La Tempête qui tue

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La Tempête qui tue
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L'affiche américaine du film.
Titre original The Mortal Storm
Réalisation Frank Borzage
Scénario Claudine West
Hans Rameau
George Froeschel
Phyllis Bottome (roman)
Acteurs principaux
Sociétés de production Loew's Company
Metro-Goldwyn-Mayer
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre Drame
Durée 100 min
Sortie 1940

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Bande-annonce du film.
James Stewart.
Margaret Sullavan.

La Tempête qui tue (The Mortal Storm) est un film américain en noir et blanc réalisé par Frank Borzage, sorti en 1940.

C'est l'un des films les plus frontalement anti-nazis sortis avant l'entrée en guerre des États-Unis. Ce qui entraîna l'interdiction des films produits par la MGM en Allemagne.

Synopsis[modifier | modifier le code]

Début des années 1930 dans une petite ville (entourée de montagnes) du sud de l'Allemagne. Le jour de son soixantième anniversaire, le professeur Roth est fêté par tous : sa femme, ses enfants - sa fille, son fils et ses deux beaux-fils, mais aussi ses étudiants et ses collègues de l'université. Mais l'ambiance festive laisse bientôt place à une atmosphère nouvelle créée par l'arrivée au pouvoir d'Hitler qui réveille le nationalisme de la jeunesse en soif d'impérialisme. Seul Martin Breitner se déclare ouvertement inquiet par les événements qui réjouissent ses camarades ayant vite endossé l'uniforme. Devant ses yeux, l'instituteur juif est pris à partie et battu dans la rue. Prenant sa défense, Martin n'est accompagné que de la fille du professeur, Freya. Pour le sauver d'une mort certaine, Martin aide le vieil homme à franchir la frontière autrichienne (toute l'action du film se déroule avant l'Anschluss du ) et lui-même reste en Autriche où il a de la famille.

Peu de temps après, c'est le professeur qui est emprisonné pour ses travaux scientifiques à rebours de l'eugénisme. Ses beaux-fils et celui qui faillit devenir son gendre ne font rien pour le sauver des griffes du parti qu'ils soutiennent pleinement.

Après la mort du professeur en cellule, sa femme, sa fille Freya et son jeune fils prennent le train Munich-Innsbruck pour se réfugier eux aussi en Autriche, mais Freya, qui a souhaité emporter avec elle le dernier travail inachevé de son père, est pour ce motif retenue à la frontière et la police nazie lui confisque son passeport avec interdiction de quitter l'Allemagne.

Alors qu'elle est désemparée, un mot de la mère de Martin l'amène à la ferme de celle-ci, située dans les hauteurs enneigées. Elle a l'heureuse surprise d'y retrouver Martin. Sans doute alerté par la mère de Freya, il est revenu incognito pour l'aider à se sauver en Autriche durant la nuit.

Ayant chaussé des skis, les deux jeunes gens grimpent vers le col pour ensuite dévaler l'autre versant et passer en Autriche, mais une patrouille allemande s'est lancée à leur poursuite. Tandis que le couple d'amoureux glisse à skis vers la liberté, un tir d'arme à feu touche la jeune femme. Elle meurt dans les bras de Martin, aux portes du village autrichien.

Les deux demi-frères de Freya apprennent la triste nouvelle ; l'un d'eux se réjouit de savoir que Martin, du moins, est sauvé. Il se fait gifler par son frère, qui le quitte.

Fiche technique[modifier | modifier le code]

Distribution[modifier | modifier le code]

Et, parmi les acteurs non crédités :

La représentation du nazisme dans le film[modifier | modifier le code]

Dès les premières scènes, avant même l'arrivée du NSDAP au pouvoir en , l'idéologie nazie est présente dans l'esprit de la population : lors de l'anniversaire du professeur avec sa famille quand la plupart des membres se précipite autour du poste radio dès qu'ils apprennent la nomination d'Hitler en tant que chancelier, oubliant même la raison de leur venue. Durant le film, la montée rapide du parti nazi est mise en avant par des changements sociologiques tels que le salut nazi « Heil Hitler », de nouveaux hymnes (chants) et, pour certains, le port de l'uniforme des S.A. (Sturmabteilung). Le parti pris le plus évident du réalisateur est le parallélisme de plusieurs scènes, comme celles se déroulant dans la classe du professeur : l'une où tous les étudiants en civil souhaitent l'anniversaire du professeur et l'autre, quelques plans plus tard, où presque tous les étudiants portent l'uniforme et quittent la salle au milieu du cours, remettant en cause son autorité. On retrouve ces étudiants dans la cour, brûlant des livres contraires à l'idéologie nazie. Ce film montre l'emprise du pouvoir nazi, passant d'un respect du domaine privé (scène où les SA attendent Martin dans la rue pour le frapper) à sa violation (scène où les SA s'imposent dans la ferme)[1].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]