Kaporo

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Barque de pêche à Kaporo.

Kaporo est un ancien village sur la côte occidentale de la presqu'ile de Kaloum, en Guinée, aujourd'hui quartier de la capitale, Conakry, situé entre les quartiers de Kipé, au sud, et de Nongo, au nord. Ce quartier dépend de la commune de Ratoma, l'une des six communes qui constituent la ville de Conakry.

Histoire[modifier | modifier le code]

Dans le royaume de Dubréka, Kaporo a été le chef-lieu de la province de Kaloum[1].

En 1891, selon le témoignage d'un voyageur, E. Guillou[2], qui se rend de Conakry vers le nord avec son escorte, « nous traversons successivement les petits villages de Digione, Tahoma, Rotouna et Quipé ; puis nous arrivons à Kaporo, capitale du Kaloum, gouverné par le roi Balé Ciara. Sur le rempart je remarque des pièces d'artillerie données probablement par le gouvernement français. […] C'est à ce roi que la France a acheté Conakry, et dans sa case on est étonné de découvrir un ameublement européen. »

En 1998 et de nouveau en 2019, dans un contexte politique différent, le quartier intérieur de Kaporo-rails a fait l'objet d'opérations brutales d'expulsion des habitants[3] et de destruction de leurs logements, opérations appelées « déguerpissements » dans le français local, qui ont laissé beaucoup de traces dans les populations victimes, ni relogées ni indemnisées[4]. Le déguerpissement de 2019 est le thème d'un documentaire[5].

Administration[modifier | modifier le code]

Deux des dix-neuf quartiers de Ratoma portent le nom de Kaporo : Kaporo-centre, sur la côte, et Kaporo-rails, à l'intérieur de la presqu'île le long de l'une des deux voies de chemin de fer qui la traversent du nord-est au sud-ouest.

Économie et urbanisme[modifier | modifier le code]

Kaporo possède un port de pêche traditionnel, grâce à une échancrure dans la côte. Il a été modernisé en 2022, avec l'aide du Japon[6]. Il possède désormais des installations de conservation des produits frais et de congélation, des hangars de fumage de poisson.

Le quartier de Kaporo-rails et les quartiers voisins de Kipé 2 et Dimesse, concernés par les « déguerpissements » de 1998 et surtout de 2019, font l'objet d'une réurbanisation avec la construction de ministères et autres équipements publics, d'ambassades et de sièges de grandes sociétés[4].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Muriel Devey, La Guinée, Paris, Karthala, 2009, p. 98 (en ligne).
  2. « Ma mission aux rivières du Sud (1891) », Revue de Géographie, XXX, janvier-juin 1892, p. 261 (en ligne).
  3. Ces habitants occupaient, souvent depuis plusieurs dizaines d'années, des terrains appartenant à l'État, mais cette occupation était tolérée par l'État qui avait accepté de relier ces habitations aux réseaux publics.
  4. a et b Tangi Bihan, Abdoulaye Sadio Diallo, « En Guinée, les déguerpis de Kaporo-Rails n’ont pas dit leur dernier mot », 10 avril 2023.
  5. Kaporo-rails, histoire d’une cité ruinée.
  6. Inauguration du port de pêche, 27 décembre 2022.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]