Le Ban-Saint-Martin

Le Ban-Saint-Martin | |
![]() Vue sur Le Ban-Saint-Martin et le mont Saint-Quentin. | |
![]() Héraldique |
|
Administration | |
---|---|
Pays | ![]() |
Région | Grand Est |
Département | Moselle |
Arrondissement | Metz |
Canton | Montigny-lès-Metz |
Intercommunalité | Metz Métropole |
Maire Mandat |
Henri Hasser 2014-2020 |
Code postal | 57050 |
Code commune | 57049 |
Démographie | |
Gentilé | Ban-Saint-Martinois |
Population municipale |
4 340 hab. (2016 ![]() |
Densité | 2 730 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 07′ 21″ nord, 6° 09′ 04″ est |
Altitude | Min. 165 m Max. 325 m |
Superficie | 1,59 km2 |
Localisation | |
Liens | |
Site web | ban-saint-martin.fr |
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Le Ban-Saint-Martin est une commune française située dans le département de la Moselle, en région Grand Est.
Ses habitants sont appelés les Ban-Saint-Martinois.
Sommaire
Géographie[modifier | modifier le code]
À l’ouest de Metz, la Moselle borde le sud-est de la ville, tandis que le mont Saint-Quentin culmine à l’ouest. Les principales rues sont :
- la route de Plappeville coupée en deux entre le ban de la commune et celui de Metz ;
- la rue Saint-Sigisbert ;
- l'avenue du Général-de-Gaulle ;
- la rue de la Côte.
Toponymie[modifier | modifier le code]
- Pendant l’annexion (en allemand) : Sankt Martinsbann ;
- avant 1966 : Ban-Saint-Martin ;
- 1966 : Le Ban-Saint-Martin.
Le ban désigne le territoire où s'exerce la juridiction d'un suzerain. Le ban permettait en outre au seigneur d'exiger un droit de passage sur ses terres, un péage.
Histoire[modifier | modifier le code]
L’appellation Ban-Saint-Martin vient de l’abbaye Saint-Martin, dont la fondation, attribuée au roi d’Austrasie Sigebert III, remonte au VIIe siècle. Le ban de la commune correspond pour partie aux terres de cette abbaye qui fut détruite à plusieurs reprises et disparut définitivement en 1552 lors du siège de Metz par Charles Quint. Lors de la Révolution, en 1792, le village est érigé en commune autonome[1].
En 1429, l’abbaye et le village sont détruits. Les pierres de cette démolition serviront à reconstruire la digue de Wadrinau.
Commune de l’agglomération messine, le Ban-Saint-Martin est, en 1840, un petit village de vignerons, dont la population ne dépasse guère 480 habitants[1].
En 1854, la commune s'agrandit de 43,72 ha (au détriment de Devant-les-Ponts) en incluant le hameau du SAUVAGE ainsi que le chant de manœuvres.
Sous le Second Empire, sa vocation militaire s’affirme avec la création de champ de manœuvres. Durant le Siège de Metz, une partie de l'armée de Bazaine établit ses quartiers sur les terrains militaires vacants. Pour échapper à la pression des civils messins, le maréchal Bazaine lui-même y établit son quartier général[2].
Comme les autres communes de Moselle, la commune du Ban-Saint-Martin est annexée à l’Empire allemand de 1871 à 1918. De par sa situation privilégiée, entre les fortifications de Metz et les nouveaux forts du Saint-Quentin et de Plappeville, elle devient vite un quartier important pour la garnison allemande. La population dépasse très vite les 2 000 habitants, atteignant 2 500 habitants en 1900[1]. En 1902, la Tour Bismarck, dédiée à la mémoire du chancelier Otto von Bismarck, est inaugurée sur la butte dite de Charles-Quint. Reprenant le type architectural « Crépuscule des dieux », sa silhouette altière dominait, à l'époque, la vallée de la Moselle. Deux ans plus tard, le premier club de football mosellan est fondé sur la commune[1]. Vers 1905, une nouvelle caserne d’infanterie, la caserne Dupuis, est construite sur les terrains militaires de la commune. Un pont, le pont du Sauvage, est inauguré en 1906[3]. En 1913, la municipalité célèbre le 1 300e anniversaire de la fondation du Ban-Saint-Martin, fixée arbitrairement à l’an 613[1].
Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, les Ban-Saint-Martinois, comme les Mosellans, se battent pour l’Empire allemand. Beaucoup de jeunes gens tomberont au champ d'honneur sous l’uniforme allemand, sur le Front de l’Est, en Prusse-Orientale, mais aussi à l’Ouest, en particulier en France et dans les Flandres. Sujets loyaux de l'Empereur, les Mosellans accueillent cependant avec joie la fin des hostilités et la paix retrouvée. Fin 1918, l'armée française occupe les casernes et les infrastructures militaires laissées par l'armée impériale allemande. La Moselle est réintégré à la France, en juin 1919, conformément au traité de Versailles.
Dès 1925, les principales rues du Ban-Saint-Martin sont goudronnées et pourvues d’éclairage électrique[1]. En 1932, une nouvelle mairie-école est inauguré, dans un bel édifice militaire. Pendant la drôle de guerre, des soldats anglais et hindous sont cantonnés dans la caserne de la commune, qui reçoit la visite du roi George V du Royaume-Uni[4]. Le 14 juin 1940, Metz est déclarée « ville ouverte ». Huit jours plus tard, l'Armistice est signé dans la clairière de Rethondes. La commune du Ban-Saint-Martin est de nouveau annexée à l'Allemagne.
Lors de la seconde annexion, elle est rebaptisée « Martinsbann », avant d'intégrer le district urbain de Metz, ou Stadtkreis Metz, le 1er octobre 1940. À partir d'octobre 1942, des Malgré-nous sont incorporés de force dans l'armée allemande. Malgré la combativité de la 462e Volks-Grenadier-Division de l'armée de Knobelsdorff, le Ban-Saint-Martin est libérée par la 5e DI de l'armée Patton le 21 novembre 1944[5], à la fin de la bataille de Metz, mettant ainsi fin à quatre années de souffrance.
En 1947, un incendie détruit l’usine Loevenbrück du Sauvage et des inondations entraînent, fin décembre, d’importants dégâts dans la commune[1]. Un an plus tard, l’église paroissiale Sainte-Croix est inaugurée. Dans les années qui suivent, le village connaît une croissance continue. En 1951, une école d’enseignement ménager est créée dans le château Lasalle. En 1960, un centre socioculturel et le groupe scolaire Verlaine sont ouverts. Cinq ans plus tard, le collège Jean-Bauchez est inauguré. En 1976, les écoles Pagnol et La Pépinière ouvrent aussi[1]. Le Ban-Saint-Martin est aujourd'hui une commune résidentielle, d’environ 4 300 habitants, intégrée à l'agglomération messine. Les infrastructures militaires ont, pour la plupart, été détruites, mais certaines, rénovées, témoignent du riche passé militaire de la commune.
Politique et administration[modifier | modifier le code]
Tendances politiques et résultats[modifier | modifier le code]
Liste des maires[modifier | modifier le code]
Démographie[modifier | modifier le code]
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[6]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[7].
En 2016, la commune comptait 4 340 habitants[Note 1], en augmentation de 1,95 % par rapport à 2011 (Moselle : +0,01 %, France hors Mayotte : +2,44 %).
Économie[modifier | modifier le code]
L’économie est principalement composée de cultures maraîchères, de pisciculture, ainsi que de vignes.
Patrimoine local[modifier | modifier le code]
Édifices civils[modifier | modifier le code]
- Tour Bismarck, monument commémoratif élevé à la mémoire du chancelier impérial Otto von Bismarck, situé sur le mont Saint-Quentin. Unicum en France, la tour de Metz est du type Crépuscule des dieux, comme celle de Stuttgart.
- Passage d’une voie romaine ;
- Vestiges romains (canalisation) ;
- mont Saint-Quentin ;
- Ancien château Lasalle, situé 41 avenue de la Liberté, élevé vers le milieu du XVIIIe siècle (la plupart des pièces ont conservé leurs aménagements de l’époque) où se situe désormais l'IRTS de Lorraine ;
- Villa Schock, 35 avenue de la Liberté, 1934 ; conçue par l’architecte suisse Otto Zollinger pour le minotier allemand Schock ; béton brut peint en blanc, larges ouvertures et distributions des pièces autour d’un axe de symétrie caractéristiques du style « paquebot » des années 1930 ; c’est l’un des seuls exemples mosellans de l’avant-garde moderne qui privilégie les formes pures et l’harmonie des proportions[10].
- Collège Jean-Bauchez. Établissement scolaire, baptisé en l'honneur du chroniqueur Jean Bauchez, échevin de Plappeville et greffier du cardinal de Lavalette (XVIIe siècle).
Édifices religieux[modifier | modifier le code]
- Église nouvelle Sainte-Croix, avenue de la Liberté, architecte Jean-Baptiste Hourlier (prix de Rome 1926), grande fresque et vitraux de Nicolas Untersteller, sculpture de Nicolas Letourneur et chemin de Croix par Mme Untersteller, 1948.
- Couvent avec chapelle des sœurs de Sainte-Blandine.
Édifices militaires[modifier | modifier le code]
- la caserne Dupuis, élevée par les Allemands pendant l’annexion,cette caserne a été détruite en 2009[11].
Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]
Personnalités nées au Ban-Saint-Martin[modifier | modifier le code]
- Theodor Berkelmann (1894-1943) homme politique, général allemand SS, né au Ban-Saint-Martin ;
- Hans Otto Glahn (1895 - ap.1933), homme politique (SPD) allemand, né au Ban-Saint-Martin ;
- Georges Zvunka (né en 1937 au Ban-Saint-Martin), footballeur professionnel dans les années 1950-1960 ;
- Yvette Pierpaoli (1938-1999), militante humanitaire, dont le film The Constant Gardener s'inspire librement, née au Ban-Saint-Martin ;
- Jules Zvunka (né en 1941 au Ban-Saint-Martin), footballeur professionnel dans les années 1960-1970, entraineur ;
- Victor Zvunka (né en 1951 au Ban-Saint-Martin), footballeur, international A en 1975 (1 sélection), entraineur ;
Personnalités liées au Ban-Saint-Martin[modifier | modifier le code]
- Jean-Baptiste Bouchotte (1754-1840), militaire français et ministre de la Guerre en 1793-1794 y est décédé ;
- Jean Baptiste Joseph de Lardemelle (1777-1855), officier, député sous la Restauration, et maire du Ban-Saint-Martin ;
- Philippe Gaillot (né à Château-Salins en 1965), footballeur professionnel, a vécu au Ban-Saint-Martin.
Pour approfondir[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
Articles connexes[modifier | modifier le code]
Liens externes[modifier | modifier le code]
Notes et références[modifier | modifier le code]
Notes[modifier | modifier le code]
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2019, millésimée 2016, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2018, date de référence statistique : 1er janvier 2016.
Références[modifier | modifier le code]
- Site officiel du Ban-saint-Martin
- François Yves Le Moigne (sous la direction de), Histoire de Metz, Privat, 1986 (p.336).
- Le pont du Sauvage sera détruit le 18 novembre 1944, lors de la bataille de Metz.
- François Yves Le Moigne (sous la direction de), Histoire de Metz, Privat, 1986 (p.384).
- 1944-1945:Les années liberté, Le républicain Lorrain, 1994 (p.14: Recensement préfectoral sur les dates de libération)
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015 et 2016.
- Brochure du programme Constellation, « En attendant l’ouverture du Centre Pompidou-Metz », 136 p., Villa Schock, Le Ban-Saint-Martin, p. 102.
- Mise en œuvre du Programme Régional d’Accompagnement des Restructurations de Défense 1998-2008 sur epfl.fr (p.15)