Lépanges-sur-Vologne

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Lépanges-sur-Vologne
Lépanges-sur-Vologne
Mairie de Lépanges-sur-Vologne.
Blason de Lépanges-sur-Vologne
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Grand Est
Département Vosges
Arrondissement Saint-Dié-des-Vosges
Intercommunalité Communauté de communes Bruyères - Vallons des Vosges
Maire
Mandat
Virginie Gremillet
2020-2026
Code postal 88600
Code commune 88266
Démographie
Gentilé Lépangeois, Lépangeoises
Population
municipale
833 hab. (2021 en diminution de 7,44 % par rapport à 2015)
Densité 110 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 10′ 23″ nord, 6° 40′ 19″ est
Altitude Min. 394 m
Max. 667 m
Superficie 7,57 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Épinal
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Bruyères
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
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Liens
Site web Site de la commune

Lépanges-sur-Vologne est une commune française située dans le département des Vosges, en région Grand Est.

Ses habitants sont appelés les Lépangeois.

La commune connaît une certaine notoriété en France dès le début de l'affaire Grégory, survenue en octobre 1984 et encore non-résolue à ce jour.

Géographie[modifier | modifier le code]

Localisation[modifier | modifier le code]

Localisation dans le département.
Situation géographique de Lépanges-sur-Vologne.

Petit village vosgien du nord-est de la France, au cœur du Piémont et de la vallée de la Vologne, Lépanges-sur-Vologne rayonne sur un ensemble de petits villages environnants. Situé à l'est d'Épinal, au nord de Remiremont et au sud-ouest de Saint-Dié-des-Vosges, le village profite d'une situation avantageuse au carrefour entre ces différents axes et reste un passage vers les crêtes vosgiennes situées à l'est.

Lépanges s'est développé sur trois faciès distincts : le premier correspond à la vallée de la Vologne, où affleurent des alluvions sablo-graveleuses, le granit d'Épinal constituant le socle ; le second correspond à l'adret avec la Beure et le dernier est l'ubac avec Palhieu, où affleurent le grès vosgien et le conglomérat principal, couches du Secondaire, plus spécifiquement du Trias.

Malgré sa présence sur le Piémont vosgien, Lépanges profite déjà de l'originalité des paysages vosgiens, résultant des orogenèses hercynienne (dès le Dévonien inférieur au Permien) et alpine (du Trias, ère secondaire, à nos jours), ainsi que des glaciations quaternaires. Cependant, les glaciers ne recouvriront jamais le village mais l'influence périglaciaire a laissé de nombreux dépôts sur les plateaux, les versants et les fonds de vallée.

La vallée s'est développée autour de l'activité textile, des services dont dispose le village (médecin, poste, bureau de tabac…), des axes de communication (voie ferrée, RD 44, canal…).

Les versants, quant à eux, diffèrent par leur exposition : l'adret profite du développement d'un habitat grandissant du fait de l'attrait qu'il exerce sur les citadins de Bruyères et d'Épinal, tandis que l'ubac est plutôt agricole.

Communes limitrophes[modifier | modifier le code]

Hydrographie[modifier | modifier le code]

La commune est située dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par la Vologne, le ruisseau de Malenru et le ruisseau de Prey[1],[Carte 1].

La Vologne prend sa source à plus de 1 240 mètres d'altitude, sur le domaine du jardin d'altitude du Haut-Chitelet, entre le Hohneck et le col de la Schlucht, et se jette dans la Moselle à Jarménil, à 358 m d'altitude[2].

Carte en couleur présentant le réseau hydrographique de la commune
Réseaux hydrographique et routier de Lépanges-sur-Vologne.

La qualité des eaux de baignade et des cours d’eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l’eau et l’Agence française pour la biodiversité[Carte 2].

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[3]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans la région climatique Vosges, caractérisée par une pluviométrie très élevée (1 500 à 2 000 mm/an) en toutes saisons et un hiver rude (moins de °C)[4].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,4 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 370 mm, avec 13,6 jours de précipitations en janvier et 10,8 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Le Roulier_sapc », sur la commune du Roulier à 4 km à vol d'oiseau[5], est de 10,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 000,2 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 38,1 °C, atteinte le ; la température minimale est de −18,3 °C, atteinte le [Note 1],[6],[7].

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[8]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Lépanges-sur-Vologne est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[10],[11],[12].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Épinal, dont elle est une commune de la couronne[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 118 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[13],[14].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (55,6 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (55,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (55,6 %), prairies (23,2 %), zones urbanisées (8,9 %), zones agricoles hétérogènes (8,7 %), terres arables (3,6 %)[15]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le toponyme de Lépanges (Lasperange) est attesté au moins au XIe ou au XIIe siècle.

Histoire[modifier | modifier le code]

Lépanges appartenait au bailliage de Bruyères. Au spirituel, le village était partagé entre les paroisses de Champ-le-Duc et de Charmois-devant-Bruyères, à une autre époque il constituait une dépendance de la paroisse de Deycimont.

Avant le 19 vendémiaire an X (), Lépanges faisait partie du canton de Docelles.

De 1803 à 1817, les archives nous renseignent de la misère de l'époque, ponctuée de conscriptions et des réquisitions pour l'armée française dans un premier temps, puis pour les armées alliées.

Au début du XIXe siècle, la population était bien maigre, avec quelque 377 habitants (en 1803) regroupés au sein de 72 familles implantées dans des lieux-dits comme Palhieu sur l'ubac, la Bure, les Baraques, actuelle rue de l'Église (construite en 1863), situés sur l'adret. Seuls quelques attelages de bœufs et de chevaux empruntaient ce chemin pour rejoindre les quelques fermes environnantes.

L'église paroissiale actuelle – dédiée à sainte Libaire – a été construite en 1866. La mairie et l'école de garçons l'ont été en 1877. L'école de filles fut bâtie en 1860.

Le moulin du comte de Bourcier de Girecourt, ainsi qu'un moulin annexe, restaient les seules activités du village. Lépanges se trouvait sur le chemin du comte de Bourcier lorsqu’il se rendait de Girecourt au château de Saint-Jean-du-Marché. Ainsi, on aurait placé des planches pour faciliter le passage, d'où L’Espange puis L’Épange, Les Panges, Lépanges, pour devenir Lépanges-sur-Vologne en 1965. Cette étymologie est cependant discutée.

Le premier pont était constitué de planches et de poutres. Son entretien engendra des dépenses très importantes, mettant les forêts à dure épreuve…

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, le 21 ou , à 10 heures du matin, le 23e bataillon de chasseurs alpins est encerclé et capturé par les Allemands, aux alentours de Lépanges et Deycimont.

La principale activité économique du village était l'entreprise Decouvelaere. Créée à Tourcoing en 1946 et implantée à Lépanges-sur-Vologne depuis 1964, la société évoluait dans trois métiers : tissage, teinturerie et transformation de tissus. Le tissage Decouvelaere a fermé ses portes à l'automne 2008.

Le 16 octobre 1984, Grégory Villemin (né le 24 août 1980 à Saint-Dié-des-Vosges), jeune habitant de Lépanges-sur-Vologne, disparaît vers 17 h alors qu'il joue devant la maison de ses parents. Son corps est retrouvé ligoté et ensaché quelques heures plus tard (vers 21 h 15) contre un barrage dans la Vologne dans la commune de Docelles, sept kilomètres plus loin. Le 20 octobre, l'enfant est inhumé dans le cimetière communal après une cérémonie mouvementée, notamment en raison de la présence intrusive de journalistes. En 2004, la dépouille est exhumée et crématisée à Épinal sur demande de Jean-Marie et Christine Villemin, les parents du petit. Plus de trente ans après les faits, Lépanges-sur-Vologne souffre toujours de l'affaire Grégory qui lui confère une morbide réputation. L'impact médiatique, très puissant, a affecté les Lépangeois qui se tiennent en retrait face aux événements concernant l'assassinat de l'enfant.

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Découpage territorial[modifier | modifier le code]

Par arrêté préfectoral du , la commune est retirée le de l'arrondissement d'Épinal et rattachée à l'arrondissement de Saint-Dié-des-Vosges[16].

Liste des maires[modifier | modifier le code]

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
    Jules Catel (1881-1952)   Industriel
    André Duval    
1964 octobre 1981 René Balland (1924-2016) UDR Suppléant du député Marcel Hoffer
novembre 1981 avril 2014 André Claudel    
avril 2014 En cours Virginie Grémillet   Chargée de logement social à la DDT, Présidente de la Communauté de communes

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[17]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[18].

En 2021, la commune comptait 833 habitants[Note 4], en diminution de 7,44 % par rapport à 2015 (Vosges : −3,05 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1856
400503587600718812807821743
1861 1866 1876 1881 1886 1891 1896 1901 1906
7217558028038239681 3091 6301 655
1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968
1 6201 4831 3331 3051 3131 3071 2791 2091 059
1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012 2017 2021
1 0901 0351 006950926922915850833
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[19] puis Insee à partir de 2006[20].)
Histogramme de l'évolution démographique

Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

  • Église dédiée à sainte Libaire.
  • Arboretum.
  • Roche de Palhieu.
  • Marché aux puces organisé le deuxième dimanche de septembre.
  • Chemins de randonnées balisés et des circuits VTT permettant de se promener sur les hauteurs du villages. Il est également possible de pêcher dans la Vologne ou d'y voguer en canoë pour rejoindre la Moselle.

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Héraldique[modifier | modifier le code]

Blason de Lépanges-sur-Vologne Blason
Une bordure; une navette de tisserand brochant en barre.
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.

Pour approfondir[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Association d’Étude pour la Coordination des Activités Musicales (ASSECARM), Orgues Lorraine Vosges, Metz, Éditions Serpenoise, , 677 p. (ISBN 2-87692-093-X), p. 357 à 359
    Présentation de l'orgue de l'église Sainte-Libaire

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes et cartes[modifier | modifier le code]

  • Notes
  1. Les records sont établis sur la période du au .
  2. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
  • Cartes
  1. « Réseau hydrographique de Lépanges-sur-Vologne » sur Géoportail (consulté le 29 juillet 2022).
  2. « Qualité des eaux de rivière et de baignade. », sur qualite-riviere.lesagencesdeleau.fr/ (consulté le )
  3. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Fiche communale de Lépanges-sur-Vologne », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines Rhin-Meuse (consulté le )
  2. Sandre, « la Vologne »
  3. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  4. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  5. « Orthodromie entre Lépanges-sur-Vologne et Le Roulier », sur fr.distance.to (consulté le ).
  6. « Station Météo-France « Le Roulier_sapc », sur la commune du Roulier - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  7. « Station Météo-France « Le Roulier_sapc », sur la commune du Roulier - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  8. « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le )
  9. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le )
  10. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  11. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  12. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  13. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Épinal », sur insee.fr (consulté le ).
  14. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  15. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
  16. Préfecture de la région Grand Est, « Arrêté préfectoral no 2023/488 portant modification des limites territoriales des arrondissements du département des Vosges », Recueil des actes administratifs Édition du ,‎ , p. 71-83 (lire en ligne [PDF], consulté le )
  17. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  18. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  19. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  20. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.