Koutammakou
Koutammakou,
le pays des Batammariba * | |
Maison à tourelles au Koutammakou. | |
Coordonnées | 10° 04′ 00″ nord, 1° 08′ 00″ est |
---|---|
Pays | Togo Bénin |
Subdivision | Région de la Kara Atacora |
Type | Culturel |
Critères | (v)(vi) |
Superficie | 271 826 ha |
Numéro d’identification |
1140 |
Région | Afrique ** |
Année d’inscription | 2004 (28e session) |
Année d’extension | 2023 (45e session) |
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Koutammakou est une région du Togo et du Bénin, en Afrique de l'Ouest, qui abrite les Batammariba, Tamberma, Somba et Tamba. Elle est inscrite en au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Situation géographique
[modifier | modifier le code]Le Koutammakou du Togo se présente sous forme d'un quadrilatère irrégulier. C'est une zone semi-montagneuse située au nord-est du pays. Il s'étant sur une superficie d'environ 50 000 hectares, de la rivière Kéran jusqu'à sur 15 km le bord de la frontière du Bénin. C'est un paysage culturel vivant qui abrite les Batammariba. Il est limité au nord-est par la commune de Boukoumbé (république du bénin), au nord-ouest par la préfecture de l'Oti-sud et du canton de Pessidè, au sud-est, la préfecture de Doufelgou et au sud, le canton de Kandé[1],[2].
Les takienta ou bastilles
[modifier | modifier le code]Dans le Koutammakou se dressent des centaines de bastilles en terre crue appelées takienta (ou sikien, en ditammari, la langue locale. Ce sont les habitats des Batammariba, « ceux qui façonnent la terre » ou « les architectes de terre ». En 2018, les 50 000 ha qui constituent la partie togolaise du Koutammakou comptaient 1 800 de ces édifices. En 2020, une centaine avait disparu et, selon le ministère de la Culture togolais, leur nombre continue de décroître, menacé par le désir de modernité des populations locales[3].
Protection patrimoniale
[modifier | modifier le code]Cette région est inscrite depuis au patrimoine mondial de l'UNESCO parce qu'elle est le témoignage vivant d'une culture traditionnelle africaine profondément respectueuse de la nature[4]. L'assistance préparatoire d'inscription du site au Patrimoine mondial de l'Unesco a été réalisée par Craterre, T. Joffroy et Dominique Sewane, Expert international au Patrimoine mondial[5].
En , le Patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO, dirigé par Rieks Smeets, a monté un « Programme de préservation du PCI des Batammariba » favorisant la transmission des savoirs. Il a également pour but d'éviter les dérives d'un tourisme irresponsable. Ce programme, coordonné par Dominique Sewane[6], auteur de nombreuses publications sur la vie cérémonielle des Batammariba, a été installé à Koutammakou par le Ministère de la Culture du Togo[7] et le Ministère de l'Enseignement primaire du Togo.
Du 19 au , l'UNESCO a organisé une mission d’urgence pour évaluer les dégâts qui auraient été causés par les pluies d' à Koutammakou sur l'habitat et sur le patrimoine immatériel. Le rapport a été préparé par trois experts internationaux : Ishanlosen Odiaua, Dominique Sewane et Franck Ogou.
En , le bien togolais inscrit au patrimoine mondial est étendu par l'adjonction de sites au Bénin et devient transfrontalier.
Galerie
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]- Dominique Sewane, « Carnets de terrain au Koutammakou (Togo) », Revue de la BNF, vol. n° 45, no 3, , p. 40 (ISSN 1254-7700 et 2118-3376, DOI 10.3917/rbnf.045.0040, lire en ligne, consulté le )
- C. T. Russell, « Guide and Examples for Users of the ‘SPACEKAP’ Style File », dans The Galileo Mission, Springer Netherlands, (ISBN 978-94-010-5108-8, lire en ligne), p. 611–616
- Manon Laplace, « Au Togo, les forteresses menacées du Koutammakou », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
- Dominique Sewane, « Ceux qui malaxent la peau fine de la terre. Les Batammariba. Anthropologie de "l'habiter" » (3), Regard éloigné, 11 janvier 2013, consulté le 11 septembre 2015
- Unesco, « Assistance préparatoire à l'inscription de Koutammakou, le pays des Batammariba, Togo » [https://whc.unesco.org/fr/activites/741/%5D, sur Koutammakou, unesco 1992-2021 (consulté le )
- Dominique Sewane, sur le site SciencesPo, consulté le 11 septembre 2015
- « MINISTERE DE LA COMMUNICATION DE LA CULTURE DES SPORTS ET DE LA FORMATION CIVIQUE », sur Go Africa Online (consulté le )
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Philippe et Marie Huet, Koutammakou : portraits en pays somba, Nord Bénin, Hesse, Saint-Claude-de-Diray, 2012, 155 p. (ISBN 978-2-35706-021-0)
- Albert-Marie Maurice, Atakora : Otiau, Otammari, Osari, peuples du Nord-Bénin (1950), Académie des Sciences d’Outre-Mer, Paris, 1986, 481 p. (ISBN 2-900098-11-4)
- Paul Mercier, Tradition, changement, histoire. Les “Somba” du Dahomey septentrional, Anthropos, Paris, 1968, 538 p. (texte remanié d'une thèse)
- (en) Suzanne Preston-Blier, The Anatomy of Architecture – Ontology and metaphor in Batammaliba architectural expression, Cambridge University Press, Cambridge, 1987, 314 p. (ISBN 0-226-05861-1)
- Dominique Sewane Rapport final en vue de l’inscription du Koutammakou, pays des Batammariba au Togo sur la liste des sites classés du Patrimoine mondial de l’Unesco, , 102 pages
- Dominique Sewane Rapport de coordination du Programme de sauvegarde du Patrimoine culturel immatériel des Batammariba du Koutammakou – Première Phase (- )
- Dominique Sewane, La nuit des grands morts : l’initiée et l’épouse chez les Tamberma du Togo (préface de Jean Malaurie), Economica, Paris, 2002, 272 p. + pl. (ISBN 2-7178-4484-8) (texte remanié d'une thèse)
- Dominique Sewane, Le souffle du mort : la tragédie de la mort chez les Batãmmariba du Togo, Bénin, Plon, coll. « Terre humaine », 2007, 849 p. + pl. (ISBN 978-2-266-17579-1) (prix Robert Cornevin)
- Dominique Sewane, Les Batãmmariba, le peuple voyant : carnets d’une ethnologue, éditions de La Martinière, Paris, 192 p. (ISBN 2-7324-3209-1)
- Dominique Sewane, « Rites et pensée des Batammariba » pour les écoles primaires du Togo, Ministère des Enseignements Primaire Secondaire et de l’Alphabétisation duTogo, Patrimoine Culturel Immatériel de l’UNESCO, éditions Haho, Lomé (Togo), Éditions Haho, Togo, 2009 (in Programme de sauvegarde du Patrimoine immatériel des Batammariba – Unesco-Japan)
- Dominique Sewane, Bantéé N’Koué, Bakoukalébé Kpakou, Koutammakou - Lieux sacrés, préface de Jean Malaurie, éditions Hesse, 2018, (ISBN 978-2-35706-041-8)
- Jean Pierre Vallat (dir.), Le Togo : lieux de mémoire et sites de conscience, L’Harmattan, Paris, 2013, 204 p. + pl. (ISBN 978-2-336-29117-8)
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- « Koutammakou, le pays des Batammariba » (site de l'UNESCO)
- 40th Session of Unesco Heritage – Istanbul: THE ETHIC VALUES OF KOUTAMMAKOU (By Dominique Sewane) – Courrier des Afrique
- https://www.canal-u.tv/video/fmsh/l_aventure_terre_humaine.30929
- http://www.quaibranly.fr/fr/expositions-evenements/au-musee/rendez-vous-du-salon-de-lecture-jacques-kerchache/details-de-levenement/e/le-koutammakou-et-ses-liens-avec-les-forces-de-la-terre-38543/
- HTTPS://ICH.UNESCO.ORG/FR/KIT
- https://whc.unesco.org/fr/documents/171736