Laure Bruni

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Laure Bruni
Biographie
Naissance
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Voir et modifier les données sur Wikidata (à 89 ans)
Le LocleVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Conjoint

Laure Stella Victorine Bruni, née à Liège le [1] et morte en au Locle (Suisse), est une peintre française d'origine belge et suisse.

Biographie[modifier | modifier le code]

Laure Bruni est issue d'une famille de langue italienne, d'origine tessinoise[2],[3]. Elle est l'arrière petite-fille du peintre Fiodor Bruni[4],[5],[6] et l'une des deux filles de Constantin Bruni[7], professeur de piano établi en Belgique, à Liège, à partir de 1882, puis chef d'orchestre dans ce pays - au théâtre royal de Liège (1883-1891), puis à Anvers (1898-1902) -, et en France, à Dijon (1891-1894), Montpellier (1894-1897), Lyon (1897-1898), Toulouse (1902-1907), au Mont-Dore (durant la saison du casino), directeur artistique du théâtre royal d'Anvers (1903-1906), du grand-théâtre de Genève (1908-1917 et 1925-1926), de l'opéra de Nice[8],[9],[10].

Elle obtient la naturalisation française en 1898 comme son père, né à Varsovie en 1865, sa mère, Laure Marie Jeanne Listray, Belge née en 1865 à Liège, et sa sœur cadette. Sa famille vit alors à Lyon[11].

Elle commence à s'intéresser à la musique, au piano notamment, avant de devenir peintre[12],[2]. Elle expose d'abord en Suisse, où son père dirige le théâtre de Genève[4]. Elle expose ainsi à la galerie Moos de Genève[13].

Elle expose des tableaux, des paysages et des fleurs, à partir de 1920 à Paris, grâce en partie au galeriste Moos également installé dans cette ville[14],[2],[15]. Plusieurs petites expositions lui sont consacrées par des galeries parisiennes comme la galerie Georges Petit en 1924[16]. Elle expose au Salon des indépendants les toiles Lande bretonne en 1927, Dans la Drôme en 1928 et Falaise au Tréport en 1929[17]. Abel Bonnard préface le catalogue de son exposition de 1928 à la galerie Charpentier[18]. Le vernissage de cette exposition attire des personnalités (Albert Sarraut, ministre, Jean Chiappe, préfet de police, le préfet de la Seine, des aristocrates, des ambassadeurs, le critique d'art Raymond Escholier, Bonnard, André Thérive)[19]. Elle expose à nouveau à partir de 1935, dans une autre galerie[20] et au salon des indépendants[21].

Elle épouse en 1927 René Gillouin, homme de lettres et chef adjoint de cabinet du président du conseil municipal de Paris, protestant ; la cérémonie religieuse a lieu au temple réformé de Nice[22]. Elle participe parfois à la vie mondaine parisienne aux côtés de son époux[23]. Son nom et sa profession de peintre sont mêlés en 1938 à une polémique politique visant son mari, qui s'est lancé dans une carrière politique (il est conseiller municipal de Paris, de droite, à partir de 1931) et qui dénonce les peintres étrangers de l’École de Paris, à l'occasion de leur présence à l’exposition des « maîtres de l’Art indépendant » au Petit Palais, organisée par Raymond Escholier[24].

Son beau-fils, Marc, meurt en 1940. Dès les débuts de l'Occupation, les Allemands auraient mené une perquisition au domicile parisien de son mari et emporté plusieurs de ses tableaux[25].

René Gillouin, installé à Vichy, passe alors pour l'un des conseillers du maréchal Pétain[26]. Sa femme est l'une des intimes de l'épouse du maréchal Pétain, Annie Pétain[27]. Elle le suit en exil en Suisse à partir de 1943[6]. Elle expose dans ce pays, notamment des marines, à Genève, Lausanne, Zurich, Lugano[6]. Mais aussi en 1948-1949 à Neuchâtel[28] ou à Bienne en 1951[29], 1952[30], 1953[31] et 1955[32]. Son mari s'est à nouveau installé à Paris à partir de 1948 et le couple dispose en France d'une maison à Vaison-la-Romaine. Elle y demeure une partie de l'année, tout en conservant un atelier en Suisse, dans le canton du Tessin à Rovio puis dans le canton de Neuchâtel[33].

Elle divorce le [34] et continue à peindre, installée dans son atelier des Brenets, dans le canton de Neuchâtel[2].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Bulletin des lois de la République française, vol. 56, 1898, p. 950 (Lire en ligne)
  2. a b c et d Feuille d'avis de Neuchâtel, 27 juillet 1967, p. 7
  3. Bollettino storico della Svizzera italiana, décembre 1969, n° 4
  4. a et b Une grande artiste : Laure Bruni, Le Mouvement féministe, 33/1945
  5. Exposition Laure Bruni, Feuille d'avis de Neuchâtel, 17 décembre 1948, p. 2
  6. a b et c Bollettino storico della Svizzera italiana, décembre 1969, p. 168
  7. Bollettino storico della Svizzera italiana, décembre 1969, p. 167
  8. La Vie montpelliéraine, 22 novembre 1924, Ibid., 28 octobre 1894, Comoedia, 9 janvier 1908, Le Monde illustré, 5 juillet 1902
  9. Arthur de Gers, L'historique complet du théâtre royal d'Anvers, 1913
  10. Richard Cole, La vie musicale au Grand théâtre de Genève entre 1879 et 1918, Droz, 1999 ; Alain Pâris, Le Nouveau Dictionnaire des interprètes, Robert Laffont, 2015 (entrée grand-théâtre de Genève)
  11. Bulletin des lois de la République française, vol. 56, 1898, p. 949-950 (Lire en ligne)
  12. La Vie montpelliéraine, 22 novembre 1924
  13. Galerie Moos, octobre 1919
  14. L’Œuvre, 15 octobre 1924
  15. Art et décoration, décembre 1920 (exposition à la galerie Allard en 1920)
  16. Aux écoutes, 5 octobre 1924
  17. René Édouard-Joseph, Dictionnaire biographique des artistes contemporains, tome 1, A-E, Art & Édition, 1930, p. 215
  18. L'Art vivant, mai 1928
  19. Le Gaulois, 29 avril 1928
  20. Aux écoutes, 25 mai 1935
  21. L'Humanité, 19 mars 1938, Beaux-Arts, 1er mai 1940
  22. Le Temps, 8 août 1927
  23. Le Gaulois, 18 février 1929, Ibid., 3 mars 1929, La Revue de Paris, 1929, Le Figaro, 26 janvier 1933, Ibid., 13 décembre 1937, Journal des débats, 22 juillet 1938
  24. George Besson, Le marchand de couleurs, Ce Soir, 5/1/1938, Ce Soir, 16 janvier 1938, R. Gillouin, « La farce de l’Art vivant », La Revue hebdomadaire, 15 janvier 1938, Le Temps, 19 décembre 1937 (intervention de Gillouin au conseil municipal)
  25. René Gillouin, J'étais l'ami du maréchal, Plon, 1966, p. 16
  26. D'où cet écho fielleux la visant ainsi que son mari : Paris-Municipal, 23 janvier 1942
  27. Michèle Cointet, Les Françaises dans la guerre et l’Occupation, Fayard, 2018 (L'auteure présente faussement Gillouin comme étant vice-président du conseil municipal de Paris ; il l'a été mais avant la guerre.)
  28. Feuille d'avis de Neuchâtel, 29 décembre 1948, p. 4
  29. Feuille d'avis de Neuchâtel, 25 octobre 1951, p. 6
  30. Feuille d'avis de Neuchâtel, 28 octobre 1952, p. 5
  31. Exposition Laure Bruni, à Bienne, Ibid., 28 octobre 1953, p. 4
  32. La Sentinelle, 28 octobre 1955, p. 4
  33. Exposition Laure Bruni, à Bienne, Feuille d'avis de Neuchâtel, 28 octobre 1953, p. 4
  34. D'après la notice sur René Gillouin sur Geneanet

Liens externes[modifier | modifier le code]