Kōfuku-ji

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Kōfuku-ji
Image illustrative de l’article Kōfuku-ji
Pagode à trois étages.
Présentation
Nom local 興福寺
Culte Bouddhiste
Site web www.kohfukuji.comVoir et modifier les données sur Wikidata
Géographie
Pays Japon
Ville Nara
Coordonnées 34° 41′ 00″ nord, 135° 49′ 53″ est
Géolocalisation sur la carte : Nara
(Voir situation sur carte : Nara)
Kōfuku-ji
Géolocalisation sur la carte : Japon
(Voir situation sur carte : Japon)
Kōfuku-ji

Le Kōfuku-ji (興福寺?) est un temple bouddhiste de la cité de Nara (préfecture de Nara, au Japon). C'est le temple familial des Fujiwara (藤原氏, Fujiwara-shi?) et le principal temple du bouddhisme Hossō-shū (法相宗). Il est également appelé, avec l'Enryaku-ji (延暦寺), Nanto-Hokurei (南都北嶺), terme désignant les deux temples les plus puissants pendant l'ère Heian : le Kōfuku-ji au sud (Nanto, ville du sud) et l'Enryaku-ji sur le mont Hiei, au nord (Hokurei, sommet du nord). Le temple fait partie depuis 1998 des monuments historiques de l'ancienne Nara inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO.

Histoire générale[modifier | modifier le code]

Le nanendō, reconstruit en 1741.

Ses origines remontent au quartier de Yamashina à Kyōto où il fut fondé en 669 par Kagami no Ōkimi à la mort de son époux Fujiwara no Kamatari et il fut nommé Yamashina-dera. Elle y fit installer une représentation du bouddha Shaka que son défunt époux avait commandée après sa défaite contre le clan Soga en 645. Le temple fut d'abord déplacé à Fujiwara avant d'être installé à la capitale permanente de Nara par Fujiwara no Fuhito en 710, comptant alors parmi l'un des premiers établissements religieux de la nouvelle capitale.

Le Kōfuku-ji brûla de nombreuses fois, destin tragique de nombreux monuments historiques japonais, et notamment en 1180 en même temps que le Tōdai-ji (東大寺), pendant les guerres qui ponctuèrent la fin de l'ère Heian, période pendant laquelle le temple possédait un pouvoir politique dominant sur la province de Yamato. Les architectures actuelles datent donc des époques Kamakura et Muromachi pendant lesquelles le shogunat considérait le temple comme gouverneur, protecteur (shugo, 守護) du Yamato.

À cette époque, de nombreux fils de nobles entraient en religion au Kōfuku-ji, ce qui provoquait des conflits entre les fondations monastiques nobles qui y étaient annexées, par exemple entre l'Ichijō-in (一乗院) de la famille Konoe (近衛家?, Konoe-ke) et le Daijō-in (大乗院) de la famille Kujō (九条家, Kujō-ke).

Contrairement au Tōdai-ji qui subit l'influence de l'architecture Song lors de sa reconstruction, le Kōfuku-ji fut restauré dans son style initial (wayō).

Les restaurations des bâtiments furent possible notamment grâce aux 21 000 koku () versés chaque année au temple par le shogunat de l'ère Edo, qui lui rendit son statut d'établissement purement religieux.

Le Kōfuku-ji fut particulièrement atteint par la politique anti-bouddhiste du début de l'ère Meiji. La majorité de ses propriétés furent confisquées mais il tente maintenant de les récupérer et souhaite continuer de jouer son rôle de temple principal du Hossō.

Les bâtiments[modifier | modifier le code]

Le hōkuendō.
Le gojū-no-tō et le tō-kondō du Kōfuku-ji.
Le chū-kondō.

Bâtiments anciens[modifier | modifier le code]

  • Le hōkuendō (北円堂) est un petit pavillon octogonal érigé au nord du bâtiment principal en 721, à la demande des impératrices Gemmei et Genshō en l'honneur du premier anniversaire du décès de Fujiwara no Fuhito. Le bâtiment actuel date de 1240 et fut reconstruit selon les proportions de l'époque de Nara. Il fait 15 m de hauteur. Il contient actuellement plusieurs sculptures d'Unkei et il est classé Trésor national[1].
  • Le sanjū-no-tō (三重の塔, « pagode à trois étages ») fut importé depuis le temple impérial en 1143 sur l'ordre de l'ancien empereur Sutoku. Lors de sa reconstruction après l'incendie de 1180, il bénéficia des perfectionnements de l'architecture de la période Kamakura remarquable notamment par la relative clarté intérieure obtenue grâce à l'installation de fenêtres à treillage ou par la structure, unique en son genre, de la nouvelle charpente : le pilier central, arrêté au deuxième étage, est remplacé par une colonne plus mince reposant sur un plancher soutenu par quatre autres colonnes. Tous ces éléments porteurs sont décorés par de nombreux bouddhas peints. Ce bâtiment est donc Trésor national.
  • Le tō-kondō (東金堂, « kondō de l'est ») fut érigé en 726 par l'empereur Shōmu dans l'espoir d'obtenir la guérison de l'ancienne impératrice Genshō. Après deux destructions en 1017 et en 1046, et deux reconstructions en 1027 et en 1049, il fut à nouveau incendié en 1180 par les Taira. Le gouvernement de Kamakura le fit une fois de plus reconstruire, en 1185, mais il connut encore deux incendies, en 1356 et en 1411. Le bâtiment actuel date de 1415 et il est classé Trésor national.
  • Le gojū-no-tō (五重の塔, « pagode à cinq étages ») fut réalisé selon le souhait de l'impératrice Kōmyō, épouse de l'empereur Shōmu, et achevé en 730. Cette pagode mesure environ 50 mètres de haut, ce qui en fait l'une des plus hautes du Japon. Elle fut de nombreuses fois frappée par la foudre, incendiée et détruite (1017, 1060, 1180, 1356 et 1411) mais à chaque fois reconstruite (1031, 1078, 1205, 1388 et pour finir, en 1426) dans le même style « à la japonaise » que le tō-kondō. Cependant, la finesse de ses éléments témoigne bien de l'ère Muromachi. Il est également considéré comme Trésor national.
  • Le nanendō (南円堂), bâtiment également octogonal au sud du bâtiment principal, fut fondé en 813 par Fujiwara no Fuyutsugu et reconstruit en 1789. Sa lanterne de bronze est cependant d'époque. Il n'est ouvert au public qu'un jour par an, le . Il fait 22 m de hauteur[1].
  • Le chū-kondō (中金堂, « kondō central ») fut réalisé entre 710 et 714, à la demande de Fujiwara no Fuhito. Détruit par un incendie en 1717, une réplique provisoire de petite taille a été reconstruite en 1819 et démolie en 2000. Les statues qu'il contenait, dont certaines pièces maîtresses, avaient été déplacées pour éviter leur détérioration dans un bâtiment annexe au nord du bâtiment. Il est reconstruit et rouvre au public le [2].
  • Le ōyuya (大湯屋, « salle pour le bain »), reconstruit durant la période Muromachi (1426), contient deux grands chaudrons de fer destinés à recevoir de l'eau chaude.
  • Le bodai-in ōmidō (菩提院大御堂) actuel date de 1580 mais il fut initialement érigé au cours de l'ère Nara. Il contient d'importantes statues dont le Fukukensaku Kannon. Il est fréquemment évoqué dans les contes traditionnels japonais sous le nom de « salle des Trente Cloches ».

Bâtiment récent[modifier | modifier le code]

  • Le kokuhōkan (国宝館, « musée des Trésors nationaux ») fut construit en 1959 pour abriter les statues, tableaux, livres et documents historiques qui ont été désignés comme Trésor national ou sont considérés comme Importante propriété culturelle. Son but est de permettre au public de mieux comprendre le bouddhisme et d'apprécier les artéfacts bouddhiques culturels.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b T. Okada, Two round halls at Nara temple give up their design secrets, The Asahi Shimbun (11 octobre 2020).
  2. « [Vidéo] L’un des plus beaux trésors de Nara retrouve sa gloire passée », sur www.nippon.com, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • « Kōfuku-ji », dans Dictionnaire historique du Japon, vol. 13 : Lettre K (3), Tokyo, Librairie Kinokuniya, Maison franco-japonaise, (lire en ligne), p. 67-68.
  • Nara, trésors bouddhiques du Japon ancien : le temple du Kōfukuji, Paris, Réunion des musées nationaux, .
  • Collectif, Dictionnaire historique du Japon, Éditions Maisonneuve et Larose, coll. « Monde Asiatique », 2002, 2 993 p. (ISBN 2-7068-1633-3).
  • (en) Richard Bowring, The Religious Traditions of Japan : 500-1600, Cambridge, Cambridge University Press, .
  • Danielle et Vadime Elisseeff, L'Art de l'ancien Japon, Éditions Mazenod, 1980, 620 p. (ISBN 2-85088-010-8).
  • Louis Frédéric, Le Japon. Dictionnaire et civilisation, Éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », 1999, 1 470 p. (ISBN 2-221-06764-9).
  • Christine Schimizu, L'Art japonais, Éditions Flammarion, coll. « Vieux Fonds Art », 1998, 492 p. (ISBN 2-08-012251-7).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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