La Reine de la nuit (personnage)

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La Reine de la nuit
Personnage de fiction apparaissant dans
La Flûte enchantée.

La Reine de la nuit (maquette de costume de Jacques Drésa pour l'Opéra de Paris, 1922).
La Reine de la nuit (maquette de costume de Jacques Drésa pour l'Opéra de Paris, 1922).

Sexe Féminin
Activité Reine de la Nuit
Famille Mère de Pamina
Ennemie de Sarastro

Créée par Emanuel Schikaneder et Wolfgang Amadeus Mozart
Interprétée par Josepha Weber (à la création)
Voix Soprano

La Reine de la nuit est un personnage de l'opéra La Flûte enchantée de Wolfgang Amadeus Mozart, composé sur un livret d'Emanuel Schikaneder.

Personnage[modifier | modifier le code]

Proposition de mise en scène pour la première apparition de la Reine de la nuit (Karl Friedrich Schinkel, Berlin, 1815).

La Reine de la nuit est un personnage féminin de La Flûte enchantée de Mozart, dont le rôle est écrit pour une voix de soprano colorature[1],[2],[3].

Dans l'opéra, elle apparaît seule ou précédée de son escorte, les Trois Dames. La Reine de la nuit est la mère de Pamina[1],[2],[3].

Symboliquement, elle représente la Nuit, « avec son mystère, ses cauchemars, ses sortilèges, si puissante sur l'imagination romantique qu'elle effraie et attire à la fois »[2], mais aussi la « puissance des profondeurs, la mère de ces forces instinctives, destructives et cependant indispensables à la vie »[2].

Avec deux airs qui lui sont destinés, son rôle est court mais crucial au sein de l'opéra, en particulier quant à son influence psychologique sur les héros Tamino et Pamina[1].

Airs[modifier | modifier le code]

Fichier audio
O zittre nicht, mein lieber Sohn
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Fichier audio
Der Hölle Rache kocht in meinem Herzen
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Dans l'opéra, La Reine de la nuit chante deux grands airs précédés de récitatifs accompagnés[1],[2],[3] :

  • « O zittre nicht, mein lieber Sohn », à l'acte I, air « tendre et affligé »[1], à la « réelle douleur »[2], dans lequel la Reine demande à Tamino d'aller délivrer sa fille Pamina, retenue prisonnière par Sarastro, qu'elle présente comme méchant ; l'air s'achève sur des vocalises « qui dépassent, à l'aigu, le registre normal du soprano »[2] ;
  • « Der Hölle Rache kocht in meinem Herzen », à l'acte II, air célèbre qui révèle son visage maléfique, dans lequel elle demande à Pamina d'aller tuer Sarastro, au « comble de l'exaltation », et qui traduit « la nature farouche, aveugle de la passion du personnage »[2] ; l'air comprend « des vocalises aiguisées comme des poignards et une mélodie proche du cri, basculant sur de vertigineux sauts d'octave » et nécessite « une voix à la fois virtuose et dramatique »[1].

Elle intervient également dans le finale[1].

La tessiture de la Reine de la nuit est « redoutable entre toutes, réclamant un art magistral de la colorature, un suraigu dur et perçant », notamment pour les quatre contre-fa de l'air « Der Hölle Rache », ainsi qu'un « héroïsme apte à passer la barrière de l'orchestre »[1].

Interprètes[modifier | modifier le code]

Le rôle a été créé en 1791 par Josepha Hofer née Weber (la sœur de Constance, épouse de Mozart)[3].

Au XXe siècle, les sopranos Maria Ivogün, Edda Moser, Lucia Popp et Edita Gruberová sont des grandes interprètes du rôle[1]. Diana Damrau est aussi une interprète très connue qui a interprété le rôle de la Reine de la Nuit à la "Royal Opera House"

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h et i Dermoncourt 2005, p. 761.
  2. a b c d e f g et h Laffont et Bompiani 2003, p. 832.
  3. a b c et d (en) Joyce Bourne, « Queen of Night », dans A Dictionary of Opera Characters, Oxford University Press, (ISBN 978-0-19-954819-4, lire en ligne)

Bibliographie[modifier | modifier le code]