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Laila Soueif

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Laila Soueif, née en 1956, est une militante égyptienne des droits de la femme et des droits des humains, mathématicienne et professeur à l'université du Caire. Elle est la veuve du militant Ahmed Seif El-Islam, arrêté et torturé à plusieurs reprises à partir des années 1970, mort en 2014, et ses trois enfants sont également des militants de premier plan : Alaa Abdel Fattah, Sanaa Seif et Mona Seif. Sa sœur est la romancière Ahdaf Soueif.

Issue d’une famille progressiste, des professeurs d'université, opposée aux militaires comme aux Frères musulmans, Laila Soueif a participé à sa première manifestation en 1972, et est engagée dans un combat pour une société qu’elle souhaite plus juste et pour les libertés[1],[2].

Sa sœur, Ahdaf Soueif (qui est son aînée de quelques années) est une écrivaine de langue anglaise[1],[3],[4].

Elle fait son doctorat en France. Puis elle devient enseignante en mathématiques à l’université du Caire, où elle rencontre son mari, Ahmed Seif El-Islam[1],[5],[6]. Elle est la fondatrice du Mouvement des professeurs du 9 mars pour l'indépendance des universités[5].

Elle a acquis une longue expérience de la prison. Elle et son mari ont été plusieurs fois incarcérés. Dans l’Egypte dirigée par Hosni Moubarak, son mari, étudiant communiste devenu avocat, a été détenu pendant cinq ans, torturé et battu : « A l’époque où Seif [son mari] était en prison, les détenus pouvaient faire quelque chose, une fois franchi le cap des coups, de la torture, et celui du verdict. Seif a passé son diplôme en droit pendant sa détention, il a appris à lire à des analphabètes… Aujourd’hui, dans des prisons surpeuplées, les autorités pénitentiaires s’attachent délibérément à rendre la vie des détenus misérable », explique-t-elle. Ce mari est mort en 2014[1].

Elle a deux de ses enfants en prison, incarcérés depuis 2019 pour le fils aîné, et depuis l’été 2020 pour sa fille la plus jeune, Sanaa Seif, qui est monteuse de films. La cadette, Mona Seif, chercheuse en cancérologie, a quitté l’Egypte en avril 2021, au moins provisoirement[1],[6]. Ces prisons égyptiennes surpeuplées sont également de plus en plus touchées par la pandémie de Covid-19, et elle se bat aussi pour une réduction de la population carcérale[7].

En septembre 2024, elle commence une grève de la faim pour protester contre l'incarcération sans fin de son fils[8]. Elle met fin à cette grève de la faim en juillet 2025[9]. Son fils, Alaa Abdel Fattah, est gracié par le président Al-Sissi le 22 septembre 2025[10].

Références

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  1. a b c d et e Laure Stephan, « Si je ne parle pas à voix haute, qui le fera ?  : en Egypte, le combat de Laila Soueif pour les prisonniers politiques », sur Le Monde,
  2. (en) Asharq Al-awsat, « Laila Soueif Archives », sur Asharq Al-Awsat English Archive
  3. (en) Ahdaf Soueif, « In Egypt, the stakes have risen », sur The Guardian,
  4. (en) Scott Anderson, Fractured Lands: How the Arab World Came Apart, Pan Macmillan, (ISBN 978-1-5098-5272-7, lire en ligne), p. 48
  5. a et b (en) Aya Nader, « Activists Mona and Laila Seif end hunger strike », sur Daily News Egypt,
  6. a et b (en) « An Egyptian revolutionary », Al Jazeera,‎ (lire en ligne)
  7. Jules Crétois et Mourad Kamel, « De Rabat à Tunis, le coronavirus fait monter la tension dans les prisons », sur Jeune Afrique,
  8. Cécile Ducourtieux, « A Londres, la grève de la faim de Laila Soueif, mère courage de l’opposition égyptienne », sur Le Monde,
  9. « La chercheuse égyptienne Laila Soueif, mère de l’activiste Alaa Abdel Fattah, arrête la grève de la faim », sur RFi,
  10. « Le militant Alaa Abd El-Fattah, figure de la révolution égyptienne, gracié par le président Al-Sissi après des années de détention », sur Le Monde,

Liens externes

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