Le Pacha (cheval)
| Le Pacha | |
| Père | Biribi |
|---|---|
| Mère | Advertencia |
| Père de mère | Ksar |
| Sexe | M |
| Naissance | 1938 |
| Pays de naissance | |
| Pays d'entraînement | |
| Éleveur | André Schwob |
| Propriétaire | Philippe Gund, Louis Martinet & John Cunnington |
| Entraîneur | John Cunnington |
| Jockey | Paul Francolon |
| Nombre de courses | 11 |
| Nombre de victoires | 9 (1 place) |
| Distinction | Hall of Fame des courses françaises |
| Principales victoires | Prix Lupin (1941) Prix du Jockey Club (1941) Grand Prix de Paris (1941) Prix Royal Oak (1941) Prix de l'Arc de Triomphe (1941) |
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Le Pacha, né en 1938, est un cheval de course pur-sang anglais qui remporta le Prix de l'Arc de Triomphe en 1941.
Carrière de courses
[modifier | modifier le code]Le Pacha est acquis yearling par un certain Hippolyte Randon, marchand de cochons, qui décède peu après, si bien que son effectif est dispersé à l'occasion d'une vente publique. La rumeur court qu'un poulain surdoué y figure[1], et l'association Philippe Gund, Louis Martinet et John Cunnington l'acquiert pour la somme colossale de 500 000 francs[2]. Entraîné par ce dernier, il débute à 3 ans, directement dans le Prix Greffulhe et s'impose aussitôt en poulain déclassé. La suite n'est qu'une litanie de triomphes : Le Pacha survole le Prix Hocquart, le Prix Lupin et, en point d'orgue, le Prix du Jockey Club. Et ce n'est pas fini : il enchaîne le Grand Prix de Paris et le Prix Royal Oak, à chaque fois devant Nepenthe, son dauphin et souffre-douleur, qui sans lui aurait accompli une grande carrière et serait resté dans les livres d'histoire. Mais il ne peut y avoir qu'un trône, et qu'un roi : Invaincu, invincible, Le Pacha devient le premier poulain à réussi un tel triplé. En octobre, il couronne le tout par une victoire dans un Prix de l'Arc de Triomphe famélique (il a clairement fait fuir la concurrence), toujours devant Nepenthe, qu'il ne devance que d'une courte tête, et, deux longueurs plus loin, un certain Djebel, lauréat des Guinées françaises et anglaises deux ans plus tôt. Sept courses, sept victoires : une telle domination, sur ses contemporains et sur les chevaux d'âge, c'est du jamais vu.
Le Pacha fait son retour à 4 ans, dans le Prix de Seine-et-Marne, qu'il remporte. Son règne semble inébranlable. Mais son statut d'invincibilité est soudain écorné dans un Grand Prix de Saint-Cloud disputé à Longchamp, l'hippodrome clodoaldien étant fermé en ces temps de guerre. Comme d'habitude, le partenaire du jockey Paul Francolon semble parti pour la gloire, facilement, mais à ses côtés Djebel, qui à 5 ans est en pleine annus mirabilis (il restera invaincu toute l'année) lui tient tête, littéralement : au bout d'une lutte épique, Le Pacha, pour la première fois, doit s'avouer vaincu, d'une tête. Coup de tonnerre. Le crack en appelle toutefois de cette déconvenue dans le Prix du Prince d'Orange en septembre, si bien qu'on lui fait à nouveau confiance pour réaliser le doublé dans l'Arc, où il s'élance grand favori. Mais cette fois c'est la fin : Le Pacha court mal, se blesse, et laisse Djebel lui succéder au palmarès. On ne le reverra plus. Admis au Hall of Fame des courses françaises lors de sa création en 2025[3], Le Pacha aura réalisé la plus riche, éclatante et parfaite saison d'un poulain de 3 ans dans l'histoire des courses françaises.
Résumé de carrière
[modifier | modifier le code]| Date | Hippodrome | Pays | Course | Distance | Jockey | Place | Écart | Vainqueur ou deuxième |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| 1941, 3 ans | ||||||||
| avril | Deauville | Prix Greffulhe | 2 100 m | Paul Francolon | 1er | Pizzicato | ||
| mai | Longchamp | Prix Hocquart | 2 400 m | Paul Francolon | 1er | Tariel | ||
| mai | Longchamp | Prix Lupin | 2 100 m | Paul Francolon | 1er | Panipat | ||
| juin | Chantilly | Prix du Jockey Club | 2 400 m | Paul Francolon | 1er | Pizzicato | ||
| juillet | Longchamp | Grand Prix de Paris | 3 000 m | Paul Francolon | 1er | Nepenthe | ||
| septembre | Longchamp | Prix Royal Oak | 3 000 m | Paul Francolon | 1er | Nepenthe | ||
| octobre | Longchamp | Prix de l'Arc de Triomphe | 2 400 m | Paul Francolon | 1er / 7 | cte tête | Nepenthe | |
| 1942, 4 ans | ||||||||
| Longchamp | Prix de Seine-et-Marne | Paul Francolon | 1er | |||||
| juillet | Longchamp | Grand Prix de Saint-Cloud | 2 500 m | Paul Francolon | 2e | tête | Djebel | |
| septembre | Longchamp | Prix du Prince d'Orange | 2 400 m | Paul Francolon | 1er | Nabah | ||
| octobre | Longchamp | Prix de l'Arc de Triomphe | 2 400 m | Paul Francolon | 6e / 9 | Djebel | ||
Au haras
[modifier | modifier le code]Le Pacha effectue sa carrière d'étalon au Haras de Saint-Crespin, appartenant au prince Aly Khan. Une carrière moins étincelante que la première : pas de champion, et guère d'influence au stud, si ce n'est via son fils Marco Polo, étalon à succès en Océanie.
Origines
[modifier | modifier le code]Le Pacha est né sous le signe de l'Arc : son père, Biribi, remporta le Prix de l'Arc de Triomphe en 1926 et s'avéra très bon reproducteur. Sa mère, Advertencia, est une fille de Ksar, le premier double lauréat de l'Arc. Cette jument avait été achetée en 1935 au Haras de Jardy, le haras d'Edmond Blanc, par Albert Schwob pour une somme importante, 125 000 francs[2]. Il faut dire qu'elle avait montré beaucoup de talent et de vitesse en remportant notamment le Prix du Bois et le Prix Maurice de Gheest. Au haras, elle s'est avérée brillante, en donnant également Lied (par Asterus), deuxième du Prix de la Salamandre et devenu étalon, ainsi que Vertencia, qui s'adjugea en Angleterre les Park Hills Stakes. La deuxième mère, Ad Gloriam, était elle aussi très douée, puisqu'elle accrocha le Prix de Malleret à son palmarès et s'inclina de peu dans le Prix de Diane. Plus loin dans le pedigree figure un autre fleuron de l'élevage d'Edmond Blanc, Andrée, lauréate de la Poule d'Essai des Pouliches en 1895, et qui défit les mâles dans le Grand Prix de Paris.
Pedigree
[modifier | modifier le code]| Origines de Le Pacha (FR), mâle bai né en 1938 | |||
|---|---|---|---|
| Père Biribi |
Rabelais | St. Simon | Galopin |
| St. Angela | |||
| Satirical | Satiety | ||
| Chaff | |||
| La Bidouze | Chouberski | Gardefeu | |
| Campanule | |||
| La Bidassoa | Chéri | ||
| Semendria | |||
| Mère Advertencia |
Ksar | Brûleur | Chouberski |
| Basse Terre | |||
| Kizil Kourgan | Omnium | ||
| Kasbah | |||
| Ad Gloriam | Verwood | Grey Plume | |
| Kildonan | |||
| Union | Ajax | ||
| Andrée (famille 16)[4] | |||
Références
[modifier | modifier le code]- ↑ « Les Anglais en France 3 », sur www.tbheritage.com (consulté le )
- « Qatar Prix de l'Arc de Triomphe : pour gagner, faut-il acheter ou élever ? (2/2) », sur France sire (consulté le )
- ↑ « Le Pacha – Le triplé légendaire du galop français », sur hof1651.fr, (consulté le )
- ↑ « Pedigree de Le Pacha » (consulté le )