Les Grenouilles qui demandent un Roi
Les Grenouilles qui demandent un Roi | ||||||||
illustration de Gustave Doré | ||||||||
Auteur | Jean de La Fontaine | |||||||
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Pays | France | |||||||
Genre | Fable | |||||||
Éditeur | Claude Barbin | |||||||
Lieu de parution | Paris | |||||||
Date de parution | 1668 | |||||||
Chronologie | ||||||||
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Les Grenouilles qui demandent un Roi est la quatrième fable du livre III de Jean de La Fontaine situé dans le premier recueil des Fables de La Fontaine, édité pour la première fois en 1668.
Il s'agit d'une réécriture de la fable 66 d'Ésope, qui fut déclinée en une autre version par Phèdre (I-2) et enfin par La Fontaine. Chaque réécriture en complète la narration et la description. Alors que le texte d'Ésope était dépourvu de la moindre description[1], Phèdre ajoute des détails vivants[2].
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Dessin de Grandville.
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Fauteuil provenant du château de Sarry (Marne) avec la fable comme illustration sur le siège.
Texte
[modifier | modifier le code]LES GRENOUILLES QUI DEMANDENT UN ROI
Les Grenouilles, se lassant
De l'état démocratique,
Par leurs clameurs firent tant
Que Jupin les soumit au pouvoir monarchique.
Il leur tomba du ciel un Roi tout pacifique :
Ce Roi fit toutefois un tel bruit en tombant,
Que la gent marécageuse,
Gent fort sotte et fort peureuse,
S'alla cacher sous les eaux,
Dans les joncs, dans les roseaux,
Dans les trous du marécage,
Sans oser de longtemps regarder au visage
Celui qu'elles croyaient être un géant nouveau.
Or c'était un Soliveau,
De qui la gravité fit peur à la première
Qui, de le voir s'aventurant,
Osa bien quitter sa tanière.
Elle approcha, mais en tremblant.
Une autre la suivit, une autre en fit autant :
Il en vint une fourmilière ;
Et leur troupe à la fin se rendit familière
Jusqu'à sauter sur l'épaule du Roi.
Le bon sire le souffre et se tient toujours coi.
Jupin en a bientôt la cervelle rompue :
« Donnez-nous, dit ce peuple, un Roi qui se remue ! »
Le Monarque des Dieux leur envoie une Grue,
Qui les croque, qui les tue,
Qui les gobe à son plaisir ;
Et Grenouilles de se plaindre,
Et Jupin de leur dire : « Eh quoi ! votre désir
À ses lois croit-il nous astreindre ?
Vous avez dû premièrement
Garder votre gouvernement ;
Mais ne l'ayant pas fait, il vous devait suffire
Que votre premier Roi fut débonnaire et doux :
De celui-ci contentez-vous,
De peur d'en rencontrer un pire. »
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Les Grenouilles qui demandent un roi (trad. Émile Chambry), Paris, Les Belles Lettres, (Wikisource).
- Fables (trad. Panckoucke, Levasseur, J. Chenu), Paris, Garnier Frères, (Wikisource).
- (fr + grk) Ésope (trad. Émile Chambry), « LES GRENOUILLES QUI DEMANDENT UN ROI », sur archive.org,
- (la) Phèdre, « RANÆ REGEM PETENTES », sur gallica.bnf.fr,
- Phèdre (trad. Ernest Panckoucke), « LES GRENOUILLES QUI DEMANDENT UN ROI », sur gallica.bnf.fr,
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- Les Grenouilles qui demandent un Roi, Musée Jean-de-La-Fontaine à Château-Thierry.
- Les grenouilles qui demandent un roi (78 tours numérisé / audio : 1 minute 48 secondes), lecture de Georges Chamarat ou Jean Piat sur le site de la Médiathèque Musicale de Paris