Le Chat qui pêche

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Le Chat qui pêche est un club de jazz et un restaurant à Paris, fondé au milieu des années 1950, situé dans une cave de la rue de la Huchette dans le Quartier latin, sur la rive gauche de la Seine.

Nom[modifier | modifier le code]

Le Chat qui pêche tire son nom de la rue du Chat-qui-pêche, la plus petite rue de Paris, sur laquelle donne l'établissement[1].

Histoire[modifier | modifier le code]

Le Chat qui pêche était dirigé par une femme appelée Mme Ricard, qui avait fait partie de la Résistance française pendant la Seconde Guerre mondiale[2] et qui « avait l'air si petite et si délicate qu'on la comparait au “Petit Moineau”, Edith Piaf. Selon la légende, Ricard serait devenue une héroïne de la Résistance française en fournissant des renseignements contre les nazis. Tandis qu'elle déambulait dans le club, elle était chaleureuse, appelant les musiciens “mes enfants” et les logeant dans un appartement qu'elle gardait au-dessus du club »[3].

Selon les souvenirs de Jimmy Wormworth (en), qui a été invité à se produire au Chat qui pêche en avec son American Jazz Quintet (comprenant Wormworth en tant que batteur et chef, Roland Ashby au piano, Sal Amico à la trompette, Barry Rogers (en) au trombone et George Braithwaite au saxophone alto)[4] : « On m’a dit que nous avions fait de son club un succès, car de nombreux circuits touristiques en bus venaient nous entendre et que, après nous, Madame Ricard avait embauché nombre de musiciens de jazz américains réputés. Cela lui permit d'avoir les fonds pour ajouter un autre étage dans le club... Je ne sais pas si c'est vrai, mais je pense que c'est le regretté Al Levitt qui m'a dit cela, car il est resté à Paris après notre retour aux États-Unis »[2].

Le club a duré jusqu'en 1970, lorsque Mme Ricard a vendu son commerce. Un restaurant du même nom opère maintenant à l'emplacement.

Artistes invités[modifier | modifier le code]

Dans les années 1960, de nombreuses légendes du jazz y ont joué, dont Bud Powell[5], Chuck Israels[6], Chet Baker[3],[7], Eric Dolphy[8] Jackie McLean[9], Johnny Griffin[10], Lucky Thompson[11], Oscar Pettiford[12] et Donald Byrd, dont la date de 1958 Au Chat qui pêche (avec le pianiste Walter Davis, Jr., le bassiste Doug Watkins, le batteur Art Taylor et mettant en vedette Bobby Jaspar au ténor) fut l'un des premiers enregistrements live en tant que leader[13].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Francis Marmande, « Du Chat qui pêche au Requin chagrin », Le Monde, .
  2. a et b (en) « Jimmy Wormworth: The American Jazz Quintet in Paris (1957)-part two », sur Keep (It) Swinging, .
  3. a et b (en) James Gavin, Deep in a Dream : The Long Night of Chet Baker, Chicago, Chicago Review Press (en), (1re éd. 2002) (ISBN 978-1-56976-757-3), p. 192 [lire en ligne].
  4. (en) « Jimmy Wormworth: The American Jazz Quintet in Paris (1957)-part one », sur Keep (It) Swinging, .
  5. (en) Peter Pullman, « Powell Chronology », sur Wail: The Life of Bud Powell : «  - Powell entame une résidence dans un lieu très différent, la Rive Gauche, dans la cave qu'est le Chat qui pêche. Il retourne dans ce club sans prétention dès qu'il ne travaille pas ailleurs ».
  6. (en) Alan Groves et Alyn Shipton (en), Glass Enclosure : The Life of Bud Powell, New York et Londres, Continuum, , 144 p. (ISBN 0-8264-4746-5), p. 72.
  7. Monika Herzig (en) (préf. Quincy Jones), David Baker : A Legacy in Music, Indiana University Press, , 420 p. (ISBN 978-0-253-35657-4), p. 332 [lire en ligne].
  8. "Eric Dolphy Sextet = Paris 1964 (Le Chat Qui Peche)".
  9. AB Spellman , Quatre vies dans l’entreprise Bebop ; nouvelle édition Four Jazz Lives , Presses de l'Université du Michigan, 2004, p. 227.
  10. "Johnny Griffin Sur Paris Jazz Life" . (en) Sebastian Rotella (en), « Musicians Still Hear Paris’ Call », Los Angeles Times, .
  11. Entrée de Daniel Humair ("En 1958, il accompagnait régulièrement les Américains à Paris, dont une longue période au Chat Qui Pêche, avec Lucky Thompson.") Dans Ian Carr , Digby Fairweather , Brian Priestley , Charles Alexander (eds), The Rough Guide to Jazz , 3e édition, mai 2004, p. 378.
  12. "Ivery, Marchel (Lee)", in Encyclopedia of Jazz Musicians « https://web.archive.org/web/20150905161623/http://www.jazz.com/encyclopedia/ivery-marchel-lee »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), , jazz.com: "While at Le Chat Qui Peche Ivery got the very rare opportunity to sit in with Bud by default due to the great Lucky Thompson. There was a verbal altercation between Lucky and Oscar Pettiford which allowed Ivery to be asked by Lucky to play in his place, just a couple of tunes requested by the management. The band consisted of Bud, Oscar, and G. T. Hogan."
  13. (en) Ken Dryden, « Donald Byrd - Au Chat Qui Peche », sur AllMusic.