Les Deux Magots

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Les Deux Magots
Image illustrative de l’article Les Deux Magots
Façade du café Les Deux Magots.
Présentation
Coordonnées 48° 51′ 14″ nord, 2° 19′ 59″ est
Pays Drapeau de la France France
Ville Paris
Adresse 6, place Saint-Germain-des-Prés
Fondation 1885
Site web http://www.lesdeuxmagots.fr
(Voir situation sur carte : Paris)
Les Deux Magots
Les Deux Magots
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Les Deux Magots
Les Deux Magots

Les Deux Magots est le nom d'un café littéraire et restaurant, au 6, place Saint-Germain-des-Prés, dans le quartier Saint-Germain-des-Prés du 6e arrondissement de Paris.

Ce site est desservi par la station de métro Saint-Germain-des-Prés.

Histoire

Origine du nom

Les statues des deux magots, à l'intérieur du café.

Le nom Les Deux Magots provient de deux magots, c'est-à-dire des figurines pittoresques inspirées de l'Extrême-Orient qui étaient l'enseigne d'un magasin de nouveautés longtemps implanté non loin, et à partir de 1812 au 23, rue de Buci[1], et qui vendait de la lingerie en soie, les magots évoquant la Chine, pays d'origine de la matière de l'étoffe des articles vendus. Ce commerce de soieries a pris ce nom d'enseigne Les Deux Magots aussi en référence à une pièce de théâtre à succès en un acte créée en 1813, intitulée Les Deux Magots de la Chine de Charles-Augustin Bassompierre dit Sewrin[2]. En 1873, le magasin est transféré dans des locaux plus vastes place Saint-Germain-des-Prés, à l'emplacement de l'actuel café Les Deux Magots.

La naissance du café et de la légende littéraire

En 1885, le magasin laisse la place à un café liquoriste, qui conserve la même enseigne. De nombreux écrivains tels que Paul Verlaine, Arthur Rimbaud ou Stéphane Mallarmé prennent alors l'habitude de s’y rencontrer. Le café Les Deux Magots commence ainsi à jouer un rôle important dans la vie culturelle parisienne.

En 1914, Auguste Boulay rachète l'établissement (qui se trouve au bord de la faillite) pour quatre cent mille francs[2]. Dans les années 1920, le café accueille les surréalistes sous l'égide d'André Breton, bien avant les existentialistes qui firent les belles nuits des caves du quartier.

En 1933, un petit groupe d'amis surréalistes à la terrasse du café apprend que le prix Goncourt est décerné à André Malraux pour son livre La Condition humaine. Jugeant ce prix trop académique, ces surréalistes décident de fonder leur propre prix littéraire qu'ils nomment le prix des Deux Magots[2]. Cet évènement marque la naissance de la légende littéraire du café[2]. Le café desDeux Magots est par la suite fréquenté par de nombreux artistes illustres parmi lesquels Elsa Triolet, André Gide, Jean Giraudoux, Pablo Picasso, Fernand Léger, Jacques Prévert, Ernest Hemingway, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir (depuis 2000, la place devant leur café porte leurs noms) ou encore Raymond Queneau[réf. nécessaire].

Évolutions récentes

En 1914, Auguste Boulay acquiert le café puis, depuis 1919, Les Deux Magots sont restés dirigés par la famille Mathivat, d’origine auvergnate (bougnats). Depuis 1993, c'est Catherine Mathivat, arrière-arrière-petite-fille d'Auguste Boulay, qui est directrice du lieu[2].

Aujourd'hui, le monde des arts et de la littérature y côtoie aussi celui de la mode et de la politique.

En 1989, un café-restaurant portant l'enseigne Les Deux Magots a ouvert à Tokyo au Japon, à l'intérieur du Bunkamura, un centre culturel animé[3] de Shibuya. Un Prix Bunkamura des Deux Magots récompensant des auteurs japonais est décerné depuis 1990.

Depuis 1997, le prix Pelléas est décerné chaque année lors d'un cocktail qui a lieu au café Les Deux Magots pour le lancement du festival de Nohant.

Particularités

Ayant à cœur de perpétuer les anciennes traditions, les garçons de café sont habillés d'un rondin noir et d'un tablier blanc, et le service est fait sur un plateau. La tradition se garde aussi dans les consommations : ainsi le chocolat chaud est toujours fait « à l'ancienne », à partir de carrés de tablettes[2].

Au cinéma

  • En 1973, dans le film Les Aventures de Rabbi Jacob, c'est à l'arrière du café Les Deux Magots que le personnage de Slimane se fait enlever par la police secrète de son pays[4],[5], rappelant l'enlèvement quelques années plus tôt en 1965 de Mehdi Ben Barka devant la brasserie Lipp (elle-même située sur le boulevard Saint-Germain, presque en face du café Les Deux Magots). Dans le long métrage, on aperçoit la terrasse ainsi que l'escalier qui descend aux anciennes cabines téléphoniques.
  • En 1973 également, dans le film La Maman et la Putain, c'est à la terrasse des Deux Magots que le personnage d'Alexandre (Jean-Pierre Léaud), qui y a ses habitudes, rencontre celui de Veronika[6],[7].
  • En 2009, dans le film Le Séminaire, les personnages Jean-Claude et Véro y prennent un verre.
  • En 2011, dans le film Intouchables d'Olivier Nakache et Éric Toledano, les deux personnages principaux Philippe et Driss dînent au restaurant des Deux Magots.
  • En 2014, dans le film Pas son genre de Lucas Belvaux.

Dans la chanson

  • Le café Les Deux Magots est mentionné dans les paroles de la chanson Le Temps des étudiants, interprétée par Les Compagnons de la chanson — présente sur leur album À Bobino, sorti en 1966 — et écrite par l'un d'entre eux, Jean Broussolle (qui reprend la musique, composée par l'américain Arthur Kent, de The Bird of Bleeker Street, du répertoire du groupe musical folk-dixie : The Village Stompers (en)) : « […] Gréco, ses longs cheveux dans le dos / Faisait les beaux jours des Deux Magots / Et au Flore, quand elle était là / On retenait son fauteuil tout comme à l'Olympia […]. »
  • La chanson Les Rues de Saint-Germain, du répertoire d'Yvan-Chrysostome Dolto dit Carlos, datée de 1994 et présente sur l'album Carlos sorti en 1997, évoque le café Les Deux Magots : « […] Les rues de Saint-Germain sont remplies de copains, / Qui sont là comme au temps des jours heureux. / Du Flore aux Deux Magots, du drugstore au métro, / Ils regardent passer les amoureux. […]. »
  • La chanson L'Entarté, écrite et interprétée par Renaud, sur une musique de Jean-Pierre Bucolo — sortie en 2002 et présente sur l'album Boucan d'enfer de la même année — fait référence au café Les Deux Magots ; elle tourne en ridicule Bernard-Henri Lévy : « Au Flore, aux Deux Magots, planté devant une coupe millésimée, il refait le monde, persuadé, d'avoir un rôle à y jouer, l'entarté. »

Peinture

Notes et références

  1. « Un café synonyme, de vie artistique et littéraire », www.lesdeuxmagots.fr (consulté le 14 novembre 2018).
  2. a b c d e et f Journal « Notre 6e », no 237, novembre 2010, p. 10.
  3. « Présentation des Deux Magots au Japon », site du café.
  4. Aventures de Rabbi Jacob (Les) (1973), www.l2tc.com.
  5. (en) « Filming locations for Aventures de Rabbi Jacob, Les (1973) », sur l'Internet Movie Database.
  6. (en) Phil Powrie, The Cinema of France, Londres, Wallflower Press, , 283 p. (ISBN 1-904764-46-0), p. 133.
  7. Maman et la putain (La), www.autourdu1ermai.fr.

Lien externe

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