Parti ouvrier socialiste luxembourgeois

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Parti ouvrier socialiste luxembourgeois
(lb) Lëtzebuerger Sozialistesch Aarbechterpartei
Image illustrative de l’article Parti ouvrier socialiste luxembourgeois
Logotype officiel.
Présentation
Co-Présidents Dan Biancalana , Francine Closener
Fondation 1945
Siège 68, rue de Gasperich
Luxembourg-Ville
Drapeau du Luxembourg Luxembourg
Secrétaire général Tom Jungen
Vice-présidente Tina Koch
Trésorier Sacha Pulli
Mouvement de jeunesse Jeunesses socialistes luxembourgeoises
Positionnement Centre gauche[1],[2]
Idéologie Social-démocratie[3]
Socialisme démocratique
Europhilie
Affiliation européenne Parti socialiste européen (PSE)
Groupe au Parlement européen Alliance progressiste des socialistes et démocrates au Parlement européen (S&D)
Affiliation internationale Internationale socialiste, Alliance progressiste
Adhérents 4 670 (2018)[4]
Couleurs Rouge et blanc
Site web Site officiel
Présidents de groupe
Chambre des députés Taina Bofferding
Représentation
Députés
11  /  60
Députés européens
1  /  6
Bourgmestres
18  /  100
Conseillers communaux[5]
154  /  722

Le Parti ouvrier socialiste luxembourgeois (en luxembourgeois : Lëtzebuerger Sozialistesch Aarbechterpartei, en allemand : Luxemburger Sozialistische Arbeiterpartei), abrégé respectivement en POSL et en LSAP[6], est un parti politique du Luxembourg de type social-démocrate[7],[8],[1], membre du Parti socialiste européen, de l'alliance progressiste et de l'Internationale socialiste.

Le LSAP est le troisième parti le plus représenté à la chambre des députés, avec 10 sièges sur 60 après les élections législatives de 2018 et a un siège sur six au parlement européen après les élections européennes de 2014.

Initialement social-démocrate, avec une aile socialiste démocrate, LSAP a une forte image de parti de la classe ouvrière[9]. Il est proche de la Confédération syndicale indépendante du Luxembourg (OGB-L), la plus grande centrale syndicale du pays, mais ne possède pas de liens formels avec eux[9]. Le LSAP est particulièrement puissant dans la circonscription Sud[9], contrôlant de nombreuses communes des Terres Rouges, le cœur industriel et ancien bassin minier du pays.

Historique[modifier | modifier le code]

Genèse[modifier | modifier le code]

Le premier parti socialiste luxembourgeois est fondé le 5 juillet 1902 : il s'agit du Parti social-démocrate. L'aile gauche se sépare en 1905 pour créer le Parti ouvrier social-démocrate, tandis que le parti social-démocratique s'allie à la Ligue libérale au sein du bloc des gauches pour réformer le système éducatif et réduire l'influence de l'Église, puis se réunissent à nouveau en 1912. En 1916, le parti est rebaptisé Parti socialiste, et rejoint l'Internationale ouvrière.

Le 2 janvier 1921, les communistes quittent le parti pour former le Parti communiste luxembourgeois (KPL). Le parti socialiste change de nom au profit de Parti ouvrier luxembourgeois en 1924 et est membre de l'Internationale ouvrière socialiste entre 1923 et 1940[10]. Le 5 novembre 1937, le parti accède au gouvernement pour la première fois dans la coalition du Premier ministre Pierre Dupong.

Après-guerre[modifier | modifier le code]

Le parti ouvrier socialiste est reformé après la Seconde Guerre mondiale sous la forme du Parti ouvrier socialiste luxembourgeois, s'inspirant du Parti travailliste du Royaume-Uni[11], où s'était exilé le gouvernement durant le conflit. Lors des premières élections d'après guerre, en 1945, le LSAP était le grand perdant, tombant à 26 % des voix, mais demeurant dans le gouvernement d'union nationale avec tous les autres partis[11]. En 1947, le parti entame son processus de reconstruction et parvient à se joindre à un gouvernement de coalition de 1951 à 1959 au sein du gouvernement Dupong-Bodson puis du gouvernement Bech-Bodson et de 1964 à 1968 dans le gouvernement Werner-Cravatte. Les discussions sur la direction du parti ont à nouveau divisé le LSAP : le 2 mai 1970, Henry Cravatte est démis de ses fonctions de président et en mars 1971, les centristes du parti, dirigés par Cravatte, se séparent pour créer le Parti social-démocrate, en réutilisant le nom d'un des ancêtres de l'actuel LSAP[12]. Parmi ceux qui sont partis, on comptait six députés et la plupart des dirigeants du parti.

Cependant, le LSAP surmonte dette période difficile et rejoint le Parti démocratique au sein d'une coalition de centre-gauche, le gouvernement Thorn-Vouel-Berg, qui a promulgué d'importantes réformes sociales : réformes du système judiciaire, introduction d'un cinquième semaine de vacances, introduction générale de la semaine de 40 heures, réforme des allocations de chômage. Cela n'a pas empêché une défaite électorale en 1979. Au cours de cette législature, le LSAP a tenu sa célèbre conférence sur l'énergie et décidé d'un moratoire sur la centrale nucléaire de Remerschen. C'était la fin définitive du projet.

En 1984, le LSAP récupère la plupart des députés du Parti social-démocrate qui s'est dissout, à l'exception de certains membres qui ont rejoint le parti populaire chrétien-social (CSV).

Histoire récente[modifier | modifier le code]

À la suite des élections législatives de 2004, le LSAP a siégé au gouvernement luxembourgeois en tant que partenaire du parti populaire chrétien-social (CSV) du Premier ministre Jean-Claude Juncker dans le gouvernement Juncker-Asselborn I. Jean Asselborn, du LSAP, était vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères. La coalition avec le CSV est restée après les élections législatives de 2009 dans le gouvernement Juncker-Asselborn II qui a duré jusqu'en juillet 2013, lorsque le LSAP a retiré son soutien au gouvernement, nécessitant des élections anticipées[13].

Après les élections législatives de 2013, le LSAP est allié au parti démocratique et aux Verts au sein du gouvernement Bettel-Schneider, à trois partis. Xavier Bettel, du parti démocrate, était Premier ministre et Etienne Schneider du LSAP, vice-premier ministre.

Personnalités du Parti ouvrier socialiste[modifier | modifier le code]

Présidents[modifier | modifier le code]

Liste des présidents.Voir et modifier les données sur Wikidata
IdentitéPériodeDurée
DébutFin
Michel Rasquin
( - )
6 ans
Paul Wilwertz
( - )
1 an
Albert Bousser
( - )
2 ans
Émile Ludwig (d)1 an
Paul Wilwertz
( - )
4 ans
Henry Cravatte
( - )
11 ans
Antoine Wehenkel
( - )
4 ans
Lydie Schmit
( - )
6 ans
Robert Krieps
( - )
5 ans
Ben Fayot
(né en )
12 ans
Jean Asselborn
(né en )
7 ans
Alex Bodry
(né en )
9 ans, 5 mois et 6 jours
Claude Haagen
(né en )
4 ans, 9 mois et 23 jours
Franz Fayot
(né en )
1 an et 12 jours
Yves Cruchten
(né en )
En cours4 ans, 1 mois et 6 jours

Présidents de groupe[modifier | modifier le code]

Élus[modifier | modifier le code]

Liste des élus du Parti ouvrier socialiste luxembourgeois
Poste Nombre Noms
Commissaire européen 1/1 Nicolas Schmit
Députés européens 1/6 Marc Angel
Députés 11/60 Liz Braz, Dan Biancalana, Taina Bofferding, Francine Closener, Yves Cruchten, Mars Di Bartolomeo, Claire Delcourt, Georges Engel, Franz Fayot, Claude Haagen, Paulette Lenert
Conseillers d'État 5/21 Lucien Lux, Alex Bodry, Monique Adams, Marc Schaefer, Christophe Schiltz
Bourgmestres 19/100 Guy Altmeisch, Dan Biancalana, Manon Bei-Roller, Bob Steichen, Jérôme Laurent, Tom Jungen, Henri Haine, Jacqueline Breuer, Claude Marson, Fernand Marchetti, Sammy Wagner, Simone Asselborn-Bintz, David Viaggi, Louis Pinto, Marguy Kirsch-Hirtt, Jeff Gangler, Carlo Muller, Léon Bodem,

Résultats électoraux[modifier | modifier le code]

Élections européennes[modifier | modifier le code]

Année Voix % Sièges Rang Tête de liste Groupe
1979 211 106 21,6
1  /  6
3e Victor Abens SOC
1984 296 382 29,9
2  /  6
2e SOC
1989 252 920 25,4
2  /  6
2e SOC
1994 251 500 24,8
2  /  6
2e Jacques Poos PSE
1999 239 048 23,6
2  /  6
2e Alex Bodry PSE
2004 239 967 22,1
1  /  6
2e Jean Asselborn PSE
2009 218 532 19,5
1  /  6
2e Jean Asselborn S&D
2014 137 504 11,8
1  /  6
4e Mady Delvaux-Stehres S&D
2019 153 396 12,19
1  /  6
4e Nicolas Schmit S&D

Élections législatives[modifier | modifier le code]

Année % Rang Sièges Gouvernement
1945 23,4 2e
11  /  51
1948 37,8 1er
15  /  51
Opposition
1951 33,8 2e
17  /  52
Opposition
1954 35,1 2e
17  /  52
1959 34,9 3e
11  /  52
Opposition
1964 37,7 1er
21  /  56
1968 32,3 2e
18  /  56
Opposition
1974 29,2 2e
17  /  59
1979 24,3 2e
14  /  59
Opposition
1984 33,6 2e
21  /  64
1989 26,2 2e
18  /  60
1994 25,4 2e
17  /  60
1999 22,4 3e
13  /  60
Opposition
2004 23,4 2e
14  /  60
Coalition
2009 21,6 2e
13  /  60
Coalition
2013 20,2 2e
13  /  60
Coalition
2018 17,6 2e
10  /  60
Coalition
2023 18,9 2e
11  /  60
Opposition

Élections communales[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) Xenophon Contiades, Engineering Constitutional Change : A Comparative Perspective on Europe, Canada and the USA, Routledge, , 488 p. (ISBN 978-1-136-21077-8, lire en ligne), p. 250.
  2. (en) Josep Maria Colomer, Comparative European politics, Routledge, (ISBN 978-0-415-43755-4, 0415437555 et 9780415437561, OCLC 182716576, lire en ligne), p. 221.
  3. (en) Wolfram Nordsieck, « Luxembourg », sur parties-and-elections.eu (consulté le ).
  4. Fondation Zentrum fir politesch Bildung, « Partis politiques au Luxembourg », sur zpb.lu, (consulté le ).
  5. Communes de plus de 3 000 habitants uniquement, où l'élection au scrutin de liste avec représentation proportionnelle est employé.
  6. LSAP est plus couramment utilisé, bien que le sigle français POSL est aussi utilisé par le parti. « LSAP party statutes » [archive du ], Luxembourg Socialist Workers' Party, (consulté le ).
  7. (en) Hans Slomp, Europe, A Political Profile : An American Companion to European Politics : An American Companion to European Politics, ABC-CLIO, , 868 p. (ISBN 978-0-313-39182-8, lire en ligne), p. 477.
  8. (en) Dimitri Almeida, The Impact of European Integration on Political Parties : Beyond the Permissive Consensus, CRC Press, , 216 p. (ISBN 978-1-136-34039-0, lire en ligne), p. 71.
  9. a b et c Hearl (1987), p. 255.
  10. (de) Werner Kowalski et Labour and Socialist International, Geschichte der Sozialistischen Arbeiter-Internationale, (1923-1940), VEB Deutscher Verlag der Wissenschaften, (lire en ligne), p. 308.
  11. a et b Thewes (2006), p. 123.
  12. (nl) A.P.M. Lucardie, « De Stiefkinderen van de Sociaal-Democrati ».
  13. (en) « Luxembourg Prime Minister Juncker calls for new elections amid scandal », Deutsche Welle,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]