Mao-spontex

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
(Redirigé depuis La parole au peuple)
Un Mao presque anarchiste ?

Le terme mao-spontex désigne un courant politique à la charnière du marxisme et du mouvement libertaire[1], en Europe occidentale dans les années 1960 et 1970.

Ce néologisme est un mot composé de « maoïste » et de « spontanéiste ». L'écriture complète et exacte de ce terme serait ainsi mao-spontanéisme[n 1].

Ce terme est parfois employé par des militants qui appartiennent à d'autres secteurs de l'extrême gauche, comme une allusion péjorative au pouvoir nettoyant de l'éponge-grattoir de la marque Spontex, en référence au fait d'avoir empêché par la force, le 1980, la tenue à la faculté des sciences de Paris d'un meeting de l'Union des étudiants communistes en l'attaquant à coups de barre de fer, ce qui reviendrait à « employer contre le stalinisme les méthodes du stalinisme »[2].

Définition et idéologie[modifier | modifier le code]

Ce courant politique est né, en France, dans le sillage des événements[3] de Mai 68 et surtout de juin. En juin 1968, les affrontements violents se déplacent des milieux étudiants vers les grandes concentrations ouvrières, et surtout, deviennent meurtriers. Le , aux abords des usines Renault de Flins, Gilles Tautin, un lycéen de l’UJC(ml), se noie dans la Seine en tentant d’échapper à une charge de gendarmes mobiles. Le , à l'usine Peugeot de Sochaux, les CRS tuent Pierre Beylot, ouvrier-serrurier, d’une balle de neuf millimètres. On relève un autre ouvrier, Henri Blanchet, qui s’est tué en tombant d’un mur[4] (voir Mai 68 - Les morts). La violence de ces affrontements marquera l'évolution future de ce courant politique.

Une identité composite[modifier | modifier le code]

Le concept « mao-spontex » est une articulation inédite de rhétorique maoïste, d'ouvriérisme anti-intellectuel[5], d'aspirations libertaires et de pratiques mouvementistes d'action directe héritée de l'anarcho-syndicalisme français[6]. Comme le précise Serge July dans la revue Esprit, il est à la fois autoritaire et libertaire[7]. Et le Courrier hebdomadaire du Centre de recherche et d'information socio-politiques de Bruxelles relève que « de nombreux groupes, en particulier les “maoïstes-spontanéistes”, allient une foi très “gauchiste” dans la spontanéité, la démocratie directe, l’antiautoritarisme, à des références marxistes, maoïstes, voire staliniennes, qui ne sont pas sans surprendre. »[8]

Il construit son identité politique spécifique, dans la jeunesse notamment, sur le ressort anti-autoritaire[9], et dans les usines sur la revendication anti-hiérarchique (au travers des luttes contre les « petits chefs » et la maitrise).

Les maos-spontex instrumentalisent la « révolution culturelle » chinoise en la présentant comme une révolte spontanée de jeunes gardes rouges partis à l'assaut de l'appareil d'État et du Parti communiste présentés comme corrompus par la bureaucratie. Dans son récit auto-biographique, Claire Brière-Blanchet en parle en ces termes : « Nous n'étions pas loin de nous imaginer un Mao rebelle solitaire en symbiose avec le peuple de Chine, un Mao presque anarchiste ! »[10].

Il faudra attendre 1971 et le livre Les Habits neufs du président Mao du sinologue belge Simon Leys pour qu'apparaisse, y compris dans les rangs militants européens, la véritable nature de la « Grande Révolution culturelle prolétarienne » : une lutte sans merci pour le contrôle du pouvoir entre factions rivales, déclenchée par Mao lui-même, qui avait été mis en minorité au sein de l'appareil dirigeant du Parti communiste chinois.

Sur la scène groupusculaire[11] de l'époque, les maos s'opposent radicalement aux « marxistes-léninistes », maoïstes dogmatiques alignés sur les positions chinoises et surnommés par les spontex, les « ossifiés ».

Activisme[modifier | modifier le code]

Le militantisme mao-spontex s'articule autour de slogans-concepts comme « On a raison de se révolter »[12], « Oser lutter, oser vaincre ! »[13] ou encore « Là où il y a oppression, il y a résistance »[14]. Ce courant se caractérise par :

  • une révolte anti-autoritaire[16] et anti-hiérarchique radicale ;
  • un activisme intense[18] ;
  • une représentation à la fois populiste et ascétique du peuple[20] ;
  • le refus de la construction groupusculaire d'une avant-garde auto-proclamée, noyau du futur « vrai » Parti communiste et, en conséquence, une « immersion dans les masses ». En lieu et place du Parti, ils valorisent « le peuple » et sa spontanéité révolutionnaire[21] ;
  • une opposition frontale aux Partis communistes pro-soviétiques présentés comme « révisionnistes »[22] ;

Parmi d'autres courants politiques, les « mao-spontex » contribuent dans les années 1960-1970 à l'émergence de ce que les sociologues appelleront les « nouveaux mouvements sociaux ». Dans les années 1970, leur combat n’est pas seulement politique mais aussi idéologique, culturel, économique et social[26]. De par leur démarche « Servir le Peuple », ils ont parfois une attitude quasi-messianique[27] « au service de la classe ouvrière »[28].

Sur la scène médiatique, les « mao-spontex » instrumentalisent la notoriété des intellectuels. En France notamment, où ils oscillent entre une grande « intellectualité » (liens, par exemple, avec Althusser, Sartre, Foucault, grand intérêt pour Lacan), un mépris des intellectuels (aspect « populiste de gauche » dans le rapport aux ouvriers notamment) et une certaine fascination pour le discours violent (voir Gauche prolétarienne).

L'origine du concept[modifier | modifier le code]

De l'origine de l'expression mao-spontex, l'un des protagonistes de l'époque, Pierre Victor alias Benny Lévy, leader historique de la Gauche prolétarienne en parle en ces termes :

« La lutte contre l'autre courant qu'on caractérise de "liquidateur" a duré de juin 1968 à février 1969. Ça fait pas mal de temps. Donc, on a vraiment eu le temps, à travers cette lutte, d'affermir et de clarifier nos positions. Surtout qu'au départ, ce qu'on disait était extrêmement simple : "Bien sûr on a fait des erreurs, cela dit c'est tout à fait normal parce qu'on était inexpérimentés. La meilleure manière de rectifier ces erreurs, c'est de renouer avec la pratique et de trouver des idées dans la pratique. Donc, en avant de nouveau dans les boîtes, tirons les leçons de Mai 68 dans les usines et dans la rue." Évidemment, on se faisait traiter de tous les noms. C'est là, en particulier, que la notion de mao-spontex, que le mot de spontex est apparu. Ça voulait dire qu'on ne respectait pas "Que faire ?". Qu'on était des spontanéistes. Le terme spontanéiste est populaire dans la tradition marxiste parce que dans "Que faire ?", Lénine critique un courant russe qu'il appelle "spontanéiste". Comme nous, on disait que le parti ça ne se crée pas comme ça, et que de toute façon la création d'un parti dépend de l'état du mouvement des masses, hop, on nous a traités de spontanéistes, - et puis comme mao-spontex, ça sonnait bien, ça a été assez populaire. De toute façon comme une dizaine de milliers de gauchistes étaient sous l'emprise de ces idées ossifiées sur le parti, c'est un quolibet qui a eu du retentissement. Ça a duré très longtemps, jusqu'à la dissolution de la Gauche Prolétarienne, on nous traitait encore de spontanéistes[29]. »

Par ailleurs, selon une source de l'université de Portsmouth (2010), l'origine de l'expression « mao-spontex » est controversée[30]. Une autre source universitaire espagnole (Lleida, 2002) fait un subtil distinguo entre l'expression « mao spontex » et « mao-spontex » ; attribuant la première à la spontanéité du mouvement de Mai-68 et la seconde (avec le trait d'union) à un concept charnière, nouvelle unité de sens, créé par Jean-Paul Sartre dans Situations[31]. Enfin, une source universitaire allemande (Munchen, 2001) l'attribue au courant marxiste-léniniste orthodoxe[32] et une source journalistique française aux trotskistes[33].

De manière anecdotique, l'expression « spontex » était une allusion à l'éponge-grattoir de la marque Spontex, à priori péjoratif[34], il a fait office plus sérieusement, de diminutif pour le mot « spontanéiste » et a servi à distinguer ce courant du reste de l'extrême gauche[35],[36].

Synonymie[modifier | modifier le code]

Ce courant politique charnière est également désigné sous d'autres appellations dont :

  • anarcho-mao-spontex c'est l'expression à rallonge utilisée par Joschka Fischer pour décrire la scène spontanéiste allemande dans un livre d'entretiens réalisé par Daniel Cohn-Bendit en 1986[37], expression reprise en 2007 par Olivier Guez, journaliste à la Frankfurter Allgemeine Zeitung[38]. C'est sans doute l'essayiste américain Paul Berman qui, en 2005, définit au plus près le concept : Il n'y avait aucune expression pour résumer le courant libertaire de la Nouvelle Gauche dans le monde. Le terme que Fischer aimait utiliser en Allemagne de l'Ouest [...] était un "anarcho-Mao-spontex" un peu gauche et non dénoué d'humour - une expression très parlante couvrant toutes les tendances. Anarcho référait à la longue tradition des mouvements anarchistes du passé. Mao faisait référence à un Mao imaginaire - un Mao qui, contrairement au Mao réel, n'était pas totalitaire. Spontex signifiait "spontanéiste" - contre des organisations formelles et contre les disciplines militaire et bureaucratique des sectes marxistes. Ou, en version abrégée, l'expression à deux traits d'union devenait "sponti", ce qui était aux Allemands plus ou moins l'équivalent des freaks américains.[39] ;
  • maoïsme libertaire pour Perrine Kervran et Anäïs Kien dans Les années Actuel[40] ou Guy Gauthier dans Le Cinéma militant reprend le travail[41].
  • mao-libertaire par l'universitaire anglais Manus McGrogan[45] ;
  • maoïsme spontanéiste dans la revue Le Débat[46], ou par Françoise Picq dans Libération des femmes[47] ou encore par Thierry Blin dans L'invention des sans-papiers[48] ;
  • maospontex par le philosophe Jean-Paul Dollé qui, en supprimant le tiret, en fait un concept politique unique et à part entière[57] ; et par la femme de lettres Claudine Monteil dans Les Amants de la Liberté, l’aventure de Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir dans le siècle[58] ;
  • mao-cosmique pour la communauté créée en 1969 à Préverenges près de Lausanne[61].
  • ou tout simplement spontex dans les Cahiers d'histoire du mouvement ouvrier (Suisse)[63] ;

En France[modifier | modifier le code]

Le mouvement « mao-spontex » en France[64] est décrit dans la partie « Groupes issus du maoïsme » de l’article « extrême gauche en France ».

La Gauche prolétarienne et La Cause du Peuple[modifier | modifier le code]

La manchette du journal La Cause du peuple en 1970.

Fondée en , dans une étape importante du Gauchisme, la Gauche prolétarienne (ou GP) regroupe, à l'origine, une cinquantaine de militants nanterriens libertaires issus du Mouvement du 22 Mars[65] (dissous le 12 juin 1968) et des jeunes intellectuels de l'Union des jeunesses communistes marxistes-léninistes de l'École normale supérieure de la rue d'Ulm[66].

Pour les quelques dizaines de militants qui fondent la GP, l'après-68 doit être le prolongement des conquêtes idéologiques de Mai et non le retour aux pratiques antérieures. Le concept clé est alors celui « de résistance populaire prolétarienne », résistance dans les usines contre les cadences de travail et les « petits-chefs », dans les écoles (notamment techniques), dans les foyers pour travailleurs immigrés, aux côtés de ceux qui occupent des logements vides ou des petits commerçants et des paysans quand ceux-ci entrent en lutte[67].

Interdite officiellement le par les « lois Marcellin », les structures organisationnelles perdurent dans une semi-clandestinité autour du journal La Cause du Peuple. Cette interdiction a notamment pour conséquence l'impossibilité de réunir les militants et donc l'absence d'une vie démocratique interne. La « direction » opaque, se coopte autour du noyau historique : le tandem Benny Lévy-Pierre Victor[68] et Alain Geismar[69] en est l'illustration.

Issue des universités et des Grandes écoles, et ouvriériste à l'extrême, la « direction » de la GP affiche un mépris des intellectuels, les qualifiant de « démocrates » ou de « progressistes », tout en utilisant leur notoriété. Jean-Paul Sartre, Yves Montand, Simone Signoret, Jean Genet, Michel Foucault en sont de bons exemples[70].

En 1970, à chaque parution hebdomadaire, La Cause du peuple est saisie dès sa sortie de l'imprimerie. En mars, le directeur de publication, Jean-Pierre Le Dantec, est inculpé pour « délits de provocation aux crimes contre la sûreté de l'État et apologie du meurtre, du vol, du pillage et de l'incendie. » (voir Groupe d'information sur les prisons) et arrêté. Son successeur, Michel Le Bris est arrêté à son tour un mois plus tard. La Gauche prolétarienne demande alors à Sartre de prendre la direction juridique du journal pour en assurer la survie. La Cause du Peuple tire à cette époque à 40 000 exemplaires[réf. souhaitée].

Au printemps 1970, Dominique Grange, jeune chanteuse maoïste et militante de la Gauche prolétarienne, alors établie en usine, écrit et enregistre la chanson Les Nouveaux Partisans, qui devient l'hymne des Maos. Il est repris dans de nombreux meetings et manifs, dans les grèves et dans les foyers de travailleurs immigrés en lutte. Ce 45T, réalisé en autogestion et tiré à plusieurs milliers d'exemplaires, est diffusé pour 3F seulement par les réseaux militants proches de La Cause du peuple et par le Secours Rouge, après la dissolution de la GP.

La Gauche prolétarienne organise des actions de guérilla symboliques contre un régime gaulliste qu'elle présente comme un « nouveau fascisme »[71], concept développé par André Glucksmann[72], en 1972, dans un numéro spécial de la revue sartrienne Les Temps Modernes titré Nouveau fascisme, nouvelle démocratie[73]. Face à cette prétendue « fascisation » de l'appareil d'État, la GP appelle à une « résistance populaire » mené par des « nouveaux partisans » et multiplie sabotages d'entreprises et incendies de bâtiments patronaux, attaques de commissariats, etc. De sa fondation en à sa dissolution à l'été 1970, le ministère de l'intérieur lui attribuera 82 attentats (sans menace pour la vie humaine)[74].

Dans la perspective d'une guerre civile[75], elle crée une branche militaire, la « Nouvelle résistance populaire »[66]. Son principal dirigeant, Olivier Rolin[76] en définit la stratégie dans un texte paru dans les Cahiers de la Gauche prolétarienne en  : De la lutte violente de partisans[77]. Cette structure clandestine organise, entre autres, des actions de sabotage et après la mort de Pierre Overney, la séquestration d'un cadre de la régie Renault (voir plus bas).

L’organisation subit une répression policière systématique : des centaines de militants sont dans la clandestinité, en prison (200 militants) ou en fuite à l'étranger, notamment en Belgique et en Italie. Alain Geismar[78] est condamné à 18 mois de prison pour reconstitution de mouvement dissous.

La « direction » de la GP décide finalement de refuser l'affrontement militaire direct[79] avec l'État[80] et impose la dissolution du réseau qu'elle a construit[81].

Cette auto-dissolution intervient le , lors de la réunion dite « des chrysanthèmes », et sera expliquée en ces termes dans les Cahiers prolétariens de  : « La troisième grande rupture que nous avons opérée, c'est dans notre décision au printemps 1970 de nous dissoudre. De disloquer l'instrument organisationnel que nous venions à peine de construire, en éclatant partout dans les masses afin d'« élargir la résistance ». C'est aussi très instructif en 1973, et cela le restera, car cela signifie qu'une organisation doit être subordonnée au mouvement des masses, que toute théorie de l'organisation est dépendante de la théorie de la révolution populaire. Que toute organisation doit apprendre constamment à mourir, à refuser de persévérer dans son être, quand elle est désaccordée par rapport aux exigences du mouvement de masse. »[82].

Une fraction significative des militants de base refuse ce qu'elle appelle la « liquidation » de l'organisation[83].

La mort de Pierre Overney[modifier | modifier le code]

Le vendredi , Benny Levy emmène un petit groupe armé de barres à mine et de manches de pioche à une des sorties des usines Renault, avenue Émile-Zola à Boulogne-Billancourt, dans le but de forcer l'entrée et d'en découdre. Pierre Overney en est. Dans le mouvement, il se retrouve en avant à l'intérieur de l'enceinte. Avec calme, un cadre du corps des vigiles nouvellement embauché, l'ex adjudant-chef Jean-Antoine Tramoni, s'avance un pistolet à la main, interpelle Pierre Overney qui brandit son manche de pioche, tire à moins de cinq mètres sur celui ci. La balle reste coincée. Jean-Antoine Tramoni réarme et abat Pierre Overney d’une balle en plein cœur.

Christophe Schimmel[84], photographe à l'Agence de Presse Libération (APL), est sur les lieux et photographie toute la scène. Les négatifs sont découpés pour faire disparaître leur numéro d'ordre. Les visages des militants qui y apparaissent sont effacés avec du cyanure avant d'être saisis par la justice. Cinq des vingt sept photographies font le tour des rédactions et le journal télévisé de la première chaîne française ouvre sur l’image de Tramoni pointant son arme sur Pierre Overney. La photographie, avant d'être transmise à la presse, a été recadrée de sorte qu'on voit le manche de pioche mais pas Pierre Overney le brandissant.

Pierre Overney est un militant actif depuis la première heure de la Gauche prolétarienne qui tient là son premier « martyr ». Le , un cortège de plus de 200 000 personnes accompagne, dans les rues de Paris, le cercueil jusqu'au cimetière du Père-Lachaise. Dans la foule, certains ont le poing levé et crient « Nous vengerons Pierrot !» C'est l'un des plus grands rassemblements politiques de l’après Mai-68[85].

Le , la Nouvelle résistance populaire[86], bras armé de la Gauche prolétarienne, enlève Robert Nogrette, chef-adjoint chargé des relations sociales à Renault-Billancourt, puis le libère unilatéralement, deux jours plus tard.

Un an plus tard, la Gauche prolétarienne se dissout.

Le , Jean-Antoine Tramoni, qui n'avait pas pu bénéficier de la légitime défense et avait été condamné en à quatre ans de prison, est assassiné par les Noyaux armés pour l'autonomie populaire composés pour partie d'anciens militants de la Gauche prolétarienne.

Samedi , pour le quarantième anniversaire de la mort de Pierre Overney, une poignée d’anciens militants et quelques militants de « La Cause du Peuple » et du « Parti maoïste de France » se sont réunis sur la tombe du jeune homme.

Libération[modifier | modifier le code]

Le logo actuel de Libération.

Le , des militants proches de la Gauche prolétarienne (Jean-Claude Vernier et Jean-René Huleu) fondent l'Agence de presse Libération (APL)[87] dont l'objectif est de fournir des informations brutes sur l'effervescence du mouvement social trop peu relayée par la presse "traditionnelle", mais surtout, de porter le point de vue des acteurs sociaux directement impliqués à la base, de redonner « la parole au peuple »[88].

C'est en filiation directe de La Cause du peuple que le , le titre historique Libération, fondé à l’origine en 1927 par l'anarcho-syndicaliste Jules Vignes puis repris en 1941 par la Résistance française, va renaître de ses cendres.

Prolongeant la démarche anarcho-mao-spontex de La Cause du peuple, un premier numéro de « Libération » paraît, sur quatre pages, le lundi , avec cette profession de foi, en encadré : « La politique pour « Libération », c'est la démocratie directe. Aujourd'hui, élire un député, c'est vouloir que le peuple ne dise son mot, qu'une fois tous les cinq ans. Et encore, pendant ces quatre années, « l'élu du peuple » peut-il faire ce qu'il veut ? Il n'est pas placé sous le contrôle de ses électeurs ; il ne représente que lui-même. Mais si des gens du peuple veulent dire pourquoi il voteront, ils pourront le faire dans « Libération ». Cette forme de débat est possible dans les colonnes du journal. Pour sa part, l'équipe de « Libération » refuse de cautionner un système qui coupe la parole au peuple. »[89].

De 1973 à 1981, Libération est dirigé par ses salariés ; il n'y a pas de hiérarchie des salaires et toutes les décisions importantes sont prises par l'assemblée générale des salariés, à la majorité des voix[90].

Vive la révolution et le journal TOUT ![modifier | modifier le code]

La manchette du n°1 de Tout ! publié par Vive la révolution.

Vive la révolution est créé en [91]. Se définissant comme « maoïste-libertaire »[92], ce groupe est également qualifié par certains de « mao-désirant »[93].

VLR publie un journal Tout ![94], surtitré « Ce que nous voulons : tout ! » (premier numéro le ). Jean-Paul Sartre en est le directeur de publication. Parmi ses animateurs, on trouve Roland Castro[95], Guy Hocquenghem, Nadja Ringart, Françoise Picq[96], Marc Hatzfeld, Stéphane Courtois, Tiennot Grumbach, Jacques Bardat, Jean-Paul Dollé et Michel Chemin[97].

Le numéro 12 () est interdit à la vente. Il est accusé d'être « pornographique », ce qui vaut une inculpation d'outrage aux bonnes mœurs à Sartre. Élaboré avec l'aide du Front homosexuel d'action révolutionnaire (FHAR), il revendiquait le « droit à l'homosexualité et à toutes les homosexualités » ainsi que le « droit des mineurs à la liberté du désir et à son accomplissement »[98].

Anti-ouvriériste, ce groupe interviendra davantage sur les questions de société[99] : contre-culture, féminisme radical et MLF[100], homosexualité revendiquée, mouvement de la jeunesse (Front de Libération des Jeunes[101]), etc.

Vive la révolution se dissout en .

En Belgique[modifier | modifier le code]

Le mouvement mao-spontex en Belgique[102] est décrit dans la partie des « mao-spontex » en Belgique de l’article « Mouvement maoïste en Belgique ».

Universités Usines Union[modifier | modifier le code]

Fondé en par des étudiants, anciens étudiants et chercheurs de l'Université libre de Bruxelles (particulièrement de l'institut de sociologie), Universités Usines Union (U.U.U.) se situe dans la mouvance du mao-spontanéisme. Rejoint par des lycéens séduits par l'image rebelle du maoïsme, le groupe mène des actions/provocations exemplaires qui visent à mettre les institutions en contradiction leurs principes académiques.

Le groupe Universités Usines Union noue rapidement des liens avec la Gauche prolétarienne dont le congrès clandestin de 1969 se tient d'ailleurs à Bruxelles, au domicile de militants locaux[103].

Universités Usines Union délaissera peu à peu le champ universitaire pour intervenir, prioritairement, dans les usines de la banlieue bruxelloise comme Volkswagen à Forest. Le groupe produira les premiers « établis » belges, ces étudiants qui quittent l'université pour aller travailler en usine.

En 1970, U.U.U. disparaît à la suite d'une scission entre spontanéistes et marxistes-léninistes.

La Parole au Peuple[modifier | modifier le code]

La Parole au Peuple 1971

La Parole au Peuple (PAP) est fondée, fin 1970, dans les locaux d'une communauté chrétienne de gauche des Marolles à Bruxelles. Sont présents, entre autres, Robert Fuss, Maurice Beerblock, Jean Flinker, Roger Noël[104]etc.

C'est un rassemblement hétéroclite de militants communistes (staliniens) en rupture de Parti et de jeunes (étudiants, lycéens, ouvriers) anti-autoritaires influencés par l'esprit libertaire des événements de l'après Mai 68.

Le groupe intervient dans les usines (soutien aux grèves comme celle des dockers du port d'Anvers), les quartiers (lutte contre les promoteurs, défense des logements populaires, amorce d'une réflexion environnementaliste), le mouvement des femmes (slogan « avortement libre et gratuit »), le mouvement paysan (lutte contre l’extension d'un camp militaire à Marche-en-Famenne - petit Larzac belge), etc.[réf. souhaitée]

La Parole au Peuple est à l'origine de l'Agence de presse Libération-Belgique[105],[106] fondée, en 1972, par Maurice Beerblock[107] et de l'Association Belgique-Portugal, en 1974, après la révolution des Œillets.

Le groupe se dissout en 1977.

Au début des années 2000, c'est un trio d'ex-maos qui fonde Attac à Bruxelles, dont Jean Flinker, un ancien de La Parole au Peuple[108].

En Suisse[modifier | modifier le code]

C'est à Lausanne (Rupture pour le communisme, RPLC) et à Genève (Centre de Liaison Politique, CLP) qu'apparaissent les premiers mao-spontex à la fin des années 60[109].

Rupture pour le communisme[modifier | modifier le code]

Dans Popistes, Histoire du Parti ouvrier et populaire vaudois (1943-2001)[110], Pierre Jeanneret étudie l'histoire du mouvement :

Après avoir organisé, le à Lausanne, une manifestation pour un prix unique modéré des places de cinéma, le Comité Action Cinéma (CAC) se politise et évolue vers un refus global de la « société des loisirs », de la « culture bourgeoise » et une remise en question de la société. Les premières rencontres organisées par les jeunes étudiants dans les quartiers populaires font apparaître que la question du prix des places de cinéma est, pour ces derniers, moins prioritaire que celle du logement et des loyers. De cette rencontre naît en 1971-1972, en réaction à une opération de spéculation immobilière, le comité de quartier autour de L'Écho du Boulevard.

C'est dans cette optique qu’apparaît, en 1972, le groupe Rupture pour le communisme (RPLC), point de rencontre entre ces militants drainés par le Comité Action Cinéma passés par la lutte de quartier et des militants plus politisés issus de la Jeunesse Progressiste. Un des témoins de l'époque définit RPLC comme suit : « Le groupe était proche de la Gauche prolétarienne française dont le journal interdit La Cause du Peuple, fut vendu dans la rue, de manière spectaculaire, par Jean-Paul Sartre. Accordant peu d'importance aux questions théoriques, refusant la démocratie directe ou semi-directe au nom de la « mobilisation dans les usines et dans la rue » (ainsi le slogan « prendre les quartiers »), anti-syndicaliste par principe, mythifiant le « mouvement » et les « masses populaires », par ailleurs opposé aux « trotzks » et aux maoïstes, accusés de rigidité dogmatique, Rupture trouva dans le mouvement parallèle du CAC une base d'élargissement. Sous l'influence de militants venus d'Italie, inspiré de Lotta Continua, le mouvement, dès le 1er mai 1972, prit officiellement le nom de Rupture pour le communisme (RPLC). Il s'orienta vers une ligne « mao-spontex », dans le jargon de l'époque, mélange d'inspiration chinoise et d'esprit libertaire de Mai 68 »[111].

Les militants firent alors un « tournant ouvrier » : RPLC déplaça ses activités dans l'Ouest lausannois, où ses membres s'établirent et cherchèrent du travail. Les formes d'action se diversifient : action dans les quartiers, mouvement « Femmes en lutte » (notamment pour la liberté de l’avortement), Comité antinucléaire de soutien à Kaiseraugst (CASAK), « Comités de soldats », « Comité d'action syndicale », mouvement des collégiens et lycéens, etc. En 1977, RPLC disparaît, éclaté entre ses composantes « spontex » et « maoïstes orthodoxes ».

En Italie[modifier | modifier le code]

Le logo de Lotta Continua.

Lotta Continua[modifier | modifier le code]

Lotta Continua[112] apparaît à l'automne 1969, le premier numéro du journal éponyme sort en novembre.

Ses bases idéologiques sont composites : maoïsme, spontanéisme, anti-stalinisme et opéraïsme[113]. La première période, jusqu'en 1972, est caractérisée par une forte connotation mouvementiste.

Lotta Continua entretient des relations avec les organisations « mao-spontex » française, suisse et belge.

Une convergence significative s'opère entre militants français et italiens, à travers les évènements de Mai 68 et de l'automne chaud de 1969. Nombre de français se rendront en Italie pour témoigner ensuite en France des grèves et des assemblées ouvrières, impressionnés par la forte liaison entre étudiants et ouvriers autour des énormes usines Fiat à Turin. La Gauche prolétarienne publie ainsi un supplément à La Cause du Peuple tout entier consacré au mouvement italien[114]. De son côté, le groupe Vive la Révolution s'inspire de l'exemple du collectif ouvrier-étudiant Lotta Continua, puisant dans les slogans et les graphismes italiens pour enrichir ses publications. Les Italiens avaient déjà interprété le mai français comme un événement potentiellement révolutionnaire et intégré dans leur expression la symbolique du mouvement. Les rencontres transalpines (avec la Suisse pour pivot) permirent l'élaboration de références internationales, voire transnationales, dans la formation d'idées et de pratiques politiques communes[115].

L'organisation se dissout pendant l'été 1977 mais son journal continue à paraître jusqu'en 1982.

En Allemagne[modifier | modifier le code]

La manchette du premier numéro de Wir wollen alles en 1973.
Le pignon d'une maison occupée à Berlin.

La scène Sponti[modifier | modifier le code]

Plus que de mouvement, on parle d'une « scène sponti » (sponti-szene) qui désigne, dans les années 1970, des groupes et militants issus de l'opposition extra-parlementaire (APO) allemande et de l'après Mai-68[116]. Ce courant, refuse le concept léniniste d'avant-garde incarné par les groupes marxistes-léninistes et défend l'idée de la « spontanéité des masses »[117]. Joschka Fischer la décrit comme un « mouvement anarcho-mao-spontex »[118]

D'inspiration libertaire, les Spontis s'organisent en collectifs et mènent des actions exemplaires et créatives qui visent à fonder une véritable contre-culture. Ils créent notamment des communautés perçues comme des « espaces libérés » qui permettent de « changer la vie »[117] et des crèches « antiautoritaires ». Des militantes jouent un rôle important dans l'émergence du nouveau féminisme[119].

La scène sponti est présente dans les principales villes universitaires d'Allemagne, en particulier à Münster (en Rhénanie-du-Nord-Westphalie), Berlin-Ouest et Francfort-sur-le-Main, où elle anime pendant plusieurs années les « conseils étudiants » via ses « groupes de base ». Elle est active dans l'agitation sociale autour de grandes usines comme Opel ou Hoechst[116]. Revolutionärer Kampf intervient également sur ce qui est pour le groupe un sujet majeur, le logement à Francfort, en appelant notamment à l'ouverture massive de squats[120].

À Francfort, une partie de la scène est organisée au sein du groupe Revolutionärer Kampf (Combat révolutionnaire) dont Joschka Fischer et Daniel Cohn-Bendit. Le principal journal sponti est Pflasterstrand[121]. Daniel Cohn-Bendit, qui en a été rédacteur, parle du « magazine de référence du milieu anarchiste à Francfort ("Sponti-Szene") »[122]

En , le point d'orgue du mouvement est la Rencontre à Tunix (de) (« tue nichts », en français : « ne fais rien ») à Berlin où se retrouvent 15 000 personnes et des centaines d'initiatives locales[123],[124]. Le mouvement alternatif est issu de ce courant dont il réinterprète la dimension contre-culturelle et le principe d'autonomie.

Après les auto-dissolutions[modifier | modifier le code]

Le courant « mao-spontex » disparaît, dans les années 1970, par l'auto-dissolution de ses organisations. La plupart de ses militants irriguent, alors, les mouvements sociaux qui émergent. Certains, particulièrement parmi ceux issus de la Gauche prolétarienne, « n’ont pas supporté que l’on siffle la fin du rêve » et se sont suicidés ou ont sombré dans la marginalité[125],[66]. D'autres encore, parfois surnommés les « veuves-mao », refusent cette dissolution qu'ils qualifient de « liquidation ». Certains feront le terreau du mouvement autonome[126].

En France, deux groupes « militaires » apparaissent dans le sillage des mao-spontex : les Brigades internationales (1974-1977) et les Noyaux armés pour l'autonomie populaire[127] (1976-1980). Ces derniers revendiquent, le , l'assassinat de Jean-Antoine Tramoni, l'agent de sécurité de Renault responsable de la mort, le , de Pierre Overney, militant de la Gauche prolétarienne[128].

Dans les années 2000, l’histoire des mao-spontex est évoquée par les services de police, notamment dans « l’affaire de Tarnac »[129].

Usages contemporains du concept de mao-spontex[modifier | modifier le code]

  • En 2008, une affiche d'un groupe de la grande distribution : une jeune femme allongée sur de l’herbe est plongée dans la lecture d’un livre sur Mai 68. En haut de l'affiche, un slogan interpelle : « À quoi ça sert d’avoir de grandes idées si tout le monde n’y a pas accès ? » En bas, la signature de l’annonceur, « Les combats changent, le combat continue »[130].
  • En 2008, l'éponge Spontex Diabolik Rouge[131]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Travaux universitaires[modifier | modifier le code]

  • Gérard Mauger[132], « Gauchisme, contre culture et néo-libéralisme : pour une histoire de la ’génération de Mai 68’ », in Jacques Chevalier (dir.), L'identité politique, PUF, 1994, 206-226 p. ([PDF]en ligne u-picardie.fr).
  • Gérard Mauger, « Jeunesses marginales », Déviance et société, 1977, Volume 1, p. 61-87 [PDF] doi : 10.3406/ds.1977.937 persee.fr.
  • Dominique Damamme, Boris Gobille, Frédérique Matonti, Bernard Pudal (dir.), Mai-Juin 68, L'Atelier, 2008 lire en ligne.
  • Manus McGrogan, Tout! in context 1968-1973: French radical press at the crossroads of far left, new movements and counterculture, 2010 University of Portsmouth.
  • Jean Freyss, Il faut rêver mais sérieusement, Matériaux pour l'histoire de notre temps, Année 1987, Volume 9, Crise des utopies, crise des idéologies persee.fr.
  • Emmanuel Wallon, «Tout est politique, camarade, même l’esthétique !» L’extrême-gauche et l’art en France dans les années 1970 (quelques équivoques d’époque), Une histoire du spectacle militant, Théâtre et cinéma militants, (1966-1981), sous la direction de Christian Biet et Olivier Neveux, L’Entretemps (avec le soutien de l’Université Paris X Nanterre), Vic-la-Gardiole, 2007, pp. 47-79 e.wallon.
  • Ingrid Gilcher-Holtey, Die 68er Bewegung : Deutschland, Westeuropa, USA, C.H. Beck, Munchen, 2001 lire en ligne.
  • Emmanuelle Loyer, Sous les pavés, la Résistance. La Nouvelle Résistance populaire, appropriation et usages de la référence résistante après , Communication dans des actes de colloque Pourquoi résister ? Résister pour quoi faire?, Centre d'histoire de Sciences Po, CNRS Editions, 2004 spire.sciences-po.
  • Françoise Picq, Libération des femmes : les années-mouvement, Éditions du Seuil, 1993.
  • Maurice Tournier, Les mots de mai 68, Presses universitaires du Mirail-Toulouse, Toulouse, 2008.
  • David Hamelin, entretien avec Jean Paul Cruse, Dissidences, n°3, printemps 2012 revuesshs.u-bourgogne.fr.
  • Mathieu Beys, La parole au peuple. Presse progressiste et indépendante autour de mai 68 en Belgique francophone, Bruxelles, ULB, 1999, (Histoire contemporaine).
  • Frédéric Chateigner, Georges Ubbiali, Jean-Philippe Martin et Jean-Philippe Warren, Prochinois et maoïsmes en France (et dans les espaces francophones), Dissidences, n°8, lire en ligne.
  • Pascale Goetschel, Emmanuelle Loyer, Histoire culturelle de la France. De la Belle Epoque à nos jours, Armand Colin, Coll. Cursus, 2002, présentation en ligne.
  • Isabelle Sommier, La violence politique et son deuil - L'après 68 en France et en Italie, Presses Universitaires Rennes, 2008, présentation en ligne.
  • Michel Busch, Mao et le pandore, in Contestations et mouvements, 1960-1980, Cahiers d'histoire du mouvement ouvrier, n°21, Éditions d'en bas, 2005, 248 pages, présentation en ligne.
  • Christian Beuvain, Florent Schoumacher, Chronologie des maoïsmes en France, des années 1930 à 2010, revue électronique Dissidences, n°3, printemps 2012, texte intégral.

Vidéo colloque[modifier | modifier le code]

  • Isabelle Sommier, Recomposition de l’extrême-gauche dans l’après-68, Colloque Mai 68 en quarantaine, Canal-U, 2008, voir en ligne.

Filmographie[modifier | modifier le code]

Films de fiction[modifier | modifier le code]

Documentaires[modifier | modifier le code]

  • Jean-Pierre Thorn, Oser lutter, oser vaincre, 1968, France (95 min)[135]
  • Anne Argouse, Hugues Peyret, Mort pour la cause du peuple, France 3, [136]

Archives de la télévision[modifier | modifier le code]

Radio[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. « Au nom de la spontanéité révolutionnaire, qui leur vaut d'être qualifiés par les trotskistes de « mao-spontex », ils rejettent la conception léniniste du parti. », Anne-Marie Sohn, La jeunesse, un mouvement social ? (1955-1975), dans Histoire des mouvements sociaux en France. De 1814 à nos jours, Paris, La Découverte, Poche/Sciences humaines et sociales, 2014, pp. 555-562, lire en ligne.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Une partie du maoïsme français a pu apparaître comme sensible au discours libertaire », Christine Pina, Extrême gauche, Encyclopædia Universalis, lire en ligne.
  2. Rédaction, La Ligue Communiste s'en prend aux « mao-spontex », Le Monde, 21 mai 1969, [lire en ligne].
  3. Six présidents à l'épreuve des quinze événements qui ont changé la Ve République, Jacques Raynaud, Éditions L'Harmattan, 2011 page 83 et suivantes lire en ligne
  4. Properce, « Le passé impénitent », Tombeau pour Pierre Overney, lire en ligne.
  5. Voir pour illustration le mouvement des « établis », ces étudiants qui quittent l'université pour aller travailler en usine
  6. « Les maoïstes de 1968, même sous leur forme la plus déviante et la plus baroque (les “maospontex”), n'ont pas grand-chose à voir avec les “anars” classiques […]. » (Jacques Julliard, Les gauches françaises: 1762-2012 : Histoire, politique et imaginaire, Flammarion, 2012).
  7. Olivier Mongin, Citizen July et Libération à travers les « trente bouleversantes », Esprit, août/septembre 2006.
  8. « Gauchisme » et nouvelle gauche en Belgique, Courrier hebdomadaire du CRISP, 1973/14, n° 600-601, pp. 1-44, DOI 10.3917/cris.600.0001, lire en ligne.
  9. « Au contraire, avec la naissance de la GP, on va de nouveau accentuer le caractère anti-autoritaire », Jean-Pierre Le Dantec, Destruction ou critique du savoir ?, interview dans Laboratoire Urbanisme Insurrectionnel lire en ligne.
  10. Claire Brière-Blanchet, Voyage au bout de la révolution. De Pékin à Sochaux, Fayard, 2009, lire en ligne.
  11. Les différentes composantes du courant mao-spontex, au niveau international, ne compteront jamais que quelques milliers de militant-e-s (à sourcer)
  12. Voir le livre éponyme : On a raison de se révolter, Benny Lévy-Pierre Victor, Jean-Paul Sartre et Philippe Gavi, Gallimard, collection « La France sauvage », 1974.
  13. Voir le documentaire Oser lutter, oser vaincre de Jean-Pierre Thorn colloque-mai68.ens-lyon.fr
  14. Source primaire : Gauche prolétarienne, Un chant qui monte de la terre archivescommunistes
  15. Isabelle Sommier, La violence politique et son deuil - L'après 68 en France et en Italie, Presses Universitaires Rennes, 2008, lire en ligne.
  16. (...) la zone de convergence entre l’esprit libertaire et la GP est ce que nous définissons alors comme l’anti-autoritarisme, la lutte contre l'autorité que ce soit dans les lycées, les entreprises... Un des éléments fondamentaux de l'époque de Mai 68 est l'effondrement de l’autorité dans tous les domaines, le soulèvement contre l'autorité. Entretien avec Jean Paul Cruse réalisé par David Hamelin le 20 décembre 2009 pour la Revue Dissidences, n°3, printemps 2012 revuesshs.u-bourgogne.fr
  17. Notamment dans les conflits sociaux : le soutien aux séquestrations de patrons, aux occupations d'usine, aux grèves "sauvages" sans préavis, aux coordinations de base plutôt qu'aux organisations syndicales représentatives (comités ouvriers autonomes), au sabotage pour bloquer la production, etc.
  18. Pour rendre compte de leur activisme, Le Monde crée même une nouvelle rubrique, Agitation, présente jusqu'en mars 1972 Le blog des correcteurs du Monde.fr
  19. Par exemple les vols organisés dans des magasins de luxe comme Fauchon avec redistribution dans des quartiers populaires ou des affrontements quasi-militaires avec la police. En France, entre 1968 et 1972, environ 1000 sympathisants de la GP sont incarcérés. - Mathieu Dejean, Comment le maoïsme a séduit une partie de la jeunesse des années 68 en France, Les Inrockuptibles, 9 mars 2018, [lire en ligne].
  20. Gérard Mauger, Gauchisme, contre-culture et néolibéralisme : pour une histoire de la “génération 68”, Curapp, L'identité politique, Paris, PUF, 1994, page 224.
  21. Philippe Buton, L'extrême gauche française et l'écologie. Une rencontre difficile (1968-1978), Vingtième Siècle, Revue d'histoire, 2012/1, pp. 191-203, DOI 10.3917/vin.113.0191, lire en ligne.
  22. Évelyne Pisier, revue Pouvoirs, n°39, 1986, texte intégral.
  23. « (...) Des mouvements comme V.L.R. (Vive la Révolution) qui choisira de se dissoudre, comme le F.L.J. (Front de libération de la jeunesse), comme le M.L.F. (Mouvement de Libération des Femmes), comme le F.H.A.R. (Front Homosexuel d'Action Révolutionnaire) se refusent à être des "organisations" (...) », Ces lycéens, Centre catholique des intellectuels français, Desclée de Brouwer, 1973, p. 149 lire en ligne
  24. Le GIA a d’abord été un mouvement informel, initié en 1972, dans l’après mai 68, par quatre futurs médecins, de la mouvance maoïste, site du GIA
  25. « Front de libération de la jeunesse, textes divers », sur inventin.lautre.net, .
  26. (...) les groupes maos (...) « spontex » (...) chez qui la révolution politique est aussi une révolution de la vie quotidienne, plus sensibles aux questions de culture, d'images, de représentations (...), Godard, Antoine de Baecque lire en ligne
  27. Maos, Morgan Sportes (voir bibliographie) lire en ligne
  28. Claire Brière-Blanchet, Voyage au bout de la révolution. De Pékin à Sochaux., Fayard, 2009, (ISBN 978-2-213-63790-7), lire en ligne.
  29. Investigation into the Maoists in France, Benny Lévy, february-april-november 1971, trad. Mitchell Abidor, Benny Lévy Archive, lire en ligne.
  30. (en) Manus McGrogan, Tout! dans le contexte des années 1968-1973 : la presse française radicale au carrefour de l’extrême-gauche, des nouveaux mouvements et de la contre-culture. [« Tout! in context 1968-1973: French radical press at the crossroads of far left, new movements and counterculture. »], Université de Portsmouth, , 289 p. (lire en ligne)
  31. Chez Sartre on relève, aussi, une gamme très étendue de dérivations lexicalisées formées à partir de certains noms propres très connus en politique : marxisme, titisme, trotskisme, stalinisme, léninisme, maoïsme, gaullisme. Elles sont incorporées naturellement au dictionnaire de langue puisqu’elles ont perdu leur référence unique. Souvent elles participent, aussi, à la création de nouvelles unités lexicales par composition: marxistes-léninistes, mao-spontex. Celles-ci sont inscrites, à côté des mots simples, mots dérivés et mot fléchis, comme unités figées dans le code de la mémoire du sujet parlant. Les éléments assemblés dans la composition forment une unité de sens nouvelle, dont la signification dépasse celle de ses éléments. Dans le cas de mao spontex, création lexicale surgie lors des événements de mai 68, que Sartre enregistre avec un trait d’union nous sommes face à un jeu de mots sur le nom d’une marque d’éponge. Pere Solà, Approche lexicale et sémantique du vocabulaire politique de Sartre dans Situations in La lingüística francesa en el nuevo milenio, M. Carme Figuerola, Montserrat Parra, Pere Solà (eds.), Universitat de Lleida, 2002, p.745
  32. (de)Ingrid Gilcher-Holtey, Die 68er Bewegung : Deutschland, Westeuropa, USA, C.H. Beck, Munchen, 2001, page 101 lire en ligne
  33. Lors des événements de Mai 68, une nouvelle famille politique, les maoïstes, entrent en concurrence, à l'extrême gauche, avec les trotskistes. Ces derniers, plus rigoureux sur les conditions doctrinales dans lesquelles pourra s'effectuer la révolution, ironisent sur la croyance de leurs rivaux en une spontanéité révolutionnaire des masses ; ils les baptisent : « Mao-spontex ». Guy Rossi-Landi, « Des Gardes rouges aux maoïstes de Godard, de Tian'anmen au boom économique... Les relations France-Chine balancent entre fascination et désillusion », 1er avril 2004, lexpress.fr
  34. L'idée c'était que tout le monde partout, tout le temps, est maoïste spontanément. Il suffit de laisser libre cours à tout. Les observateurs avaient surnommé ce mouvement stupide le « Mao-Spontex », comme la célèbre éponge qui absorbait tout et n'importe quoi. «Mao-Spontex», Nadia SALAH, L'Economiste (Maroc), 29 septembre 2004 maghress.com
  35. contre-informations.fr : L'esprit mao spontex : créativité et intelligence révolutionnaires ! (...) les "maos spontex" ont lancé une foule d'initiatives révolutionnaires, en mettant en avant l'esprit : on affronte le système capitaliste, on le fait tomber, maintenant ! (...) Les maos spontex ne tombent pas du ciel ; au contraire même, les maos spontex ont été le produit de leur époque, de la grande vague révolutionnaire des années 1960. (...) Et les choses sont d'autant plus claires que le mouvement mao spontex n'a pas été un mouvement n'ayant existé qu'en France. (...) maospontex2008
  36. Jean-Paul Étienne, La Gauche prolétarienne (1968-1973) : illégalisme révolutionnaire et justice populaire, Thèse de doctorat en Science politique sous la dir. de Jean-Marie Vincent, Université Paris-VIII, 2003, page 11, note 1.
  37. (...) Fin 1977, début 1978, notre mouvement anarcho-mao-spontex avait échoué. C'était le moment où le mouvement antinucléaire prenait de l'ampleur (...), Daniel Cohn-Bendit, Nous l'avons tant aimée, la révolution, Éditions Bernard Barrault, 1986, page 166, Lire en ligne.
  38. (...) Dans les milieux « anarcho-mao-spontex » de la scène alternative, de Francfort à Berlin (...), Olivier Guez, L'impossible retour : une histoire des juifs d'Allemagne depuis 1945, Flammarion, 2007, page 192 lire en ligne
  39. (en) Paul Berman, Power and the Idealists : Or, the passion of Joschka Fischer, and its aftermath, Brooklyn (N.Y.), Soft Skull Press, , 311 p. (ISBN 1-932360-91-3 et 9781932360912, lire en ligne), chap. 1 (« The passion of Joschka Fisher »), p. 46-47
  40. Perrine Kervran, Anäïs Kien, Les années Actuel : contestations rigolardes et aventures modernes, Le Mot et le reste, 2010, page 47.
  41. Guy Gauthier, Le Cinéma militant reprend le travail, Corlet, 2004, page 82.
  42. Le Monde, La Chine de Jean-Michel Carré, 26 avril 2013, texte intégral.
  43. La sinistre et magnifique épopée des gardes rouges, Itinérance (revue), n°8, octobre/novembre 1997, texte intégral
  44. La Martinière, 2013 voir en ligne
  45. (...) Le groupe mao-libertaire Vive la Révolution (...), Manus McGrogan, Vive La Révolution and the Example of Lotta Continua: The Circulation of Ideas and Practices Between the Left Militant Worlds of France and Italy Following May '68, Modern & Contemporary France, Volume 18, Issue 3, 2010, pages 309-328 tandfonline.com
  46. Surenchère de la guérilla-spectacle entre les deux courants du maoïsme spontanéiste : V.L.R. et G. P., Le Débat, Numéros 48 à 50, Gallimard, 1988, page 82 lire en ligne
  47. La question des femmes, en revanche, trouve un terrain favorable dans l'autre courant du maoïsme spontanéiste. A l'intersection de la révolution et de la nouvelle culture, Vive la révolution (VLR) est un curieux mélange (...), Françoise Picq, Libération des femmes : les années-mouvement, Éditions du Seuil, 1993, page 92 lire en ligne
  48. Pour le maoïsme spontanéiste professé par exemple par la Gauche Prolétarienne, c'est du Peuple dont il ne faut pas désespérer. Thierry Blin, L'invention des sans-papiers : essai sur la démocratie à l'épreuve du faible, Presses universitaires de France, 2010, page 34 lire en ligne
  49. Claire Brière-Blanchet, Voyage au bout de la révolution. De Pékin à Sochaux., Fayard, 2009, lire en ligne.
  50. Bruno Frappat, Pouvoir « Mao-Spontex » à Louis-le-Grand, Le Monde, 3 mai 1969, [lire en ligne].
  51. Sous l'œil goguenard et secrètement comblé des maos-staliniens du PCMLF, les groupuscules maoïstes issus du milieu étudiant virent à l'anarcho-maoïsme (Gauche prolétarienne) ou au mao-spontanéisme (Vive la révolution). Henri Weber, Que reste-t-il de mai 68 ? : essai sur les interprétations des événements, Seuil, 1998 lire en ligne
  52. Jean Jacques Lebel, Entretiens avec le Living theatre, Pierre Belfond, 1969, page 229 lire en ligne
  53. Rémi Hess, Les maoïstes français : une dérive institutionnelle, Édition Anthropos, 1974, page 149 lire en ligne
  54. Le résultat, que certains ont appelé son « anarcho-maoïsme », fut une philosophie politique de l'action (...) John Gerassi, Entretiens avec Sartre, 2011 lire en ligne
  55. (...) les tentatives bureaucratiques des organisations centralisées en quête de récupérer l’énergie des anarcho-maoïstes (...), Aliette G. Certhoux, Hommage à Jean-Paul Dollé. 14. Ce que tu ne pouvais pas nous dire, La Revue des Ressources, 25 mai 2011 larevuedesressources.org
  56. La Banque des mots, Presses universitaires de France, 1974 lire en ligne
  57. Jean-Paul Dollé, L'insoumis, Grasset, 1997 lire en ligne
  58. (...) Tout !, journal étudiant créé par des « maospontex », jeunes anarchistes fascinés par la révolution culturelle de Pékin (...), Claudine Monteil, Les Amants de la Liberté, l’aventure de Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir dans le siècle, Editions 1, 1999 et collection de poche, J’ai Lu n°6133. lire en ligne
  59. (...) notre "philosophie" était une bizarre synthèse anarcho-robespierriste, si la chose peut se concevoir : nous étions à la fois très durs, très sectaires, dictatoriaux dans nos comportements, absolutistes, puritains, et très anti-léninistes, très opposés à la théorie du "parti d’avant-garde", etc… Nous n’aspirions pas (en principe) à diriger qui que ce soit, mais à "nous mettre à l’école des masses"., entretien d'Olivier Rolin et d'Yves Charnet publié dans le n°18/19 de la revue Scherzo consacré à Olivier Rolin en 2002 lire en ligne.
  60. (...) je me souviens avoir donné ma démission aux Trotskystes radicaux chez qui j’étais pour rejoindre les Mao Spontex à Nanterre, au moment-même où ils se dissolvaient… drôle., Richard Pinhas, interview Bester, Gonzaï, webzine culturel, n°307, 11 février 2012, lire en ligne.
  61. Claude Muret. Mao-cosmique, L'Âge d'Homme, 1975, Lausanne lire en ligne.
  62. Laurent Joffrin, Cécile Daumas, Rachid Laïreche, Serge July : le 22 mars 1968, « personne ne voulait de leaders », Libération, 21 mars 2018, [lire en ligne].
  63. Michel Busch, Mao et le pandore, in Contestations et mouvements, 1960-1980, Cahiers d'histoire du mouvement ouvrier, n°21, Éditions d'en bas, 2005, 248 pages, lire en ligne.
  64. Les mots de mai 68, Maurice Tournier, Presses universitaires du Mirail-Toulouse, Toulouse, janvier 2008 (ISBN 285816892X et 978-2858168927), extrait page 107 : Un cas limite est celui des maoïstes appelés spontanéistes : Mao-Spontex, ex-Gauche Prolétarienne, Vive La Révolution" (voir Richard Gombin, Les Origines du gauchisme, Seuil, 1971) lire en ligne
  65. Jean-Paul Étienne, La Gauche prolétarienne (1968-1973) : illégalisme révolutionnaire et justice populaire, Thèse de doctorat en Science politique sous la dir. de Jean-Marie Vincent, Université Paris-VIII, 2003, page 45.
  66. a b et c Jacques Leclercq, Ultras-gauches : Autonomes, émeutiers et insurrectionnels 1968-2013, L'Harmattan, 2013, page 11 et suivantes.
  67. Jean Freyss, Il faut rêver mais sérieusement, Matériaux pour l'histoire de notre temps, Année 1987, Volume 9, Crise des utopies, crise des idéologies, p.31 persee.fr
  68. En 1970, la Gauche prolétarienne est interdite. Apatride et dirigeant d'un groupe interdit, Benny Lévy doit mener une vie clandestine. Il reste un révolutionnaire professionnel jusqu'en 1973, date à laquelle le groupe s'auto-dissout. Entre-temps, il aura soutenu le projet de fonder le journal Libération où les membres de la GP seront majoritaires, mais il ne s'implique pas personnellement dans le journal. Biographie de Benny Lévy biographie.tv
  69. La révolte étudiante : les animateurs parlent, Alain Geismar, Jacques Sauvageot, Daniel Cohn-Bendit, présentation d'Hervé Bourges, Éditions du Seuil, collection « L'histoire immédiate », 1968, 128 p.
  70. La phase de répression tous azimuts dirigée par Marcellin [ministre de l’Intérieur, ndlr] a obligé la GP à trouver des formes de clandestinité où l’héritage de la Résistance prenait une force accrue. Il y a eu alors un mouvement de sympathie à l’égard des membres de la GP, à la suite de l’interdiction de La Cause du Peuple et l’arrestation d’Alain Geismar. Sartre, Yves Montand, Simone Signoret, Jean Genet, Michel Foucault, qui ne sont pas particulièrement maoïstes, vont s’engager pour la GP. Ceux qu’on appelait les «progressistes» considéraient cette répression policière de plus en plus dangereuse pour les libertés. Dans le maoïsme d’après 68, il y a la Chine et Mai, interview de Jean-Claude Milner, Libération, 29 septembre 2009 liberation.fr
  71. Le fascisme aujourd'hui ne signifie plus la prise du ministère de l'intérieur par des groupes d'extrême droite, mais la prise de la France par le ministre de l'intérieur., André Glucksmann, Nouveau fascisme, nouvelle démocratie, Les Temps Modernes, 1972 blog.lemonde.fr
  72. À Vincennes, certains étudiants et enseignants, influencés par le maoïsme, les « mao-spontex », vilipendés pour leur « spontanéisme » – Glucksmann, Salmon (...), Pascale Goetschel, Emmanuelle Loyer, Histoire culturelle de la France: De la Belle Epoque à nos jours, Armand Colin, Coll. Cursus, 2002, lire en ligne.
  73. Nouveau fascisme, nouvelle démocratie : dossier conçu et réalisé sous la direction des militants maoïstes groupés de "La cause du peuple", Les Temps modernes, Paris, 1972, Stanford University Libraries stanford.edu.
  74. Dominique Damamme, Boris Gobille, Frédérique Matonti, Bernard Pudal (dir.), Mai-Juin 68, L'Atelier, 2008, page 301 lire en ligne
  75. Vers la guerre civile, Alain Geismar, avec Serge July, Erlyn Morane, Éditions et publications premières, collection Stratégies, Denoël, 1969, 440 p.
  76. Article Larousse, Olivier Rolin, Un militant d'extrême gauche, Encyclopédie Larousse larousse.fr
  77. Gauche prolétarienne, De la lutte violente de partisans, mars 1970,lire en ligne.
  78. Minutes du procès d'Alain Geismar, préface de Jean-Paul Sartre, Paris, France, Éditions Hallier, Documents L'Idiot International, 1970, 219 p.
  79. Henri Weber, Mai 68, Pourquoi le Mai français n'a pas sombré dans le terrorisme, Marianne, 5 avril 2008, lire en ligne.
  80. L'engrenage terroriste, Alain Geismar, Paris, France, Fayard, 1981, 184 p.
  81. La mort de «Pierrot» Overney est un assassinat. Le mouvement maoïste tient son premier martyr. (...) pour éviter d’autres morts et une spirale de la violence (plus quelques autres différends), les dirigeants de la GP décideront l’année suivante la dissolution de l’organisation. liberation.fr
  82. Fragments d'Histoire sur la gauche radicale, Tag Archives: Réunion des Chrysanthèmes , Extrait des Cahiers prolétariens, n°2, janvier 1974, lire en ligne
  83. A la réunion des Chrysanthèmes, la GP se dissout. La majorité renonce à la lutte armée (July, Geismar, Benny Lévy…) et une minorité d’irréductibles ne veut pas lâcher le morceau. Continuer la lutte ou rentrer dans le rang ? Vie civile ou clandestinité ? Collaborer ou résister ? Obéir ou tout faire péter ?, Technikart, Il était une fois la révolution à Libération, n°78, 4 mars 2009, lire en ligne.
  84. Christophe Schimmel s'est engagé à l'âge de 15 ans dans la Gauche prolétarienne. et la reproduction d'une des photos, Tombés pour les maos, Libération, 18 novembre 2008 liberation.fr
  85. Voir Mort pour la cause du peuple, d'Anne Argouse et Hugues Peyre sur France 3 haute-normandie.france3.fr
  86. https://data.bnf.fr/11877703/nouvelle_resistance_populaire_france/
  87. Rémi Guillot, « Les réseaux d’information maoïstes et l’affaire de Bruay-en-Artois », Les Cahiers du journalisme, no 17,‎ , p. 210-224 (lire en ligne).
  88. La naissance de Libération : pas comme les autres, France Culture. Transcription par Taos Aït Si Slimane, de l’émission Concordances des temps, par Jean-Noël Jeanneney, du 25 novembre 2006, consacrée à La naissance de Libération avec Laurent Martin, spécialiste de l’histoire des médias, ancien élève de l’ENS Saint-Cloud, agrégé et docteur en histoire et membre du Centre d’histoire culturelle de l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines. fabriquedesens.net
  89. Libération a 40 ans, Feuilletez le premier «Libé» en fac-similé, 4 février 2013, lire en ligne.
  90. François Samuelson, Il était une fois Libé, J'ai Lu, 413 pp.
  91. Roland Castro : (...) L’idée, c’était d’être moins dogmatique que La cause du peuple. Mao, oui, en reprenant le concept de révolution culturelle, mais dans un élan “spontané” : on nous appelait les Mao-Spontex. On adoptait une grille de lecture différente de l’individu plus que du collectif (...) Tout!
  92. Jean-Paul Dollé dans L'insoumis (Grasset 1997) : Vive La Révolution, le groupe anarcho-maoïste lire en ligne
  93. Médecins Sans Frontières : La biographie, Anne Vallaeys lire en ligne
  94. Vieux journaux & tri sélectif — TOUT… jusqu’à l’implosion, 4 octobre 2010 archyves.net
  95. (..) en 1969, il crée la même année le mouvement maospontex « Vive la Révolution », Ma légende du Siècle sur rolandcastro.blog.lemonde.fr
  96. Françoise Picq, MLF : 1970, année zéro, Libération, 7 octobre 2008 liberation.fr.
  97. TOUT !, Benoît Sabatier, Technikart (niews, culture et société),1er avril 2002 technikart.com
  98. Hervé Hamon, Patrick Rotman, Génération, Le Seuil, T.2, Les années de poudre, 1988.
  99. contre-informations.fr : Et au-delà de la Gauche Prolétarienne, il ne faut surtout pas oublier les maos spontex de Vive La Révolution, qui ont joué un rôle essentiel dans l'affirmation du mouvement féministe, du mouvement gay et lesbien, de la jeunesse en lutte contre les carcans idéologiques réactionnaires, et qui furent les premiers à lancer les mots d'ordre « Ce que nous voulons : tout ! ». maospontex2008
  100. (...) VLR, un collectif maoïste « spontex » dont sont issus le Mouvement de libération des femmes (MLF) (...), Razmig Keucheyan, Hémisphère gauche: une cartographie des nouvelles pensées critiques, Editions Zones, 2010, page 51 Texte intégral
  101. Gérard Mauger, « Jeunesses marginales », Déviance et société, 1977, Volume 1, p. 62 persee.fr
  102. Référence pour la section Belgique : Manuel Abramowicz, Une étude inédite, Au cœur de la galaxie m-l promaoïste de Belgique : Dans ces années de nouvelles divisions affectent le monde communiste. La forme d’organisation léniniste pour le parti est notamment remise en cause. Mai 68 donne naissance à des groupes maoïstes « spontanéistes » - connus sous le vocable de « mao-spontex » - refusant la forme « parti » pour conduire la lutte révolutionnaire. Parmi ces groupes, citons : Université-Usine-Union (UUU), la Parole au Peuple (Pap) (...) Après une autocritique du « spontanéisme » (considéré notamment comme une « dérive anarchiste ») (...) La Parole au peuple, journal de l'organisation mao-spontex du même nom active en Belgique dans les années 1970 Une étude inédite
  103. Serge Govaert, Mai 68, c'était au temps où Bruxelles contestait, De Boeck éditeur, Coll. Pol-His, 2001 lire en ligne
  104. (...) Jean Flinker et Roger Noël, alias Babar, anciens membres de l'organisation maoïste La Parole au Peuple (PAP) (...), José Gotovitch et Anne Morelli, Presse communiste, presse radicale, 1919-2000: passé, présent, avenir, Condé-sur-Noireau, Fil rouge / Aden, 2007
  105. Agence de Presse Libération-Belgique Labour History News
  106. Astrid Waterinckx, Alternatieve pers in België na mei ’68 : Agence de Presse Libération-Belgique, licentiate Nieuwste Geschiedenis, UGent, master of Arts in European Studies, K.U.Leuven « Lire en ligne »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)
  107. La mort de Maurice Beerblock, Serge JULY, Ceux qui l'ont connu au journal se souviennent d'un personnage chaleureux, qui cherchait à s'accomplir dans une quête permanente de révoltes, sans jamais changer de route liberation.fr medias
  108. (...) naissance d'Attac. Jean Flinker, Serge Cols et Jean-Claude Cols, les principaux fondateurs de la locale bruxelloise, étaient issus de mouvements maoïstes (« mao-spontex » pour le premier, « grippiste » pour les deux autres). Sophie Heine, Le mouvement Attac en Belgique, Courrier hebdomadaire du Centre de recherche et d'information socio-politiques, 2008/18-19 (n° 2003-2004) cairn.info
  109. Les ex-maoïstes, petits soldats romands du Grand Timonier, L'Hebdo, 6 octobre 2005 : Le maoïste connut la gloire entre 1966 et 1975. Plus que le prolétariat, c'est le peuple qu'il voulait rassembler : un agrégat de paysans, de petits bourgeois, d'intellectuels, d'artistes et de nationalistes qu'il traquait au sein des «organisations de masse» pour les allier au prolétariat. En fait d'alliance, on a mariné entre soi, ossifiant et dogmatisant progressivement un mouvement qui avait eu son heure de spontanéité, au point qu'on parlait des « spontex ». Les ex-maoïstes, petits soldats romands du Grand Timonier, hebdo.ch, 2005
  110. Pierre Jeanneret, Popistes, Histoire du Parti ouvrier et populaire vaudois (1943-2001), Editions D'en Bas, Lausanne 2002, Rupture pour le Communisme (RplC) : (..) Ces slogans traduisent parfaitement le courant dit « spontex » (...) Il convient ici de définir le spontanéisme, une tendance du gauchisme qui eut son heure de gloire dans les années 70 (...) C'était à l'origine un groupe « spontex » (...) Il s'orienta vers une ligne « mao-spontex », dans le jargon de l'époque, mélange d'inspiration chinoise et d'esprit libertaire de Mai 68 (...) avait complètement perdu son côté « spontex » (...) Dans sa première époque, dite « spontex », Rupture avait bien pénétré le milieu scolarisé des collégiens et [lycéens] (...) lescommunistes.org
  111. Rupture pour le Communisme, Pierre Jeanneret fonjallaz.net
  112. (...) anciens dirigeants du groupe mao-spontanéiste « Lotta Continua » (...), Lectures politiques, Violence et politique, vert-social-demo.over-blog
  113. À l'assaut du ciel, Steve Wright, Editions Sennevero, 2007
  114. Supplément au numéro 13 de la Cause du Peuple, LOTTA CONTINUA, Lettre des ouvriers de la Fiat à leurs camarades du Sud (...) LOTTA CONTINUA, Brochure parue en juillet 1969) contre-informations.fr
  115. « Le groupe mao-libertaire Vive la Révolution s'inspira beaucoup de l'exemple du collectif ouvrier-étudiant Lotta Continua, puisant dans les mots d'ordre et images italiens pour embellir ses publications. » Vive La Révolution and the Example of Lotta Continua: The Circulation of Ideas and Practices Between the Left Militant Worlds of France and Italy Following May '68, Manus McGrogan, Modern & Contemporary France, Volume 18, Issue 3, 2010, pages 309-328 tandfonline.com
  116. a et b Florence Samson, 1968-2008 : L'héritage amer d'une génération, L'Harmattan, 2007, page 55.
  117. a et b Wolfgang Kraushaar, La scène "sponti" de Francfort. Entre subculture et tentative d'expérience politique, 2004, résumé.
  118. Daniel Cohn-Bendit, Nous l'avons tant aimée, la révolution, Editions Bernard Barrault, 1986, page 166.
  119. Collectif, Frauengruppe im Revolutionären Kampf (1973), texte intégral en allemand.
  120. Thomas Keller, Les verts allemands : un conservatisme alternatif, L'Harmattan, 1993, page 22.
  121. « Plage pavée ». À mettre en relation avec le « Sous les pavés, la plage », de Mai 68, en France.
  122. Daniel Cohn-Bendit, auto-présentation.
  123. Thierry Lefebvre, La Bataille des radios libres : 1977-1981, éditions Nouveau, 2008, extrait en ligne.
  124. Bernard Brigouleix, Le rassemblement Tunix à Berlin-Ouest, des milliers de jeunes Occidentaux en quête d'un nouveau gauchisme, Le Monde, 31 janvier 1978, [lire en ligne].
  125. (...) ceux qui n’ont pas supporté que l’on siffle la fin du rêve. Combien furent-ils ? Peut-être 200 ou 300, sur un total d’un millier, mais personne n’a de chiffres précis : cette histoire-là reste à écrire. Certains ont dérivé vers le mouvement autonome, d’autres vers une marginalité faite de braquages et/ou de drogue. D’autres encore ont mis fin à leurs jours. Schimmel a fait plusieurs tentatives de suicide dans les années 1970. Il affirme que quinze des trente-cinq jeunes qu’il a recrutés pour la GP (il était alors un des éléments actifs du « mouvement de la jeunesse ») sont décédés dans des circonstances tragiques dans les années suivant la fin du mouvement maoïste : suicides, overdoses, et même attaque en solo du commissariat d’Argenteuil à coups de cocktails Molotov pour l’un d’eux. C’est parmi les plus jeunes et les ouvriers que les dégâts auraient été les plus manifestes. (...) extrait de Tombés pour les maos, Libération, 18 novembre 2008 liberation.fr
  126. Les mouvements autonomes abritent les post-situationnistes, les « maoïstes spontanéistes ou maospontex » ou bien « militaristes » issue de l’ex-Gauche prolétarienne, mais aussi les libertaires (...) Jean-François DAGUZAN, Directeur de la revue Sécurité globale, L’ultra-gauche : le retour des autonomes ?, n°12, été 2010 frstrategie.org
  127. Composés pour partie d'anciens militants de la Gauche Prolétarienne
  128. Morgan Sportès « Ils ont tué Pierre Overney », Grasset, 2008 (ISBN 9782246712015)
  129. Cet anarchisme est fortement « spontanéiste » (et l’on retrouve là encore une influence clairement gauchiste - version 70’s - du « maoïsme spontanéiste », ou « mao spontex » de Mai 68), mettant l’accent sur « l’auto-organisation », notamment « locale », et se refusant volontairement à la théorisation de son action Note de lecture réalisée à la demande de la ministre de l’Intérieur Michèle Alliot-Marie et des services policiers sur « L’insurrection qui vient », Comité invisible, éditions La Fabrique, 2007 archives du net
  130. Jysecheresse sur 20minutes-blogs.fr
  131. Un mot encore sur les néo-spontex sur le blog Le Pavé en mousse, « Il est permis de permettre » pave68enmousse.blogspirit
  132. En 2012, Gérard Mauger est directeur de recherche émérite au CNRS.
  133. « (...) allusion à la mort de Mao, en 1976, au moment des épreuves du bac en juin — or Mao est mort en septembre de la même année (...) » Magazine Cinéma sur paperblog.fr.
  134. « Le gauchisme, objet d'art » sur loeildeschats.
  135. « Mai 68 à l'usine Renault de Flins, la base déborde le syndicat et occupe l'usine sans attendre les mots d'ordre » sur cineclubdecaen.com.
  136. « Le 5 mars 1972, plus de 200 000 personnes forment un cortège funéraire qui accompagne dans les rues de Paris le cercueil d'un jeune inconnu, Pierre Overney. Dans la foule certains ont le poing levé et crient "Nous vengerons Pierrot !" » sur haute-normandie.france3.fr.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]