La Marche de Radetzky (roman)

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La Marche de Radetzky
Image illustrative de l’article La Marche de Radetzky (roman)
Couverture de l'édition originale allemande de La Marche de Radetzky.

Auteur Joseph Roth
Pays Drapeau de l'Autriche Autriche
Genre Roman
Version originale
Langue Allemand
Titre Radetzkymarsch
Éditeur Gustav Kiepenheuer Verlag
Lieu de parution Berlin
Date de parution 1932
Version française
Traducteur Blanche Gidon
Éditeur Plon et Nourrit
Lieu de parution Paris
Date de parution 1934
Nombre de pages 403

La Marche de Radetzky (Radetzkymarsch) est un roman de l'écrivain autrichien Joseph Roth publié en 1932. Empreint de nostalgie, ce roman dresse un tableau « critique, voire, par moments, satirique »[1] de l'Autriche-Hongrie. L'auteur poursuit son récit de la famille Trotta dans le roman La Crypte des capucins publié en 1938.

Résumé[modifier | modifier le code]

La Marche de Radetzky relate l'histoire de la famille Trotta sur trois générations. On y suit l'élévation d'une petite famille de soldats et bureaucrates de l'Autriche-Hongrie, de l'apogée de l'empire à son déclin annoncé par la Première Guerre mondiale. Joseph Roth y met en scène un personnage historique, l'empereur François-Joseph, personnage récurrent du roman. Le jeune empereur, bien intentionné mais maladroit, manque de se faire tuer lors de la bataille de Solférino en 1859. Le jeune lieutenant Trotta pousse le souverain à terre et reçoit à sa place une balle dans l'épaule. Trotta n'est que blessé. L'empereur le retrouve, l'anoblit en Trotta von Sipolje (du nom de son village), le nomme capitaine et le récompense du titre de chevalier puis, plus tard, de celui de baron Trotta et de l'Empire. Roth montre avec ironie comment cet évènement glorieux conduit à une certaine perte d'identité de la famille. Trotta est subitement considéré par ses proches, y compris par son propre père, comme appartenant à une classe supérieure. Même si le nouveau baron Trotta fait peu de cas de son nouveau statut, son entourage le perçoit différemment. S'ensuit l'obligation morale de rejoindre une classe sociale où il ne se sentira jamais à son aise.

Dépité de lire dans un manuel scolaire sa propre histoire travestie, racontant un sauvetage héroïque de l'empereur par un officier de cavalerie alors qu'il combattait dans l'infanterie, Trotta tente la démarche impensable de rencontrer François-Joseph pour lui demander de corriger le texte. Eu égard à sa loyauté, le monarque accorde un entretien à son ancien sauveur. Il remarque effectivement que la vérité est plutôt prosaïque, à la suite de quoi l'histoire disparaît des manuels.

Pèse sur les deux générations suivantes des Trotta le poids du glorieux aïeul. Le baron Trotta, désillusionné se dresse lui-même contre l'ambition de son fils à vouloir devenir un soldat au lieu de rejoindre la bureaucratie. N'ayant aucune idée des raisons qui poussent son père à décourager ses ambitions militaires, le second baron Trotta envoie son propre fils dans une académie militaire. Le petit-fils du premier baron, sa carrière déterminée par la légende de son ancêtre, est encouragé à intégrer la cavalerie.

L'essentiel du roman suit la brève carrière du jeune officier Charles-Joseph von Trotta, "le petit-fils du héros de Solférino", médiocre soldat qui voit autour de lui se désagréger le monde anachronique et nostalgique de la monarchie austro-hongroise.

L'empereur n'apprendra jamais que ses tentatives de récompense ont d'amères conséquences.

Un cousin des Trotta apparaît dans son dernier roman, La Crypte des capucins (1938), désespéré de voir le drapeau à croix gammée flotter sur Vienne.

Titre[modifier | modifier le code]

Le titre du roman reprend celui de la Marche de Radetzky composée en 1848 par Johann Strauss I. Cette marche, symbole de la grandeur des Habsbourg et de l'Autriche-Hongrie, est liée par de nombreux points à la narration.

Critique[modifier | modifier le code]

La Marche de Radetzky est le roman le plus connu de Joseph Roth. Le critique littéraire allemand Marcel Reich-Ranicki sélectionna le roman pour son édition des romans germanophones les plus importants en 2003[2].

Éditions[modifier | modifier le code]

Éditions allemandes[modifier | modifier le code]

  • Radetzkymarsch, Berlin: Gustav Kiepenheuer Verlag, 1932
  • Radetzkymarsch, éd. avec commentaire et épilogue: Werner Bellmann, Stuttgart: Reclam, 2010 (540 pages).

Éditions françaises[modifier | modifier le code]

  • La Marche de Radetzky, traduit par Blanche Gidon, Paris: Plon et Nourrit, 1934
  • La Marche de Radetzky, traduit par Blanche Gidon, revue par Alain Huriot, présentation par Stéphane Pesnel et traduction de l'avant-propos de 1932 par Stéphane Pesnel. Paris: éditions du Seuil,

Adaptations[modifier | modifier le code]

À la télévision[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Werner G. Hoffmeister, Ein ganz bestimmte Art von Sympatihe – Erzahlhaltung und Gedankenschilderung im "Radetzkymarsch" in D. Bronsen Ed., 'Joseph Roth und die Tradition, Darmstadt, Agora, 1975, p. 166.
  2. (de) Der Kanon

Liens externes[modifier | modifier le code]

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