Kamel Eddine Fekhar

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Kamel Eddine Fekhar
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Biographie
Naissance
Décès
(à 56 ans)
Blida, Algérie
Nationalité
Activités

Kamel Eddine Fekhar (en mozabite : Kamal Ddin Fexxar), né le à Ghardaïa et mort le à Blida, est un médecin, militant politique des défenseur des droits humains algérien berbère amazigh mozabite, emprisonné à plusieurs reprises et est décédé à l'hôpital de Blida après une grève de la faim[1],[2],[3].

Biographie[modifier | modifier le code]

Il devient militant de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH), où il a été arrêté et emprisonné plus d'une fois. Il a rejoint le Front des forces socialistes en 1999 a assumé des responsabilités pour occuper un poste au Secrétariat national, en plus de superviser la fédération de Ghardaïa, mais il a été expulsé du parti en 2011 parce qu'il était soupçonné d'avoir participé à l'attaque d'une mosquée la même année, en plus à des plaintes du FFS de Ghardaïa, pour son implication dans une campagne visant à renverser l'ancien premier secrétaire national Karim Tabbou.

Il n'avait pas caché d'être influencé par l'idée d'autonomie proposée par Ferhat Mehenni.

Fekhar fait deux ans de prison et une longue grève de la faim, avant d’être jugé en 2017, puis relâché.

Le , il est de nouveau été arrêté pour avoir dénoncé dans la presse la répression contre des militants mozabites emprisonnés et accusés « d’atteinte aux institutions »[4]. Il a aussitôt entamé avec son co-détenu une nouvelle grève de la faim dans la prison de Ghardaïa[4].

Engagement[modifier | modifier le code]

Fekhar a lutté pour les droits politiques, culturels et religieux des Mozabites[4]. Il a aussi continuellement dénoncé les répressions subies par les Mozabites[4].

Il médiatise la question mozabite et joue notamment un rôle important en alertant sur les violences et en lançant des SOS[5].

Sa relation avec les Événements de Ghardaïa[modifier | modifier le code]

Fekhar s’est beaucoup impliqué entre 2013 et 2015 lors des évènements sanglants à Ghardaïa quand une cinquantaine de mozabites ont été tués et de nombreux autres emprisonnés lors d’affrontements entre la communauté mozabite et la population arabophone, soutenue par le pouvoir selon certains[4].

Sa mort[modifier | modifier le code]

Arrêté le juste après les Manifestations de 2019 en Algérie et poursuivi pour « atteinte à la sûreté de l'Etat » et « trouble à l'ordre public » [6], il a avait entamé une grève de la faim. Sa santé s'est rapidement dégradée, et après deux mois de détention, transféré à l'hôpital de Blida, il est décédé le [6]. Il déclara 'mon rêve est de voir les Imazighen vivent libre et en dignité'.

Il est inhumé le samedi à Alger[7], enterrement durant lequel de nombreuses personnalités politiques étaient présentes[7]. C'est au cimetière El Alia, dans le carré mozabite qu'il a été inhumé[7]. Durant la cérémonie d'obsèques, Salah Dabbouz, son avocat, fait une déclaration dans laquelle il dénonce un « système corrompu et corrupteur »[7]. La foule a notamment scandé « pouvoir assassin » et s’est ensuite dispersée dans le calme. Des voix se sont élevées pour réclamer justice, et incriminent directement l’administration de Ghardaïa mais aussi les institutions judiciaires dans la mort du militant[7]>.

Tombe profanée[modifier | modifier le code]

Le jeudi , la tombe de Kamel Eddine Fekhar, enterré au cimetière d'El Alia à Alger, est profanée[8],[9],[10],[11]. C'est l'épouse du défunt, Zahira Fekhar, qui signale cet acte depuis sa page Facebook, précisant : « Dans un geste très audacieux et provocateur, la tombe de mon défunt mari Kamalddine Fekhar a été soumise à une grave attaque et à la destruction quasi totale par des inconnus »[10]>,[12].

Selon El Watan, le socle arraché porte un texte qui aurait pu ne pas plaire aux profanateurs et leurs commanditaires : «Je meurs, le M’zab vivra, assassiné en prison.». Seules les deux pierres tombales portant les dates de naissance et de décès du militant (1963-2019), la « basmala » et un verset du Coran sont restées intactes[8].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Kameleddine Fekhar est décédé », sur Maghreb Émergent, (consulté le ).
  2. « Mort de Kamel Eddine Fekhar : les réactions », sur TSA, (consulté le ).
  3. « Un œil sur les médias - Algérie: le décès du militant Kamel Eddine Fekhar indigne les internautes », sur France 24, (consulté le ).
  4. a b c d et e Nicole Logeais, « Algérie. Le militant mozabite Kamel Eddine Fekhar est mort en détention », (consulté le ).
  5. « Kamel Eddine Fekhar était un militant entier : Jusqu’au bout de l’engagement… | El Watan », sur elwatan.com (consulté le ).
  6. a et b « Le militant Kamel Fekhar est mort en détention », sur lci.fr.
  7. a b c d et e « Algérie: le militant Kamel Eddine Fekhar a été inhumé à Alger - RFI », sur RFI Afrique (consulté le ).
  8. a et b « Profanation de la tombe de Kamel Eddine Fekhar | El Watan », sur elwatan.com (consulté le ).
  9. liberte-algerie.com, « “Fekhar dérange-t-il même après sa mort ?” : Toute l'actualité sur liberte-algerie.com »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur liberte-algerie.com (consulté le ).
  10. a et b La rédaction, « Un acte de sauvagerie ! / La tombe de Kameleddine Fekhar a été profanée ! :Algerie Focus France », sur Algerie Focus, (consulté le ).
  11. Gambino dit, « La tombe de Kamel Eddine Fekhar saccagée »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur ALG24, (consulté le ).
  12. Ouramdane Mehenni, « La tombe de Kamelddine Fekhar profanée », sur Algerie Eco, (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]