Le Samouraï
Réalisation | Jean-Pierre Melville |
---|---|
Scénario |
Jean-Pierre Melville Georges Pellegrin |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production | CICC, Fida Cinematografica |
Pays d’origine |
![]() ![]() |
Genre | film noir |
Durée | 105 minutes |
Sortie | 1967 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Le Samouraï est un film noir franco-italien réalisé par Jean-Pierre Melville, sorti en 1967.
Résumé[modifier | modifier le code]
L'histoire du film est celle d'un tueur à gages solitaire, Jef Costello, et de sa lutte silencieuse pour survivre.
Jef Costello est chargé de tuer Martey, le patron d'une boîte de jazz, ce qu'il fait au début du film. En sortant du bureau où gît le cadavre de sa victime, il croise la pianiste du club, Valérie. Malgré un alibi très bien conçu, il est suspecté par le commissaire chargé de l'enquête et confronté aux employés du club qui ont vu le tueur arriver et repartir ; pourtant, la pianiste (la seule qui l'a vu bien en face) nie le reconnaître, lui permettant d'être relâché. Jef ne comprend pas pourquoi elle a agi ainsi.
Il se rend ensuite au point de rendez-vous convenu avec son employeur pour récupérer l'argent du contrat. Un homme blond, qui fait office d'intermédiaire, tente de le tuer mais ne l'atteint qu'au bras. Il rentre chez lui et se soigne. Il doit maintenant remonter à la source pour trouver ceux qui ont cherché à le tuer, tout en échappant à la surveillance policière.
En rentrant chez lui, il est accueilli pistolet au poing par l'homme qui l'avait blessé auparavant. Celui-ci n'a pourtant pas d'intention meurtrière : il lui règle le solde dû pour l'assassinat de Martey et le paie, en totalité cette fois-ci, pour une nouvelle mission. Par son calme et son sang-froid, Costello parvient à le pousser à ranger son arme. Il lui saute alors dessus, le maîtrise et lui fait dire qui l'envoie, et où le trouver.
En sortant, il est suivi par des policiers en civil dans le métro de Paris, mais parvient finalement à déjouer leur filature.
L'adresse correspond à l'endroit où vit la pianiste. Elle n'y est pas, mais il y retrouve néanmoins celui qu'il cherchait, son commanditaire, qu'il assassine. Il retourne ensuite dans la boîte de nuit, sort son revolver et le pointe sur la pianiste : elle est la nouvelle cible. La police l'attendait et l'abat sur place, avant de découvrir que son revolver n'était pas chargé.
Fiche technique[modifier | modifier le code]
- Titre : Le Samouraï
- Réalisation : Jean-Pierre Melville
- Scénario : Jean-Pierre Melville et Georges Pellegrin
- Musique originale : François de Roubaix
- Producteurs : Raymond Borderie et Eugène Lépicier
- Photographie : Henri Decaë
- Montage : Monique Bonnot et Yolande Maurette
- Création des décors : François de Lamothe
- Décorateur de plateau : François de Lamothe
- Directeur de production : Georges Casati
- Directeur des propriétés : André Boumedil et Angelo Rizzi
- Set dresser : Robert Christidès
- Assistants décorateurs : Théobald Meurisse et Philippe Turlure
- Son : Alex Pront
- Ingénieur de son : René Longuet
- Assistant son : Pierre Davoust
- Éditeur de son : Robert Pouret
- Directeur de production : Jean Pieuchot
- Éditeurs assistant : Geneviève Adam, Madeleine Bagiau, Madeleine Guérin et Geneviève Letellier
- Furrier : Robert Beaulieu
- Opérateur caméra studio : Jean Charvein
- Opérateur caméra locations : Henri Decaë
- 1er assistant caméra : François Lauliac
- 2e assistant caméra : Jean-Paul Cornu
- Script : Betty Elvira
- Durée : 105 minutes
- Pays : France et Italie
- Langue : Français
- Couleur : Eastmancolor
- Technologie du son : mono
- Sociétés de production : CICC, Fida Cinematografica, Filmel et TC Productions
- Sociétés de distribution : Artists International (1972) (États-Unis), Luna Vídeo (Brésil) (vidéo), New Yorker Films (vidéo), Prodis, The Criterion Collection (2005) (États-Unis) (DVD)
- Date de sortie : en France
Distribution[modifier | modifier le code]
- Alain Delon : Jef Costello
- François Périer : le commissaire
- Nathalie Delon : Jane Lagrange, la maîtresse de Costello
- Cathy Rosier : Valérie, la pianiste
- Jacques Leroy : l'homme de la passerelle
- Michel Boisrond : Wiener
- Robert Favart : le barman
- Jean-Pierre Posier : Olivier Rey
- Catherine Jourdan : la fille du vestiaire
- Roger Fradet : le 1er inspecteur
- Carlo Nell : le 2e inspecteur
- Robert Rondo : le 3e inspecteur
- André Salgues : le garagiste
- André Thorent : un policier / l'homme au volant du taxi
- Jacques Deschamps : un policier
- Georges Casati : Damolini
- Jack Léonard : Garcia
- Pierre Vaudier : un policier
- Maurice Magalon : un policier
- Gaston Meunier : le gérant de l'hôtel
- Jean Gold : 1er client dans la boite de nuit
- Georges Billy : 2e client dans la boite de nuit
- Ari Aricardi : un joueur de poker
- Guy Bonnafoux : un joueur de poker
- Humberto Catalano : un inspecteur de police
- Carl Lechner : le sosie de Jef
- Maria Maneva : la jeune fille au chewing-gum
Production[modifier | modifier le code]
Le film commence avec une citation du livre du Bushido : Il n'y a pas de plus profonde solitude que celle du samouraï si ce n'est celle du tigre dans la jungle, peut-être...
Acteurs[modifier | modifier le code]
Nathalie Delon est à l'époque l'épouse d'Alain Delon[1].
Jacques Deschamps, qui joue ici le rôle du policer speaker, est spécialisé dans le doublage. Au cours des mêmes années, il double les voix de Robert Stack dans la série Les Incorruptibles et de Clint Eastwood dans la Trilogie du dollar, réalisée par Sergio Leone.
Tournage[modifier | modifier le code]
Le film a été tourné du au .
Arrivant sur les lieux du tournage (le studio de la rue Jenner) et découvrant la chambre froide et ascétique de Jef Costello, Alain Delon a félicité le décorateur François de Lamothe : « C’est formidable ce que tu as fait, ma poule ! »[2].
C'est pendant le tournage du Samouraï que les studios Jenner, si chers à Jean-Pierre Melville, ont été incendiés, le . Le décorateur François de Lamothe a raconté qu'en arrivant au studio le matin, il aperçut une colonne de fumée et des voitures de pompiers. « Je découvre le studio ravagé par le feu, détruit de fond en comble. Melville, encore en pyjama, totalement trempé par les lances à incendie, déambule hagard au milieu des débris fumants ». Finalement, Lamothe reconstruit un nouveau décor en un temps record : deux semaines[2].
- Lieux de tournages
- Scènes représentant Paris : à Paris.
- La scène où Jef Costello vient toucher son argent pour le meurtre après avoir été relâché du 36, quai des Orfèvres se passe sur une passerelle métallique, surplombant les voies ferrées, à laquelle on accède par la gare du boulevard Masséna, qui fait partie de la Petite Ceinture de Paris et de la ligne de Paris-Austerlitz à Bordeaux-Saint-Jean. Depuis , cette gare, qui avait été reconvertie en gare du RER, est désaffectée.
- La filature dans le métro a été filmée sur la ligne 11 aux stations Télégraphe, Place des Fêtes (ligne 11 et ligne 7, actuelle ligne 7 bis) et Châtelet, ainsi que dans des rames MP 55, aujourd'hui réformées.
- Le domicile de Valérie, pianiste de la boîte de jazz : salon à escalier double de l'hôtel particulier situé 22 avenue de Messine, Paris, 8e arrondissement, demeure d'Alain Delon dans les années 1960, actuellement Centre culturel de l'ambassade d'Ukraine.
Influences[modifier | modifier le code]
- Fernando Di Leo a mentionné la grande influence qu'a eu Le Samouraï sur sa trilogie du Milieu et notamment sur Milan calibre 9 (Milano calibro 9), un poliziottesco sorti en 1972[3].
- John Woo a régulièrement cité ce film comme source d'inspiration pour ses œuvres Le Syndicat du crime (英雄本色, Ying huang boon sik) et The Killer (喋血双雄, Die xue shuang xiong).
- Chow Yun-fat a produit et joué un rôle très similaire dans Un tueur pour cible (The Remplacement Killers).
- La saga de jeux vidéo Hitman rend également hommage au film de Jean-Pierre Melville. En effet, l'agent 47, le tueur à gages du jeu, a non seulement une personnalité très semblable à celle de Jef Costello, mais son seul compagnon est aussi un oiseau enfermé dans une cage.
- Le cinéaste danois Nicolas Winding Refn cite Le Samouraï comme une de ses influences directes pour son film Drive. Les personnages principaux des deux œuvres ont effectivement de nombreux points communs : ils sont mutiques, froids, et solitaires.
- Le film Ghost Dog : La Voie du samouraï (Ghost Dog: The Way of the Samurai) de Jim Jarmusch sorti en 1999 emprunte des références à de très nombreux films de genre (western, film noir, comédie, etc.), mais l'hommage le plus important est celui fait par Jim Jarmusch à Jean-Pierre Melville pour son film Le Samouraï. On peut ainsi retrouver comme inspiration :
- le titre évidemment, plus la référence au livre sur le Bushido, le code du samouraï, qui fait l'ouverture du film de Melville et qui est lu tout au long du film de Jarmusch ;
- le rôle du tueur à gage solitaire dont les seuls compagnons sont les oiseaux : un chardonneret vs des pigeons ;
- les scènes de vol de voiture de luxe au début des deux films avec une évolution technologique : un trousseau de clés pour une DS Citroën vs un scanner électronique pour des Mercedes ou des Lexus. Puis plus tard le changement des plaques minéralogiques ;
- le port et l'utilisation de gants blancs par les deux tueurs ;
- le rôle des oiseaux dans les deux films qui alertent de l'intrusion de l'ennemi ;
- le rapport avec le milieu de la mafia qui, dans les deux films, commandite les contrats et décide d'abattre le tueur à gage ;
- et évidemment la fin du film pour lequel Ghost Dog, comme Jef Costello, va volontairement se faire abattre avec un pistolet non chargé pour mettre fin à son parcours solitaire.
- En 2012, l'album MDNA de Madonna contient une chanson, Beautiful Killer, qui rend hommage à Alain Delon dans Le Samouraï. À cette occasion, la popstar déclare son admiration pour l'acteur, dont elle affirme avoir vu tous les films[4].
Notes et références[modifier | modifier le code]
- « Le Samouraï, Secrets de tournage », sur allocine.fr (consulté le 14 octobre 2014).
- « J'ai sauvé Le Samouraï ! Par François de Lamothe. », sur parismatch.com, (consulté le 14 octobre 2014).
- (en) Andre Dellamorte, « Fernando Di Leo:The Italian Crime Collection DVD review », sur collider.com, : « In the supplements for Caliber 9, Di Leo talks about the influence of Le Samourai’s Jean-Pierre Melville. »
- « Beautiful Killer », une chanson de Madonna en hommage à Alain Delon », sur madonnarama.com, (consulté le 11 avril 2017) : « J’ai vu tous les films d’Alain Delon. Il est tellement charismatique. ».
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Xavier Canonne, Requiem pour un homme seul : Le Samouraï de Jean-Pierre Melville, Morlanwelz, Les Marées de la nuit, 2010 (ISBN 978-2-8052-0090-8).
Liens externes[modifier | modifier le code]
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Fiche du film sur L2TC (lieux de tournage cinématographique)
- Film français sorti en 1967
- Film italien sorti en 1967
- Film dramatique français
- Film dramatique italien
- Film policier français
- Film policier italien
- Thriller (film) français
- Thriller (film) italien
- Film mystère
- Film noir
- Film réalisé par Jean-Pierre Melville
- Film avec une musique composée par François de Roubaix
- Film se déroulant à Paris
- Film tourné à Paris
- Film tourné dans le 1er arrondissement de Paris
- Film tourné dans le 4e arrondissement de Paris
- Film tourné dans le 8e arrondissement de Paris
- Film tourné dans le 13e arrondissement de Paris
- Film tourné dans le 19e arrondissement de Paris
- Film tourné dans le 20e arrondissement de Paris
- Transport en Île-de-France dans la fiction
- Film à retournement final
- Film en français
- Film tourné en Eastmancolor
- Film policier sorti en 1967
- Film tous publics en France