Le Canard enchaîné
| Le Canard enchaîné | |
| Image illustrative de l’article Le Canard enchaîné | |
| Pays | |
|---|---|
| Langue | Français |
| Périodicité | Hebdomadaire |
| Genre | Presse satirique |
| Prix au numéro | 1,20 € |
| Diffusion | 400 000 ex. (2004) |
| Date de fondation | 1915 |
| Ville d’édition | Paris |
| Propriétaire | SA Les Éditions Maréchal - Le Canard Enchaîné |
| Directeur de publication | Michel Gaillard |
| Directeur de la rédaction | Michel Gaillard |
| Rédacteur en chef | Claude Angeli & Érik Emptaz |
| ISSN | 0008-5405 |
| Site web | Le Canard enchaîné |
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Le Canard enchaîné est un hebdomadaire satirique français, qui parait le mercredi. Fondé le 10 septembre 1915[1],[2] par Maurice Maréchal, Jeanne Maréchal, et Henri-Paul Deyvaux-Gassier, c'est l'un des plus anciens titres de la presse française actuelle[3].
Origine
Son nom est une référence au journal L'Homme libre, édité par Georges Clemenceau[4] qui critiquait ouvertement le gouvernement de l'époque. Ce « canard » dut alors subir la censure, et son nom fut changé en L'Homme enchaîné. Par parodie, Maurice et Jeanne Maréchal décidèrent donc d'appeler leur journal Le Canard enchaîné.
Variante historique du titre : Le Canard déchaîné, du 15 octobre 1918 au 28 avril 1920.
Le titre Canard enchaîné garde son accent circonflexe sur le i, bien que les dispositions de la nouvelle orthographe permettent de s'en passer.
Ligne éditoriale
Le sous-titre est Journal satirique paraissant le mercredi[5]. Son slogan est : « La liberté de la presse ne s'use que quand on ne s'en sert pas ». Ceci résume assez bien la ligne éditoriale de cet hebdomadaire : le Canard parle de tous les scandales publics (politiques, économiques, judiciaires, etc.) en France mais aussi dans les autres pays. Sa devise inventée par H.-P. Gassier en 1915 est : « Tu auras mes plumes, tu n'auras pas ma peau ».
Né à gauche...
Antimilitariste, on y voit communément une nette sensibilité de gauche. Certains voient en lui, dès ses origines, une gauche anarchiste, voire une droite anarchisante[6]. Il refusera aussi le titre de journal communiste[7] sans renoncer pour autant ni à son indépendance ni à son esprit critique[8]. Il professe un anticléricalisme de bon aloi[9]. Il applaudit quand la gauche arrive au pouvoir (Cartel des gauches en 1924[10], Front populaire en 1936, Pierre Mendès France, François Mitterrand en 1981) mais avec méfiance et circonspection. Les partis de gauche se sont toujours méfiés de lui. Maurice Thorez, dans un comité central du PCF, fustige « l'esprit blagueur du Canard qui conduit à douter de tout » ; Guy Mollet à la SFIO le poursuit lui aussi de sa vindicte.
Ni plus à gauche, ni plus à droite
Depuis toujours, Le Canard enchaîné est clairement indépendant. Même s'il garde une sensibilité de gauche, il n'hésite pas à dénoncer toutes les dérives des politiques quels que soient leurs bords politiques. Farouchement attaché à son indépendance éditoriale, le journal refuse les annonceurs. Il reste l'un des derniers journaux d'investigation en France. Ne se référant pas à l'AFP, comme la plupart des quotidiens, Le Canard est connu pour renifler les scoops, et faire éclater les scandales. À ce titre, il est craint et lu par l'ensemble de l'échiquier politique, et n'éprouve pas plus de compassion envers une défaite d'un parti de gauche ou droite, qui plus est si c'est un extrême. Comme le dira Escaro, dessinateur du Canard enchaîné, « la tendance actuelle du Canard, c’est l’objectivité. Ni gauche, ni droite »[6].
Indépendance
Sans recette publicitaire, Le Canard ne vit que de ses ventes et affiche pourtant une belle santé financière. Il refuse d'accueillir dans ses pages la moindre publicité[11], ce qui en fait un cas rare dans la presse papier française professionnelle (ainsi que CQFD, La Décroissance, Le Plan B, Psikopat, Fluide Glacial et Minute, Charlie-Hebdo, ainsi que quelques journaux régionaux comme Cuverville ou Fakir)[12].
Ses statuts (SA Les Éditions Marechal) le préservent de toute prise en main extérieure (ceci depuis une tentative de prise en main du journal par le groupe Hachette, en 1953) puisque seuls sont actionnaires ceux qui y travaillent, ainsi que les fondateurs[2] (les 1 000 titres du journal sont incessibles et sans valeur).
Sa « bonne santé financière » lui a permis de passer à la photocomposition en 1982, puis en publication assistée par ordinateur en 1996. Chaque année les bénéfices sont mis « en réserve » pour assurer l'indépendance financière (ces réserves sont trois fois plus importantes que le chiffre d'affaires annuel).
Ses salariés sont parmi les mieux payés de toute la presse française[réf. nécessaire]. En contrepartie, les rédacteurs ne peuvent ni jouer en bourse, ni faire des piges ailleurs, ni accepter de cadeau (notamment des décorations officielles). Les comptes financiers du journal sont publiés chaque année dans le dernier numéro d'août.
L'hebdomadaire est imprimé le mardi en début d'après-midi[13].
Bon enfant
Il est souvent sévère, parfois cruel, y compris avec ses amis, il n'est cependant pas vindicatif. Ainsi, le capitaine Nusillard, chef de la censure de 1916 à 1918, est devenu par la suite un des plus fidèles abonnés du journal, jusqu'à sa mort à 95 ans, en 1955.
Jean Egen dans Messieurs du Canard, puis Vincent Nouzille, dans un article du Nouvel Économiste en 1993, distinguera « deux clans de journalistes historiquement opposés, les Dionysiaques ou buveurs de vin (tradition du juliénas[14]), rois de la satire, et les Apolliniens ou les buveurs d'eau, preux chevaliers de l'information ». Yvan Audouard dira les choses plus simplement pour employer le vocabulaire de la profession en séparant « chroniqueurs » et journalistes d'informations[15].
Les rubriques
- Les insolents de la semaine. Cette rubrique, inaugurée dans le numéro du 25 Juillet 2007, se moque de la presse "insolente" envers Nicolas Sarkozy en tournant en ridicule les titres hagiographiques à son égard ;
- Noix d'honneur (la première datant du 14 janvier 1921 fut attribuée à Louis Latzarus[16]). Aisément repérable en page une ou en page huit par son cadre grisé, cette rubrique stigmatise un propos se distinguant par sa fausseté, son imprudence, son évidence, sa platitude, sa flagornerie, etc. ;
- La Mare aux canards (apparue en 1916, puis régulièrement à partir de 1918). Figurant en page 2 de l'hebdomadaire, cette rubrique met le doigt sur quelques actions ou paroles (imprudentes ou indiscrètes) recueillies off et rarement relayées par la presse, qu'elles soient de droite ou de gauche. Dans le même esprit figurent, sur la même page, les « Minimares » ;
- Minimares. Brèves relatant les propos de telle ou telle personnalité et accompagnées d'un bref commentaire sarcastique ;
- Les Pan sur le bec (démentis, reconnaissance d'erreurs) ;
- Le Mur du çon. Le jeu de mots est clair : il s'agit d'épingler une bévue commise par une personnalité ;
- La brosse à reluire. Cette rubrique (non systématique) raille celles et ceux qui ont fait preuve de flagornerie à l'endroit de telle ou telle personnalité ;
- Les prises de bec (portrait au vitriol) ;
- Canard Plus, sur le monde des médias ;
- Couac : récit de péripéties survenues à des lecteurs de Isabelle Barré et Jean-Yves Viollier ;
- Coup de barre : chronique judiciaire de Dominique Simonot ;
- Plouf! : chronique altermondialiste de Jean-Luc Porquet ;
- Les conflits de canard (articles touchant à la nourriture en général, les groupes agro-alimentaires en particulier) ;
- Album de la Comtesse : chronique de contrepèteries ;
- À travers la presse déchainée, Rue des petites perles et Comme son nom l'indique sont trois rubriques jumelles du journal qui permettent de recueillir les perles et les coquilles de ses confrères, en y ajoutant des commentaires à sa façon ;
- Contes du Canard enchaîné ;
- Feuillets de route de l'ami Bidasse[17] ;
- Les interviews (presque) imaginaires du Canard ;
- La Cour. Une chronique/critique du pouvoir gaullien due à la plume de Roger Fressoz et au crayon du dessinateur Roland Moisan. Cette rubrique fut inaugurée en 1960 et, après le départ de Charles de Gaulle en 1969, prit le nom de « La Régence » ;
- Le Cinéma. Cette rubrique rassemble quelques brèves critiques cinématographiques. On y trouve ainsi « Les films qu'on peut voir cette semaine », « Les films qu'on peut voir à la rigueur » et « Les films qu'on peut ne pas voir ». Il arrive que Le Canard enchaîné attire l'attention de ses lecteurs sur un film plus ancien mais à nouveau projeté : l'intertitre est alors « Les films qu'on peut voir ou revoir » ;
- Le concours Ma bobine partout apparaît occasionnellement, pointant l'autopromotion, par les photos, des responsables des collectivités locales, dans les magazines que ces collectivités diffusent ;
- Quelques célèbres manchettes du Canard enchaîné ;
- Le Journal de Carla B. Cette rubrique dédiée à la femme du Président français Nicolas Sarkozy rapporte les paroles fictives et humoristiques de Carla Bruni chaque jour de la semaine (souvent du mardi au lundi). La rubrique fait son apparition peu avant le mariage du Président avec l'ex-mannequin et durera, comme annoncé dès sa première parution, jusqu'à la fin du mandat de Nicolas Sarkozy. Elle paraît à la une de chaque numéro dans un cadre rose.
La stabilité du cadre rédactionnel du journal est l'une de ses marques de fabrique.
Diversification
- Tentatives de diversification : elles ont été rares et ont toujours concerné l'édition de presse : Almanach du Canard enchaîné, Dico Canard ou Dictionnaire Canard (1957-1972), Les Dossiers du Canard enchaîné (depuis 1981).
- Numérotation :
- 1re année, n° 1 (10 septembre 1915)-n° 5 (4 novembre 1915) ;
- 1re année, n° 1 (5 juillet 1916)-n° 1000 (28 août 1935) ;
- Un numéro 2000 paraît en 1937. Il s'agit d'une erreur, après le n° 1099 ;
- 25e année, n° 1249 (11 juin 1940) ;
- 29e année, n° 1250 (6 septembre 1944)-n° 2000 (18 février 1959).
- Âge du journal : Les correcteurs se trompèrent plusieurs fois dans le calcul de l'âge du journal. En janvier 1948, il passa de sa 32e année à sa 34e (erreur rectifiée l'année suivante). En janvier 1951, il rajeunit de 3 ans (33e année au lieu de la 36e). En 1956, il oublie d'ajouter un an, et de 1962 à 1964, on laissa 43e année.
Citations à propos du journal
- « Je ne lis que Le Canard enchaîné. » Anatole France, 1917.
- « Que dit le volatile ? » Charles de Gaulle.
- « Ce que ce Canard est lu ! Même à l'Académie on m'a dit : "Vous avez lu dans Le Canard enchaîné ?" » François Mauriac.
- « L'homme complet a en lui, et il fait alterner, le Comte Albert de Mun et Le Canard enchaîné. » Henry de Montherlant, 1928.
- « Quand je vous parlais du libéral, j'avais dans l'esprit le personnage qui s'oppose au bien-pensant. Il commence à Renan et finit au Canard Enchaîné ». André Malraux, 1955.
- « ... Notre seul journal sérieux : Le Canard enchaîné ». Jean Guéhenno.
- « Je ne lis pas ce journal. » Georges Marchais. Réponse du Canard : « Si c'est vrai, M. Marchais a tort. D'abord, il serait mieux informé. Et puis, ça le rendrait plus aimable. »
- « Le premier canard qui a parlé de moi, c'est Le Canard enchaîné. C'était un papier de Boris Vian. » Serge Gainsbourg.
- « Soit dit en passant, au Canard enchaîné, vous m'avez souvent roulé dans la merde... Remarque, je m'en fous ! C'est pas grave ! Plus on dit du mal de moi, plus je vends... Et puis j'vous aime bien quand même parce que Le Canard et ma pomme, dans ce pays, on est les seuls à être subversifs ! » Coluche, 1980.
- « Pour les Français, la guerre sera finie quand ils pourront lire Le Canard enchaîné et voir ce film merveilleux. ». Pierre Brossolette à Jean-Pierre Melville [1], repris par le personnage Luc Jardy dans le film L'Armée des ombres, tiré du roman éponyme de Joseph Kessel (le « film merveilleux » évoqué est Autant en emporte le vent).
- « C'est grand dommage qu'il n'y ait pas en Italie un journal comme Le Canard enchaîné. La satire intelligente est nécessaire pour les hommes politiques ». Le Président de la République italienne, Sandro Pertini, 1982.
- « Lisez Le Canard enchaîné ». Francois Hollande (Les chroniqueurs d'une émission de Canal+ lui lisaient des extraits de journaux et il devait répondre « vrai » ou « faux ». Il s'avérait que les articles du Canard étaient vrais. Il a déclaré cette phrase après le « petit jeu »).
- « Être français, c'est lire Le Canard enchaîné. C'est ça la France: une sorte d'irrévérence ». Rachid Arhab, membre du CSA, janvier 2008[18].
- « Paris est la ville que je préfère au monde. On y trouve des millions d'infos et surtout Le Canard enchaîné ». Bounmy Rattanavan, directeur général des Frères Tang, entreprise d'import-export en alimentation asiatique, janvier 2008[19].
Voir aussi
Articles connexes
- Le langage du Canard enchaîné
- Quelques affaires célèbres révélées par le Canard enchaîné
- Liste des illustrateurs du Canard enchaîné
- Liste des journalistes du Canard enchaîné
- La rubrique Sur l'Album de la Comtesse
- Le Cafard libéré, journal satirique sénégalais s'inspirant du Canard enchaîné
- Le Satiricon, journal satirique toulousain, trimestriel, s'inspirant aussi du Canard enchaîné
Bibliographie
- Alain Schifres, « L'idéologie du Canard enchaîné », dans Analyses de presse, Presses universitaires de France, 1963.
- Jean Egen, Messieurs du Canard, Stock, 1973.
- Jean Egen, Le Canard enchaîné, Seghers, 1978.
- Christian Plume et Xavier Pasquini, Une Enquête de police sur le Canard Enchaîné, Éditions Jean Picollec, 1980.
- Alain Dhénault, La Mare au Canard, reportage de 89 minutes, 1998.
- Laurent Martin, Le Canard enchaîné ou les fortunes de la vertu, histoire d'un journal satirique 1915-2000, Flammarion, 2001. Une mise à jour est parue en 2005 (Le Canard enchaîné. Histoire d'un journal satirique (1915-2005), Nouveau Monde Éditions, avec une postface de l'auteur). (ISBN 2-84736-112-X)
Liens externes
- Site officiel
- Plus d'informations sur l'histoire du journal
- L'affaire Canard enchaîné
- Site consacré à Charlie Hebdo et au Canard enchaîné
Notes et références
- ↑ Éditorial du numéro 1 du Canard enchaîné le 10 septembre 1915. En second lieu, Le Canard enchaîné prend l'engagement d'honneur de ne céder, en aucun cas, à la déplorable manie du jour. C'est assez dire qu'il s'engage à ne publier, sous aucun prétexte, un article stratégique, diplomatique ou économique, quel qu'il soit. Son petit format lui interdit, d'ailleurs, formellement, ce genre de plaisanterie. Enfin, Le Canard enchaîné prend la grande liberté de n'insérer, après minutieuse vérification, que des nouvelles rigoureusement inexactes. Chacun sait, en effet, que la presse française, sans exception, ne communique à ses lecteurs, depuis le début de la guerre, que des nouvelles implacablement vraies. Eh bien, le public en a assez ! Le public veut des nouvelles fausses... pour changer. Il en aura. Pour obtenir ce joli résultat, la Direction du Canard enchaîné, ne reculant devant aucun sacrifice, n'a pas hésité à passer un contrat d'un an avec la très célèbre Agence Wolff qui lui transmettra chaque semaine, de Berlin, par fil spécial barbelé, toutes les fausses nouvelles du monde entier. Dans ces conditions, nous ne doutons pas un seul instant que le grand public voudra bien nous réserver bon accueil et, dans cet espoir, nous lui présentons par avance et respectueusement, nos plus sincères condoléances.
- Gilles Labarthe, « 1915-2005: le Canard enchaîné fête ses 90 ans », sur http://www.datas.ch/, (consulté le )
- ↑ « Parvenu à un âge respectable, Le Canard Enchaîné est même devenu un sujet d'études universitaires. une thèse pour le diplôme d'études supérieures de sciences politiques lui a été récemment consacrée. Son auteur a abouti à la conclusion que cette institution de la gauche libérale et intellectuelle est devenue un symbole. Sa disparition, a-t-il ajouté, serait le signal d'une dictature. » Correspondance de la presse, 4 septembre 1965, p. 11.
- ↑ qui cependant, la jugeait nécessaire en temps de guerre pour les affaires diplomatiques et militaires
- ↑ Il date de 1925, il fut auparavant de 1915 à 1917 un Journal humoristique, puis Journal hebdomadaire jusqu'en 1925.
- Laurent Martin, « Le Canard enchaîné, un « objet politique mal identifié » », Revue d'histoire moderne et contemporaine, vol. 2003-2, no 50, {{Article}} : paramètre «
date» manquant, p. 73-91 (lire en ligne) - ↑ les Mémoires du Genéral de Gaulle, tome 3 : un passage inclut abusivement Le Canard enchaîné parmi les journaux communistes. À la demande de l'hebdomadaire satirique, l'erreur sera corrigée.
- ↑ « Pour les gens de droite et, en cela ils montrent une bêtise qui donne raison à M. Guy Mollet, Le Canard enchaîné n'est qu'une amusette, un divertissement pas toujours très drôle dont les calembours et les rabâchages ne tirent pas à conséquence. En réalité, Le canard enchaîné est, de très loin, le journal français qui depuis l'autre guerre, a exercé sur la politique de ce pays l'influence la plus profonde et la plus durable, qui a fait ou défait le plus de réputations. C'est que la formule du Canard est remarquablement adaptée au tempérament français, c'est qu'elle correspond à un besoin, à une tournure d'esprit, à un état d'âme qui sont sans équivalent au-delà de nos frontières ». Pierre-Antoine Cousteau dans l'Écho de la presse et de la publicité, 15 mars 1958.
- ↑ La création par le journal en 1956 du prix Chevalier de La Barre marque l'engagement du journal. Ce prix était destiné à récompenser annuellement une œuvre cinématographique qui « exaltait l'esprit de tolérance et de fraternité humaine ou dénonçait l'intolérance et l'injustice de quelque origine qu'elles soient », dans L'Action laïque (revue mensuelle de la Ligue française de l'enseignement), n° 220, mars 1961, p. 9. Il est décerné lors du festival de Cannes. Le premier film récompensé fut Storm Center (Au cœur de la tempête) de Daniel Tadarash, qui stigmatisait le maccarthysme. En 1966, c'est La Religieuse de Jacques Rivette qui est primée.
- ↑ « On nous avait dit : Herriot à la présidence du conseil, et Painlevé, chef de l'état. Notre indéfectible républicanisme y trouvait son compte, évidemment : mais qu'allait devenir le Canard ? Un organe non seulement ministériel mais encore présidentiel ? Et cela par conviction ? Sans être, comme on dit, "payé pour" ? L'hypothèse était tragique,... Heureusement, ils ont élu Doumergue. Ils ont pensé au Canard !. » 18 juin 1924.
- ↑ « Notre seul argument contre la publicité radiophonique est qu'elle gênerait la presse, mais je ne suis pas sûr qu'elle la gênerait beaucoup. La publicité, je vous l'accorde, n'est pas chose bien morale, mais elle ne l'est pas plus dans la presse qu'elle ne pourrait l'être à la radio. Et, à cet égard, le Canard enchaîné, le seul des journaux français qui ne publie aucune publicité, me semble le plus moral de tous ». Robert Buron à l'Assemblée nationale, 14 novembre 1953.
- ↑ Une exception à la publicité arrive en mars 1923 où l'on trouve une publicité pour les établissements Félix Potin, et quelques encarts en faveur de livres en 1924. L'expérience publicitaire du Canard fut de courte durée.
- ↑ Il « loupa » ainsi :
- les événements qui se produisirent dans la nuit du mardi 6 au mercredi 7 février 1934 avec les manifestations des ligues d'extrême droite, place de la Concorde ;
- l'assassinat à Marseille de Louis Barthou et du roi Alexandre de Yougoslavie (Le Canard qui blaguait quelque peu cette réception put récupérer de justesse tout son tirage, et refaire un nouveau numéro) ;
- la mort de Georges Pompidou. Elle fut annoncée à la presse à 21h50, bien après le bouclage du journal et le départ des exemplaires. Le numéro du 27 mars précédent comportait un article de Gabriel Macé sur Pompidou, l'homme invisible ;
- les attentats du 11 septembre 2001. Le Canard ne put modifier qu'au dernier moment son titre principal en « Apocalypse là-haut ».
- ↑ Yvan Audouard trace un fil conducteur assez sûr en suivant la trace de la rédaction du journal de troquet en troquet dans l'un des Dossiers du Canard intitulé L'Archipel du Goulot, publié en 1991. Il parle de plusieurs périodes :
- La période d'avant guerre, où le fondateur Maurice Maréchal, traitait ses collaborateurs une fois le journal paru au champagne
- L'époque juliénas, où l'on pouvait trouver la rédaction du journal au bistro Le Vieux Saumur
- Puis l'époque du « Vieux Gaulois » où le pastis, sous l'impulsion de Gabriel Macé fit une irruption intermittente.
- ↑ « Le journaliste d'opinion a pour fonction essentielle de rédiger des articles où il exprime les idées de son rédacteur en chef. Cela ne signifie en aucune manière que son rédacteur en chef ait des idées. Il les tient de son directeur, lequel les tient lui-même du gouvernement en exercice, lorsqu'il y en a un, et, en toutes circonstances des chefs de ses services des ventes et de publicité. » Yvan Audouard, Le Canard enchaîné, 27 mai 1953.
- ↑ Rédacteur en chef du Figaro pour l'attribution à la ville de Cannes (Alpes-Maritimes) de la bataille de Cannes, qui se livra en Apulie.
- ↑ Pendant la drôle de guerre, le journal publia les feuillets envoyés par André Guérin, mobilisé. Lors de la guerre d'Algérie, l'ami Bidasse reparaîtra sous la plume de Jean Clémentin.
- ↑ Le Canard enchaîné du 23 janvier 2008. Page 8
- ↑ Le Canard enchaîné du 23 janvier 2008. Page 8
