underground[33],[34].

Discographie

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Albums studio

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EP et démos

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Albums affiliés

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  • 2001 : Vermeth - Your Ruin... (Drakkar Productions DKCD 018)
  • 2001 : Amaka Hahina - Demetria (cassette, Drakkar Productions DK024)
  • 2002 : Amaka Hahina - Aheah Saergathan! (Drakkar Productions DKCD 026)
  • 2008 : Vermeth - Suicide or Be Killed! (Drakkar Productions DKCD 059)

Compilations

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Notes et références

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  1. Strachan 2005, p. 38.
  2. Strachan 2005, p. 44.
  3. (en) « Vlad Tepes: Interview with Wlad [Drakksteim] », Petrified, vol. 3,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. (en) « Vlad Tepes: Interview with Wlad [Drakksteim] », Petrified, vol. 3,‎ , p. 15-16 (lire en ligne, consulté le ).
  5. a b c et d (en) Vordb, « Vordb Biography », Kaleidarkness Art Research Laboratory, vol. KARL0037,‎
  6. Abgzvoryathre, Moëvöt, 2014, Notice du CD, Kaleidarkness, KDE0003
  7. [vidéo] « Vlad Tepes - Rehearsal Winter '93 », Wlad Drakksteim, , 17:1 min (consulté le )
  8. (en) Thorns (Sentis), « Vlad Tepes (fra) rehearsal demo Winter '93 », Petrified Zine, Lakeland FL, Full Moon Productions, no 3,‎ , p. 21 (lire en ligne) :

    « The band really impressed me, so I signed them for a release on Full Moon Productions (out sometime in 1994) called "War Funeral March". »

  9. a et b (en) Niklas Göransson, « Full Moon Productions III », sur Bardo Methodology, (consulté le )
  10. (en) Vordb, « 1993-2023 - 30th Anniversary of Bèlkètre », Kaleidarkness Art Research Laboratory, vol. KARL0048,‎ , p. 40
  11. Alexandre Guudrath, « Bonus I : Morbid Tunes of the Black Angels », dans Usque ad sideras et usque ad inferos : Anthologie du Black Metal, vol. 2, Camion Blanc, (ISBN 978-2-357791-90-9)
  12. [vidéo] « Vlad Tepes - War Funeral March », Wlad Drakksteim, , 20:42 min (consulté le )
  13. (en) Vordb, « On Collaboration », Kaleidarkness Art Research Laboratory, vol. KARL0034,‎
  14. A Catharsis For Human Illness, Vlad Tepes, 2018, Livret de l’album, Vinyle, coffret, Drakkar Productions, DKLPBOX01, France
  15. Jolly Jumper, « Mütiilation - Hail Satanas ! We are the Black Legions - Black Metal, France », sur La Horde Noire (consulté le )
  16. a et b Patterson 2013.
  17. a b et c (en) Vordb, « The Biography of Bèlkètre », Kaleidarkness Art Research Laboratory, vol. KARL0047,‎
  18. a et b Nicolas Horvath, « Le Monde de Vordb Na R.iidr », sur Fréquence Protestante, (consulté le )
  19. (en) Vordb Na R.iidr, « Tsaévarya Vagézaryavtre, by VAGÉZARYAVTRE », sur kaleidarkness.bandcamp.com, (consulté le ) : « What I tried to depict here is the horror of epidemics (like the plague) in ancient times, but with the feeling that something similar might occur in our time... »
  20. Guudrath 2012.
  21. Livre I, Vzaéurvbtre, 2017, Livret de l’album, édition numérique, Kaleidarkness, KDE0006
  22. The Drakksteim Sessions, Vlad Tepes, 2015, Livret de la compilation, double CD, Drakkar Productions, DKCD094, France
  23. Feasts, Black Murder, 2019, Livret de l’album, CD, réédition, Drakkar Productions, DKCD128, France
  24. Dzlvarv, Dzlvarv, 2019, Livret de l’album, CD, réédition, Drakkar Productions, DKCD129, France
  25. Vèrmyapre Kommando, Vèrmyapre Kommando, 2016, Livret de l’album, CD, réédition, Drakkar Productions, DKCD100, France
  26. Tvuèrbe, Glorhme/Vénambre, 2017, Livret de l’album, CD, Kaleidarkness, KCD002
  27. a et b (en-US) Jon Rosenthal, « Reclaiming Wlad Drakksteim's Lost Kingdom (Interview) », sur Invisible Oranges, (consulté le )
  28. Meyhna'ch 2012, «c’est sans doute l’apogée des Black Legions jusqu’en 1996-1997, période où les destins divergent et prennent un chemin différent, certains décident de ne plus faire partie d’une quelconque scène, d’autres de continuer malgré tout, mais plus rien ne sera comme avant »
  29. Andy Capper, « Dayal Patterson vient d'écrire le troisième meilleur livre sur le black metal » [archive du ], sur Vice, (consulté le ).
  30. Lelo Jimmy Batista, « Une longue conversation sur le black metal avec Thurston Moore », sur Vice, (consulté le )
  31. « Soir - Rock. La mystérieuse histoire des Légions Noires... », sur Le Telegramme (consulté le )
  32. « La rencontre entre Sonic Youth et Vlad Tepes », sur www.hornsup.fr, (consulté le )
  33. Arnaud Le Gouefflec et Nicolas Moog, Underground : Rockers maudits et grandes prêtresses du son, Glénat, , 312 p. (ISBN 978-2344042182, lire en ligne)
  34. Agathe, « Interview Arnaud Le Gouëfflec : Underground est le "panthéon" de la musique indie », just focus,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  35. (en) « Torgeist & Vlad Tepes – Black Legions Metal », sur Servile Insurrection, (version du sur Internet Archive).

Bibliographie

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  • (en) Dayal Patterson, « Les Légions Noires », dans Black Metal Evolution of the Cult, Port Townsend, Feral House, (ISBN 978-1936239757).
  • (en) Guy Strachan, « Overview of the French scene », Terrorizer, vol. 128,‎
  • (en) Jon "Thorns" Jamshid, « Vlad Tepes: Interview with Wlad [Drakksteim] », Petrified, vol. 3,‎ (lire en ligne, consulté le )
  • Alexandre Guudrath, In Girum Imus Nocte Et Consumimur Igni : Anthologie du Black Metal, t. I, Camion Blanc, (ISBN 978-2-357791-86-2).
  • Meyhna’ch, « Préface », dans Alexandre Guudrath, Usque ad sideras et usque ad inferos : Anthologie du Black Metal, t. II, Camion Blanc, (ISBN 978-2-357791-90-9).
  • (en) Edia Connole, « Les Légions Noires : Labor, Language, Laughter », dans Nicola Masciandaro et Edia Connole (dir.), Floating Tomb : Black Metal Theory, Mimesis International, (ISBN 9788869770081).
  • (en) Valter, « Black Metal Sound Poetry », Surreal Documents,‎ (lire en ligne, consulté le ).


Liens externes

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