Laboratoires nucléaires de Chalk River

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Laboratoires nucléaires de Chalk River
Image illustrative de l’article Laboratoires nucléaires de Chalk River
Centre de recherche nucléaire du laboratoire Chalk River. Photo prise le 6 juillet 2008.
Type d'installation
Domaine Installation nucléaire
Localisation
Pays Drapeau du Canada Canada
Province Ontario
Comté Renfrew
Coordonnées 46° 03′ 01″ nord, 77° 21′ 40″ ouest
Vie de l'installation
Exploitant Énergie atomique du Canada limitée
Année de construction Années 1940
Date de mise en service 1945 (officiellement)
Production
Géolocalisation sur la carte : Canada
(Voir situation sur carte : Canada)
Laboratoires nucléaires de Chalk River
Géolocalisation sur la carte : Ontario
(Voir situation sur carte : Ontario)
Laboratoires nucléaires de Chalk River

Les laboratoires nucléaires de Chalk River (aussi connus sous le nom de Chalk River Labs et plus exactement de Chalk River Nuclear Laboratories) est un centre de recherche nucléaire canadien situé à Deep River, à proximité du village de Chalk River en Ontario. Ce centre est responsable du développement de la technologie du réacteur CANDU. Le réacteur nucléaire NRU du complexe fabrique des éléments radioactifs utilisés en médecine nucléaire : des isotopes médicaux[1].

Les Laboratoires de Chalk River emploient environ 2 800 personnes, ce qui en fait le deuxième employeur en importance dans le comté de Renfrew[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

Le centre a été créé par une coopération britanno-canadienne datant de 1942. Les Chalk River Labs ont été officiellement ouverts en . Le centre développa le premier réacteur nucléaire opérationnel en dehors des États-Unis.

En 1952, alors que le réacteur NRX est en essai à puissance réduite, il subit une perte partielle de liquide de refroidissement (accident de niveau 5 selon l'échelle internationale des événements nucléaires) à la suite d'une excursion de puissance. Énergie atomique du Canada Limitée remet en fonction le site dans l'année. Son but est de promouvoir l'énergie nucléaire à des fins pacifiques (notamment, par le biais de ventes à l'étranger). Malgré la déclaration de l'utilisation pacifique de 1955 à 1976, les installations de Chalk River ont fourni environ 250 kg de plutonium, sous forme de combustible irradié du réacteur, pour le département de l'Énergie des États-Unis qui l'utilisa dans la production d'armes nucléaires[3]. À titre de comparaison, la bombe larguée sur Nagasaki a utilisé environ 6,4 kg de plutonium.

La première centrale nucléaire canadienne est mis en service en 1962 près du site des laboratoires de Chalk River. Ce réacteur nucléaire de démonstration (NPD), a été une démonstration de la technologie CANDU. Cette technologie est alors présentée comme l'une des plus sûres.

Un deuxième accident, en 1958, impliquait une rupture de combustible et le feu dans le bâtiment du réacteur NRU. Ces deux accidents ont conduit l'armée canadienne à organiser des opérations urgentes de décontamination à la centrale nucléaire de Chalk River. En 2008, environ 200 Canadiens attendent toujours des compensations financières[4]. La version officielle étant que le « suivi de surveillance de la santé de ces travailleurs n'a pas révélé d'effets négatifs résultant des deux accidents ».

En 2009, les laboratoires fournissent au moins 40 % des isotopes radioactifs utilisés en imagerie médicale à travers le monde[5],[6].

En , la centrale nucléaire est arrêtée pendant trois mois pour permettre d'effectuer des réparations à l'une des cuves du réacteur NRU[7]. Cet arrêt cause de la consternation parmi les spécialistes de la médecine nucléaire, principalement en Amérique du Nord, car plusieurs examens diagnostiques et traitements médicaux considérés comme urgents seront reportés ou abandonnés[8]. En , EACL a annoncé que la centrale serait hors service jusqu'en , ce qui bouleverse les approvisionnements en isotopes radioactifs médicaux au Canada[9],[10]. En , le gouvernement du Canada a annoncé que la centrale serait à nouveau fonctionnelle en . La pénurie d'isotopes sera en partie diminuée à partir du par le retour en fonction du réacteur nucléaire de Petten (en), réacteur de recherches situé à Petten aux Pays-Bas[11].

En , des experts nucléaires de Chalk River ont tenu une conférence de presse et dressé un piquet d'information pour demander à leur employeur, Énergie atomique du Canada limitée (EACL), une entente équitable[2].

  •  : projet de construction d'un dépotoir nucléaire à Chalk River[12]

Le permis du réacteur NRU a expiré en 2016, mais a été prolongé jusqu'au 31 mars 2018[13]. Le réacteur a été mis à l’arrêt pour la dernière fois à 19 h le 31 mars 2018[14] et est entré dans un « état d’entreposage » avant les opérations de déclassement, qui se poursuivra pendant de nombreuses années dans le cadre des futurs permis d’exploitation ou de déclassement délivrés par la CCSN.

Principaux équipements[modifier | modifier le code]

  • ZEEP - Zero Energy Experimental Pile Reactor (1946-1973).
  • NRX - National Research Experimental (Reactor) (1947-1992).
  • NRU - National Research Universal (Reactor) - réacteur de 135 MWt (1957-2018).
  • Pool Test Reactor (PTR) - Pool Test 10 kW Reactor (1957-1990).
  • ZED-2 - Zero Energy Deuterium - réacteur de 200 W (1960-).
  • NPD - Nuclear Power Demonstration - réacteur de 20 MW(e) ; situé à Rolphton, Ontario (1960-1987).
  • SLOWPOKE (en) - Safe Low-Power Kritical Experiment - réacteur de 5 kW (1970-1976) - déplacé à l'Université de Toronto en 1971.
  • TASCC - Tandem Accelerator Superconducting Cyclotron (1986-1996).
  • MAPLE (en) - Multipurpose Applied Physics Lattice Experiment Reactor (2000-2008, projet abandonné).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. La Presse canadienne, « Pénurie d'isotopes - Un concurrent d'EACL offre son aide pour réparer le réacteur », Le Devoir,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. a et b «  Des experts nucléaires manifestent aux laboratoires de Chalk River de l'EACL », sur Market Wire,
  3. (en) Lettre du DOE, 4 mars 1996
  4. Radio-Canada.ca avec La Presse canadienne, « Des décennies d'attente », Télévision de Radio-Canada,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. Pauline Gravel, « Arrêt de Chalk River - Jusqu'à 70 % moins de diagnostics médicaux », Le Devoir,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. Alec Castonguay et Pauline Gravel, « Pénurie d'isotopes: catastrophe appréhendée », Le Devoir,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. La Presse canadienne, « Isotopes: Ottawa tentera de trouver de nouvelles sources d'approvisionnement », Le Devoir,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. Personnel de rédaction, « Nouvelle pénurie d'isotopes en vue », Radio-Canada.ca,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. Alec Castonguay, « Isotopes: Chalk River restera fermé au moins jusqu'en octobre », Le Devoir,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. Alec Castonguay, « Chalk River sera fermé jusqu'à la fin de 2009 - Médecins et politiciens sont inquiets », Le Devoir,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. Lisa-Marie Gervais et Hélène Buzzetti, « Chalk River sera fermé jusqu'en avril 2010 », Le Devoir,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. « lapresse.ca/le-droit/politique… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  13. (en) « Canada's NRU reactor in Chalk River is being turned off for good », sur cbc.ca, CBC News (consulté le )
  14. (en) « Canadian isotope reactor enters retirement », World Nuclear News

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Le Devoir, « Pénurie d’isotopes pour les hôpitaux - Loi d’urgence pour forcer le redémarrage du réacteur de Chalk River », Le Devoir,‎ (lire en ligne, consulté le )

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]