La Borde (site paléolithique)

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La Borde
Localisation
Coordonnées
Pays
Région
Département
Commune
Massif
Voie d'accès
D13
Caractéristiques
Type
Abri sous roche
Type de roche
Calcaire
Signe particulier
Station de chasse / boucherie
Occupation humaine
Découverte
1971
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Géolocalisation sur la carte : Occitanie
(Voir situation sur carte : Occitanie)
Géolocalisation sur la carte : Midi-Pyrénées
(Voir situation sur carte : Midi-Pyrénées)
Géolocalisation sur la carte : Lot
(Voir situation sur carte : Lot)

Le site préhistorique de La Borde se trouve dans le Quercy en bordure du Causse de Gramat, sur la commune de Livernon (Lot, France). Il s'agit d'un site spécialisé dans la chasse, le débitage (boucherie) et la consommation d'aurochs au Paléolithique moyen.

Situation[modifier | modifier le code]

Le hameau de la Borde, ou Laborde selon la carte IGN récente, se trouve dans le sud de la commune de Livernon, en limite de commune avec Grèzes, près de la route D13, à 3 km au sud de Livernon[1].

Historique[modifier | modifier le code]

Le site est découvert et en partie détruit en 1971, lors de travaux liés au creusement d'une station de pompage. M. Lorblanchet, chargé d'une mission de sauvetage archéologique d'urgence[2], y effectue des travaux de terrain, prélèvements, relevés et procède au tamisage des déblais riches en matériel archéologique. Une étude pluridisciplinaire consacrée à ce site est publiée en 1990 sous la direction de Jacques Jaubert.

Principales caractéristiques[modifier | modifier le code]

Datation[modifier | modifier le code]

Sur la base d'arguments biochronologiques, la séquence a été rapportée à une période indéterminée du Pléistocène moyen final ou du début de Pléistocène supérieur (SIO 5 ou, plus vraisemblablement, le stade isotopique 7 ou un épisode tempéré de l'SIO 6)[3].

Elle se situe au début d'un épisode tempéré et humide. Les indices paléontologiques le donnent soit pour un interstade rissien, soit pour le dernier interglaciaire[4]

Un site de boucherie spécialisée[modifier | modifier le code]

Le site est une ancienne cavité karstique effondrée de type aven[4], entièrement colmatée par un remplissage sédimentaire riche en faune et en industrie lithique préhistorique.

Le gisement est décrit comme un site de boucherie spécialisé dans un type de gibier[4] : la faune est très largement dominée par l'aurochs (Bos primigenius), avec au minimum 40 individus[réf. nécessaire] soit 93,2% de la faune totale[5]. Les autres espèces présentes sont le cheval, le cerf élaphe, l'hydrontin et le loup[2].

Le site est interprété comme un lieu de chasse et d'abattage mettant à profit un piège naturel vers lequel des troupeaux sont rabattus. Il présente donc un certain nombre de points communs avec Coudoulous I (couche c4)[6] et Coudoulous II[7], à l'exception de l'espèce chassée préférentiellement (aurochs au lieu de bison).[réf. nécessaire]

Outillage lithique[modifier | modifier le code]

L'industrie est essentiellement composée de quartz[4] (96%[2]) et de quartzite[8] d'origine locale[réf. nécessaire], exploités par débitage discoïde biface[8] et uniface ou par débitage sur enclume.[réf. nécessaire]
Le silex est assez rare, importé de 5 à 35 km en direction du nord et du nord-ouest vers la vallée de la Dordogne[4] (la distance d'une soixantaine de kilomètres est également citée,[réf. nécessaire] sans source). Il a été débité selon la méthode Levallois[8],[3].
L'outillage est de qualité[4] malgré un aspect archaïque imputable aux matériaux dominants[réf. nécessaire]. Il associe outillage lourd (choppers et outils associés, polyèdres, unifaces) à un outillage léger (encoches et denticulés). L'outillage lourd sur galet serait dû à la fonction de la station plutôt qu'à un phénomène culturel. Jaubert et al. (2016) rattachent cette industrie au Paléolithique moyen ancien (Moustérien à denticulés)[4].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • [Jaubert et al. 1990] Jacques Jaubert, M. Lorblanchet, H. Laville, R. Slott-Moller, Alain Turq et Jean-Philippe Brugal, Les chasseurs d'Aurochs de La Borde - un site du Paléolithique moyen (Livernon, Lot) (compte-rendu), Paris, éd. de la Maison des Sciences de l'Homme, coll. « Documents d'Archéologie Française » (no 27), , 157 p. (ISBN 2-7351-0390-0, résumé).
  • Pour une étude détaillée de l'outillage lithique, voir Mourre 1996, p. 19-20.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Laborde, sur Livernon, carte interactive » sur Géoportail. Couches « Cartes IGN classiques », « Limites administratives » et « Hydrographie » activées.
  2. a b et c [Mourre 1996] Vincent Mourre, « Le débitage sur enclume au Paléolithique inférieur et moyen - Techniques, méthodes et schémas conceptuels » (article de DEA année 1995-1996), Département d’Ethnologie, Sociologie comparative et Préhistoire, université de Paris X - Nanterre,‎ (lire en ligne [sur vincent.mourre.free.fr]), p. 18.
  3. a et b Mourre 1996, p. 19.
  4. a b c d e f et g Jaubert et al. 1990, (compte-rendu), p. 195.
  5. [Griggo 1996] Christophe Griggo, « Établissement de courbes climatiques quantifiées à partir des communautés animales pléistocènes suivi d'une application aux gisements de l'abri Suard (Charente) et la grotte de Bois-Ragot (Vienne) », Paléo, Revue d'Archéologie Préhistorique, no 8,‎ , p. 81-97 (lire en ligne [sur persee]), p. 93.
  6. [Brugal & Jaubert 1991] Jean-Philip Brugal et Jacques Jaubert, « Les gisements paléontologiques pléistocènes à indices de fréquentation humaine : un nouveau type de comportement de prédation ? », Paléo, Revue d'Archéologie Préhistorique, no 3,‎ , p. 15-41 (lire en ligne [sur persee]), p. 36.
  7. Brugal & Jaubert 1991, p. 37.
  8. a b et c [Thiébaut et al. 2009] Céline Thiébaut, Vincent Mourre et Alain Turq, « Diversité des matériaux et diversité des schémas de production au sein de l’industrie moustérienne de la couche K des Fieux (Miers, Lot) », Bulletin de la Société préhistorique française, vol. 106, no 2,‎ , p. 239-256 (lire en ligne [sur persee]), p. 254.