Jules Grandjouan
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Sépulture | |
Nationalité | |
Activités | |
Conjoint |
Bettina Simon (d) |
Enfants |
Vige Langevin Jacques-Olivier Grandjouan Henri Grandjouan (d) |
Parentèle |
Bernard Tiapa Langevin (petit-fils) Noémie Koechlin (petite-fille) Sylvestre Langevin (d) (petit-fils) |
Jules Grandjouan (né le à Nantes - mort le dans la même ville) est un dessinateur, peintre, affichiste et syndicaliste révolutionnaire libertaire français.
Biographie[modifier | modifier le code]
Jules Grandjouan est issu par son père, Julien Grandjouan, d'une famille de la bourgeoisie nantaise[1], dont est notamment issue l'industriel Paul Grandjouan (1841-1907)[2] ; il est le cousin de Jean Émile Laboureur. Il suit le cursus scolaire lycée-faculté de droit, mais son goût pour le dessin l'emporte sur l'étude notariale où il fait ses débuts professionnels en 1897.
Le syndicaliste révolutionnaire[modifier | modifier le code]
Précurseur en matière d'affiches sociales et politiques, il est à partir de 1900, année de son installation à Paris, un dessinateur de presse prolifique, illustrant et popularisant ses convictions syndicalistes révolutionnaires. L'analyse de sa participation à L'Assiette au beurre de 1901 à 1912, notamment aux côtés de Václav Hradecký, permet de dégager ses thèmes favoris : antimilitarisme, antipatriotisme et anticléricalisme.
Jusqu'à l'année 1914, il dessine pour deux types de journaux et revues : d'une part la presse syndicaliste et libertaire à laquelle le rattachent ses idées, Le Libertaire, La Voix du Peuple, Les Temps nouveaux, La Guerre sociale, La Bataille syndicaliste, Le Travailleur du bâtiment, etc.[3] et pour l'autre part la presse humoristique, dont l'abondance des titres montrent un lectorat friand de rire, plus que de politique révolutionnaire, Le Rire, Le Sourire, Le Charivari.
À côté de cela, restent ses nombreuses contributions à L'Assiette au beurre[4], inclassable dans les deux catégories précédentes, qu'il signe parfois Crésus, Otto Bleitstift, To Day, Frisco Othman. Sa collaboration à ce magazine hebdomadaire, commencée en 1902, se poursuit plus de dix ans. Selon l'inventaire réalisé par Élisabeth et Michel Dixmier, il y dessine 46 numéros complets, participe à 38 autres et livre au moins 900 dessins soit 10 % de l'ensemble publié par ce journal.
Le crayon au service du communisme (1920 - 1930)[modifier | modifier le code]
Après la guerre, admirateur de la Révolution d'Octobre, il prend parti de mettre son talent au service du communisme[5]. En 1924 il est candidat du Bloc ouvrier et paysan en Loire-Atlantique, en tête de liste. Il obtient 2 495 voix (sur plus de 73 900 suffrages exprimés[6]). En , il participe au 10e anniversaire de la révolution russe à Moscou[7]. Jusque vers 1930, il publie ses dessins sous deux médias:
- Il collabore à la presse du Parti communiste et de la CGTU. En 1926 L'Humanité fait paraître sur plusieurs numéros une série de ses dessins consacrée à l'URSS. Il dessine aussi pour La Vie ouvrière.
- Il utilise l'édition de cartes postales pour populariser ses idées. La CGTU est son principal éditeur, et il s'auto édite à l'occasion. Ainsi vers 1925 il publie une série de cinq cartes postales dont l'objet serait, par cinq timbres poste, dont il propose la maquette à un hypothétique Soviet des PTT, d'illustrer sa vision de la société communiste future, la République soviétique française[8].
Isadora Duncan[modifier | modifier le code]

La rencontre avec Isadora Duncan se traduit par l'admiration vouée à la danseuse, engendrant de nombreux dessins que Jules Grandjouan lui consacre[9]. De plus, une amitié profonde se crée entre eux[10].
Famille[modifier | modifier le code]
Jules Grandjouan a eu quatre enfants avec Bettina Simon, institutrice proche des milieux ouvriers: Henri Grandjouan, ingénieur des mines, Jacques-Olivier Grandjouan, professeur de latin et promoteur du scoutisme, Edwige Grandjouan, dite Vige, professeur aux Beaux-Arts de Paris, qui a épousé Jean Langevin, le premier fils de Paul Langevin[11], et Claire, décédée en bas âge du tétanos.
Décès[modifier | modifier le code]
Il meurt le à Nantes, et est enterré dans cette ville, au cimetière La Bouteillerie[12].
Œuvres[modifier | modifier le code]
Ses œuvres ont été rééditées par sa petite-fille, Noémie Koechlin, la fille de Vige Langevin, à partir de 1995:
- Inventaire Noémie Koechlin (inventaire de l'œuvre de Jules Grandjouan), Noémie Koechlin, Paris, 1995.
- Portraits de famille dessinés ou peints par Jules Grandjouan, Noémie Koechlin, Paris, 1995.
- Les ouvriers et les métiers, et Mes juges, 87 pages, Coiffard, Nantes, 1996.
- Vendée et Bretagne, 76 pages, Coiffard, Nantes, 1997.
- À Nantes, 152 pages, Noémie Koechlin, Paris, 1998.
- Dessins et textes de Jules Grandjouan, affichiste, 108 pages, Noémie Koechlin, Paris, 1999. (Autre forme du titre : Jules Grandjouan, affichiste)
- Jules Grandjouan dessine Isadora Duncan et l'Égypte et Venise, 144 pages, Noémie Koechlin, Paris, 2000.
- Dessins et légendes de Grandjouan dans l'Assiette au beurre, 208 pages, Noémie Koechlin, Paris, 2001.
- Jules Grandjouan, dessinateur de presse et illustrateur, 348 pages, Noémie Koechlin, Paris, 2003.
Notes et références[modifier | modifier le code]
- Jules Grandjouan, catalogue de l'exposition nantaise de 1998, page 105.
- Yves Rochcongar, Capitaines d'industrie à Nantes au XIXe siècle, éditions MeMo, Nantes, 2003.
- François Solo, Dico Solo (Plus de 5 000 dessinateurs de presse et 600 supports en France de Daumier à nos jours), éditions Aedis, Vichy 2004, notice « Grandjouan Jules ». Voir également sa notice biographique, rédigée par Jean Maitron, dans le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, notice sous-titrée : dessinateur « engagé ».
- Élisabeth et Michel Dixmier, L'Assiette au Beurre, François Maspero, Paris, 1974. Les contributions de Grandjouan y sont étudiées en p. 294-299
- Notice « Jules Grandjouan », dans Le Maitron en ligne, op. cit.
- Journal Le Temps, 13 mai 1924, sur le site Gallica de la Bibliothèque nationale de France.
- Journal inédit du médecin belge Robert Sœur, cf. José Gotovitch: Du communisme et des communistes en Belgique, Bruxelles; Editions Aden, 2012, pp. 167-185
- Cf. Christian Henrisey, Postiers en grèves 1906-1909, C.E. P.T.T. sud-est, Paris, 1995 : en page 198, les cinq futurs timbres.
- Musee d'arts Nantes, « Isadora Duncan », sur museedartsdenantes.nantesmetropole.fr (consulté le 27 septembre 2019)
- Fonds Noémie Koechlin-Jules Grandjouan, médiathèque du Centre national de la danse.
- Jules Grandjouan, sur le site geni.com.
- Éric Lhommeau et Karen Roberts, Guide du cimetière de la Bouteillerie de Nantes, Nantes, Le Veilleur de nuit, , 88 p. (ISBN 978-2-9528652-5-8), p. 24.
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Jules Grandjouan (catalogue d'exposition) ; Nantes, Bibliothèque municipale & éd. MeMo, 1998 (en marge de l'exposition : Jules Grandjouan 1875-1968).
- Jules Grandjouan créateur de l'affiche politique illustrée en France, Somogy, édition d'Art, Paris, 2001. (ISBN 2-85056-495-8)Ouvrage collectif, sous la direction de Fabienne Dumont, Marie-Hélène Jouzeau et Joël Moris.
- L'art social à la Belle Époque : Aristide Delannoy, Jules Grandjouan, Maximilien Luce : trois artistes engagés, plaquette de l'exposition, - , Adiamos 89, Musée-Abbaye Saint Germain d'Auxerre, 2005, (ISBN 2-909418-26-X) « notice », sur le site de l'Institut international d'histoire sociale.
- Jacques Lethève, La caricature et la presse sous la IIIe République, Armand Colin, Paris, 1961, dans la collection Kiosque.
- Jules Grandjouan par ses petits-enfants, images animées, entretiens par Fabienne Dumont, avec la participation de Noémie Koechlin, Jean-Marie Grandjouan, Bernard Langevin et Sylvestre Langevin, réalisé par Jean-Claude Mouton, Nanterre, MHC/BDIC, prod., distrib., cop., 2001.
- Entretien filmé avec Noémie Koechlin racontant son grand-père, Jules Grandjouan, réalisé par Jean-Claude Mouton, entretien par Fabienne Dumont, Nanterre, Bibliothèque de documentation internationale contemporaine (BDIC), 2001.
- Dictionnaire des anarchistes, « Le Maitron » : notice biographique.
- Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, « Le Maitron » : notice biographique.
Articles connexes[modifier | modifier le code]
Liens externes[modifier | modifier le code]
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- AGORHA
- Bridgeman Art Library
- Delarge
- (en) Bénézit
- (de + en) Musée Städel
- (en) Museum of Modern Art
- (en + nl) RKDartists
- (en) Union List of Artist Names
- Ressource relative à la vie publique :
- Il y a 40 ans, la disparition de l'irréductible Jules Grandjouan, sur le site nantes.maville.com, .
- Jules Grandjouan, sur l'En Dehors.
- Affiches de Jules Grandjouan, sur le site increvables-anarchistes.org.
- Jules Grandjouan raconté par Noémie Koechlin, sa petite-fille, dans l'émission Artracaille, .
- Élève du lycée Clemenceau de Nantes
- Affichiste français
- Anarchiste français
- Antimilitariste français
- Artiste libertaire
- Dessinateur français
- Dessinateur de presse
- Peintre français du XXe siècle
- Peintre libertaire
- Les Temps nouveaux
- L'Assiette au beurre
- Collaborateur du Libertaire
- Collaborateur de L'Humanité
- Naissance en décembre 1875
- Naissance à Nantes
- Décès en novembre 1968
- Décès à 92 ans
- Décès à Nantes
- Personnalité inhumée au cimetière La Bouteillerie
- Naissance dans la Loire-Inférieure