L’Estafette (journal)

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L'Estafette
Image illustrative de l’article L’Estafette (journal)

Pays France
Langue français
Périodicité quotidien
Genre Presse politique
Prix au numéro 10 ou 5 centimes
Fondateur Hippolyte de Villemessant
Date de fondation
Date du dernier numéro août 1914
Ville d’édition Paris

ISSN 1256-0049

L'Estafette est un quotidien français publié entre 1876 et 1914.

Histoire[modifier | modifier le code]

De 1876 à 1883[modifier | modifier le code]

En 1873, Hippolyte de Villemessant, directeur du Figaro, journal paraissant le matin, a l'idée de compléter celui-ci par un second titre qui contiendrait toutes les dernières nouvelles financières et politiques de la journée, sans n'être pour autant qu'une simple édition du soir du Figaro. Après une première tentative infructueuse en association avec le directeur de La Presse, Villemessant lance L'Estafette, journal du soir le , en remplacement d'un autre journal du soir, le Journal de Paris d'Édouard Hervé (monarchiste constitutionnel)[1]. Pour composer la rédaction du nouveau journal, Villemessant choisit Ernest Daudet comme rédacteur en chef, Auguste Vitu pour les « racontars de la Bourse » et son propre gendre, Benoît Jouvin, en tant que critique dramatique et musical[2].

À peine quelques semaines plus tard, Villemessant revend le journal pour 100 000 francs[3] à Léonce Détroyat, qui venait alors de fonder le Bon Sens après avoir quitté la Liberté. Fusionnée avec le Bon Sens[4] au début du mois de juillet[5], l’Estafette devient un titre bonapartiste, qui soutient le maréchal de Mac Mahon lors de la crise du 16 mai 1877. À cette époque, son tirage quotidien est de 15 000 exemplaires[6].

Le , la société Détroyat-Soubeyran vend le journal à une société Détroyat-Albiot. Le marché conclu entre les deux raisons sociales n'ayant pas été exécuté, le quotidien est remis en vente par le liquidateur et racheté par Détroyat. Cependant, Jean Albiot conteste ce rachat et fait paraître sa propre édition de l’Estafette concurremment à celle de son ex-associé : ainsi, deux Estafette coexistent pendant quinze jours[7]. Ayant gagné son procès, Albiot poursuit pendant quelques mois la publication du journal, qui adopte une ligne éditoriale républicaine[8].

Entre le et le , un seul numéro est publié, le , afin de conserver la propriété du titre[9].

De 1886 à 1914[modifier | modifier le code]

En , une nouvelle Estafette, paraissant désormais le matin, voit le jour par la fusion du Gagne-Petit et de l’Opinion[10], dont il reprend la numérotation[9]. Son nouveau propriétaire, Odilon Crouzet, en est à la fois le directeur et le rédacteur en chef jusqu'au , date à laquelle il est arrêté pour avoir détourné plus de 180 000 francs en tant que trésorier de l'Association syndicale professionnelle des journalistes républicains français[11].

Rachetée le mois suivant par le patron de presse Valentin Simond[12], qui la fusionne avec le Réveil-Matin, l’Estafette est cédée en à une société anonyme agissant pour le compte de Jules Ferry. Le journal, qui continue à s'opposer au boulangisme et adopte la devise positiviste « Ordre et Progrès »[13], devient ainsi l'organe officieux de l'ancien président du conseil.

Le , le docteur Paul de Régla (1838-1918)[14] devient le directeur de l’Estafette[15].

Dotée d'un supplément hebdomadaire illustré entre 1894 et 1905, l’Estafette cesse de paraître en 1914[9].

Collaborateurs notables[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Journal de Paris, 30 avril 1876, p. 1.
  2. a et b Le Figaro, 14 et 25 avril 1876, p. 1.
  3. a b c d e f g h i j k l m et n Émile Mermet, Annuaire de la presse française, Paris, 1880, p. 180-184.
  4. Le Rappel, 7 juillet 1876, p. 1-2.
  5. Archives commerciales de la France, 16 juillet 1876, p. 886.
  6. Le Figaro, supplément du 1er novembre 1877, p. 3.
  7. Gil Blas, 17 juin 1882, p. 1.
  8. a b c d e f g h et i Émile Mermet, Annuaire de la presse française, Paris, 1883, p. 99-100.
  9. a b et c Notice du catalogue de la BNF (consultée le 11 mai 2018).
  10. Le Rappel, 4 juin 1886, p. 2.
  11. Le Rappel, 31 décembre 1887, p. 2.
  12. a b c et d Pierre Larousse, p. 1202 (cf. Bibliographie).
  13. a b c d e f g h i et j Émile Mermet, Annuaire de la presse française, Paris, 1890, p. 980-981.
  14. Annales africaines, 4 avril 1913, p. 164-165, et 15 janvier 1918, p. 15.
  15. Le Constitutionnel, 15 janvier 1899, p. 3.
  16. a b c d e f g h i et j L'Écho de Paris, 13 novembre 1887, p. 4
  17. a b et c Émile Mermet, Annuaire de la presse française, Paris, 1881, p. 233-234.
  18. Paris, 11 juin 1886, p. 1.
  19. La Lanterne, 4 février 1890, p. 1.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Pierre Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, t. 17, 2e supplément, Paris, 1890, p. 1202.

Liens externes[modifier | modifier le code]