Lapacho (préparation)

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Le lapacho en préparation est une décoction du cambium séché de différents arbres du genre Tabebuia, notamment Tabebuia impetiginosa.

Tabebuia impetignosa ne serait pas le Lapacho original. Ce dernier serait produit par une autre sous-espèce, notamment ssp. avellanedae.

Le Lapacho des Incas et des Kallawaya ainsi que d'autres peuples sud-américains était considéré comme un remède universel ; l'écorce secondaire nommée cambium, partie active la plus connue de nos contemporains est extraite de Tabebuia avellanedae.

Le lapacho n'est pas cultivé : son écorce est récoltée toute l'année sur des arbres sauvages, en pleine forêt.

Préparation[modifier | modifier le code]

La tisane (en décoction) de lapacho a un goût boisé avec une touche de vanille et une légère amertume en fin de bouche ; il ressemble un peu à celui de l'infusion de rooibos, ce qui le rend agréable à consommer.

Constituants[modifier | modifier le code]

Il contient du potassium, du calcium, du fer, du baryum, du strontium et de l'iode, mais pas de caféine. Il contient aussi un puissant antibiotique, le lapachon. {{référence nécessaire}}

Autres principaux constituants : quinone, flavonoïdes, lapachol, carnosol, indoles, coenzymes Q, alcaloïdes (técomine) et des saponines stéroïdiennes. {{référence nécessaire}}

Propriétés[modifier | modifier le code]

Des études existent qui tendent à démontrer que les composants du lapacho peuvent avoir des propriétés intéressantes dans le domaine de la santé, notamment pour leurs effets antibactériens, antifongiques[1], antiviraux et anti-inflammatoires. D'autres études semblent montrer que le lapacho possède des vertus dermatologiques, antiparasitaires et stimulantes immunitaires[2].

Les deux molécules principalement étudiées sont le lapachol et les béta-lapachones, pour leur potentiel intérêt dans le traitement de certains cancers[3] ; foie [4], colon[5], gastrique[6], prostate[7], sein[8], vessie[9] ainsi que certaines propriétés antimétastatiques[10],[11]. Toutefois, il est à noter que l'American Cancer Society déclare sur son site en 2013 [12] que les preuves existantes provenant d'études contrôlées et bien conçues ne permettent pas d'affirmer que l'écorce de lapacho constitue un traitement efficace dans le cancer humain, et souligne que les effets secondaires du lapacho sont potentiellement néfastes.

Dangers et effets-secondaires[modifier | modifier le code]

La présence d' hydoquinone parmi les composants du lapacho peut provoquer des effets sévères sur le foie et les reins à forte dose[12].

Plusieurs études sur des animaux ont montré l'existence d'effets secondaires potentiels tels que vertiges, nausées, vomissements[13] et des effets clastogénes[14],[15].

Il a également été montré que le lapacho possède des propriétés abortives[16] chez le rat, et est donc déconseillé à titre préventif aux femmes enceintes et allaitantes[17].

Ses propriétés anticoagulantes peuvent également entrainer des interactions avec la prise d'aspirine ou d'anticoagulant.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Guiraud P, Steiman R, Campos Takaki G.m et Seigle Murandi F, « Comparison of antibacterial and antifungal activities of lapachol and beta-lapachone. », Planta Medica,‎ (ISSN 0032-0943, lire en ligne, consulté le )
  2. « Lapacho - Dossier complet - Bienfaits et dangers », sur Doctonat, (consulté le )
  3. Sued Eustáquio Mendes Miranda, Janaína de Alcântara Lemos, Renata Salgado Fernandes et Juliana de Oliveira Silva, « Enhanced antitumor efficacy of lapachol-loaded nanoemulsion in breast cancer tumor model », Biomedicine & pharmacotherapy = Biomedecine & pharmacotherapie, vol. 133,‎ , p. 110936 (ISSN 0753-3322, PMID 33254016, PMCID 8963532, DOI 10.1016/j.biopha.2020.110936, lire en ligne, consulté le )
  4. Hyun Joo Woo, Kun-Young Park, Chung-Ho Rhu et Won Ho Lee, « β-Lapachone, a Quinone Isolated from Tabebuia avellanedae, Induces Apoptosis in HepG2 Hepatoma Cell Line Through Induction of Bax and Activation of Caspase », Journal of Medicinal Food, vol. 9, no 2,‎ , p. 161–168 (ISSN 1096-620X, DOI 10.1089/jmf.2006.9.161, lire en ligne, consulté le )
  5. (en-US) Byung Tae Choi, JaeHun Cheong et Yung Hyun Choi, « β-Lapachone-induced apoptosis is associated with activation of caspase-3 and inactivation of NF-κB in human colon cancer HCT-116 cells », Anti-Cancer Drugs, vol. 14, no 10,‎ , p. 845–850 (ISSN 0959-4973, lire en ligne, consulté le )
  6. Hai Yang Yu, Sung Ok Kim, Cheng-Yun Jin et Gi-Young Kim, « β-lapachone-Induced Apoptosis of Human Gastric Carcinoma AGS Cells Is Caspase-Dependent and Regulated by the PI3K/Akt Pathway », Biomolecules & Therapeutics, vol. 22, no 3,‎ , p. 184–192 (ISSN 1976-9148, PMID 25009698, PMCID 4060078, DOI 10.4062/biomolther.2014.026, lire en ligne, consulté le )
  7. Chiang J. Li, Chuanlin Wang and Arthur B. Pardee, « Induction of Apoptosis by β-Lapachone in Human Prostate Cancer Cells », sur cancerres.aacrjournals.org,‎ (consulté le )
  8. Shelly M. Wuerzberger, John J. Pink, Sarah M. Planchon, Krista L. Byers, William G. Bornmann and David A. Boothman, « Induction of Apoptosis in MCF-7:WS8 Breast Cancer Cells by β-Lapachone », sur cancerres.aacrjournals.org,‎ (consulté le )
  9. (en) J. I. Lee, D. Y. Choi, H. S. Chung et H. G. Seo, « β-lapachone induces growth inhibition and apoptosis in bladder cancer cells by modulation of BCL-2 family and activation of caspases », Experimental Oncology,‎ (ISSN 1812-9269, lire en ligne, consulté le )
  10. (en) Yang Yang, Xianchun Zhou, Ming Xu et Junjie Piao, « β-lapachone suppresses tumour progression by inhibiting epithelial-to-mesenchymal transition in NQO1-positive breast cancers », Scientific Reports, vol. 7, no 1,‎ , p. 2681 (ISSN 2045-2322, DOI 10.1038/s41598-017-02937-0, lire en ligne, consulté le )
  11. Sung Ok KIM, Jae Im KWON, Yong Kee JEONG et Gi Young KIM, « Induction of Egr-1 Is Associated with Anti-Metastatic and Anti-Invasive Ability of β-Lapachone in Human Hepatocarcinoma Cells », Bioscience, Biotechnology, and Biochemistry, vol. 71, no 9,‎ , p. 2169–2176 (ISSN 0916-8451, PMID 17827686, DOI 10.1271/bbb.70103, lire en ligne, consulté le )
  12. a et b « Pau d'arco », sur web.archive.org, (consulté le )
  13. R. K. Morrison, D. E. Brown, J. J. Oleson et D. A. Cooney, « Oral toxicology studies with lapachol », Toxicology and Applied Pharmacology, vol. 17, no 1,‎ , p. 1–11 (ISSN 0041-008X, PMID 4989601, DOI 10.1016/0041-008x(70)90126-2, lire en ligne, consulté le )
  14. Edson Luis Maistro, Diego Mota Fernandes, Fernanda Maria Pereira et Sergio Faloni Andrade, « Lapachol induces clastogenic effects in rats », Planta medica, vol. 76, no 9,‎ , p. 858–862 (ISSN 1439-0221, PMID 20112181, DOI 10.1055/s-0029-1240816, lire en ligne, consulté le )
  15. Rita de Cássia da Silveira E Sá et Martha de Oliveira Guerra, « Reproductive toxicity of lapachol in adult male Wistar rats submitted to short-term treatment », Phytotherapy research: PTR, vol. 21, no 7,‎ , p. 658–662 (ISSN 0951-418X, PMID 17421057, DOI 10.1002/ptr.2141, lire en ligne, consulté le )
  16. J. B. Block, A. A. Serpick, W. Miller et P. H. Wiernik, « Early clinical studies with lapachol (NSC-11905) », Cancer Chemotherapy Reports. Part 2, vol. 4, no 4,‎ , p. 27–28 (ISSN 0069-0120, PMID 4614904, lire en ligne, consulté le )
  17. « LAPACHO215.PDF (archive) » Accès libre [PDF], sur web.archive.org, (consulté le )