Justice distributive

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Justice distributive.

La justice distributive est, selon Aristote, la « première espèce de la justice particulière qui s'exerce dans la distribution des honneurs ou des richesses ou des autres avantages qui peuvent être répartis entre les membres d'une communauté politique. »

À l'inverse de la justice commutative qui établit une égalité arithmétique (en grec ancien ἴσον / ison, « égal »), la justice distributive repose sur l’égalité proportionnelle — ou égalité géométrique — (en grec ἀνάλογον, / analogon, « proportionnel »). Elle distribue selon le mérite, faisant cas des inégalités entre les personnes. Si A est à B dans la proportion de 2 à 1, dans une juste répartition les choses C ou D données à A ou à B seront dans la même proportion l’une par rapport à l’autre[1]. Aux personnes inégales, des parts inégales. L'on retrouve la cristallisation de cette conception dans une formulation bien connue, celle de l'adage du jurisconsulte romain Ulpien : suum cuique tribuere[2], « rendre à chacun son dû ».

La mesure du mérite est fonction des régimes politiques et donc des valeurs auxquelles ils sont attachés. Saint Thomas attribue la vertu à l'aristocratie, la richesse à l'oligarchie, la liberté à la démocratie, sans exhaustivité[3]. Les droits, obligations, charges et avantages, sont répartis dans le respect des critères de mérite. Dans l'Antiquité, à chacun son rang, ses mérites, ses besoins et ses actions.

Aujourd'hui, la justice distributive désigne couramment la notion de justice sociale qui a pour but de réduire les inégalités matérielles.

Références

  1. Aristote, Politique, Livre III, IX, 1280 a 16 - 22 ; Livre III, XII, 1282 b 24 - 34.
  2. Justinien, « Quotations in the Langdell Reading Room », sur harvard.edu, Institutes de Justinien, Livre I, Titre I, Section III, Ulpien, 529 EC.
  3. Alain Sériaux, Le droit naturel, Que sais-je ? P.U.F., 1999.

Bibliographie

Voir aussi