L'Iris blanc

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L'Iris blanc
40e album de la série Astérix
Logo de l'album.
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Scénario Fabcaro
Dessin Didier Conrad
Couleurs Oui

Personnages principaux Astérix, Obélix
Lieu de l’action Village des Irréductibles

Lutèce

Époque de l’action Antiquité
Première publication
Nombre de pages 48
Nombre d’albums 40e album
Albums de la série

L'Iris blanc est le quarantième album de la bande dessinée Astérix, publié le , scénarisé, pour la première fois, par Fabcaro[1] et dessiné par Didier Conrad.

Résumé[modifier | modifier le code]

Aux confins de l'empire, une troupe romaine refuse d'aller au combat contre des Goths. César s'en émeut et convoque ses meilleurs conseillers. Parmi ceux-ci, Vicévertus, médecin-chef des armées de César, propose une méthode de son invention, appelée l'Iris Blanc, s'appuyant sur la pensée positive et une communication par aphorismes, susceptible de redonner le moral aux garnisons romaines.

Missionné par César, Vicévertus arrive quelques jours plus tard dans le camp de Babaorum, afin de mettre sa méthode à l'épreuve du terrain. Il s'agit pour lui non seulement de remotiver les légionnaires, mais également de parvenir à adoucir les habitants du village gaulois pour les rendre moins agressifs, voire pacifistes. Vicévertus se rend donc au village, rencontre Astérix et Obélix dans la forêt, puis arrivé à destination tente de "convertir" certains villageois, comme Bonemine, Ordralfabétix, Cétautomatix ou Agecanonix qui deviennent des adeptes de la méthode, allant même jusqu'à tolérer un concert donné par Assurancetourix.

Le plan de Vicévertus se heurte toutefois à la suspicion d'Astérix, ce qui amène à un échange verbal où, face à l'insolence du petit gaulois, le "sage" romain perd son sang-froid devant le reste des habitants du village. Discrédité, Vicévertus décide alors de changer de stratégie en capturant Bonemine pour la livrer à César. Pour cela, il lui propose de l'accompagner à Lutèce sous prétexte de lui faire visiter la ville. Bonemine accepte, elle a toujours eu envie d'y retourner pour revoir son frère Homéopatix.

La disparition de Bonemine rend Abraracourcix terriblement malheureux. Astérix et Obélix promettent de se rendre à Lutèce afin de retrouver Bonemine. Abraracourcix s'impose pour les accompagner.

Entretemps, après avoir revu son frère Homéopatix, Bonemine est invitée par Vicévertus à prendre une "amphorette" dans la taverne du Grec Lédeumagos, où elle fait connaissance avec la bande d'amis branchés de Vicévertus. Le groupe d'amis visitent ensuite le Musée de Kébranlix, et décident d'aller voir le soir même une pièce avec Boxoffix, un comédien disciple de l'Iris Blanc.

Astérix, Obélix et Abraracourcix commencent leurs recherches par une visite chez Homéopatix, qui les envoie chez Macrobiotix, le tenancier de l'auberge très nouvelle cuisine "Aux divins délices". Ce dernier leur conseille, afin de retrouver la trace de Vicévertus, de rencontrer Boxoffix, un comédien jouant chaque soir aux Arènes de Lutèce.

Lors de la représentation de la pièce de Boxoffix intitulée "En attendant Godos", à laquelle assistent Vicévertus et Bonemine, Abraracourcix, Astérix et Obélix retrouvent la femme du chef, cette dernière comprend que Vicévertus n'était pas animé de bonnes intentions et voulait au contraire la faire arrêter pour la remettre à César. Jules César apparaît au même moment et obtient d'Astérix les explications nécessaires qui l'éclaire sur la situation, puis décide d'adoucir la peine de Vicévertus qui aurait dû être livré aux fauves après l'échec de son plan.

Heureuse d'avoir échappé au piège tendu par Vicévertus et d'avoir retrouvé son mari, Bonemine rejoint les Gaulois et tous rentrent en Armorique dans leur village qui, sans l'influence de Vicévertus, reprend ses bonnes vieilles habitudes.

Personnages principaux[modifier | modifier le code]

Analyse[modifier | modifier le code]

Personnages et clins d'œil[modifier | modifier le code]

Le personnage de Vicévertus est inspiré au départ à la fois de Bernard-Henri Lévy et de Dominique de Villepin.

Le tribun militaire assis à la droite de Jules César ressemble à Denis Olivennes, qui a entre autres occupé les postes de DRH adjoint d'Air France, président-directeur général de la Fnac et cogérant de Libération (page 6).

Le C.G.V. (Char à Grande Vitesse) et la S.N.C.F. (Société Nouvelle des Chars et du Foin) sont des parodies du TGV et de la SNCF (page 29).

La charinette (page 36) et la station de Charri'Lib (page 42), sont les versions antiques de la trottinette et des stations de Vélib ou d'Autolib de Paris.

L'un des personnages du groupe d'amis de Vicévertus, convive à la taverne du Grec Lédeumagos (page 35), visiteur du musée de Kébranlix (page 38) et spectateur aux arènes de Lutèce (page 47), ressemble à l'auteur de l'album, Fabcaro.

Les artistes et les œuvres exposées au musée de Kébranlix (page 38) font référence respectivement à : Banksy (Banskix), Christian Boltanski (Boltanskix), Andy Warhol (Andiouaros) et Kasimir Malevitch (Malevix).

Le loueur de Charri'Lib a les traits de l'acteur Vincent Lacoste (page 42). Ce dernier a précédemment joué le rôle du jeune Goudurix dans le film Astérix et Obélix : Au service de Sa Majesté, sorti en 2012.

L'acteur Boxoffix, de la Comédie-Gauloise jouant En attendant Godos aux arènes de Lutèce, prend les traits de l'acteur Jean Rochefort (pages 43 et suivantes). La pièce En attendant Godos évoque la pièce de théâtre de Samuel Beckett, En attendant Godot.

Plusieurs lieux touristiques de la capitale sont évoqués : le Moulin-Rouge (page 35), le restaurant Les Deux Magots (la taverne du Grec Lédeumagos, page 35), le musée du Quai Branly - Jacques Chirac (musée de Kébranlix, page 38), une fontaine Wallace (page 40), les arènes de Lutèce (page 43).

Les animaux de la série parallèle Idéfix et les Irréductibles (la chienne Turbine et le chien Padgachix) apparaissent une première fois dans la gare de C.G.V. (page 32) et plus loin devant le musée de Kébranlix, accompagnés du vieux pigeon lutécien Asmatix (page 38).

Citations parodiques[modifier | modifier le code]

  • Mais oui ! On met des sesterces de dingue dans ce village gaulois qui résiste encore et toujours ! (page 6), prononcée par un tribun militaire romain en référence à la phrase « Un pognon de dingue ! » prononcée par Emmanuel Macron.
  • "Si tu veux la guerre, prépare la paix ?" Mouais… (page 7), inversion par le centurion Sipilinclus de la locution latine Si vis pacem, para bellum (« Si tu veux la paix, prépare la guerre »), attribuée à l'auteur romain Végèce.
  • Et comme tu dirais : « On ne peut pas tremper mille fois mille personnes » (page 14), adressée par Astérix à Vicévertus avec un jeu de mots sur tromper/tremper en référence à une réplique du film d'Alain Berbérian : La Cité de la Peur.
  • Oui, le fameux "esprit sain dans un porcin" (page 16), qui parodie l'expression « Un esprit sain dans un corps sain », extraite de la dixième Satire de Juvénal et dont on connait une variante formulée par Pierre de Coubertin.
  • "À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire" (page 27), en référence à la tirade du Cid, de Corneille.
  • "Que la Force soit avec nous !" (page 27), en référence à la saga Star Wars.
  • "Ce qui compte, c'est pas le nombre de coups que tu peux donner..." et "...Mais c'est le nombre de coups que tu peux encaisser et continuer à avancer..." (page 27), en référence à la saga Rocky Balboa.
  • "Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu..." (page 27), citation attribuée à Bertolt Brecht.
  • "Ce que tu possèdes finit pas te posséder." (page 30), allusion à la phrase « Les choses qu’on possède finissent par nous posséder », tiré du roman Fight Club de Chuck Palahniuk, ou du film associé Fight Club de David Fincher.
  • "Tout vient à point à qui sait attendre" (page 31), en référence à une citation attribuée au poète Clément Marot.
  • Toupie ou pas toupie, telle est la question (page 45), allusion à la célèbre phrase « To be or not to be » du monologue de Hamlet, pièce de William Shakespeare.
  • Ça mérite trois "L" dans Lutècerama ! (page 47), en référence au système de notation de l'hebdomadaire culturel Télérama.
  • Homme libre, toujours tu chériras la mer ! (page 47), allusion au poème de Charles Baudelaire L’Homme et la Mer, présent dans Les Fleurs du mal.

Chansons[modifier | modifier le code]

Chantées par Abraracourcix (page 15) :

Chantées par Assurancetourix (pages 20 et 21) :

Citations latines[modifier | modifier le code]

  • Sic itur ad astra : « C’est ainsi que l’on s’élève vers les étoiles » ou « Ainsi atteint-on les astres ». Il s’agit d’une citation de Virgile figurant au vers 641 du chant IX de l’Énéide. Cette locution a souvent été prise comme devise.

Citée par Triple-Patte, le pirate, alors que le bateau des pirates est coulé par un menhir envoyé involontairement par Obélix.

Erreurs et coquilles[modifier | modifier le code]

Il y a une faute d'orthographe non corrigée et répétée planche 35B (texte) et planche 36B (dessin), 2e vignette : le nom du restaurant est Aux divins délices ; or, au pluriel, délices est féminin : il eût fallu écrire soit Au divin délice, soit Aux divines délices.

Accueil[modifier | modifier le code]

Campagne marketing[modifier | modifier le code]

Comme pour chaque album d'Astérix, la campagne publicitaire est bien huilée. Le 20 décembre 2022, dix mois avant la sortie, une première planche est publiée sur le site officiel d'Astérix[2] ainsi qu'une planche-annonce inédite au récit. Il est aussi révélé qu'un nouveau scénariste, Fabcaro, succède à Jean-Yves Ferri[2]. L'annonce du titre est faite en mars 2023, suivie de la parution de visuels, d'une couverture provisoire et, en pleine rentrée littéraire, d'une série de strips dans les journaux partenaires qui ne seront pas dans l'album mais présentant un avant-goût de celui-ci[3].

Fuite de la couverture et vente d'un album « en avant-première »[modifier | modifier le code]

La réelle couverture ne devait être révélée, selon toute logique et les campagnes des albums précédents, qu'une dizaine de jours avant parution. Mais le jeudi , un membre d'un groupe Facebook dédié à l'univers d'Astérix repère un exemplaire de L'Iris blanc vendu pour 9  en « seconde-main » par une utilisatrice de Vinted, bien que celui-ci ne soit pas censé être encore paru. La couverture, normalement gardée secrète encore pour quelques semaines, est par le fait même révélée. Le webzine culturel belge Branchés Culture s'empare de l'information et les Éditions Albert-René n'ont d'autre choix, le lendemain dans l'après-midi, d'officialiser cette couverture[3].

Accueil critique[modifier | modifier le code]

Ventes[modifier | modifier le code]

Le tirage initial de l'album, en incluant les traductions, est de cinq millions d'exemplaires[4]. Après dix jours de commercialisation, 511 500 exemplaires ont été vendus en France.

D'après les informations de vente disponibles pour la presse, tous genres et types d'ouvrage confondus, il est le le livre le plus vendu en 2023 en France, à la fois en nombre d'exemplaires écoulés et en valeur[5].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Monique Younès, « "Astérix" : découvrez en exclusivité le titre du 40e album », RTL,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. a et b « Fabcaro devient le nouveau scénariste des aventures d’Astérix », sur www.20minutes.fr, (consulté le )
  3. a et b Alexis Seny, « Par Toutatis! Un mois et demi avant sa parution, la couverture du nouvel Astérix (L’iris blanc) a fuité et l’album a été vendu sur Vinted » Accès libre, sur Branchés Culture, (consulté le )
  4. « "L'Iris blanc", le 40e album d'Astérix, un jour de sortie timide mais des ventes assurées », sur Livres Hebdo (consulté le )
  5. Nicolas Gary, « Les 10 livres les plus vendus et les auteurs favoris des Français en 2023 » Accès libre, sur actualitte.com, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]