Krisztina Rády

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Krisztina Rády
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 41 ans)
BordeauxVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nationalités
Domiciles
Activités
Conjoint
Bertrand Cantat (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata

Krisztina Rády, née le à Budapest et morte le à Bordeaux[1], est une femme de lettres, traductrice, organisatrice d'événements artistiques hongroise et ancienne directrice culturelle de l'Institut hongrois de Paris. Titulaire d’un diplôme de langues et civilisations françaises et portugaises, elle maîtrisait huit langues[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

Elle est la directrice culturelle de l'Institut hongrois de Paris entre 1996 et 1999, puis, en 2001, la responsable des événements musicaux de la Saison culturelle hongroise. Son agence de production, qu'elle dirige conjointement avec Robert Lacombe, organise les programmes français du festival de musique estival Sziget ayant lieu chaque année sur l'île d'Óbuda à Budapest.

On lui doit le spectacle réalisé à partir des poèmes d'Attila József, À cœur pur, présenté en tournée en France. Les poèmes de cette performance littéraire et musicale ont été choisis et adaptés par Krisztina Rády[3]. C'est également elle qui monte la pièce dans laquelle les poèmes sont interprétés par Denis Lavant, et par le guitariste de Noir Désir, Serge Teyssot-Gay. Grâce à la participation de Zsolt Nagy, comédien de la troupe hongroise Krétakör (en) (Le Cercle de craie), elle traduit également en français le théâtre de Ferenc Molnár, Liliom ou la vie et la mort d'un vaurien. Elle traduit aussi des auteurs hongrois passés et présents, tel que István Tasnádi.

Krisztina Rády traduit en hongrois la bande dessinée Persepolis de Marjane Satrapi.

Pendant de nombreuses années, elle travaille pour la chaîne de radio française France Culture. En 2007, elle réalise la série Surprises d'Europe centrale, dont les trois premiers épisodes sont consacrés à la culture hongroise.

Selon le directeur actuel de l'Institut hongrois, András Ecsedi-Derdák, et András Bálint Kovács, qui l'a dirigé entre 1995 et 1999, « Krisztina Rády était la dame incontournable des relations franco-hongroises d'aujourd'hui ».

C'est elle qui a eu l'idée de monter régulièrement des programmes sur un bateau amarré à un quai de la Seine, le Batofar, dont le succès a permis de créer, à Budapest, son pendant, l'A38 (bateau) (en).L'origine de cette initiative serait en réalité à attribuer à Ricardo Esteban et Julie De Muer qui portaient le projet artistique du Batofar. On retrouve en effet les traces d'un historique clair et précis sur la page du Batofar.

Vie privée[modifier | modifier le code]

Elle rencontre Bertrand Cantat en 1993, au Sziget Festival à Budapest. Ils se marient en 1997 et auront deux enfants, Milo et Alice. En 2002, le couple se sépare, le chanteur ayant entamé une liaison avec l'actrice Marie Trintignant. Krisztina Rády a toujours montré un soutien sans faille à son ancien compagnon lorsque celui-ci a été poursuivi et condamné le à huit ans de prison par un tribunal de Lituanie, pour avoir porté des coups mortels à Marie Trintignant, au cours d'une violente dispute survenue le à Vilnius[4].

Lors du procès, elle déclare : « Je n'ai jamais subi de violence de la part de Bertrand. Au contraire, dans ses rapports privés comme publics, il privilégiait la discussion, le fait de comprendre certaines choses dans la vie d'un couple[5]. »

Suicide[modifier | modifier le code]

Le , elle se suicide par pendaison à son domicile, à Bordeaux, tandis que Bertrand Cantat dort[5]. Une éventuelle responsabilité de Bertrand Cantat dans ce suicide est écartée à la suite de l'autopsie du corps le , qui confirme la thèse du suicide par pendaison. De plus, une lettre d'adieu est retrouvée, dont le contenu n'est pas rendu public par le parquet de Bordeaux « par respect pour ses proches et sa famille ».

Toutefois, le , les parents de Krisztina Rády déclarent dans un entretien à l'hebdomadaire Paris Match que leur fille a subi de la violence de la part de Bertrand Cantat à sa sortie de prison. Le lendemain, Bertrand Cantat, par l'intermédiaire des avocats Olivier Metzner et Aurélien Hamelle, porte plainte contre le magazine pour « propos diffamatoires » ainsi que pour la publication de photographies de sa fille Alice, encore mineure[6].

En 2013, un ouvrage de Stéphane Bouchet et Frédéric Vézard[7] relance la polémique en évoquant des déclarations de Krisztina Rády.

Le , plusieurs journaux font état d'accusations de violences conjugales à l'encontre du chanteur (notamment à l'égard de Krisztina Rády)[8],[9]. Le , une enquête préliminaire est ouverte contre Bertrand Cantat par le parquet de Bordeaux à la suite d'une plainte déposée par une ancienne avocate, Yael Mellul, mettant en cause la responsabilité du chanteur dans la mort de Krisztina Rády.

Le , la justice annonce que la plainte déposée contre Bertrand Cantat par l'association féministe Femme et libre concernant le suicide de Krisztina Rády est classée sans suite. La procureure de la République de Bordeaux déclare que « les investigations menées n’ont pas permis de caractériser que le suicide de Krisztina Rády était en relation avec des violences physiques et psychologiques commises sur elle par Bertrand Cantat »[10].

Krisztina Rády est inhumée dans le cimetière de Moustey (Landes)[11].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Non violente - Libération, 30 mars 2004
  2. Le secret de Kristina Rady - Paris Match, 28 janvier 2010
  3. « Le miroir de l'autre - Attila Jozsef », sur Babelio (consulté le )
  4. Krisztina Rády a mis un peu de Hongrie dans le cœur des Français - Courrier international, 12 janvier 2010
  5. a et b L'ex-femme de Bertrand Cantat s'est suicidée - Le Monde/AFP, 10 janvier 2010.
  6. Bertrand Cantat porte plainte contre Paris Match pour diffamation - Le Figaro, 23 novembre 2012
  7. Stéphane Bouchet et Frédéric Vézard, Marie Trintignant - Bertrand Cantat : l’amour à mort, éditions Archipel, Paris, 2013 (ISBN 978-2-8098-1238-1)
  8. « Bertrand Cantat: nouvelles révélations sur ses accès de violence envers les femmes », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  9. « Bertrand Cantat, enquête sur une omerta - Le Point », sur lepoint.fr, (consulté le ).
  10. « Suicide de son ex-épouse : la plainte contre Bertrand Cantat classée sans suite », sur leparisien.fr,
  11. « MOUSTEY (40) : cimetière - Cimetières de France et d'ailleurs », sur www.landrucimetieres.fr (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]