Jin postérieurs (936-947)
| Statut | Monarchie |
|---|---|
| Capitale |
Taiyuan (936) Luoyang (937) Kaifeng (937–947) |
| Religion | Bouddhisme, Taoïsme, Confucianisme, Religion traditionnelle chinoise |
| 28 Novembre 936 | Shi Jingtang est proclamé Empereur par les Liao. Fin de la dynastie des Tang postérieurs, début de celle des Jin postérieurs |
|---|---|
| 11 Janvier 947 | L'Empereur Chu se rend aux Liao. Fin de la dynastie des Jin postérieurs, proclamation de la dynastie des Han postérieurs |
| 936-942 | Gaozu |
|---|---|
| 942-947 | Chudi |
Entités précédentes :
Entités suivantes :
La dynastie des Jin postérieurs ou Hou Jin (chinois simplifié : 后晋 ; chinois traditionnel : 後晉 ; pinyin : ) ou Shi Jin (石晉) régna en Chine de 936 à 947 lors de la période des Cinq Dynasties. Elle fut précédée par la dynastie des Tang postérieurs (Hou Tang) et suivie par la dynastie des Han postérieurs (Hou Han).
Il s'agit d'une dynastie d'origine turque, fondée par Shi Jingtang (Empereur Gaozu) avec l'aide des Khitans la dynastie Liao, qui deviennent les suzerains de fait de la dynastie des Jin postérieure. Lorsque Shi Chonggui (empereur Chu), le deuxième souverain de la dynastie, se brouille avec la dynastie Liao, celle-ci envahit le pays en 946 et anéantit les Jin postérieurs en 947, annexant ses anciens territoires.
Fondation des Jin postérieurs
[modifier | modifier le code]Les Tang postérieurs, le premier État Shatuo sinisé a régner sur la Chine[1], est fondé en 923 par Li Cunxu, le fils du chef Shatuo Li Keyong. Il étend le territoire des Shatuo, au début limité a leur base territoriale dans le Shanxi, sur la majeure partie du nord de la Chine et jusqu'au Sichuan.
Après la mort de Li Cunxu, son fils adoptif, Li Siyuan, devient empereur. Cependant, les relations entre les Tang postérieurs et les Khitans, qui ont joué un rôle essentiel dans l'ascension des Shatuo, se détériorent. Shi Jingtang, le gendre de Li Cunxu, se rebelle contre lui et, avec l'aide des Khitans, se proclame empereur des Jin postérieurs en 936.
Le fondateur des Jin postérieurs, Shi Jingtang, revendique une ascendance chinoise Han patrilinéaire [2]. Notant que "Shi" (石) est un nom de famille chinois typiquement porté par les Sogdiens, Barenghi (2014) fait remonter l'origine du lignage de Shi Jingtang aux Anqing Shi (安慶石), ces derniers étant l'une des trois sous-tribus Shatuo d'origine sogdienne, avec les Chuyue (處月) et les Suoge (娑葛), anciennement associés aux Türgesh[3],[4],[5].
Sous les Jin postérieurs, les descendants des familles royales des dynasties Zhou, Sui et Tang reçoivent des duchés; une démarche servant simultanément de marque de respect envers les dynasties précédentes et de moyen de légitimation des Jin postérieurs[6]. Cette pratique, remontant à la fondation de la dynastie Zhou, est appelée les "deux couronnements et les trois respects" (二王三恪).
Au delas de ces honneurs, ces descendants sont également présents à la Cour impériale. Ainsi, Li Zhuanmei (李專美), un serviteur des Jin postérieurs, descend des Guzang Li; une des sous-lignées des Longxi Li (隴西李氏), la lignée impériale Tang[7].
Territoire
[modifier | modifier le code]Pour l'essentiel, les Jin postérieurs contrôlent les mêmes territoires que les Tang postérieurs, à l'exception du Sichuan, dont les Tang ont perdu le contrôle dans les dernières années de la dynastie et qui est devenu indépendant sous le nom de Shu postérieur.
L'autre exception majeure était une région connue sous le nom de "Seize Préfectures". À cette époque, les Khitans sont déjà une puissance majeure du nord de la Chine, étendant leur empire depuis leurs steppes natale. En échange de leur soutient, ils contraignent les Jin postérieurs à leur céder les seize préfectures. Couvrant une région d'environ 110 à 160 km de large, comprenant l'actuelle Pékin et des territoires situés plus à l'ouest, cette zone est considérée comme hautement stratégique et en prendre le contrôle permets aux Khitans d'étendre encore davantage leur influence dans le nord de la Chine.
Chute des Jin postérieurs
[modifier | modifier le code]Les Jin postérieurs sont souvent décrits comme étant des hommes de pailles des Khitans de la dynastie Liao, l'aide de leurs puissants voisins du nord ayant été essentielle à l'établissement de la dynastie. De plus,la cession des seize préfectures leur vaut d'être raillés et traité de serviteurs de la dynastie Liao.
Après la mort du fondateur de la dynastie, c'est Shi Chonggui, le neveu et fils adoptif du défunt, qui lui succède. Chonggui fini par adopter une politique extérieure plus agressive et défie les Liao, ce qui entraine une riposte de ces derniers. En 946 ils envahissent le territoire des Jin postérieurs et en 947 ils prennent la capitale et détrônent Shi Chonggui, marquant ainsi la chute des Jin postérieurs.
Après cette conquête, les Liao adoptent l'élément dynastique de l'eau, qui succède à l'élément dynastique du métal des Jin postérieurs, conformément à la théorie chinoise des cinq éléments [8]. C'est également après cette conquête que la dynastie Liao est officiellement rebaptisée « Grand Liao ».
Liste des empereurs
[modifier | modifier le code]| Nom de Temple | Nom Posthume | Noms de famille | Durée des règnes | Noms et durées des ères de règne |
|---|---|---|---|---|
| pinyin : | Étant trop long et compliqué à utiliser, ce nom n'est jamais utilisé pour faire référence à cet empereur | pinyin : | 936–942 | pinyin : 936–942 |
| Aucun | pinyin : | pinyin : | 942–947 | pinyin : 942–944 pinyin : 944–947 |
Arbre généalogique des Empereurs des Jin postérieurs
[modifier | modifier le code]| adoption | |||||||||||||||||||||||||
| Li Siyuan 李嗣源 Mingzong 明宗 des Tang postérieurs 867–926–933 | Shi Shaoyong 石紹雍 | ||||||||||||||||||||||||
| Impératrice Li d. 950 | Shi Jingtang 石敬瑭 892–942 Gaozu 高祖 936–942 | Shi Jingru 石敬儒 | |||||||||||||||||||||||
| Shi Chonggui 石重貴 914–974 Chudi 出帝 942–947 | |||||||||||||||||||||||||
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Later Jin (Five Dynasties) » (voir la liste des auteurs).
- ↑ Mote 1999.
- ↑ Wudai Shi ch. 75. Le pére de Jingtang s'appelant à l'origine Nieliji, sans nom de famille, le fait que ses ancêtres patrilinéaires ont tous des noms chinois semble indiquer que ces noms de famille ont probablement tous été descernés à titre posthume après que Shi Jingtang soit devenu un empereur « chinois ». Shi Jingtang affirme en effet être un descendant des personnages historiques chinois Shi Que et Shi Fen, et insiste sur le fait que ses ancêtres se sont dirigés vers l'ouest, vers des régions au peuplement non-Han, pendant la période de chaos politique qui a marqué la fin de la dynastie Han au début du IIIe siècle.
- ↑ Golden, Peter Benjamin (1992). "An Introduction to the History of the Turkic Peoples: Ethnogenesis Ans State Formation in the Medieval and Early Modern Eurasia and the Middle East". Turcologica. 9. Wiesbaden: Harrassowitz. p. 165
- ↑ Christopher P. Atwood, « The Notion of Tribe in Medieval China: Ouyang Xiu and the Shatup Dynastic Myth », Miscellanea Asiatica, no 16, , p. 610–613 (lire en ligne)
- ↑ Maddalena Barenghi, Historiography and Narratives of the Later Tang (923–936) and Later Jin (936–947) Dynasties in Tenth- to Eleventh century Sources (thèse), (lire en ligne), p. 3-4
- ↑ Xiu Ouyang (trad. Richard L. Davis), Historical Records of the Five Dynasties, Columbia University Press, , 76– (ISBN 978-0-231-50228-3, lire en ligne)
- ↑ Chang Woei Ong, Men of Letters Within the Passes: Guanzhong Literati in Chinese History, 907–1911, Harvard University Asia Center, (ISBN 978-0-674-03170-8, lire en ligne), p. 29
- ↑ (en) Yuan Julian Chen, « "Legitimation Discourse and the Theory of the Five Elements in Imperial China." Journal of Song-Yuan Studies 44 (2014): 325–364. », Journal of Song-Yuan Studies, vol. 44, no 1, , p. 325 (DOI 10.1353/sys.2014.0000, S2CID 147099574, lire en ligne)
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (en) Glen Dudbridge, A portrait of Five Dynasties China, from the memoirs of Wang Renyu (880-956), Oxford University Press, Oxford University Press, , 272 p. (ISBN 978-0-19-967068-0, lire en ligne)[1].
- F. W. Mote, Imperial China: 900–1800, Harvard University Press,