Les Aventures de Bernard et Bianca

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 17 mars 2020 à 21:59 et modifiée en dernier par Nathan Parisi (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
Les Aventures de Bernard
et Bianca
Description de l'image Les Aventures de Bernard et Bianca Logo.png.
Titre original The Rescuers
Réalisation Wolfgang Reitherman
Art Stevens
John Lounsbery
Scénario Voir ci-dessous
Acteurs principaux
Sociétés de production Walt Disney Pictures
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre film d'animation
Durée 77 minutes
Sortie 1977

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Les Aventures de Bernard et Bianca (The Rescuers) est le 29e long-métrage d'animation et le 23e « Classique d'animation » des studios Disney. Sorti en 1977, il est adapté des livres de Margery Sharp, The Rescuers et Miss Bianca, parus en 1959 et 1962.

Une suite intitulée Bernard et Bianca au pays des kangourous est sortie en 1990.

Synopsis

Une jeune orpheline nommée Penny a été kidnappée et enfermée dans un bateau à aube abandonné du Bayou du Diable. Un jour, elle jette à la mer une bouteille contenant un message de détresse et qui est découverte par la SOS Société, une organisation internationale de souris qui a élu domicile dans les caves du bâtiment des Nations unies. Miss Bianca, une souris blanche déléguée de Hongrie, se porte volontaire au secours de Penny. Après un temps d'hésitation, le président de la SOS Société suggère de lui adjoindre un coéquipier. Ne sachant qui choisir entre les différents délégués masculins prêts à l'accompagner, Bianca choisit finalement à la surprise générale Bernard, le concierge balbutiant atteint de triskaïdékaphobie.

Le duo se rend d'abord à l'endroit auquel la lettre était destiné : l'orphelinat Clair Matin (Morningside en VO) où vivait Penny et y rencontre un vieux chat nommé Rufus. Il leur apprend que les autorités humaines ont renoncé à rechercher l'orpheline, considérant sa disparition comme une fugue à cause du fait qu'elle pensait ne jamais pouvoir être adoptée. Il mentionne également Mme Médusa, qui avait tenté d'entrainer un jour Penny dans une combine louche. Bien qu'estimant que cette piste ne peut mener nulle part, il donne aux souris l'adresse du magasin de prêt-sur-gage. Sur place, Bernard et Bianca surprennent une conversation téléphonique entre Médusa et son associé Snoops. Ils apprennent que les deux compères sont bien les ravisseurs de Penny qu'ils séquestrent au Bayou du Diable et qu'ils sont à la recherche du plus gros diamant du monde, l’Œil du Diable.

Face à l'incompétence de Snoops à empêcher Penny d'envoyer des messages dans des bouteilles, Médusa décide de les rejoindre. Bernard et Bianca tentent de l'accompagner discrètement mais sont expulsés de la voiture pendant le trajet jusqu'à l'aéroport à cause de la conduite irresponsable de Médusa. Grâce à un albatros du nom d'Orville, les deux souris parviennent finalement jusqu'au bayou alors que Penny est en train de faire une nouvelle tentative d'évasion à travers les marécages. Les deux équipiers se lient d'amitié avec Annie Bouée et son mari Luke, exaspérés comme la majorité des habitants du bayou par la présence de Médusa et proposent leur aide et celle de leurs voisins. Le groupe voit alors que Penny a été rattrapée par Néron et Brutus, les crocodiles de Médusa. Avec l'aide de la libellule Evinrude, Bernard et Bianca prennent non sans difficultés les reptiles en filature et localisent ainsi le bateau où Penny est détenue.

Les deux souris surprennent une discussion qui leur apprend que Penny a été kidnappée car sa petite taille lui permet de passer l'étroit passage donnant sur une grotte où est caché l’Œil du Diable. Après avoir été pourchassés par les deux crocodiles, Bernard et Bianca trouvent Penny et préparent un plan d'évasion avec elle tandis qu'Evinrude alerte les locaux qui se sont réunis chez Annie et Luke en attendant leur signal. Mais Evinrude est retardée par un groupe de chauves-souris en chasse et doit se cacher. Le lendemain matin, Médusa et Snoops emmènent Penny dans la caverne où se trouve l'Œil. Pour la forcer à récupérer le diamant, Médusa garde avec elle son ours en peluche. Bernard et Bianca sont cachés dans la poche de la jupe de la jeune fille que Snoops fait descendre dans la grotte. Ensemble, ils arrivent à trouver la pierre précieuse, dissimulée dans le crâne de l'un des pirates morts dans cette grotte. Toutefois, le crâne est fermement coincé dans la roche et l'eau est montée dangereusement durant leurs recherches. Malgré les supplications de Penny, apeurée par la marée, Médusa refuse de la faire remonter. La fillette utilise un sabre pour entrouvrir la mâchoire du crâne pendant que les souris essayent de le sortir depuis l'intérieur. Ils parviennent in extremis à récupérer le diament et arrivent à rejoindre tant bien que mal la sortie.

À sa sortie de la grotte, Penny est interceptée par Snoops et Médusa. Cette dernière souhaitant duper son comparse, prend le diamant et le cache dans l'ours en peluche. De retour au bateau, elle pointe un fusil sur son associé et Penny afin de les empêcher de la suivre. Mais en s'enfuyant, elle trébuche sur un câble tendu par Bernard et Bianca et fait tomber l'ours. Penny récupère sa peluche et s'enfuit en courant. Les animaux du voisinage, enfin prévenus, arrivent alors au bateau et aident les souris à emprisonner les deux crocodiles. Ensuite, ils allument les feux d'artifices que Snoops stockait sur le bateau pour localiser Penny lors de ses tentatives d'évasion nocturnes, augmentant le chaos et faisant sombrer le bateau sous les eaux du bayou. Pendant ce temps, les souris et Penny arrivent à voler l'hydroglisseur artisanal de Médusa. Cette dernière tente en vain de les poursuivre en utilisant ses crocodiles comme des skis nautiques mais finit accrochée à l'une des cheminées du bateau tandis que les deux sauriens irrités par la manœuvre essayent de l'attraper, le tout sous le regard moqueur de Snoops qui s'éloigne sur un radeau de fortune.

De retour à New York, la SOS Société regarde un reportage sur la découverte par Penny du diamant de l’Œil du Diable qui a été offert à la Smithsonian Institution et sur l'adoption de la jeune fille. La réunion est interrompue par Evinrude qui survient avec un appel à l'aide qui amène Bernard et Bianca vers une nouvelle aventure.

Fiche technique

Sauf mention contraire, les informations proviennent des sources suivantes : Leonard Maltin[1], John Grant[2], Mark Arnold[3] et IMDb[4].

Distribution

Voix originales

Sauf mention contraire, les informations proviennent des sources suivantes : Leonard Maltin[1], John Grant[2] et Mark Arnold[3].

Voix françaises

Chansons du film

  • Le Voyage (The Journey) - Soliste
  • SOS Société (Rescue Aid Society) - Le Président, Assemblée, Bernard et Bianca
  • Demain, c'est un autre jour (Tomorrow is Another Day) - Soliste
  • Quelqu'un viendra (Someone's Waiting for You) - Soliste
  • Demain, c'est un autre jour (Finale) - Soliste

Source : IMDb[6]

Distinctions

Récompenses

Nomination

Sorties cinéma

Sauf mention contraire, les informations suivantes sont issues de l’Internet Movie Database[7].

Premières nationales

Ressorties principales

  • États-Unis : ,
  • Allemagne de l'ouest : ,
  • Italie : ,
  • Australie :

Sorties vidéo

  • 1989 : VHS avec recadrage 4/3 (plein écran)
  • 18 mars 1991 : VHS avec recadrage 4/3
  • 3 juillet 1997 : VHS avec recadrage 4/3
  • 3 Juillet 1997 : Laserdisc avec format cinéma 1:66
  •  : DVD avec format cinéma
  •  : VHS avec recadrage 4/3
  •  : Coffret 2 DVD avec format cinéma
  •  : Coffret 2 DVD avec format cinéma
  •  : Bluray

Origine et production

Bernard et Bianca est à l'origine une série de neuf romans écrite par Margery Sharp : The Rescuers (1959), Miss Bianca (1962), The Turret (1963), Miss Bianca in the Salt Mines (1966), Miss Bianca in the Orient (1970), Miss Bianca in the Antarctic (1971), Miss Bianca and the Bridesmaid (1972), Bernard the Brave (1977) et Bernard into Battle (1978). Ce n'est qu'après la sortie du second roman en 1962, que l'idée d'adapter Miss Bianca en film d'animation a été évoqué au sein du studio. Le studio Disney acquiert les droits d'adaptation de la série[8] et non juste le premier tome. Le concept de base est de raconter les aventures de souris ayant fondé une agence internationale d'aide aux victimes installée dans les sous-sols du siège de l'ONU à New York[8].

Premiers développements

La première tentative s'organise autour de la libération d'un prisonnier enfermé dans une forteresse d'une zone sibérienne sous le joug d'un régime totalitaire[8]. Ce scénario adapte le premier tome dans lequel Bianca, Bernard et une troisième souris nommée Nils viennent en aide à un poète norvégien emprisonné. Walt Disney avait suggéré de remplacer le poète par un ours polaire nommé Willie prisonnier d'un zoo. Le projet est abandonné à la suite d'une décision de Walt Disney qui désapprouvait l'incursion de la politique dans le divertissement[8].

Après la mort de Walt Disney en 1966, au moins trois des histoires de Margery Sharp sont envisagées[8]. Le projet ne reprend qu'en 1973 en utilisant à nouveau le second roman comme source principale d'inspiration. Le scénario qui sort du lot concerne une petite orpheline nommée Penny kidnappée dans le bayou du sud américain par Mme Medusa qui souhaite profiter de la taille de la jeune fille pour récupérer un diamant caché dans une cave[8].

Au début des années 1970, deux productions sont entamées mais la direction du studio décide qu'une seule peut sortir au cinéma[9]. Ces deux premières productions qui n'ont pas été initiées par Walt Disney sont Scruffy et l'adaptation des histoires de Margery Sharp[9].

Plusieurs projets et un seul film

Charles Salomon évoque la production intitulée Scruffy, dirigée pendant deux ans par Ken Anderson et basée sur un macaque berbère de Gibraltar durant la Seconde Guerre mondiale[10]. Mais le scénario était trop proche des précédentes productions avec un chef de macaque chantant parfait pour Phil Harris, une femelle macaque apprivoisée et choyée par ses maîtres et prénommée Amélia qui se joint à la bande de Scruffy menaçant de dissoudre le groupe, ressort de scénario déjà présent dans La Belle et le Clochard (1955) et Les Aristochats[10]. Le couple Scruffy et Amélia devait, après maintes péripéties avec un espion allemand et un général et son chien, devenir les parents adoptifs de jumeaux, ressort émotionnel présent dans Les 101 Dalmatiens (1961)[10]. Finalement cette production est restée inachevée à la fin des années 1970[10]. L'autre production, Bernard et Bianca était portée par Fred Lucky[NB 1], un dessinateur de presse canadien récemment arrivé chez Disney[9]. Pour Fred Lucky, le mélange de singes et de soldats Nazis dans Scruffy étaient une combinaison gagnante[9]. Mais finalement la direction des studios a choisi Bernard et Bianca[9].

Une version de travail du film comprenait un ours nommé Louis qui s'échappait d'un zoo aidé par les deux souris Bernard et Bianca, et dont la voix devait être celle de Louis Prima[11] (le roi Louie dans Le Livre de la jungle). Floyd Huddleston, auteur de Everybody Wants to be a Cat pour Les Aristochats (1970) compose six chansons pour Les Aventures de Bernard et Bianca interprétées par Louis Prima, Sam Butera et les Witnesses mais elles ne sont finalement pas utilisées[11]. Durant l'été 1975, Louis Prima commence à souffrir de maux de tête. En , il est opéré d'une tumeur au cerveau, opération qui le plonge dans un coma ; il meurt près de trois ans plus tard sans avoir repris connaissance. Ce projet a été abandonné.

Geraldine Page en Médusa débloque la situation

Les Aventures de Bernard et Bianca sont basées sur les romans de Margery Sharp mais il y a plusieurs différences entre le film et l'œuvre originale. Ollie Johnston et Frank Thomas indiquent que le premier tome offrait une scénario avec du suspense et du tragique mais pas assez d'humour dans lequel les deux souris doivent sauver une petite fille captive d'une vieille femme froide et cruelle[12]. Pour corriger cela, le méchant a été rendu plus tape-à-l'œil et avec une personnalité plus excentrique[12]. Les deux animateurs et auteurs expliquent que le scénario a été revu de nombreuses fois pour comprendre le désir consumant de cette femme et ses sinistres plans mais qu'il manquait quelque chose[12]. La solution est venue quand Geraldine Page a été auditionnée pour la voix du personnage de Médusa, offrant un personnage fanatique et vaniteux[12]. Les premiers concepts étaient timides mais sa voix permit d'aller plus loin[12].

Afin de présenter le personnage de Penny, une scène joyeuse d'une visite au zoo avait été prévue, esquissée et en partie animée et d'y présenter son envie d'être adoptée[13]. Par la suite, le groupe chargé de l'histoire comprit que le pathos de la jeune fille était le centre de l'histoire et qu'il faillait émouvoir au plus vite le public[13]. Vance Gerry suggère alors l'image de Penny restant seule assise sur un lit dans une chambre désertée par les autres enfants qui ont été adoptés et elle est rejointe par le chat Rufus[13]. Gerry pour les esquisses et Larry Clemmons pour le texte, développèrent l’idée qui apparaît dans le film[13]. Gerry proposa plusieurs possibilités pour l'angle de vue ou la proximité de le fenêtre[14].

Un autre point du développement était la question des souris, étaient-elles mariées ou non[15] ? Afin de renforcer les émotions du film, les personnages sont des amateurs dans le métier du sauvetage et leur relation amoureuse balbutiante[16]. Ainsi la scène où Bernard tente de poser son bras sur Bianca endormie contre lui sur l'albatros permet au public de se faire l'écho des premiers rendez-vous et de s'identifier aux personnages[15]. Le fait d'avoir des amateurs au lieu d'un duo expérimenté et sûr de lui offre de nombreuses possibilités comme l'absence de logique de Bianca ou la maladresse de Bernard[16]. Une séquence abandonnée conçue par Ken Anderson devait présenter les souris en train de se préparer pour la mission, Bianca sélectionnant différentes tenues, parfois inadaptées, tandis que Bernard comme un James Bond prenait des inventions et des armes qu'il assurait manier pour impressionner Bianca[16].

Frank Thomas et Ollie Johnston découpent le film en 12 séquences, ce qui semble être pour eux « une constante des films Disney entre 10 et 15 »[17] :

  1. Bouteille à la mer et envoi à la SOS Société
  2. Le vieux chat Rufus de l'orphelinat évoque Penny aux souris
  3. la boutique de prêteur sur gages et le départ de Médusa
  4. Abandonnée
  5. Orville et le décollage
    • (numérotée 5 bis) Le bayou du diable, tentative de fuite Penny rattrapée par les crocodiles, les volontaires du marais et Evinrude alerte les animaux
  6. Médusa et Snoops complotent, souris poursuivies par les crocodiles jusqu'à l'orgue
  7. Médusa parle à Penny, chanson triste, les souris arrivent et préparation du plan de sauvetage
  8. Evinrude envoyé pour chercher du secours, course-poursuite avec les chauves-souris
  9. Abandonnée
  10. Abandonnée
  11. Penny dans la caverne des pirates
    • (numérotée 8 bis) fin de la course-poursuite d'Evinrude et départ de la patrouille des volontaires
  12. L'échappée, la redécouverte du diamant et explosion des feux d'artifice
  13. Fin heureuse et départ des souris pour une nouvelle mission

Animation

Graphiquement, le film marque l'arrêt chez Disney de l'animation limitée (sketchy) utilisée durant les années 1960 et 1970[18]. Cet arrêt est dû à l'amélioration du procédé de xérographie désormais capable des nuances de gris et des tons doux en plus des contours noirs[18]. Lors de la production, l'équipe décident que le moment fort du film sera la scène où Penny, Bernard et Bianca recherchent le diamant alors qu'une vague menace de submerger la cave[19]. Cependant, lors des visionnages, un membre du studio fit remarquer que le courant étant quasiment inexistant dans les bayous, il n'y avait pas de vagues[19]. Après de longs débats, un animateur demanda : « Ça gêne qui ? ... C'est juste un dessin animé »[19]. Le public ne tint en effet pas rigueur au studio de cette incohérence[19]. Johnston et Thomas considèrent la scène de la marée montante dans la caverne des pirates comme la représentation de la Nature brutale à l'image du feu de forêt dans Bambi (1942) ou les éléments dans le segment L'Apprenti sorcier de Fantasia (1940)[20]. Pour rendre réaliste la scène de la caverne et la notion de profondeur, les animateurs ont ajouté une scène où Bernard glisse[21]. À l'inverse pour ne pas rendre la scène de la caverne trop sombre et effrayante, les animateurs ont supprimé les ombres que la lanterne aurait dû porter[22].

Thomas et Johnston expliquent que le système de xérographie utilisé à grande échelle sur Les 101 Dalmatiens (1961) donnait une impression de délicatesse moindre, d'absence de soin du détail à l'opposé des films d'avant-guerre, sentiment partagé par Walt Disney et le public[23]. Mais ce problème a été résolu à partir de Bernard et Bianca grâce à l'usage d'une ligne grise (de traçage) supprimant la ligne brutale et épaisse au profit d'un dessin plus doux[23]. Le gris est obtenu avec un nouveau toner développé pour les machines Xerox[24]. Certains critiques y auraient vu un nouveau style graphique, mais Johnston et Thomas écrivent que c'est juste un simple changement[23]. Thomas et Johnston précisent que le studio continue d'utiliser les mêmes ficelles avec par exemple l'envol de l'albatros au-dessus de Manhattan pour rendre la scène de déplacement plus théâtral à l'instar des nains rentrant de la mine passant sur un tronc couché[25].

Le film a nécessité quatre années de production, 250 artistes dont 40 animateurs qui ont réalisé plus de 330 000 dessins et 750 décors, pour les 14 séquences réparties en 1 039 scènes[26]. L'équipe de scénariste supervisée par Larry Clemmons ont pris plus d'un an pour adapter les deux livres de Margery Sharp[27].

Conception des personnages

Bianca, Bernard, Penny et les autres protagonistes

Eva Gabor vers 1995.
Eva Gabor (ici vers 1995) inspire et double le personnage de Bianca.

Miss Bianca est une souris blanche membre de la SOS Société et représentante de la Hongrie. La voix de Miss Bianca en version originale est celle d'Eva Gabor tandis que Bob Newhart donne sa voix à Bernard[8]. John Grant explique que les deux souris sont très différentes des autres souris créées par le studio comme Mickey Mouse et qu'il est inutile de chercher des ressemblances[28]. Le personnage de Miss Bianca est celui d'Eva Gabor à l'écran[28]. Le pays d'origine de Bianca n'est pas précisé dans le film et son accent est européen mais c'est surtout sur l'élégance, le chic et la conscience de la mode que le personnage rejoint cela d'Eva Gabor par exemple avec son parfum qui fait de l'effet aux crocodiles ou sa crainte de froisser sa robe en montant sur l'albatros[28]. Un autre trait de caractère du personnage est son absence de peur face au danger[29].

Bernard est le concierge de la SOS Société[29] comme dans les romans. Hormis le fait qu'il joue une rôle mineur dans le roman Miss Bianca, sa personnalité et ses traits sont conservés. Atteint de triskaïdékaphobie et un peu bègue, il est amoureux de Miss Bianca[29]. À l'opposé des premières souris du studio, Bernard et Bianca ont de nombreux traits des souris réelles, que ce soit la queue, les oreilles, la moustache mais elles ont un comportement beaucoup plus humain[29]. Pour Grant, le développement de Bianca avec une personnalité et une apparence calquée sur Eva Gabor a été si convaincant que le studio a adopté la même technique anthropomorphique pour les deux souris[29]. Pour Thomas et Johnston, Eva Gabor offre sa détermination et sa compassion à Bianca après avoir offert son charme et son élégance à Duchesse dans Les Aristochats (1971)[30].

Penny est inspirée par le personnage de Patience, une jeune orpheline dans le roman. Kidnappée par Mme Médusa afin de récupérer le diamant « l'Œil du Diable », elle jette à la mer une bouteille contenant un message de détresse. John Grant la décrit comme une mignonne jeune fille un peu trop si l'on prend en compte sa voix[28]. Elle a des cheveux brun blond attaché à l'arrière et des yeux bleus gris assortis à sa robe[28]. Penny est très attachée à son ours en peluche, Teddy qui est le symbole de son absence d'amis[28]. Pour Grant comme de nombreuses personnes attirantes elle est convaincu du contraire et se sous-estime ce qui permet dans le cas de Penny à Mme Medusa de jouer avec ces sentiments[28]. L'attachement à Teddy est toutefois la cause de la perte de Mme Medusa, Penny le gardant par devers tout alors qu'il contient le diamant[28]. Pour la rendre réaliste deux jeunes filles de 5 ans ont été filmé non pas pour reproduire des scènes du film mais pour trouver les limites des actions, les bons mouvements et la meilleure façon de les faire[31]. Pour Woolie Reitherman, bien qu'entouré de nombreux personnages forts, c'est la jeune fille Penny qui porte l'histoire et elle est incroyable, le film ayant besoin de cette sincérité[31]. Pour cette raison le personnage a été dessiné de façon réaliste à l'opposé des méchant au style graphique plus libre[32].

John McIntire ici en 1963 avec sa fille Holly dans La Grande Caravane, donne sa voix au chat Rufus.

Le chat Rufus est un personnage mineur mais pour Grant il joue le même rôle que la Fée bleue dans Pinocchio (1940) ou la Fée-Marraine dans Cendrillon (1950), la magie en moins, en étant présent dans les principales scènes d'émotions[29]. Sa seule fonction dans le film est de renseigner Bernard et Bianca sur Medusa[29]. Rufus est basé sur les traits de l'animateur qui l'a conçu et animé, Ollie Johnston[33],[34]. Pour Grant, la scène de flashback entre Rufus et Penny est un supplément gratuit mais qui fonctionne émotionnellement grâce aux dessins d'Ollie Johnston et à la voix de John McIntire[29]. À l'instar des souris anthropomorphes, Rufus est un humain dans un costume de chat[29].

Un pigeon devait initialement servir de moyen de transport pour Bernard et Bianca jusqu'à ce que l'animateur Ollie Johnston se souvienne d'un épisode des True-Life Adventures montrant le décollage et l'atterrissage maladroit des Albatros[8]. Johnston est aussi le principal animateur de l'albatros Orville, comme du chat Rufus[35]. Johnston a été assisté par un nouveau venu des studios, Chuck Harvey principalement sur la partie démarche de l'albatros[35]. Le prénom de l'albatros Orville est inspiré du prénom de l'un des Frères Wright, pionniers de l'aviation américaine[36]. La voix du personnage est en version originale celle de Jim Jordan, animateur radio connu pour son rôle de Fibber McGee[8],[35] mais il approchait des 76 ans lors des premières prises de son et craignait de ne plus être en vie si d'autres prises étaient nécessaires[37]. Bien qu'étant un personnage secondaire, la performance d'Orville est mémorable surtout de par son caractère maladroit[35]. Il apparaît dans deux séquences, l'aller vers le Bayou du Diable et la scène finale vers une destination inconnue[35]. En plus de la maladresse de l'albatros, sa jeune carrière de pilote fait qu'il exécute son treizième vol avec les deux héros comme indiqué sur le panneau d'envol, renforçant la triskaïdékaphobie de Bernard[35]. Pour Grant, c'est la voix de Rufus qui fait son succès alors que pour Orville c'est son animation à l'instar de Dingo[35].

Evinrude est une libellule qui aide les sauveteurs en leur servant de moteur de bateau dans le bayou. Elle sert aussi d'assistant technique pour Orville[35]. C'est un personnage fort malgré son absence de parole[35] dont les bruitages sont l'œuvre de Jim MacDonald[38]. Dès que l'équipe d'animation a proposé une scène de libellule essoufflée, Jim MacDonald a cherché à associer un son réaliste et imagina une scie électrique ainsi qu'un tambour avec une membrane en plastique muni qu'un bec d'air pulsé[39]. Le studio Disney arrive à insuffler une personnalité à la libellule grâce à la scène de poursuite des chauve-souris[40]. Aucun auteur n'associe le nom du personnage au fabricant de moteurs de bateaux Evinrude Outboard Motors ou n'évoque un hommage à son fondateur Ole Evinrude mais la similitude est assez flagrante pour être notable.

John Grant évoque aussi les personnages des rats musqués Elie Mae et Luke Mae, la tortue Gramps, la chouette Deacon, le lapin Deadeye et la taupe Digger[40]. Elie Mae est la force derrière la rébellion du bayou malgré sa tenue stéréotype de la femme au foyer maniant le rouleau à pâtisserie[40]. Son époux Luke est lui le stéréotype du Hillbilly ivre et somnolent[40]. Pour Grant, Gramps est notable par le fait qu'elle est une tortue de la même lignée que Toby Tortoise mais aussi que l'animateur Larry Clemmons lui donne sa voix[40]. Deacon fait aussi partie des nombreuses chouettes semblables du studio mais au contraire de Mama dans Rox et Rouky (1981), Deacon sert uniquement à faire nombre dans la population du bayou tout comme Deadeye et Digger[40]. Grant note aussi la présence d'un grand nombre de personnages mineurs, presque des figurants comme les deux souris découvrant la bouteille à l'aide de Penny, les humains visible à la télévision dont un journaliste et la cohorte d'humains et de souris des Nations unies dont le président pompeux[40]. Grant distingue aux Nations unies les représentants humains et leurs contreparties murines suivant, l'Inde, l'Autriche, la Chine, la Corée, la France, l'Allemagne, les Pays-Bas, une nation africaine et l'Écosse, s’interrogeant sur une possible reconnaissance de l'indépendance écossaise[41]. Les personnages secondaires du bayou forment une milice dénommée les « Swamps Vounteers » (volontaires du marais)[42].

Mme Médusa et ses acolytes

Geraldine Page en 1964.

Mme Médusa est la propriétaire d'une boutique de prêteur sur gages, qui kidnappe Penny et la contraint à trouver « l'Œil du Diable »[43]. Durant la conception du personnage Ken Anderson a esquissé plusieurs femmes étrange allant de l'ancienne maîtresse d'école à la criminelle[44]. Initialement le personnage de Cruella d'Enfer, conçu par Marc Davis[29], a été envisagé pour jouer le rôle de la méchante mais un nouveau personnage nommé Médusa a été créé par Ken Anderson, animateur qui avait participé à la conception de Cruella[44]. Le studio Disney avait alors pour politique de ne pas faire de suite à ses films. Médusa est une version modifiée de la Duchesse au Diamant du roman Miss Bianca avec qui elle partage peu de traits communs en dehors de sa mauvaise conduite des voitures[44]. L'apparence est basée sur l'ex-femme de l'animateur Milt Kahl qui ne l'appréciait plus[8],[43]. Milt Kahl participe à sa dernière production Disney avant de prendre sa retraite[44],[43],[45]. Il avait à cœur que son dernier personnage soit le meilleur et a tellement insisté pour parfaire Médusa qu'il a fini par réaliser presque seul l'animation du personnage[19],[43],[45]. La voix originale de Médusa est celle de Geraldine Page[19],[46].

John Culhane compare la scène où Mme Médusa se démaquille tout en préméditant le kidnapping à une version en mouvement d'une caricature d'Honoré Daumier, de la série Croquis d'expressions[46]. Pour John Grant, Mme Médusa est plus proche d'une femme habillée en méchante qu'un génie du mal et c'est uniquement sa monomanie irrationnelle envers le plus gros diamant du monde qui la motive au point d'abandonner là où ils sont d'autres diamants plus petits[46]. Comme de nombreux méchants monomaniaques elle se retrouve à la fin du film sans l'objet de ses désirs[46]. Johnston et Thomas la décrivent comme une femme négligée, dure, impitoyable et instable qui a toujours vécu grâce à son intelligence[47]. Charles Champlin du Los Angles Times la voit comme une chanteuse de nightclub négligée et dépassée[48]. Pour Charles Salomon elle n'a pas de grande scène comme Ursula ou Cruella et sa monomanie la rend comique voir ridicule[48]. Johnston et Thomas écrivent que la plupart des animateurs du studio ont apprécié cette caricature de sorcière mais ce n'est pas le cas du public[49].

Bien qu'elle fasse partie des méchantes de Disney aux côtés de la Reine-sorcière, de Maléfique ou de Cruella d'Enfer motivée par une monomanie[50], sa peur des souris en fait un méchant comique, non terrifiant[19]. Elle n'a pas d'intérêt à laisser Penny en vie mais selon John Grant, ce n'est pas de la malice ou de la cruauté et même si elle est prête à tirer sur Mr. Snoops et Penny, elle n'est pas la source de cauchemar[46]. Médusa rejoint avec Cruella d'Enfer les caricatures de femmes un peu folle[44], souvent ridicule de différents manières mais toujours fascinantes[48]. Médusa n'est pas une meurtrière car lorsqu'elle utilise un fusil pour tirer sur les souris dans un moment de panique elle rate son coup, détruisant ses affaires[48].

Mr. Snoops, l'acolyte de Mme Médusa, est basé sur le personnage de Mandrake chez Margery Sharp. Son physique est une caricature de l'historien de l'animation John Culhane[51]. Maltin et Grant s'accordent sur le fait que la plupart des personnages animaliers du film sont des pures créations d'animation mais Snoops fait exception pour les personnages humains[46]. Johnston et Thomas expliquent que Milt Kahl avait participé à une conférence pour les élèves de laSchool of Visual Arts de New York sur invitation de John Culhane en 1973 et que pour promouvoir l'événement il a réalisé une caricature de lui-même assis avec Culhane bâillonné sur ses genoux avec Robin des bois[49]. En montrant cette affiche aux studios, Woolie Reitherman déclare qu'il a trouvé le méchant de Bernard et Bianca, l'acolyte de Médisa, Mr. Snoops[49]. D'après un article de Culhane dans le New York Times d', le journaliste explique qu'il a visité les studios de Disney et que les animateurs semblaient s'intéresser à lui d'un peu trop près[46]. Culhane prétend qu'il a pratiquement été dupé en posant pour diverses réactions, et ses mouvements ont été imitée sur la feuille de modèle de M. Snoops[46],[49]. Pour Grant, Snoops est un idiot et un technocrate de bas niveau qui utilise des gadgets, un arsenal de fusées éclairantes et feux d'artifices pour assouvir son besoin de puissance mais qui contribuent à le faire perdre, dans l'explosion du bateau[46]. Snoops et Médusa utilisent tous les deux des armes considérées comme modernes, biologique pour Médusa et des missiles pour Snoops[46]. Toutefois Culhane déclare que « Devenir un personnage de Disney était au-delà de mes rêves les plus fous de la gloire »[49].

Néron et Brutus sont les deux crocodiles de Médusa et sont basés sur deux chiens du roman nommés Tyran et Tourment. Ceux sont les deux animaux de compagnie de Médusa et ne sont pas différentiables[46]. Ils partagent le rôle de cerbères gardant Penny et possèdent une certaines intelligences comme dans la scène avec l'orgue[46].

Musique originale

The Rescuers : Story And Songs From The Original Soundtrack

Bande originale de Shelby Flint
Sortie 1977
Enregistré 1977
Format 33 tours
Auteur Sammy Fain, Carol Connors, Ayn Robbins
Compositeur Artie Butler
Producteur Artie Butler
Label Disneyland Records

Les chansons du film ont été composées par Sammy Fain, Carol Connors et Ayn Robbins et interprétée en version originale par Shelby Flint. Reprenant un procédé inutilisé par le studio Disney depuis Bambi (1942), la plupart des chansons importantes font partie de la narration et ne sont pas associées à un personnage du film. Artie Butler a composé les musiques d'ambiance du film en essayant de rendre les tâches des souris presque irréalisable en raison de leur différence de taille par rapport aux humains par exemple quand elles cherchent à déplacer le diamant[52].

La chanson The Journey aussi nommée Who Will Rescue Me? est présente dans le générique du début et illustre le parcours de la bouteille jetée à la mer par Penny depuis le bayou jusqu'à New York. La seconde chanson Rescue Aid Society est interprétée durant la réunion de la SOS Société par Bernard, Miss Bianca et plusieurs membres des délégations internationales. Durant la chanson, ce n'est pas Eva Gabor qui donne sa voix à Bianca mais Robie Lester, narratrice pour Disneyland Records depuis 1965 qui avait déjà remplacé Eva Gabor pour le film Les Aristochats (1970)[53]. La chanson Rescue Aid Society est reprise plus tard dans le film par Bianca et Bernard seuls comme un mantra lors d'une phase de doute. Tomorrow is Another Day est interprétée par Bernard et Bianca durant leur voyage vers le bayou sur le dos d'Orville et à la fin du film lorsque le duo repart pour une nouvelle mission. La chanson Someone's Waiting For You qui devait initialement s'intituler The Need to Be Loved est interprétée par Penny qui perd espoir après avoir été vertement prise à partie par Medusa. La version The Need to Be Loved ne contenait pas les mêmes paroles et était interprétées par Jennifer Paz et Paul Francis Webster. La séquence illustrée par Someone's Waiting For You comporte une apparition de Bambi et sa mère.

Le film comprend d'autres éléments chantés absent de la bande originale. Faith is a Bluebird n'est pas une chanson mais un poème récité par Rufus et Penny durant un flashback qui montre le chat essayant de réconforter la petite orpheline. L'oiseau en question est un merlebleu de l'Est graphiquement semblable à un oiseau bleu présent au début d'Alice au pays des merveilles (1951). Une variation de la chanson populaire For He's a Jolly Good Fellow, intitulée For Penny's a Jolly Good Fellow est interprétée à la fin du film par les orphelins qui accueillent Penny. Le film utilise aussi à plusieurs reprises la musique The U.S. Air Force composée par Robert MacArthur Crawford, l'hymne officiel de l'United States Air Force.

Sortie et accueil

Les Aventures de Bernard et Bianca est le premier film d'animation du studio Disney à devenir succès commercial depuis Livre de la jungle (1967) et le dernier avant La Petite Sirène (1989). Il marque ainsi la fin de la seconde partie du Premier Âge d'Or des studios débutant avec Cendrillon (1950). Il est aussi le premier succès du studio dans lequel Walt Disney n'a pas été impliqué. Les Aventures de Bernard et Bianca est le plus important succès de Disney depuis Mary Poppins (1964), et préfigure le Second Âge d'or de l'animation ou la Renaissance du studio[54]. Une adaptation en bande dessinée a été publié en dans le magazine Walt Disney Showcase[55].

Le film ressort en salle aux États-Unis le accompagné par le moyen métrage Le Noël de Mickey, première apparition de Mickey Mouse à l'écran depuis 1953[56]. Cette ressortie de Bernard et Bianca est remarquable car Le Noël de Mickey est le retour d'une tradition vieille de plus de 50 ans, un court métrage de Disney dépassant le succès du long métrage qu'il accompagne[57]. En 1989, afin d'anticiper la sortie de la première suite du studio Disney, Bernard et Bianca au pays des kangourous prévu en 1990, le studio Disney rediffuse Les Aventures de Bernard et Bianca au cinéma en mars.

Après avoir écouté le disque tiré du film, la fille de Perrette Pradier (la voix française de Médusa) alors âgée de huit ans, fit la tête à sa mère pendant huit jours, tant elle était convaincante en « méchante[58] ». Cette adaptation française en livre-disque était narrée par Annie Cordy.

Le film a été édité en vidéo en 1992 dans la collection Walt Disney Classics.

Controverse sur des images subliminales

Le , trois jours après la seconde sortie en VHS du film aux États-Unis, Walt Disney Home Video procède au rappel de 3,4 millions de cassettes en raison d'une image répréhensible dans un décor[59],[60],[61],[62]. À environ 38 minutes, alors que Bernard et Bianca sont sur le dos d'Orville, une image de femme nue avait été ajoutée dans une fenêtre de l'immeuble à l'arrière-plan[63],[64]. L'image de cette femme nue est floue et apparaît de manière consécutive dans seulement deux des 110 000 images du film et nécessite de visionner le film au ralenti image par image pour être vue[65],[66]. Elle aurait été ajoutée durant la post-production et non par un animateur[65],[66]. Lors de la première édition en VHS en 1992, l'image avait été recouverte lors du transfert du négatif vers le master de la cassette[66].

Cette affaire survient alors que depuis 1997 la Convention baptiste du Sud demande le boycott des films Disney après plusieurs problèmes d'images subliminales à caractères sexuelles présentes dans Aladdin (1992), Le Roi lion (1994) ou des propos inappropriés dans La Petite Sirène (1989)[66].

Analyse

Une équipe en plein renouvellement

Les Aventures de Bernard et Bianca est le premier film de Disney à associer les talents de l'équipe d'animateurs et scénaristes d'origine des studios dont certains des Neuf Sages de Disney avec la nouvelle garde, moins expérimentée et recrutée au début des années 1970[51]. Pour John Grant, Les Aventures de Bernard et Bianca est un film « transitionnel » qui marque le passage de l'ancienne école d'animateurs Disney à la nouvelle[2]. Quelques membres des Neuf Sages jouent un rôle important dans la genèse du film mais le générique montre l'arrivée de nombreux nouveaux talents[2]. C'est la dernière collaboration entre les vétérans du studio Milt Kahl, Ollie Johnston et Frank Thomas[2],[8]. John Lounsbery est décédé en 1976 plus d'un an avant la sortie du film[2] supervisant la réalisation de certains séquences[67]. Après le film Milt Kahl a pris sa retraite, Frank Thomas et Ollie Johnston ont participé à la production suivante Rox et Rouky (1981) avant de prendre conjointement leur retraite tandis que la nouvelle génération prenait la relève[2],[19].

C'est aussi la première participation de Don Bluth en tant qu'animateur et non plus assistant animateur[8]. Parmi les nouveaux animateurs impliqués dans la production du film, plusieurs ont joué un rôle important dans la Renaissance Disney des années 1990[68]. On peut citer John Pomeroy, Glen Keane, Ron Clements, Gary Goldman et Andy Gaskill[68]. La plupart des animateurs a été formée sous la supervision d'Eric Larson et ils font ici leurs débuts[2]. Grant note aussi l'arrivée de Chuck Harvey sur la partie démarche de l'albatros[35].

Une production modeste

Les Aventures de Bernard et Bianca est selon John Grant un petit film sans ambition[27] mais il n'est pas qu'un film modeste car le studio avait des ambitions simples et elles ont été atteintes[2]. Il a été chaudement accueilli par les critiques et eu un résultat correct au box-office[2]. Pour Grant les critiques préfèrent la sécurité et la réussite à ce qui est plus périlleux et imparfait[2]. Le studio n'a pas conservé depuis Les 101 Dalmatiens (1961) un outil de production de qualité élevé et plusieurs productions sont considérées comme sans intérêt[2]. Parmi ces œuvres sans grand intérêt, Grant liste Merlin l'Enchanteur (1963), Le Livre de la jungle (1967) avec du charme mais légère et mal construite, Robin des Bois (1973), le moins satisfaisant et enfin Les Aristochats (1970), souvent considéré comme une variante féline des 101 Dalmatiens même s'il sort un peu du lot[2]. Pour Grant, le film Les Aventures de Bernard et Bianca partage autant d'éléments communs avec Les 101 Dalmatiens mais n'a jamais été considéré comme une variante au contraire des Aristochats[2]. Dans ce contexte Grant considère Bernard et Bianca comme un rappel bienvenu que la magie Disney est toujours présente[2].

Toutefois les critiques sont plates vis-à-vis du film, « personne ne perd son calme, personne ne le déteste profondément, personne de l'adore. [L'ambiance] est calme et sans controverse tout comme la relève de la garde des animateurs[2]. » Pour Grant le studio Disney « doit faire quelque chose pour insuffler une nouvelle direction et éviter de baratter [la crème] de Robin des Bois et d'espérer que cela prenne[2]. Mais avant qu'une nouvelle branche pousse il faut consolider l'existant[27]. » Pour Grant, il ne faut pas attendre plus du film qu'un divertissement pour toute la famille[27]. Plusieurs des pratiques du studio n'ont pas été reprise dans le film comme la personnalisation des personnages par rapport à l'acteur qui leur donne leur voix, à l'exception de Miss Bianca, ou comme les chansons s'insérant de manière intrusive dans l'action[27]. Les personnages ont été solidement établis par l'équipe de scénaristes dans une histoire bien délimitée[27]. Mais selon Grant le scénario n'est pas la part la plus importante du film, c'est la conception des personnages qui est l'élément fort du film, principe qui a été repris dans les productions suivantes des années 1980 comme Rox et Rouky (1981), Taram et le Chaudron magique (1985) et Basil, détective privé (1986)[27].

Un dessin animé de son temps comparé à ses prédécesseurs

C'est le quatrième long métrage d'animation Disney situé dans le présent à la sortie du film, comme Les 101 Dalmatiens (1961). En revanche, c'est le premier long métrage à posséder un prologue avant le générique. Une partie de l'histoire est dévoilée avant le défilement du générique. Durant le générique, la caméra se déplace au-dessus de photographies statiques alors qu'auparavant le studio avait pour habitude d'utiliser des cellulos sur lesquels les crédits s'affichaient au-dessus de décors immobiles parfois le même fond pour tout le générique comme pour Blanche-Neige et les Sept Nains (1937).

Parmi les films d'animation Disney des années 1960 à 1990, plusieurs personnages de garçon devraient être le personnage principal mais ont une personnalité banale comme Moustique dans Merlin l'Enchanteur (1963) ou Taram dans Taram et le Chaudron magique (1985)[28]. Selon Grant, le studio Disney a découvert l'efficacité d'avoir un personnage central presque neutre comme contrepoint à la folie des personnages secondaires[28]. Et Les Aventures de Bernard et Bianca applique le même principe à la différence que Penny est une fille et non un garçon et que dans la mentalité occidentale un personnage féminin doit être sauvé et non se sauver lui-même[28]. En ajoutant ces éléments Penny devient un adjuvant, même la raison d'être du film autour duquel tout se joue mais qui ne contribue virtuellement en rien[28]. John Grant fait remarquer que les comparaisons lors de la sortie du film entre Cruella d'Enfer et Mme Médusa étaient assez favorables mais que le temps passant il est difficile d'en être aussi sure[29]. La comparaison des deux films est sans intérêt mais celle des deux antagonistes reste pertinente[29].

Cruella d'Enfer et Mme Médusa sont deux femmes sophistiquées, archétypes de celles que l'on peut rencontrer à un cocktail ou un dîner, au timbre de voix aristocratique, des personnalités dominatrices et convaincues de leurs droits[29]. Leurs actions sont toujours les bonnes et celles des autres mauvaises, ce qui est renforcé par la présence d'un ou plusieurs comparses benêts et maladroits[29]. Les deux femmes sont monomaniaques, avares et s'attaquent à des jeunes, enfant ou chiots[46]. Mais Cruella avec sa flamboyance est beaucoup plus terrifiante que Médusa[46]

Prémices d'une renaissance

Durant les années 1960 et 1970, les films Disney prennent l'accent de la comédie au lieu de l'histoire, l'émotion ou le drame. Janet Wasko écrit que la plupart des productions des années 1970, après la mort de Roy Oliver Disney et l'arrivée de Donn Tatum à la direction de Disney est constituée de navets et même ceux ayant eu le plus de succès comme Robin des Bois (1973), Les Aventures de Bernard et Bianca (1977) ou Le Trou noir (1979) n'égalent pas les succès des décennies précédentes[69]. Bernard et Bianca offre au cinéma d'animation un retour au drame comme le studio avait pu le faire avec Bambi (1942) ou Dumbo (1941)[70]. Frank Thomas et Ollie Johnston considère Bernard et Bianca comme leur retour à un film avec des sentiments et le meilleur sans Walt Disney. Pour Leonard Maltin, Les Aventures de Bernard et Bianca est « une bouffée d'air frais pour tous ceux intéressés par le futur de l'animation Disney »[71]. Maltin apprécie l'humour et l'imagination du film imbriqué avec expertise dans une structure historique solide... avec une agréable distribution de personnages[71]. C'est pour Maltin le film d'animation le plus satisfaisant depuis Les 101 Dalmatiens (1961) et qu'il surpasse les productions animées de son temps[71]. Maltin ajoute que le principe de créer des personnages typiquement d'animation sans rechercher une forme de réalisme a fait longtemps défaut aux productions Disney des années 1960 à 1980, jusqu'à la sortie des Aventures de Bernard et Bianca[72]. Pour Charles Solomon, alors que les animateurs semblent apprécier de se répéter avec Les Aristochats (1970), Robin des Bois (1973) et Rox et Rouky (1981), Bernard et Bianca apporte une éclatante et rare dose d'imagination[73].

Pour Thomas et Johnston, ce n'est pas la nature imprévisible et sauvage de Médusa qui retient l'attention du public mais la situation difficile et poignante de la petite fille esseulée[74]. Ellen MacKay de Common Sense Media donne une note de 4 sur 5 avec le commentaire suivant « Belle aventure mais trop sombre pour les enfants préscolaires[75]. » Jack Shaheen dans une étude sur la représentation des Arabes et les stéréotypes associés à Hollywood mentionne le film pour la présence d'une délégation des pays arabes à la SOS Société[76].

Autour du film

  • Au début, la méchante devait être Cruella d'Enfer dans Aventures de Bernard et Bianca. Finalement, l'idée fut rejetée et à la place, c'est Madame Medusa qui fut inventée. Aussi mauvaise conductrice que sa grande "sœur", Medusa a, elle aussi, un sale caractère et est surtout obsédée par une idée : celle de mettre la main sur l'Œil du diable, une pierre précieuse terrée dans une caverne.
  • Parmi les souris de la SOS Société, l'Autriche est représentée deux fois : une souris devant un présentoir marqué Austria (« Autriche » en anglais) et une souris viennoise ayant les traits de Sigmund Freud.
  • Les États-Unis ne reconnaissant pas les annexions de 1940, les membres de l'assemblée des nations ne reflètent pas la réalité historique. On peut ainsi noter une souris ambassadrice de Latvia (Lettonie), intégrée à l'époque à l'URSS. On remarquera néanmoins deux incohérences : elle est habillée à la russe et salue Bernard en lui disant доброе утро (dobroe outra : « bonjour » en russe)[NB 2] et non labrīt (« bonjour » en letton).
  • Les animateurs avaient imaginé le mariage de Bernard et Bianca à la fin du film, mais par respect pour le roman, la scène fut éliminée. Bernard demandera néanmoins sa bien-aimée en mariage dans Bernard et Bianca au pays des kangourous. D'autres séquences furent supprimées : Bernard et Bianca s'équipant de gadgets pour leur voyage dans une salle de la SOS Société, Médusa dissimulant le diamant dans le ventre de Teddy, Bianca prenant des photos de Bernard et du crâne dans la grotte comme des touristes.
  • On peut apercevoir une montre à l'effigie de Mickey Mouse dans le quartier général de SOS Société.
  • Bernard et Bianca apparaissent régulièrement dans la série télévisée Disney's tous en boîte (House of Mouse).
  • La scène où Penny essaye de s'enfuir du bateau de Médusa est inspirée du Livre de la jungle (1967) et les arrière-plans du bayou du Diable inspirèrent les fonds du lagon de La Petite Sirène (1989).
  • John Culhane, l'historien de l'animation ayant inspiré le personnage de Mr. Snoops meurt le [77],[78],[79],[80].
  • Le nom de la libellule, Evinrude, fait directement référence, en raison de la mission qui lui est dévolue, à la une marque de moteur hors-bord Evinrude Outboard Motors.

Titre en différentes langues

  • Anglais : The Rescuers
  • Allemand : Bernard und Bianca, die Mäusepolizei
  • Arabe : لمنقذون (Lmnqdẖwn : « Les Sauveteurs »)
  • Arménien : Փրկարարները (P’rkararnery : « Les Sauveteurs »)
  • Azéri : Xilasedicilər (« Les Sauveteurs »)
  • Basque : Reskatatsaileak (« Les Sauveteurs »)
  • Catalan : Els rescatadors (« Les Sauveteurs »)
  • Chinois : 救難小英雄 (Jiùnàn xiǎo yīngxióng)
  • Cingalais : ද රෙස්කියු'ස්
  • Coréen : 생쥐 구조대 (Saengjwi gujodae : « Souris de sauvetage »)
  • Croate : Spasitelji (« Les Sauveteurs »)
  • Danois : Bernard og Bianca (« Bernard et Bianca »)
  • Espagnol : Los Rescatadores (España), Bernardo y Bianca (Amérique du Sud)
  • Espéranto : La Savistoj (« Les Sauveteurs »)
  • Estonien : Päästesalk
  • Finnois : Pelastuspartio Bernard ja Bianca (« Les sauveteurs Bernard et Bianca »)
  • Géorgien : მაშველები (Mashvelebi : « Les Sauveteurs »)
  • Grec : Μπερνάρ και Μπιάνκα: Κομμάντος της Σωτηρίας (Bernár ke Biánka: Kommándos tis Sotirías)
  • Hébreu : הרפתקאות ברנרד וביאנקה
  • Hindi : द रेस्क्यूअर्स (Da Rēskyū'arsa)
  • Hongrois : A mentőcsapat (« L'équipe de secours »)
  • Islandais : Björgunarsveitin (« Les Sauveteurs »)
  • Indonésien : Sang Penyelamat (« Les Sauveteurs »)
  • Irlandais : Na Tarrthálaithe (« Les Sauveteurs »)
  • Italien : Le avventure di Bianca e Bernie
  • Japonais : ビアンカの大冒険 (Bianka no dai Bōken : « La Grande Aventure de Bianca »)
  • Kannada : ದಿ ರೆಸ್ಕ್ಯೂವರ್ಸ್ (Di reskyūvars)
  • Latin : Vindicatores (« Les Sauveteurs »)
  • Letton : Glābējpeles (« Souris de sauvetage »)
  • Lituanien : Gelbėtojai (« Les Sauveteurs »)
  • Macédonien : Спасители (Spasiteli : Les Sauveteurs)
  • Néerlandais De Reddertjes (« Les Sauveteurs »)
  • Norvégien : Bernard og Bianca (« Bernard et Bianca »)
  • Polonais : Bernard i Bianka (« Bernard et Bianca »)
  • Portugais : Bernardo e Bianca (Portugal) / As Aventuras de Bernardo e Bianca (« Les Aventures de Bernard et Bianca ») (Brésil)
  • Russe : Спасатели (Spasateli : « Les Sauveteurs »)
  • Serbe : Спаситељи (Spasitelji : « Les Sauveteurs »)
  • Slovaque : Záchranári (« Les Sauveteurs »)
  • Swahili : Waokoaji (« Les Sauveteurs »)
  • Suédois : Bernard och Bianca (« Bernard et Bianca »)
  • Tamoul : தி ரெஸ்கியூயர்ஸ் (Ti Reskiyūyars)
  • Télougou : ది రేస్క్యూయర్స్ (Di Rēskyūyars)
  • Tchèque : Zachránci (« Les Sauveteurs »)
  • Thaï : หนูหริ่งหนูหรั่งผจญเพชรตาปีศาจ

Notes et références

Notes
  1. Fred Lucky est né le 25 janvier 1938 à Toronto et mort le 8 octobre 1999 à Los Angeles.
  2. En russe, il existe quatre formules différentes signifiant bonjour : доброе утро (dobroe outro, utilisée le matin), добрый день (dobryï den’, utilisée dans la journée), здравствуй (zdravstvouï, utilisée en cas de tutoiement) et здравствуйте (zdravstvouïte, utilisée en cas de vouvoiement ou d'adresse à plusieurs personnes).
Références
  1. a et b (en) Leonard Maltin, The Disney Films : 3rd Edition, p. 314.
  2. a b c d e f g h i j k l m n o p et q (en) John Grant, The Encyclopedia of Walt Disney's Animated Characters, p. 289.
  3. a et b (en)Mark Arnold, Frozen in Ice : The Story of Walt Disney Productions, 1966-1985, p. 258-259.
  4. « Les Aventures de Bernard et Bianca » (présentation de l'œuvre), sur l'Internet Movie Database.
  5. RS Doublage.
  6. « The Rescuers » ((en) bandes originales), sur l'Internet Movie Database
  7. « Les Aventures de Bernard et Bianca - Date de sortie » (dates de sortie), sur l'Internet Movie Database
  8. a b c d e f g h i j k et l (en) Bob Thomas, Disney's Art of Animation: From Mickey Mouse to Hercules, p. 111.
  9. a b c d et e (en) Charles Salomon, Walt People : Talking Disney With the Artists Who Knew Him, Vol. 9, p. 172.
  10. a b c et d (en) Charles Salomon, The Disney That Never Was, p. 167.
  11. a et b Jerry Beck, « Lost Louis Prima Disney Song », Cartoon Brew, (consulté le )
  12. a b c d et e (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, The Disney Villain, p. 156.
  13. a b c et d (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, Disney Animation : The Illusion of Life, p. 389.
  14. (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, Disney Animation : The Illusion of Life, p. 390.
  15. a et b (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, Disney Animation : The Illusion of Life, p. 372.
  16. a b et c (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, Disney Animation : The Illusion of Life, p. 373.
  17. (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, Disney Animation : The Illusion of Life, pp. 368-370.
  18. a et b (en) « Deja View: Xerox », sur andreasdeja.blogspot.no
  19. a b c d e f g et h (en) Bob Thomas, Disney's Art of Animation: From Mickey Mouse to Hercules, p. 112.
  20. (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, The Disney Villain, p. 77.
  21. (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, Disney Animation : The Illusion of Life, p. 214.
  22. (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, Disney Animation : The Illusion of Life, p. 253.
  23. a b et c (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, Disney Animation : The Illusion of Life, p. 281.
  24. (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, Disney Animation : The Illusion of Life, p. 283.
  25. (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, Disney Animation : The Illusion of Life, p. 373-375.
  26. (en) Dave Smith, Disney A to Z: The Updated Official Encyclopedia, p. 465
  27. a b c d e f et g (en) John Grant, The Encyclopedia of Walt Disney's Animated Characters, p. 290.
  28. a b c d e f g h i j k et l (en) John Grant, The Encyclopedia of Walt Disney's Animated Characters, p. 291.
  29. a b c d e f g h i j k l m et n (en) John Grant, The Encyclopedia of Walt Disney's Animated Characters, p. 292.
  30. (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, Disney Animation : The Illusion of Life, p. 204.
  31. a et b (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, Disney Animation : The Illusion of Life, p. 327.
  32. (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, Disney Animation : The Illusion of Life, p. 329.
  33. (en) John Grant, The Encyclopedia of Walt Disney's Animated Characters, p. 243
  34. (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, Disney Animation : The Illusion of Life, p. 175.
  35. a b c d e f g h i et j (en) John Grant, The Encyclopedia of Walt Disney's Animated Characters, p. 294.
  36. (en) Dave Smith, Disney A to Z: The Updated Official Encyclopedia, p. 465-466
  37. (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, Disney Animation : The Illusion of Life, p. 206.
  38. (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, Disney Animation : The Illusion of Life, p. 284.
  39. (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, Disney Animation : The Illusion of Life, p. 299.
  40. a b c d e f et g (en) John Grant, The Encyclopedia of Walt Disney's Animated Characters, p. 295.
  41. (en) John Grant, The Encyclopedia of Walt Disney's Animated Characters, p. 296.
  42. (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, Disney Animation : The Illusion of Life, p. 234.
  43. a b c et d « Madame Medusa », Disney Archives: Villains (consulté le )
  44. a b c d et e (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, The Disney Villain, p. 159.
  45. a et b (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, Disney Animation : The Illusion of Life, p. 173.
  46. a b c d e f g h i j k l m et n (en) John Grant, The Encyclopedia of Walt Disney's Animated Characters, p. 293.
  47. (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, The Disney Villain, p. 20.
  48. a b c et d (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, The Disney Villain, p. 162.
  49. a b c d et e (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, The Disney Villain, p. 163.
  50. (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, The Disney Villain, p. 19.
  51. a et b (en) « The Rescuers DVD Fun Facts », sur Disney.go.com (consulté le )
  52. (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, Disney Animation : The Illusion of Life, p. 296.
  53. (en) Tim Hollis and Greg Ehrbar, Mouse Tracks: The Story of Walt Disney Records, p. 95-96.
  54. (en) « The Animated Films of Don Bluth - The Rescuers », sur Cataroo.com (consulté le )
  55. (en) Base INDUCKS : us/WDS 40The Rescuers
  56. (en) Dave Smith, Disney A to Z: The Updated Official Encyclopedia, p. 366.
  57. (en) Leonard Maltin, The Disney Films : 3rd Edition, p. 278
  58. 25 ans après, mini making-of de l'édition DVD française du film.
  59. (en) « Photographic images of a topless woman can be spotted in The Rescuers », sur Urban Legends Reference Pages (consulté le )
  60. (en) Jonathan Davies, « Dis Calls in Rescuers After Nude Images Found », The Hollywood Reporter,
  61. (en) Peter Howell, « Disney Knows the Net Never Blinks », The Toronto Star,‎
  62. (en) D.M. Miller, « What Would Walt Do? », San Jose, CA: Writers Club Press,‎ , p. 96
  63. Capture d'écran.
  64. (en) Dave McNary,, « Sheepish Mouse; Disney Pulls Tape for Subliminal Smut  », Daily News,
  65. a et b (en) « Disney recalls video over “nude image” », sur BBC News, (consulté le )
  66. a b c et d (en) Bruce Orwall, « Disney Recalls The Rescuers Video Containing Image of Topless Woman », sur Wall Streeet Journal, (consulté le )
  67. (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, Disney Animation : The Illusion of Life, p. 176.
  68. a et b (en) Christopher Finch, The Art Of Walt Disney - From Mickey Mouse To The Magic Kingdoms, p. 260
  69. (en) Janet Wasko, Understanding Disney, p. 30
  70. (en) « Feature Films », sur Frank and Ollie's Official Site (consulté le )
  71. a b et c (en) Leonard Maltin, The Disney Films : 3rd Edition, p. 265
  72. (en) Leonard Maltin, The Disney Films : 3rd Edition, p. 266
  73. (en) Charles Salomon, The Disney That Never Was, p. 26.
  74. (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, Disney Animation : The Illusion of Life, p. 233.
  75. (en) Ellen MacKay, « The Rescuers - Movie Review », sur Commonsensemedia.org (consulté le )
  76. (en) Shaheen Jack G., Reel Bad Arabs: How Hollywood Vilifies a People, Olive branch Press (an imprint of Interlink publishing group), (ISBN 1-56656-388-7), p. 393
  77. (en) Amid Amidi, « John Culhane, Animation Historian and Mr. Snoops Inspiration, RIP », sur Cartoon Brew, (consulté le )
  78. (en) « John Culhane, Disney Animation Historian, Dies at 81 », sur Variety, (consulté le )
  79. (en) Mike Barnes, « John Culhane, Disney Animation Historian, Dies at 81 », sur The Hollywood Reporter, (consulté le )
  80. (en) Steve Chawkins, « John Culhane dies at 81; Disney animation historian inspired Mr. Snoops character », sur Los Angeles Times, (consulté le )

Liens externes