Leonid Goubanov

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Leonid Goubanov
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Biographie
Naissance
Décès
(à 37 ans)
Moscou
Sépulture
Nom de naissance
Leonid Gueorguïevitch Goubanov
Nationalité
Activité
Poète
Période d'activité
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Conjoint
Ielena Bassilova
Autres informations
Site web
[gubanov.yarus.aspu.ru gubanov.yarus.aspu.ru]

Leonid Gueorguïevitch Goubanov (en russe : Леони́д Гео́ргиевич Губа́нов), né le à Moscou et mort le à Moscou, est un poète russe, fondateur du mouvement littéraire underground SMOG (СМОГ)[1],[2],[3]. De son vivant, il n'a quasiment pas été publié à l'exception de samizdat.

Biographie[modifier | modifier le code]

Leonid Goubanov est né le à Moscou. Il est le fils de l'ingénieur Gueorguï Gueorguïevitch Goubanov et de Anastassia Andreïevna Perminova, employée à l'OVIR. Malgré les fonctions de ses parents, le petit Leonid est baptisé à l'église de la Sainte Trinité sur le mont des moineaux[4].

Il commence à écrire des vers des son enfance. En 1962, il commence des études de littérature. Certains de ses poèmes sont publiés dans le journal Pionerskaïa Pravda.

Passionné par le futurisme, il crée la revue néo-futuriste auto-publiée Bom, et organise quelques performances poétiques avec ses amis dans les universités de Moscou. Puis il commence ses études de littérature au Palais des pionniers de Moscou. Il attire l'attention de célèbres poètes. En 1964 Evgueni Evtouchenko aide à publier un extrait de poème de Leonid Goubanov dans la revue Jeunesse. Cette publication sera la dernière de Leonid Goubanov dans la presse soviétique[5].

Au début de l'année 1965, avec Vladimir Aleïnikov (ru), Vladimir Batchev (ru), Iouri Koublanovski et d'autres, il prend part à la création d'un mouvement littéraire et artistique indépendant, le SMOG (ru) (« Courage, Pensée, Image, Profondeur »), et en devient l'un de ses auteurs. Il fait également de son appartement le QG du SMOG. La première soirée poétique du mouvement a lieu le dans une bibliothèque d'arrondissement de Moscou[5].

Au printemps 1965, les poèmes de Leonid Goubanov sont publiés dans trois almanachs poétiques auto-édités : L'Avant-Garde, Tchou ! et Le Sphynx.

Sur sa proposition le SMOG organise une manifestation le  pour la défense de « l'art de gauche », et il prend part le au meeting de la transparence, place Pouchkine.

Il est hospitalisé quelque temps en hôpital psychiatrique, où on lui demande de témoigner contre Alexandre Ginsburg, qui avait transmis à Goubanov en des extraits de journaux étrangers parlant du SMOG.

On fait venir les parents de Leonid Goubanov au Comité de la ville (Gorkom), où on les avertit que leur fils va être arrêté, s'il n'arrête pas ses performances poétiques[5].

Sous la pression du gouvernement, le SMOG disparaît en 1966. Pendant la période de stagnation brejnevienne, Leonid Goubanov ne prend pas part à la vie littéraire officielle. Il peine affreusement à gagner de l'argent (il est ouvrier dans une expédition géophysique, travaille dans un laboratoire de photographie, comme pompier, peintre-décorateur, concierge, porteur…)[5]. Le bruyant succès qui dure des années 1960 à la fin des années 1970 laisse place à un oubli presque total[4].

Il meurt le à l'âge de 37 ans, et est enterré à Moscou dans le cimetière de Khovansk[5].

Œuvre[modifier | modifier le code]

En 1994, le premier recueil des poèmes de Leonid Goubanov, Un Ange dans la Neige est édité chez Ima-Press.

Ses vers sont mis en musique, et interprétés par Victor Popov, Aleksandr Dereviaguine (d), Vladimir Berejkov (ru), Elena Frolova, Nikolaï Iakimov, Denis Berejnoï (ru), Andreï Stoujev, Inna Toudakova, Alexandre Chtcherbina, Dmitri Kolenine, Alexandra Kostina, Emelian Markov, Alexandre Sabadach.

Le slaviste allemand Wolfgang Kasack porte l'appréciation suivante sur son œuvre :

« Ses vers sont extraordinairement riches en métaphores, parfois difficiles à analyser. Parfois par le biais de répétitions dans le lexique, la syntaxe ou les sons, elles en deviennent presque incantatoires. »

— Wolfgang Kasack

Publications[modifier | modifier le code]

  • 1994 — Un Ange dans la neige, préface de I. Doudinski. — ИМА-Пресс. — 192 p.
  • 2003 — Déporté vers ma muse, Время, (Поэтическая библиотека)[6]
  • 2006 — Le cheval gris, Эксмо. — 384 p. : ил. Золотая серия поэзии[7]
  • 2012 — Les festin des mots... : Vers et poèmes de Leonid Gouvanov ; contribution de I.C. Goubanova ; articles de L. A. Annenkov et A. A. Choubrine ; «Vita Nova». - 592 p.: 116 illustrations (manuscrits). — (ISBN 978-5-93898-420-2).

Famille[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Vladislav Zubok, Zhivago's Children, Cambridge (Mass.), Harvard University Press, , 453 p. (ISBN 978-0-674-03344-3, lire en ligne), p. 416
  2. (en) A. Robert Lee, The Routledge Handbook of International Beat Literature, Routledge, , 350 p. (ISBN 978-1-351-80915-3, lire en ligne)
  3. (en) Lilianna Lungina et Oleg Dorman, Word for Word : A Memoir, The Overlook Press, , 336 p. (ISBN 978-1-4683-1111-2, lire en ligne)
  4. a et b (ru) « Леонид Губанов » [« Leonid Goubanov »], sur gubanov.yarus.aspu.ru (consulté le )
  5. a b c d et e (ru) « Губанов Леонид Георгиевич » [« Goubanov Leonid Gueorguevitch »], sur www.hrono.info (consulté le )
  6. (ru) « "Я сослан к Музе на галеры..." », sur Ozon.ru (consulté le )
  7. (ru) « Серый конь - Леонид Губанов - Рецензия на книгу » [« Le cheval gris * Leonid Goubanov - Réception critique »], sur recensent.ru (consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Казак В., Лексикон русской литературы XX века.
  • Журбин А.А. Отраженья зеркальных осколков (заметки о жизнетворчестве Леонида Губанова). - Астрахань: Издательско-полиграф. комплекс "Волга", 2013. - 164 с., 16 с. ил. - (ISBN 978-5-98066-143-4).
  • Журбин А.А. Рембо - Губанов: сравнительная характеристика художественного метода // Геология, география и глобальная энергия. 2006. № 6. С. 174-179.
  • Про Лёню Губанова: книга воспоминаний / ред.-сост. А. Журбин. - М. : Пробел-2000, 2016. - 464 с. - (ISBN 978-5-98604-536-8).
  • Батшев В.С. СМОГ: поколение с перебитыми ногами. - Франкфурт-на-Майне: "Литературный европеец", 2017. - 283 с.

Liens externes[modifier | modifier le code]