Josef Mysliveček

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Josef Mysliveček
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 43 ans)
RomeVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
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Maître
Genres artistiques
Œuvres principales
Il trionfo di Clelia (d), Il Bellerofonte (d), L'Ipermestra (d), Antigona (d), L'Olimpiade (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Plaque commémorative

Josef Mysliveček est un compositeur bohémien, né le à Prague et mort le à Rome. De son temps, il connaît la gloire avec quelques uns de ses opéras, puis rencontre la maladie et tombe dans l'oubli.

Biographie[modifier | modifier le code]

Avec son frère jumeau Jáchym, Josef naît le 9 mars 1737[1], d'une famille riche (leur père est meunier) grâce à laquelle il étudie au lycée jésuite Saint-Gilles, appartenant à l'ordre des dominicains. Les deux garçons apprennent la lecture, le calcul, le chant et la musique, en particulier le violon. Josef se révèle être un violoniste et musicien remarquable.

Josef et Jachym font un apprentissage de meunier d'une durée de trois ans et sont membres de la corporation des meuniers. Mais Josef sent qu'il ne va certainement pas suivre la trace de ses ancêtres. Le père des deux jumeaux contracte malheureusement la fièvre typhoïde et meurt à l'âge de cinquante-deux ans. Sa veuve se remarie deux ans après le décès de son mari. Jachym reste dans le métier et Josef étudie la musique chez Franz Johann Wenzel Habermann (cs)[2] et plus tard chez le célèbre compositeur Josef Seger[2].

Il pense reprendre les affaires de son père jusqu'en 1761, puis les laisse à son jumeau et se tourne définitivement vers la musique avec l'accueil enthousiaste de ses six premières symphonies à Prague.

À 27 ans, Il fuit l'Empire austro-hongrois, ravagé par la Guerre de Sept Ans, pour l'Italie[3]. Il obtient une bourse du comte Vincent von Waldstein (cs) à Venise et étudie la composition avec Giovanni Battista Pescetti. Il reste en Italie où sa renommée grandit au point qu'il est surnommé Il divino Boemo ("le divin Tchèque"), notamment grâce au succès de son premier opéra Semiramide en 1766.

Il vit une liaison avec une femme importante de la cour, qui accélère sa carrière et lui attire une commande de Ferdinand IV, roi de Naples. Cet opéra, Il Bellerofonte, est un grand succès à la cour de Naples en 1767, puis à travers l'Italie. En 1770, il rencontre le jeune Wolfgang Amadeus Mozart (14 ans) à Bologne où Mysliveček est membre de l'Accademia Filarmonica. L'influence de Mysliveček sur Mozart semble avoir été importante à cette époque, et la ressemblance de leur style explique l'attribution erronée de l'oratorio Abramo ed Isacco à Mozart par Ludwig von Köchel.

Ce succès dure pendant près de douze ans, et le Tchèque est acclamé à travers toute l'Europe (Munich, Vienne et Prague notamment) avec ses trente opéras composés. Il est alors le compositeur le plus prolifique de l'opéra italien.

Atteint de la syphilis (d'autres sources[4] affirment de la gangrène contractée lors d'un accident en route vers Munich pour répondre à l'invitation du Prince-électeur comte palatin Maximilien Ier), avec une situation financière déclinante, Mysliveček termine péniblement sa vie à Rome[1].

Il est inhumé à la basilique San Lorenzo in Lucina à Rome.

Œuvres principales[modifier | modifier le code]

Souvent décrit comme le père de l'opéra tchèque, il a aussi écrit dix oratorios, quatre-vingt-cinq symphonies, des concerti, notamment pour violon, et de la musique de chambre.

Opéras[modifier | modifier le code]

  • Semiramide (Livret: Pietro Metastasio, 1766, Bergame)
  • Il Bellerofonte (Livret: Giovanni Bonecchi, , Naples, Teatro San Carlo)
  • Farnace (Livret: Antonio Maria Lucchini, , Naples, Teatro San Carlo)
  • Il trionfo di Clelia (Livret: Pietro Metastasio, , Turin, Teatro Regio)
  • Il Demofoonte (Livret: Pietro Metastasio, 1769, Venise, Teatro San Benedetto)
  • L'Ipermestra (Livret: Pietro Metastasio, 1769, Florence)
  • La Nitteti (Livret; Pietro Metastasio, 1770, Bologne)
  • Motezuma (Livret: Vittorio Amedeo Cigna-Santi, , Florence, Teatro della Pergola)
  • Il gran Tamerlano (Livret: Agostino Piovene, , Milan, Teatro Regio Duc)
  • II Demetrio (Livret: Pietro Metastasio, 1773, Pavie, Teatro Nuovo)
  • Romolo ed Ersilia (Livret: Pietro Metastasio, , Naples, Teatro San Carlo)
  • Antigona (Livret: Gaetano Roccaforte, , Turin, Teatro Regio)
  • La clemenza di Tito (Livret: Pietro Metastasio, , Venise, Teatro San Benedetto)
  • Atide (Livret: Tomasso Stanzani, 1774, Padoue)
  • Artaserse (Livret: Pietro Metastasio, , Naples, Teatro San Carlo)
  • Il Demofoonte (Livret: Pietro Metastasio, , Naples, Teatro San Carlo)
  • Ezio (Livret: Pietro Metastasio, , Naples, Teatro San Carlo)
  • Adriano in Siria (Livret: Pietro Metastasio, 1776, Florence, Teatro del Cocomero)
  • Ezio (Livret: Pietro Metastasio, 1777, Munich)
  • La Calliroe (Livret: Matteo Verazi, , Naples, Teatro San Carlo)
  • L'Olimpiade (Livret: Pietro Metastasio, , Naples, Teatro San Carlo)
  • La Circe (Livret: Domenico Perrelli, 1779, Venise, Teatro San Benedetto)
  • Il Demetrio (Livret: Pietro Metastasio, , Naples, Teatro San Carlo)
  • Armida (Livret: Giovanni Ambrogio Migliavacca, , Milan, Teatro della Scala)
  • Medonte (Livret: Giovanni de Gamerra, carnaval 1780, Rome, Teatro Argentina)
  • Antigono (Livret: Pietro Metastasio, printemps 1780, Rome, Teatro delle Dame)

Oratorios[modifier | modifier le code]

Postérité et hommages[modifier | modifier le code]

L'astéroïde (53159) Mysliveček, découvert en 1999, est nommé en son honneur[5].

Josef Myslivecek au cinéma[modifier | modifier le code]

Discographie[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Daniel E. Freeman, Josef Mysliveček, Il Boemo : the Man and His Music, Sterling Heights, Mich., Harmonie Park Press, coll. « Detroit Monographs in Musicology/Studies in Music » (no 54), , 425 p. (ISBN 0899901484, OCLC 938804264).

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Marc Honegger, Dictionnaire de la musique : Tome 2, Les Hommes et leurs œuvres. L-Z, Paris, Bordas, , 1232 p. (ISBN 2-04-010726-6), p. 780
  2. a et b Dictionnaire de la musique : sous la direction de Marc Vignal, Paris, Larousse, , 1516 p. (ISBN 978-2-03-586059-0), p. 956
  3. « Le divin de Bohème », sur www.lhistoire.fr (consulté le )
  4. Josef Myslivecek - 08-02-2007 - Radio Prague
  5. (en) « (53159) Mysliveček [2.41, 0.10, 6.6] », dans Dictionary of Minor Planet Names: Addendum to Fifth Edition: 2003–2005, Springer, (ISBN 978-3-540-34361-5, DOI 10.1007/978-3-540-34361-5_2580, lire en ligne), p. 217–217
  6. « Centre tchèque de Paris / Projection du film : Confessions d’un disparu », sur paris.czechcentres.cz (consulté le )
  7. Laurence Houot, « "Il Boemo" : renaissance à l'écran de Josef Mysliveček, compositeur prolifique et mentor de Mozart, tombé dans l'oubli », sur France Info,
  8. Petr Václav, Il Boemo, Mimesis Film, Dugong Films, Sentimentalfilm, (lire en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]