Les Ghettos du gotha
| Les Ghettos du gotha Comment la bourgeoisie défend ses espaces | |
| Auteur | Monique Pinçon-Charlot, Michel Pinçon |
|---|---|
| Pays | |
| Genre | Essai |
| Éditeur | Éditions du Seuil |
| Lieu de parution | Paris |
| Date de parution | 2007 |
| Nombre de pages | 295 |
| ISBN | 978-2-7578-1745-2 |
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Les Ghettos du gotha (sous-titré Comment la bourgeoisie défend ses espaces) est un essai sociologique de Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon, paru en 2007[1].
Ce livre s’inscrit dans la continuité de leurs travaux débutés avec Dans les beaux quartiers (1989), et s’intéresse à l’étude de la grande bourgeoisie, à ses relations avec le pouvoir économique et social, ainsi qu’aux mécanismes de reproduction de sa domination à travers l’espace urbain et rural.
Contexte de l’étude
[modifier | modifier le code]Les travaux des Pinçon ont pour particularité d’explorer des milieux socialement difficiles d’accès, notamment pour un chercheur extérieur à la bourgeoisie. Cette démarche comble une lacune scientifique, car, alors que de nombreuses études se concentrent sur les populations défavorisées, les élites sociales restent peu analysées, malgré leur capacité à concentrer les ressources et les biens, et leur influence sur l’ensemble de la société[2].
Thèmes du livre
[modifier | modifier le code]Les deux sociologues étudient ici la grande bourgeoise dans une perspective sociologique de classe sociale, en mettant particulièrement l’accent sur l'occupation de l'espace et la concentration sociale de cette élite notamment dans l’ouest parisien. Leur étude met en évidence l'existence d'une conscience de classe favorisées par endogamie, la ségrégation socio-spatiale et diverses stratégies visant à préserver cette exclusivité, comme les rallyes , les clubs, salons et autres cercles mondains.C'est-à-dire en somme l'existence d'une classe sociale, en soi et pour soi[1],[3],[4].
Le livre souligne ainsi plusieurs dimensions de la domination de la grande bourgeoisie : la concentration sociale et spatiale, qui permet à cette classe de protéger ses intérêts et son mode de vie tout en contournant les dispositifs légaux contraignants tels que la loi SRU ; l’entre-soi et les réseaux mondains, renforçant la reproduction sociale et les liens entre membres ; les barrières symboliques et matérielles, qui assurent l’exclusivité de ses espaces et limitent toute confrontation avec d’autres classes sociales ; enfin, la violence symbolique et le racisme mondain, exprimant le rejet des classes populaires ou laborieuses à travers des formes de violence sociale et symbolique institutionnalisées[2],[5].
Méthodologie
[modifier | modifier le code]L’enquête repose sur des données à la fois quantitatives et qualitatives, combinant entretiens et observations, analyse des espaces de vie, des lieux de sociabilité et des structures associatives de la bourgeoisie, ainsi que des études chiffrées sur l’habitat et les revenus : par exemple, en 2005, Neuilly comptait 2,6 % de logements sociaux, avec un prix moyen du m² de 6 383 € et un revenu médian de 36 924 €, tandis que Gennevilliers comptait 63,5 % de HLM, avec un prix moyen du m² de 2 361 € et un revenu médian de 11 058 €[2].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Louis Maurin, « Les ghettos du gotha. Comment la bourgeoisie défend ses espaces, par Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot », Alternatives économiques, (lire en ligne)
- Stéphane Olivesi, « Michel Pinçon, Monique Pinçon-Charlot, Les ghettos du Gotha. Comment la bourgeoisie défend ses espaces:Paris, Éd. Le Seuil, coll. Essais, 2007, 294 p. », Questions de communication, vol. 14, no 2, , p. 401–403 (ISSN 1633-5961, DOI 10.4000/questionsdecommunication.1649, lire en ligne, consulté le )
- ↑ Stéphane Olivesi, « Michel Pinçon, Monique Pinçon-Charlot, Les ghettos du Gotha. Comment la bourgeoisie défend ses espaces. Paris, Éditions du Seuil, coll. Essais, 2007, 294 p. », Questions de communication, vol. 2, no 14, , p. 401-403 (lire en ligne)
- ↑ Martin Drouin, « Les ghettos du gotha. Comment la bourgeoisie défend ses espaces, Michel PINÇON et Monique PINÇON-CHARLOT, Paris : Seuil, 2007, 203 pages, ASIN : B005QDPONO », Téoros: Revue de recherche en tourisme, vol. 30, no 2, , p. 128 (ISSN 0712-8657 et 1923-2705, DOI 10.7202/1012250ar, lire en ligne, consulté le )
- ↑ Loïc Lafargue de Grangeneuve, « Les ghettos du gotha, Comment la bourgeoisie défend ses espaces, M. Pinçon, M. Pinçon-Charlot », Sociologie du travail, vol. 51, no 3, , p. 442–443 (ISSN 0038-0296, DOI 10.4000/sdt.17045, lire en ligne, consulté le )