Kadri Simson

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Kadri Simson
Illustration.
Kadri Simson en mai 2017.
Fonctions
Commissaire européenne à l'Énergie
En fonction depuis le
(4 ans et 3 jours)
Président Ursula von der Leyen
Gouvernement Commission von der Leyen
Prédécesseur Miguel Arias Cañete
Ministre estonienne des Affaires économiques et des Infrastructures

(2 ans, 5 mois et 6 jours)
Premier ministre Jüri Ratas
Gouvernement Ratas I
Prédécesseur Kristen Michal
Successeur Taavi Aas
Députée au Riigikogu

(9 ans)
Biographie
Nom de naissance Kadri Must
Date de naissance (46 ans)
Lieu de naissance Tartu (URSS)
Nationalité Estonienne
Parti politique EK

Kadri Simson, née le à Tartu, est une femme politique estonienne membre du Parti du centre (EK). Après avoir été ministre des Affaires économiques et des infrastructures de 2016 à 2019, elle est membre de la Commission européenne chargée de l'énergie, depuis décembre 2019.

Biographie[modifier | modifier le code]

Formation[modifier | modifier le code]

Kadri Simson est née le 22 janvier 1977 à Tartu[1]. Diplômée d'histoire de l'université de Tartu[2], elle obtient également un master en sciences politiques du University College de Londres[2].

Parcours politique en Estonie[modifier | modifier le code]

En 1999, elle débute son parcours politique en Estonie en devenant conseillère auprès de la municipalité de Tallinn[3].

Membre du Parti du Centre, Kadri Simson en est la secrétaire générale de 2003 à 2007[1].

En 2007, elle est élue au Riigikogu, le parlement estonien et elle y reste jusqu'à son entrée au gouvernement en 2016[1]. De 2009 à 2016, elle est également la cheffe du groupe du Parti du Centre[1]. En 2015, elle se porte candidate à la présidence du Parti du centre contre le président sortant Edgar Savisaar[4]. Ce dernier l'emporte par 1051 voix contre 486[4].

Elle est ministre des Affaires économiques et des Infrastructures de l'Estonie de à , date des élections législatives estoniennes de 2019[5]. À ce titre, elle est également chargée de l'énergie dans l'un des rares pays de l'Union européenne qui rejette alors l'objectif de la neutralité carbone[6]. Lors de la présidence estonienne de l'Union européenne, pendant le deuxième semestre 2017, elle préside les réunions des ministres européens chargés de l'énergie et les réunions des ministres européens chargés des transports[1]. Dans le cadre de son mandat gouvernemental, elle soutient en 2018 l'introduction de la gratuité dans le réseau de bus estonien, sur le modèle du système en vigueur à Tallinn depuis 2013[7].

En 2019, elle retourne brièvement au Riigikogu entre son départ du gouvernement en avril et sa nomination à la Commission européenne[1]. Elle y retrouve alors sa fonction de cheffe de groupe[1].

Parallèlement à sa carrière politique nationale, elle a également siégé au conseil de ville de Tallinn de 2009 à 2013, puis dans celui de Pärnu à partir de 2013[1].

Elle est également missionnée auprès de l'assemblée parlementaire de l'OTAN[3].

Commissaire européenne[modifier | modifier le code]

Elle est proposée comme commissaire de la Commission Von der Leyen en 2019, avec le portefeuille de l’Énergie[8]. Sa nomination fait l'objet de critiques, Kadri Simson ayant été ministre au sein d'un gouvernement jugé peu soucieux des problématiques environnementales[9]. Alors chargée de la politique énergétique, elle mise principalement sur le pétrole de schiste et le charbon[10]. Si cette stratégie permet à l'Estonie d'atteindre l'indépendance énergétique, elle fait du pays le deuxième émetteur de dioxyde de carbone par habitant dans l'Union européenne[10]. Le réseau international Les Amis de la Terre a ainsi jugé son discours au Parlement européen « incroyablement faible de la part de la candidate qui est censée conduire la transition énergétique en Europe pour éviter la crise climatique »[9].

En février 2020, Kadri Simson défend avec succès devant le Parlement européen la quatrième liste de projets d'intérêt commun dans le domaine de l'énergie. Cette liste est critiquée par les milieux environnementaux en raison du grand nombre de projets basés sur l'utilisation de gaz naturel[11].

En octobre 2020, Kadri Simson met en garde contre l'efficacité supposée des plans de relance verte : selon elle, ils ne pourront obtenir de succès que si les villes et régions sont associées aux plans de transformation[12].

En mars 2023, Kadri Simson détaille la réforme du marché de l'électricité pour l'UE pour répondre aux problématiques posées par le conflit en Ukraine et les sanctions internationales à l'encontre de la Russie. Certains pays, dont la France ou l'Espagne, voulaient refondre le système actuel en cessant la correlation entre les prix de l'électricité et ceux du gaz. D'autres, l'Allemagne en tête, souhaitaient plutôt une réforme a minima donc la commission européenne est parvenue à trouver un compromis[13]. Elle maintient le système actuel de tarification (dit au coût marginal), mais donne beaucoup de facilités aux États pour le contourner, en autorisant la multiplication des contrats à long terme, tranchant avec les tendances précédentes qui misaient sur une concurrence maximum entre opérateurs[14].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g et h (en) « biographie », sur europarl.europa.eu, (consulté le )
  2. a et b (en-US) « Kadri Simson – POLITICO », sur www.politico.eu (consulté le )
  3. a et b Rédaction Toute l'Europe, « Qui sont les 27 commissaires européens (2019-2024) ? », sur Touteleurope.eu, (consulté le )
  4. a et b (en) ERR, « Savisaar beats Simson in party leadership race », sur ERR, (consulté le )
  5. « Commission européenne. Le portefeuille de l’Énergie à l’Estonienne Kadri Simson », Ouest France,‎ (lire en ligne)
  6. Nabil Wakim, « Kadri Simson, la commissaire européenne à l’énergie qui aimait trop le pétrole », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. (de) Reinhard Wolff, « Busse und Bahnen gratis: Freie Fahrt in fast ganz Estland », Die Tageszeitung: taz,‎ (ISSN 0931-9085, lire en ligne, consulté le )
  8. « L’Estonienne Kadri Simson est proposée commissaire européenne à l’énergie », sur www.aefinfo.fr (consulté le )
  9. a et b « Kadri Simson, la commissaire européenne à l’énergie qui aimait trop le pétrole », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  10. a et b Nelly Didelot, « Kadri Simson à l'Energie : un parcours qui interroge », sur Libération.fr, (consulté le )
  11. (en) Daniel Boffey, « EU accused of climate crisis hypocrisy after backing 32 gas projects », sur the Guardian, (consulté le )
  12. (en-GB) « La commissaire Kadri Simson met en garde: les plans pour la relance verte ne seront une réussite que si les villes et les régions y sont pleinement associées », sur cor.europa.eu (consulté le )
  13. « Electricité: la Commission propose de réformer le marché, sans toucher à sa structure », sur Le Soir, (consulté le )
  14. « Électricité : l’Europe engage sa réforme du marché », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )