Jean Verrier

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Jean Verrier, né à Montaiguët-en-Forez le et mort le à Verneuil-sur-Avre[1], est un archiviste et historien français.

Inspecteur général des monuments historiques, responsable des objets, il est « un personnage incontournable du service des monuments historiques du début des années 1920 à la fin des années 1950[2] », en travaillant sur les objets[3], les abords des monuments et les vestiges de guerre[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

Licencié ès lettres en 1908, il est diplômé de l’École nationale des chartes en 1912. Il est nommé le archiviste départemental de l'Eure[3].

Blessé au poumon au début de la Première Guerre mondiale le 12 mai 1915 à Neuville-Saint-Vaast[4],[5], il devient directeur de cabinet de Pierre Marraud au ministère de la Guerre. Il suivra Pierre Marraud dans ses différentes affectations, jusqu'à ce que ce dernier devienne ministre de l'intérieur. Le , Marraud lui confie le poste de secrétaire technique de la commission supérieure d’aménagement, d’embellissement et d’extension des villes[3].

Il est alors repéré par Paul Léon, administrateur des arts et du patrimoine, qui lui confie en 1926[5] un poste à direction des Beaux-arts, au service des monuments historiques alors rattachés au Ministère de l'Intérieur[3]. Verrier est nommé inspecteur des monuments historiques par Édouard Herriot le . Il travaille et succède à Paul Frantz Marcou au poste d'inspecteur général des monuments historiques, le [3].

À partir de 1931 et jusqu'à sa retraite, Jean Verrier se consacre aux objets classés au titre des monuments historiques[3], et participe au classement de 30 000 objets[5]. Il travaille également à la création et à la mise en œuvre de la législation patrimoniale adoptée dans la première moitié du xxe siècle[3]. Il travaille également sur les méthodes de présentation, notamment pour le trésor de nombreuses cathédrales et églises (notamment celui de celui de Saint-Jean-du-Doigt) ou la tenture de l'Apocalypse à Angers et la tapisserie de Bayeux[5]. Il travaille également à la conservation des orgues et des fresques, pour lesquelles sera fndé le musée de la fresque au palais de Chaillot[5].

Il fonde en 1936 le Bulletin des monuments historiques de France[3].

En 1939, il fait procéder à la mise à l'abri des vitraux des édifices religieux menacés par les bombardements[2], ces vitraux totalisant une surface de cinq hectares[5]. Il poursuit sa mission d'inspecteur général durant la Seconde Guerre mondiale, au poste de directeur de cabinet de Jérôme Carcopino, ministre de l’Éducation nationale[3]. À l'issue de la guerre, il suit la restauration et la remise en place des vitraux[2].

En 1950, il est secrétaire général du comité international des monuments, sites et fouilles archéologiques à l’Unesco[3]. De 1954 à 1955 il est président de la société de l'école nationale des chartes[3]. Dans ces années, il suit personnellement le dossier de restauration de la lanterne de Bégon, pièce du XIe siècle conservée en l'abbatiale Sainte-Foy de Conques[2].

Il est par ailleurs professeur à l’École du Louvre, et secrétaire général de la Société française d’archéologie[3].

Il part en retraite le [3].

Publications[modifier | modifier le code]

  • Essai archéologique sur l’église Saint-Séverin de Paris, Paris, éditions A. Picard, 1912, texte imprimé.
  • Les églises romanes d’Auvergne, Clermont-Ferrand, 1924.
  • « La conservation des œuvres d’art en France et le Service des Monuments historiques », Congrès archéologique de France, I, Paris, éditions Picard, 1935, p. 425-440.
  • « Les études sur les arts appliqués à l’industrie, du ve au xviiie siècle, en France, de 1834 à 1934 », Congrès archéologique de France, II, Paris, éditions Picard, 1936, p. 285-309.
  • Avec Marcel Aubert, L’architecture française des origines à la fin de l’époque romane, Paris, éditions d’Art d’Histoire, 1941.
  • La Cathédrale de Bourges et ses vitraux, Paris, éditions du Chêne, 1942.
  • Vitraux de France aux douzième et treizième siècles, Paris, Louvre, 1949, 47 p.
  • L’art du Moyen âge en Artois, Catalogue de l’exposition, contrib. Pierre Héliot, Jean Jean Porcher, Jean Lestocquoy, Arras, 1951.
  • Avec Léon Gischia, Les Arts primitifs français. Art mérovingien – Art carolingien – Art roman, Paris, Arts et métiers graphiques, 1953, 240 p.
  • Avec Marcel Aubert, Louis Grodecki, Jean Lafond, Les vitraux de Notre-Dame et de la Sainte-Chapelle de Paris, Paris, 1959.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Jean Verrier (1887-1963) - Auteur - Ressources de la Bibliothèque nationale de France », sur data.bnf.fr (consulté le )
  2. a b c d e et f Noé Wagner, « Les objets du service des monuments historiques : la médaille de J. Verrier », Mémoloi,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. a b c d e f g h i j k l et m « Jean Verrier et les monuments historiques », Mémoloi,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. Archives départementales de l'Allier, fiche matricule no 1280.
  5. a b c d e et f Paul Deschamps, « Jean Verrier (1887-1963) », Bibliothèque de l'école des chartes, vol. 125, no 2,‎ , p. 540-543 (lire en ligne, consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]