Jéricho (missile)

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Lancement d'un missile balistique "Jéricho".

Les Jéricho sont des missiles balistiques, des vecteurs pour le programme nucléaire israélien. Cette famille de missiles a donné naissance au lanceur Shavit.

Jéricho I[modifier | modifier le code]

Développement[modifier | modifier le code]

Les premiers programmes de missiles sont lancés en Israël en 1954. La même année débute une coopération entre la France et Israël sur le développement de missile à courte portée. Début 1958, Israël développe son premier missile de conception israélienne : le Lutz. Le missile Jericho I a été construit avec l'aide de la société Dassault Aviation (à l'époque Générale aéronautique Marcel Dassault) à partir du missile MD-620. Ce programme fut la réponse à la menace de déploiement de missiles sol-sol par l'Égypte dans les années 1960. En 1957, Générale aéronautique Marcel Dassault créa un département missiles. Le gouvernement français demande en 1962 à Dassault de concevoir un missile balistique à courte portée pour le compte d'Israël. Ce fut le début du programme MD-620. Le premier test eut lieu le , et fut un échec. Mais le second test fut réussi le à partir de l'île du Levant et il fut déclaré opérationnel en 1973 après un total de 16 tirs, dont dix réussis[1]. 14 de ces missiles auraient été construits par GAMD par les usines d'Argenteuil et de Saint-Cloud, les autres (moins d'une centaine) construits directement en Israël avec l'aide d'une centaine de techniciens français venus entre et . La collaboration entre IAI et GAMD s'arrêta en 1969, à la suite de l'embargo sur les armes décrété par la France.

Un article du New York Times paru en mentionne qu'Israël serait en mesure de produire de trois à six missiles par mois, pour un coût unitaire d'environ 1 à 1,5 million de dollars. Ce prix semblerait trop élevé pour l’utilisation conventionnelle de ce missile[2].

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Le Jéricho 1 est un missile balistique à courte portée à deux étages à carburant solide. Il peut être lancé à partir d'un train, camion ou d'un site fixe.

  • Longueur : 13,20 m
  • Diamètre : 0,80 m
  • Poids : 6 700 kg
  • Charge : 650 kg (soit une charge conventionnelle, soit une charge nucléaire de 20 kt)[3]
  • Portée : max. 500 km
  • ECP : 1 000 m

Jéricho II[modifier | modifier le code]

Le Jéricho II est un missile balistique israélien de portée intermédiaire conçu par IAI. Il dérive du Jericho I, et fut le premier missile balistique entièrement développé par Israël à partir de fonds de l'État impérial d'Iran. Le programme démarra en 1977, mais fut interrompu après la révolution iranienne en 1979. Israël continua seul le projet.

Développement[modifier | modifier le code]

Le programme, en 1977, prévoyait de développer deux versions du Jericho II, une terrestre, l'autre embarquée à bord de sous-marins. Après la révolution iranienne, Israël décida de collaborer avec l'Afrique du Sud[4] et d'abandonner la version embarquée.

Un essai du Jericho II a été effectué en 1989 à partir du Cap (République Sud-africaine). Un autre essai à partir d'Israël fut lancé, la même année, en direction de la Libye. Le missile a atterri à 400 km au nord de Benghazi, parcourant plus de 1 300 km.

Le Jéricho II s'appuie sur les tests et le développement du Jéricho I. La principale différence réside en l'augmentation de diamètre du missile qui passe de 0,80 m à 1,56 m, ce qui a pour résultat d'allonger la portée du missile.

Les études techniques et développements du Jericho II ont servi de base à la construction du lanceur Shavit.

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Le Jéricho II est un missile balistique de portée intermédiaire à deux étages à carburant solide. Il peut être lancé à partir d'un train, camion ou d'un site fixe. Il est opérationnel depuis 1989.

  • Longueur : 14,00 m
  • Diamètre : 1,56 m
  • Masse : 26 000 kg
  • Charge : entre 500 et 1 000 kg
  • Portée : entre 1 500 et 3 500 km
  • ECP : 1 000 m

Le Jéricho II aurait la capacité d'emporter, soit une charge conventionnelle, soit une charge nucléaire 1 Mt[3].

Variante[modifier | modifier le code]

  • Le Jericho 2 a servi de développement au lanceur Shavit
  • L'Afrique du Sud a développé sa propre version du Jéricho II sous le nom de RSA-3.

Jéricho IIB[modifier | modifier le code]

Le Jericho IIB est une version améliorée du Jericho II. La principale modification réside en un allongement de la portée qui passe à 2 800 km et augmentation de la charge militaire qui est de 1 tonne[5].

Jéricho III[modifier | modifier le code]

En 1994, Israël démarre un projet d'un missile de portée intermédiaire de plus 4 500 km. Ce missile à la différence de ses prédécesseurs serait un missile fixe : lancé à partir de silo.

Le premier test s'est déroulé le [6],[7].

Le Jericho III serait un missile de deux ou trois étages à propergol solide emportant une charge conventionnelle de 1 000 à 1 300 kg, voire une charge nucléaire à 2 ou 3 MIRV. Sa portée est estimée entre 4 800 et 6 500 km selon un site spécialisé[8]. Israël ne dispose pas encore de constellation de satellites géo-stationnaires de type GPS ou GLONASS ni de système TACAMO ou Syderec. Ce qui explique une erreur circulaire probable ou ECP très élevé et donc une précision divisée par 2 ou 3 par manque de détection des cibles.

  • Longueur : 15,50 m
  • Diamètre : 1,56 m
  • Masse : 29 000 kg
  • Charge : entre 1 000 et 1 300 kg
  • Portée : plus de 4 500 km
  • ECP : 1 000 m

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Air & Cosmos/Aviation International, 6 décembre 1996, « Dassault Lève Le Voile Sur Le Missile Jericho »
  2. Article du New York Times, 5 octobre 1971-
  3. a et b Jane's Strategic Weapon Systems
  4. « Encyclopedia Astronautica Index : 1 », sur astronautix.com (consulté le ).
  5. « Commission to Assess the Ballistic Missile Threat to the United States », sur fas.org (consulté le ).
  6. USA TODAY Staff, « Home », sur USA Today, (consulté le ).
  7. http://www.haaretz.com/hasen/spages/945859.html
  8. 1.Jane’s Strategic Weapons Systems, Issue 50, ed. Duncan Lennox, (Surrey: Jane’s Information Group, January 2009), 85-6

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]