Aller au contenu

Léopold III (margrave d'Autriche)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Léopold III d'Autriche
Le margrave Léopold III, extrait de l'arbre généalogique des Babenberg, abbaye de Klosterneuburg (1489/1492).
Titre de noblesse
Margrave
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom dans la langue maternelle
Leopold III der HeiligeVoir et modifier les données sur Wikidata
Famille
Père
Mère
Fratrie
Ida de Babemberg (d)
Gerberge d’Autriche (en)
Élisabeth d'Autriche (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Agnès de Franconie (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Henri II
Adalbert II de Babenberg (d)
Agnès de Babenberg
Léopold IV d'Autriche
Otton de Freising
Konrad II von Babenberg (en)
Judith de Babenberg
Gertrude de Babenberg
Bertha of Austria (d)
Elisabeth von Österreich (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Étape de canonisation
Saint, regional patron saint (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fête
Blason

Léopold III dit « le Pieux » (en allemand : der Heilige ou der Fromme), né en 1073 et mort le près de Klosterneuburg, fut margrave d'Autriche de 1095 à sa mort. Issu de la maison de Babenberg, il est le fondateur des abbayes de Klosterneuburg et de Heiligenkreuz, un saint catholique fêté le , ainsi que le saint patron de l'Autriche en général, de Vienne et du Land de Basse-Autriche.

Natif de Melk ou de Gars am Kamp, la résidence des Babenberg à cette époque, Léopold III est le fils de Léopold II de Babenberg, dit le Beau, et de son épouse Ida de Cham. Son père a gouverné le margraviat d'Autriche à partir de 1075, au moment de l'âpre querelle des Investitures entre le roi Henri IV et le pape Grégoire VII. Le margrave a pris distance du roi ; il est en outre de moins en moins tributaire du pouvoir central.

Léopold III devient sixième margrave d'Autriche à la mort de son père le  ; il s'appelait princeps terrae et a poursuivi les objectifs d'arriver à une autonomie la plus grande possible dans ses domaines. Vers 1104, il épouse la comtesse Adélaïde de Perg et deux ans plus tard, en secondes noces, Agnès de Franconie, la deuxième fille de l’empereur Henri IV, ce qui lui confère un grand prestige. Agnès était par ailleurs la veuve du duc Frédéric Ier de Souabe, issu de la maison de Hohenstaufen. En 1125, à la mort de l'empereur Henri V, le dernier de la dynastie franconienne, les princes lui offrirent la couronne impériale, mais Léopold déclina l'offre en vue de son âge avancé, préférant se consacrer à la principauté danubienne[1]. À la place, les fils du duc Frédéric de Souabe, Frédéric II et Conrad III de Hohenstaufen, ont lutté pour la succession, tout d'abord en vain. En 1127, Conrad III fut élu antiroi opposant Lothaire de Supplinbourg.

Léopold et Bernard, gravure sur cuivre (1653).

Léopold établit son autorité sur Vienne, la future capitale d'Autriche, tout en résidant à Klosterneuburg où il a fondé un couvent des chanoines en 1114. Au cours de ses quarante années de règne, quand Bernard de Clairvaux était encore en vie, il facilite la diffusion des instituts religieux et introduisit le monachisme cistercien en Autriche. En 1133, le margrave a fondé le monastère cistercien de Heiligenkreuz dans les montagnes du Wienerwald. Léopold fonde également l'abbaye cistercienne de Klein-Mariazell près d'Altenmarkt. Il favorisa les villes de Vienne, de Klosterneuburg et de Krems ; les œuvres de Heinrich von Melk et d'Ava von Göttweig ont été réalisées sous son règne.

Le margrave Léopold III est mort des séquelles d'un accident de chasse le , à l'âge de 63 ans, et a été enterré à l'abbaye de Klosterneuburg qu'il avait fondée. Il laisse le souvenir d’un bon administrateur, et laisse au clergé de riches donations. Loué par le pape dès sa mort, il sera canonisé le . À l'instigation de son homonyme Léopold Ier, il deviendra le patron de l'Autriche en 1663.

Il est aussi considéré comme le patron de Léopold Ier (roi des Belges) et donc de la dynastie belge ; c'est pourquoi les fonctionnaires belges et les élèves des écoles organisées par les autorités publiques belges ont congé le , y compris lorsque le roi régnant porte un autre prénom.

Descendance

[modifier | modifier le code]

Marié à Adélaïde de Perg, il en a un fils :

Remarié en 1106 à Agnès de Franconie (1073-1143), fille d'Henri IV, roi des Romains, et de Berthe de Savoie, il en a 10 enfants :

  • Henri II Jasomirgott (1107-1177) ;
  • Léopold IV (1108-1141) ;
  • Othon (1112-1158), évêque de Freising ;
  • Uta (1110-1154), épouse Luitpold de Plain ;
  • Agnès (1111-1157), épouse Ladislas II, duc de Silésie et de Pologne ;
  • Judith (1115-1168), épouse le marquis Guillaume V de Montferrat ;
  • Élisabeth (?-1143), épouse le comte Hermann II de Winzenburg ;
  • Konrad (1120-1168) ; 1148 évêque de Passau puis en 1164 archevêque de Salzbourg ;
  • Gertrude (1120-1151), épouse le roi Vladislav II de Bohême ;
  • Berthe (?-1120), épouse d'Adalbert d'Elchingen, comte de Ravenstein (vers 1075-1120).

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Jean Bérenger, Histoire de l'empire des Habsbourg Fayard 1990, rééd. Tallandier, coll. « Texto », 2012, tome I p. 70.

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]