La Fille de Pohjola

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La Fille de Pohjola
opus 49
Pohjolan tytär
Image illustrative de l’article La Fille de Pohjola
Sibelius en 1913.

Genre Poème symphonique
Nb. de mouvements 1
Musique Jean Sibelius
Sources littéraires Kalevala
Durée approximative environ 14 à 15 minutes
Dates de composition 1906
Commanditaire Robert Lienau
Création
Saint-Pétersbourg Drapeau de l'Empire russe Empire russe
Interprètes Orchestre du Théâtre Mariinsky,
Jean Sibelius (dir.)

La Fille de Pohjola (en finnois : Pohjolan tytär), op. 49, est un poème symphonique terminé par le compositeur finlandais Jean Sibelius en 1906.

Historique[modifier | modifier le code]

À l'automne de 1904, la majorité des œuvres orchestrales les plus importantes de Sibelius ont été imprimées, et les chefs d'orchestre à travers le monde les ont inscrites avec succès à leurs répertoires. Cependant, le système du droit d'auteur était sous-développé, et la Finlande, alors partie autonome de la Russie, n'a pas signé la Convention de Berne qui contrôlait les droits d'auteur. Tous ces concerts n'ont apporté aucun revenu à Sibelius.

En , Sibelius va à Berlin où il rencontre Ferruccio Busoni, Christian Sinding et le violoniste Willy Burmester. Il découvre plusieurs œuvres importantes, telles que la cinquième symphonie de Mahler, les Nocturnes de Debussy et Une vie de héros de Strauss. Il écrit lui-même une musique de scène pour Pelléas et Mélisande. Busoni l'a invité à diriger sa deuxième symphonie, et le concert le a été un grand succès.

À Berlin, Sibelius a signé un contrat d'édition avec Robert Lienau. Le compositeur était fatigué de faire des affaires avec Breitkopf & Härtel, avec lesquels les contacts se faisaient principalement par l'intermédiaire des éditeurs finlandais. Selon le contrat d'édition avec Lienau, Sibelius devait écrire quatre œuvres majeures par an. Une somme considérable était promise en contrepartie.

En , Sibelius a été invité à diriger ses œuvres à Heidelberg et à Liverpool. À Liverpool, le , Sibelius a interprété avec succès la première symphonie et Finlandia.

De retour chez lui, Sibelius s'est plongé dans un travail intense. L'essentiel était consacré à un nouveau poème symphonique qu'il appelle dans ses lettres Luonnotar (Fille de la Nature) (le titre Luonnotar a été donné plus tard à une autre œuvre). Sibelius a fait des changements et adapté le programme de la composition pour se conformer à une autre histoire du Kalevala. Väinämöinen et la fille de Pohjola avaient maintenant les rôles principaux. Sibelius proposait comme titre L'aventure d'un héros. Après de longues délibérations avec son éditeur, Sibelius a finalement appelé l'œuvre la Fille de Pohjola.

La première exécution a été faite à Saint-Pétersbourg, en Russie en [1], avec le compositeur lui-même dirigeant l'Orchestre du Théâtre Mariinsky.

Argument[modifier | modifier le code]

Le passage du Kalevala qui a inspiré cette pièce, a connu diverses traductions comme La Blessure ou Väinämöinen et la jeune fille de la Ferme du Nord. Le poème symphonique présente Väinämöinen « vieux, avec la barbe blanche, qui voit la belle fille du Nord (Pohjola) », assise sur un arc en ciel, tissant un drap d'or alors qu'il est monté sur un traîneau dans un paysage sombre. Väinämöinen lui demande de se joindre à lui, mais elle lui répond qu'elle ne partira qu'avec l'homme qui pourra effectuer un certain nombre de travaux difficiles, comme attacher un œuf avec des nœuds invisibles et, tout particulièrement, construire un bateau à partir de fragments de sa quenouille. Väinämöinen essaie d'accomplir ces tâches en se servant de la magie qu'il connaît. Il exécute avec réussite la plupart des travaux mais il se heurte finalement aux esprits mauvais lors de sa tentative de construire le bateau. Il se blesse avec une hache. Il abandonne les travaux et continue son voyage seul.

Orchestration[modifier | modifier le code]

La fille de Pohjola est considérée comme la composition la plus colorée de Sibelius. Elle est écrite pour un grand orchestre :

Instrumentation de la fille de Pohjola
Cordes
premiers violons,
seconds violons,
altos,
violoncelles,
contrebasses,
1 harpe
Bois
2 flûtes,
1 piccolo,
2 hautbois,
1 cor anglais,
2 clarinettes,
1 clarinette basse,
2 bassons,
1 contrebasson
Cuivres
4 cors en fa,
2 cornets en si,
2 trompettes en si,
3 trombones,
1 tuba
Percussions
timbales

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. François-René Tranchefort, Guide de la musique symphonique, Fayard 1986, p. 720 (ISBN 2-213-01638-0)

Liens externes[modifier | modifier le code]