Karel Bartošek

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Karel Bartošek, né le à Skuteč en Tchécoslovaquie et mort le dans le 14e arrondissement de Paris[1], est un historien français d'origine tchèque.

Biographie[modifier | modifier le code]

Karel Bartošek est né dans un milieu ouvrier. Il entame des études d'histoire et devient professeur d'université. Alors qu'il s'est engagé très jeune au Parti communiste tchécoslovaque, il remet en question l'histoire officielle de la libération de Prague dans des livres traduits en anglais et allemand. Il participe au Printemps de Prague en 1968 à la suite duquel il est renvoyé et exclu du Parti.

Un article dans Les Temps modernes le fait connaître en France. Il vit alors à Prague de petits emplois variés (coursier, gardien de nuit, surveillant d'école…). Il est condamné à six mois en prison en 1972. Défenseur des droits de l'homme, il est répertorié comme dissident par Amnesty International et accusé par le régime communiste tchécoslovaque d'être « anticommuniste » et « agent de l'impérialisme capitaliste ». Il est un des premiers signataires de la Charte 77. En 1982, il s'enfuit pour la France où il fait venir sa famille. Karel Bartošek entre au CNRS. L'année suivante, il est déchu de sa nationalité tchèque.

Il relance en 1986 la revue fondée en 1979 par François Maspero, L'Alternative, sous le titre La Nouvelle Alternative[2]. Il dénonce les excès et dérives des régimes communistes sans pour autant être un « anticommuniste ».

Son ouvrage Les Aveux des archives, publié en 1996, s'appuie sur des archives inédites et déclenche une polémique, car même s'ils n'appartiennent plus à des partis communistes, les défenseurs du communisme de type soviétique sont alors encore nombreux. Or Karel Bartošek fait de nombreuses révélations: Raymond Aubrac a représenté le Parti communiste français en recherche de financements auprès du régime communiste tchécoslovaque; pour ne pas perdre des électeurs, Palmiro Togliatti chef du Parti communiste italien, voulait retarder l'annonce de la réhabilitation des condamnés des grands procès staliniens; quant à Jacques Duclos, du Parti communiste français, il visitait régulièrement les partis communistes au pouvoir à l'est pour collecter des fonds pour le P.C.F[3]. Mais la polémique concerne principalement Artur London dont l'histoire a inspiré le film L'Aveu de Costa-Gavras. London avait été condamné lors des procès staliniens en 1952, or Karel Bartošek dévoile qu'auparavant London avait été lui aussi un « stalinien » qui se vantait en 1949 d'avoir « démasqué » Noel Field, un communiste dissident dont le procès servit de prétexte à l'ouverture des "purges[4]". Karel Bartošek souligne que les « purges » d'alors visaient à prévenir l'ascension d'équivalents de Tito, qui pourraient contester la suprématie de Staline. Elles sont préventives et ne visent pas des opposants contrairement à celles des années 1930. Par la suite, elles vont avoir pour cible soit des communistes démocrates soit des démocrates non-communistes.

Son ouvrage est violemment attaqué par des historiens comme Denis Peschanski ou comme Alexandre Adler, un ami des London[5].

En 1997, Karel Bartošek participe à la rédaction du Livre noir du communisme mais conteste vivement le résultat final, entre autres le rapprochement effectué par Stéphane Courtois entre nazisme et communisme.

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • Les sociétés, la guerre et la paix de 1911 à 1946 : Europe, Russie puis URSS, Japon, États-Unis, avec Hélène Fréchet, François Boulet et Gilbert Badia.
  • Les Aveux des archives. Prague-Paris-Prague, 1948-1968, Ed. du Seuil, Paris, 1996.

Ouvrages collectifs[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. in Le Monde daté du 14 juillet 2004.
  3. in Le Monde daté du 28 décembre 1996.
  4. in Le Monde du 4 avril 1997.
  5. Jean Guisnel, Qui a peur des archives de Moscou ?, lepoint.fr, publié le 30/11/1996, modifié le 26/01/2007

Liens externes[modifier | modifier le code]