Khöömii
L'art mongol du chant Khoomei *
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Pays * | Chine |
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Subdivision | Mongolie-Intérieure |
Liste | Liste représentative |
Année d’inscription | 2009 |
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L’art traditionnel du Khöömei mongol *
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Pays * | Mongolie |
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Liste | Liste représentative |
Année d’inscription | 2010 |
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Le chant khöömii (mongol : ᠬᠥᠭᠡᠮᠡᠢ, VPMC : köɣemei, cyrillique : Хөөмий, MNS : khöömii ; touvain : Хөөмей, khöömei ; chinois : 呼麦 ; pinyin : ) est un chant de gorge. C'est un chant diphonique de la musique mongole basé sur un son fondamental (bourdon) produit par le larynx sur lequel, grâce à un placement des lèvres ou de la langue, des harmoniques (jusqu'à plus de quarante) viennent s'ajouter en formant une mélodie, à deux voix (voire trois) en tout[1]. Originaires de l'Altaï, où ils étaient avant tout utilisés dans les cérémonies chamaniques[2], ils sont aujourd'hui utilisés en temps de fête. Appelés aussi chakkur, le son se veut une imitation du chant des oiseaux[2], ils se rapprochent du son de la guimbarde. Ce type de chant est inscrit au patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'UNESCO depuis 2009 pour la Chine (Mongolie-Intérieure) et depuis 2010 pour la Mongolie.
On appelle en touvain, les pratiquants de cette discipline vocale, les Köömeiizhis[3].
Techniques
Les deux principaux style de khöömii sont le « kharkhiraa » (« хархираа » ou « Khöömii profond »), faisant ressortir l'harmonique inférieure ou la sous-harmonique de l'octave inférieure et l'« isgeree Khöömii » (« исгэрээ khöömii »littéralement, « Khöömii sifflé »), faisant ressortir les harmoniques supérieures de la fondamentale. Dans tous les cas, la base est faite à partir de la vibration des cordes vocales tendues[2].
Il y a ensuite diverses techniques de khöömii :
- Zatraa : sans utilisation de la langue (technique à une cavité vocale).
- Bitou : avec utilisation de la langue (technique à deux cavités vocales).
- Gytsy amsra : voix du bas-ventre.
- Tseedznii amsra : voix de poitrine.
- Isgerex : voix de flûte nasale.
Plusieurs ornementations sont possibles avec diverses parties du corps :
- khamryn khöömii (Хамрын хөөмий, khöömii nasal) ;
- bagalzuuryn khöömii (Багалзуурын хөөмий, khöömii pharyngé) ;
- tseejin khöndii khöömii (цээжин хөндий хөөмий, khöömii de la cavité thoracique) ;
- khevliin khöömii (хэвлийн хөндий, khöömii abdominal) ;
- dendeldar ;
- naryn khöömii ;
- kargyraa (poumon) ;
- sharaa.
Femmes Khöömeizhis
Le khöömei est plus rarement interprété par les femmes que par les hommes, certains pensent que cette pratique peut poser des problèmes lors des accouchement, et d'autres pensent qu'il n'y a pas de problèmes. Les femmes utilisant ces styles sont généralement plus discrètes et préferent chanter seules dans la nature. Autrefois les gens venaient écouter les femmes chanter le khöömei, mais le public a perdu de l'intérêt pour cet art féminin au fil du temps. Les principaux styles de khöömei pratiqués par les femmes sont en général, khöömei, sygyt et kargyraa. Parmi les autres khöömeizhi contemporaines célèbres, on peut citer Khunashtaar-ool Oorzhak (touvain : Khunashtaar-ool Oorzhak, 1932 — 1993) ou Choldak-Kara Oyun (Чолдак-Кара Ойун). Le groupe féminin Tyva Kyzy est le seul groupe touvain féminin à pratiquer toutes les techniques de khöömei[4]. Sainkho Namtchylak, également touvaine a su renouveler le style en se mêlant à des formations de jazz et autres musique contemporaines est une célébrité mondiale.
Artistes
- Altai Khairkhan (en) (Алтай Хайхан, Mongolie) ;
- Altaï Khangaï (Алтай Хангай, Mongolie) ;
- Altain Orgil (mongol : ᠠᠯᠲᠠᠢ ᠶᠢᠨ
ᠣᠷᠭᠢᠯ
ᠬᠠᠮᠲᠤᠯᠢᠭ, cyrillique : Алтайн оргил хамтлаг, MNS : Altain orgil khamtlag, Mongolie) ; - Altan Urag (лтан Ураг, Mongolie) ;
- Anda Union (mongol : ᠠᠨᠳᠠ
ᠬᠠᠮᠲᠤᠯᠢᠭ, VPMC : anda qamtulig, cyrillique : Анд хамтлаг, MNS : And Khamtlag, Hohhot, Mongolie-Intérieure) ; - Arkaiym (Kazakhstan) ;
- Chirgilchin (en) (Touva) ;
- Choduraa Tumat (tyv) (Чодураа Тумат, Touva) ;
- Dandarvaanchig Enkhjargal (Дандарваанчигийн Энхжаргал, Mongolie) ;
- Darky (Russie) ;
- Mathias Duplessy (France, musiques diverses, musiques du monde, dont une partie d'inspiration mongole)
- Egschiglen (Эгсшиглэн, Mongolie) ;
- Haya (哈雅乐团, , Qinghai, Mongolie-Intérieure, France) ;
- Hanggai (mongol : ᠬᠠᠩᠭᠠᠢ, 杭盖, , Mongolie-Intérieure et Pékin) ;
- Huun-Huur-Tu (Хуун-Хуур-Ту, Touva) ;
- Ensemble Khan Bogd (Mongolie-Intérieure) ;
- Fish Symboled Stamp (fusion rap-ethnique, Mongolie) ;
- Jonon (Жонон, Folk-Pop et fusion rap-ethnique, parfois en coopération avec le rappeur mongol Gee) ;
- Kaigal-ool Khovalyg (Кайгал-оол Ховалыг, Touva) ;
- Khusugtun (Хөсөгтөн хамтлаг, Khösögtön khamtlag, Mongolie) ;
- Albert Kuvezin (Альберт Кувезин, Touva) ;
- Kongar-ool Ondar (touvain : Коңгар-оол Борис оглу Ондар, Touva) ;
- Okna Tsahan Zam (Mongolie) ;
- Namgar (Bouriatie) ;
- Nine Treasures (九宝, , Mongolie intérieure), folk metal mongol ;
- Paul Pena (États-Unis / Cap-Vert, influencé par Touva), blues ;
- Perhat Khaliq (zh) (帕尔哈提) du groupe Qeriq (酸奶乐队) (Ouïghour du Xinjiang, Chine, dans le morceau Qara Jorga) ;
- Sainkho Namtchylak (touvain : Сайын-Хөө Намчылак, Saiyn-Khöö Namchylak, Touva) ;
- Saylyk Ommun (Сайлык Оммун, également parfois retranscrit Saylyk O'moon) Touva ;
- Tyva Kyzy (Тыва Кызы Touva) ;
- ensemble Turan (Туран, Kazakhstan) ;
- Yat-Kha (Touva) ;
Hymnes de Touva
L'ancien hymne de la république de Touva en fédération de Russie, « Tooruktug dolgay Tangdym » (touvain : Тооруктуг долгай Тандым), ainsi que le nouveau (depuis le ), « Je suis Touvain » (touvain : Мен Тыва мен) comportent tous les deux du khöömeii.
Au cinéma
Des chants khöömii sont interprétés par Altan Urag, dans la bande originale du film Mongol (2007) racontant la vie légendaire de Gengis Khan.
Notes et références
- Hugo Zemp et Trân Quang Hai, « Recherches expérimentales sur le chant diphonique », Cahiers d'ethnomusicologie, no 4, 1991, p. 27-68 [lire en ligne (page consultée le 6 juillet 2017)]
- « L’art traditionnel du Khöömei mongol », sur UNESCO
- (en) « National khoomeizhi Kaigal-ool Khovalyg celebrates his jubileum », sur Tuva-online,
- (ru) « Tyva Kyzy («Дочери Тувы») », sur guitaristka.ru
Voir aussi
Bibliographie
- Jean-Jacques Nattiez, « Jeux de gorge inuit et chants de gorge sibériens : une approche comparative, historique et sémiologique (titre original : Inuit throat - games and siberian throat singing : a comparative, historical, and semiological approach) », Ethnomusicology, vol. XLIII, no 3, , p. 399-418 (lire en ligne)
Article connexe
- Bogino duu et urtyn duu, deux autres formes de chant mongol.