Kassaman
قَسَمًا (ar) / ⵜⴰⴳⴰⵍⵍⵉⵜ (ber) | ||
Qasaman (ar) / Tagallit (ber) | ||
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Nous témoignons ! / Le Serment | ||
Partition de l'hymne national algérien. | ||
Hymne national de | Algérie | |
Paroles | Moufdi Zakaria |
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Musique | Mohamed Fawzi | |
Adopté en | ||
Fichier audio | ||
Kassaman | ||
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Fichier audio externe | Hymne Algerie + Paroles | |
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Kassaman ou Qasaman (en arabe : قَسَمًا, « nous témoignons » ; en berbère : ⵜⴰⴳⴰⵍⵍⵉⵜ Tagallit, «Nous Jurons») est l'hymne national de l'Algérie. Ses paroles ont été écrites par le poète nationaliste Moufdi Zakaria, et il se compose de 5 couplets.
Histoire
[modifier | modifier le code]Moufdi Zakaria, militant nationaliste pendant la guerre d'Algérie, est approché en 1955 par Rebbah Lakhdar un cadre et militant du FLN à la demande d'Abane Ramdane et Benyoucef Benkhedda, qui lui demandent d'écrire un hymne national[1]. Zakaria propose très vite un poème, Fach’hadou (« Témoignez-en ! »)[2], qu'il aurait, selon une version répandue, écrit avec son sang sur les murs de la cellule 69 de la prison Barberousse, le [3] ; celui-ci est immédiatement adopté, puis renommé Kassaman (« Nous jurons ! »)[2].
La première composition musicale de l'hymne est écrite par l'Algérien Mohamed Touri, à Alger[1]. Cette composition n'étant pas jugée satisfaisante, on demande alors au Tunisien Mohamed Triki de composer la musique, avec l'aide d'une chorale algérienne, à Tunis. Son résultat n'ayant lui non plus pas été retenu, on demande finalement à Mohamed Fawzi, compositeur égyptien, d'écrire la partition musicale de l'hymne[1]. Cette dernière composition reste, aujourd'hui, la musique de l'hymne algérien.
Kassaman est officiellement adopté comme hymne national peu après l'indépendance de l'Algérie, en 1963[4]. Il est composé de cinq couplets, dont le troisième cite nommément la France. Pendant les années 1980, sous la présidence de Chadli Bendjedid, les autorités algériennes ont essayé de retirer le couplet de la version officielle de l'hymne national, qui avait été fixée par la loi. La raison invoquée était que l'hymne algérien était le seul dans le monde à mentionner un autre pays par son nom[5].
Un projet d'amendement visant à supprimer ce couplet a été soumis à l'Assemblée populaire nationale (APN), mais il a été rejeté[5].
Alors qu'il avait été décidé en 1986 que les paroles intégrales de l'hymne soient « réservé(es) aux congrès du FLN et à l'investiture du président de la République », en mai 2023, le troisième couplets accusant nommément la France et lui demandant de rendre des comptes est « inscrit désormais au protocole pour toutes les commémorations et cérémonie officielles en présence du président de la République » et aussi lors « des visites officielles des chefs d'État »[6]. Les paroles de ce couplet traduit en français sont les suivantes :
« Ô France ! Le temps des palabres est révolu. Nous l'avons clos comme on ferme un livre. Ô France ! Voici venu le jour où il te faut rendre des comptes. Prépare-toi ! Voici notre réponse. Le verdict, notre révolution le rendra. Car nous avons décidé que l'Algérie vivra. Soyez-en témoin ! »[6].
Réactions quant aux utilisation de l'Hymne dans son intégralité.
[modifier | modifier le code]Ce couplet a été l'objet de nombreux débats et interprétations en France le qualifiant d'"anti-France"[7],[8],[9],[10] malgré l'historique révolutionnaire de ce couplet et plus largement de l'hymne : rédigé durant la guerre de libération nationale Algérienne, cet hymne louait l'opposition de la population colonisée contre des populations coloniales (colons et européens) qui se matérialisaient notamment par la politique basée sur la discrimination de la France[11],[12],[13].
Paroles
[modifier | modifier le code]Paroles en arabe | Translittération | Traduction française (Nous témoignons !)[14] |
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قَسَمًا بِٱلنَّازِلَاتِ ٱلْمَاحِقَات
يَا فِرَنْسَا قَد مَضَى وَقْتُ ٱلْعِتَاب
وَ اكْتُبُوهَا بِدِمَاءِ ٱلشُّهَدَا وَ اقْرَأُوهَا لِبَنِي ٱلْجِيلِ غَدَا قَدْ مَدَدْنَا لَكَ يَا مَجْدُ يَدَا وَ عَقَدْنَا ٱلْعَزْمَ أَن تَحْيَى ٱلْجَزَائِر فَاشْهَدُوا… فَاشْهَدُوا… فَاشْهَدُوا… |
Qasamân bi-n-nâzilâti l-mâḥiqât
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Nous jurons par les tempêtes dévastatrices abattues sur nous
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Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Une existence née pour un hymne national », L'Expression, 11 novembre 2009
- « Que connaissez-vous de Kassaman ? », L'Expression, 18 novembre 2007
- Belkacem Ahcène-Djaballah, « Qassaman », sur almanach-dz.com, 24 mai 2008
- Article 75 de la Constitution de 1963.
- « Kassaman : l'Algérie a-t-elle « rétabli » le couplet où la France est citée ? », sur TSA, (consulté le )
- Erwan Seznec, « L’Algérie rétablit un vieux couplet anti-France dans son hymne national », sur Le Point, (consulté le )
- Hugues Maillot, « Il te faut rendre des comptes» : l'Algérie réintroduit un couplet anti-France dans son hymne national »
- Romain Rouillard, « «Le temps des palabres est révolu», un couplet aux accents anti-français réintroduit dans l'hymne algérien »
- « Hymne national algérien : un couplet polémique et anti-France rétabli par un décret du président algérien »
- Anthony Berthelier, « L’Algérie réintroduit dans son hymne « Kassaman » un couplet anti-France, « un peu à contretemps » pour Paris »
- Rachida El Azzouzi, « L’héritage raciste de la colonisation de l’Algérie »
- SYLVIE THÉNAULT, « Les ratonnades, une histoire du racisme colonial »
- Todd Shepard, « Du racisme colonial en Algérie »
- « Hymne National Algérien - Kassaman », sur Hymne National (consulté le )
Annexes
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- Ressource relative à la musique :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- La partition, le texte en arabe et en français de l'Hymne - Site de la Présidence algérienne
- Algerie - Hymne National Complet (Chant + Paroles) - النشيد الوطني الجزائري - YouTube [vidéo]
- L'Hymne National Algérien, Kassaman - YouTube [vidéo]