Jean Sévillia

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Jean Sévillia
Jean Sévillia en 2015.
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Yves-Marie Sévillia (d)
Nicolas Sévillia (d)
Benoît Sévillia (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Prix Hugues-Capet (d) ()
Prix Saint-Louis (d) ()
Prix Louis-Marin ()
Grand prix catholique de littérature ()
Prix du Guesclin ()Voir et modifier les données sur Wikidata

Jean Sévillia, né le à Paris, est un écrivain et journaliste français.

Il est l'auteur de biographies et d'essais historiques.

Biographie[modifier | modifier le code]

Journaliste[modifier | modifier le code]

Après avoir obtenu une maîtrise de lettres à l'université Paris-IV et accompli son service militaire, Jean Sévillia choisit le journalisme.

En 1978, il fait ses débuts à la Presse française (journal disparu). En 1981, il entre au Figaro Magazine, dont il deviendra rédacteur en chef adjoint en 1994. Depuis 2016, il n'appartient plus aux cadres permanents de ce magazine mais y conserve une chronique hebdomadaire consacrée aux livres d'histoire et y intervient dans des grands dossiers historiques ou religieux. Parallèlement, il collabore au Figaro Histoire, revue dont il est membre du conseil scientifique[1], et intervient sur le site Figarovox. Il est membre du comité d'honneur de Politique Magazine.

En 2007 et 2008, il a animé une émission de débat d'idées sur Radio Courtoisie.[réf. nécessaire]

Essayiste[modifier | modifier le code]

Le premier livre de Jean Sévillia, Le Chouan du Tyrol, est une biographie d'Andreas Hofer publiée en 1991. Le deuxième est consacré en 1997 à Zita de Bourbon-Parme, la dernière impératrice d'Autriche (Zita impératrice courage). Ses ouvrages s'enchaîneront ensuite tous les deux ou trois ans : Le Terrorisme intellectuel (2000), Historiquement correct (2003), Quand les catholiques étaient hors la loi (2005), Moralement correct, (2007). En 2008, il participe au Livre noir de la Révolution française, ouvrage collectif publié sous la direction de Renaud Escande (Cerf) avec un chapitre dans lequel il s'interroge sur la perception de la Révolution par les générations à venir. En 2009, il publie une biographie du bienheureux Charles de Habsbourg-Lorraine (1887-1922), dernier empereur d'Autriche et roi de Hongrie, époux de Zita de Bourbon-Parme[2].

En 2011, Jean Sévillia fait paraître Historiquement incorrect[3],[4], essai qui s'inscrit dans la continuité d'Historiquement correct, (120 000 exemplaires). Parue en , son Histoire passionnée de la France a été la 13e meilleure vente en histoire de l'année 2013[5]. En 2015, il publie pour la première fois un ouvrage qui entre dans la catégorie des beaux-livres, La France catholique, dont le texte, illustré par quatre cents photos, constitue une radiographie du catholicisme français actuel. En 2016, il fait paraître Écrits historiques de combat, recueil en un volume de Historiquement correct, Moralement correct et le Terrorisme intellectuel, ce livre étant complété d'une préface inédite et d'une bibliographie actualisée. En 2018, son essai Les vérités cachées de la guerre d'Algérie est un nouveau succès de librairie. En 2023, avec Cette Autriche qui a dit non à Hitler, il publie la première étude d'ensemble en langue française sur l'histoire de la résistance au nazisme en Autriche.

Depuis 2000, Jean Sévillia a donné plus de 350 conférences sur le thème de ses livres[6].

Critique littéraire[modifier | modifier le code]

En 2004, Jean Sévillia est entré au jury du prix Hugues-Capet, qu’il avait obtenu en 1997 pour Zita impératrice courage. Fondé en 1994 par Jacques-Henri Auclair, présidé jusqu’à sa mort par la comtesse de Paris et ensuite par la princesse Béatrice de Bourbon-Siciles, ce prix, qui n'est provisoirement plus décerné, distinguait une biographie royale.

En 2006, Sévillia a été cofondateur du Prix du livre incorrect, dont il a présidé le jury jusqu'en 2009. Il s'en est ensuite retiré pour fonder le Prix des Impertinents (2010-2014).

Intérêt pour l'Autriche[modifier | modifier le code]

Jean Sévillia s'intéresse particulièrement à l'histoire de l'Autriche. Outre une trentaine de reportages et des articles d'actualité[7] parus dans les diverses publications liées au Figaro, ses deux premiers livres portent sur des biographies consacrées à des personnages de l'histoire autrichienne récente. En 2001, il a préfacé la traduction française de La Vienne d'Hitler de Brigitte Hamann (éditions des Syrtes).

Il est titulaire du Grand Ordre de l'Aigle du Tyrol (Grosser Tiroler Adler-Orden), qui lui a été décerné à Innsbruck en 1991 par le gouverneur du Tyrol, et de la Médaille d'argent pour services rendus à la République d'Autriche (Silbernes Ehrenzeichen für Verdienste um die Republik Österreich), qui lui a été remise en 1997 par l'ambassadeur d'Autriche à Paris[2].

Jean Sévillia est président de l'Association pour la béatification de l'impératrice Zita.

Vie personnelle[modifier | modifier le code]

Il est le père de Benoît, de Nicolas (ancien secrétaire général de la fondation Jérôme-Lejeune[8]), de Jérôme (prêtre), d'Yves-Marie (ancien directeur de cabinet de Dominique Rey, évêque du diocèse de Fréjus-Toulon[9]), et d'Étienne (chef d'entreprise[10],[11]).

Idées et positionnement politique[modifier | modifier le code]

En 2008, dans une étude consacrée à « la pensée anti-68 », Serge Audier, maître de conférences à la Sorbonne, estime : « Il n’est pas douteux que les diatribes anti-68 ont fait leur travail au sein de la droite française. Pour s’en convaincre, le meilleur fil conducteur est l’examen des essais de Jean Sévillia. Ce journaliste de la droite traditionaliste et nationale doit être pris au sérieux, tant son influence est forte auprès d’un certain public. Entré au Figaro Magazine dès 1981 […], il a déployé des thèmes appelés à se diffuser dans la vulgate de droite, depuis la critique de la « repentance » coloniale jusqu’à l’éloge du nationalisme, en passant par la critique virulente du multiculturalisme »[12].

Pour William Blanc, Aurore Chéry et Christophe Naudin, auteurs du livre Les historiens de garde : de Lorant Deutsch à Patrick Buisson, la résurgence du roman national (2013), Jean Sévillia est l’auteur de nombreux livres dans lesquels se dégage une vision identitaire de l'histoire de la France. Selon eux, il serait un historien du « roman national », et à ce titre un « historien de garde »[13].

L'historien britannique Sudhir Hazareesingh estime que les travaux de Sévillia « cherchent à élaborer un contre-récit destiné à corriger ce qu'il considère comme une représentation faussée du passé de la France (...) sur des sujets tels que la monarchie, la religion, le colonialisme, les deux guerres mondiales et l'immigration. (...) Son Histoire passionnée de la France est un retour décomplexé au roman national, qui insiste sur la célébration des racines chrétiennes de la France »[14].

Selon l'historien Étienne Anheim, il est, avec Michel De Jaeghere et Dimitri Casali, l'un des représentants d'une « conception mémorielle et nationaliste de l’histoire »[15].

Le Monde, qui le qualifie de « néoconservateur », relate sa participation en 2022 aux universités d'été du parti politique Reconquête d'Éric Zemmour[16],[17] et le cite en 2017 parmi les tenants d'un roman national faisant de l'histoire de France une glorieuse fiction[18].

Publications[modifier | modifier le code]

Comme auteur[modifier | modifier le code]

Comme directeur d'un ouvrage[modifier | modifier le code]

  • L’Église en procès. La réponse des historiens, Paris/61-Lonrai, Tallandier / Le Figaro, , 410 p. (ISBN 9791021047747).
  • Le Dernier carré. Combattants de l'honneur et soldats perdus de l'Antiquité à nos jours (co-éditeur avec Jean-Christophe Buisson), Paris/Paris/61-Lonrai, Le Figaro Magazine / Perrin, , 383 p. (ISBN 9782262096601).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jean-Christophe Buisson, « Le Figaro fait l'Histoire », sur Le Figaro, (ISSN 0182-5852, consulté le ).
  2. a et b Voir sur le site de l'auteur.
  3. Historiquement incorrect de Jean Sévillia, sur franceinfo.fr.
  4. « L'histoire falsifiée : Entretien avec Jean Sévillia », citeetculture.com, .
  5. Livres hebdo, , p. 73.
  6. Notice du Who's who.
  7. « Un Habsbourg ambassadeur de Hongrie en France », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ), « Quand les Turcs envahissaient l’Europe », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ), « Retour en force de Sebastian Kurz en Autriche: le décryptage de Jean Sévillia », Figaro VOX,‎ (lire en ligne, consulté le ), etc.
  8. Alexandre Sulzer, « Les Éveilleurs d'espérance, agitateurs de Marion Maréchal », sur L'Express, (consulté le ).
  9. « "Il ne doit pas sortir du monastère": le diocèse de Fréjus-Toulon réagit aux accusations d'agressions sexuelles à l'encontre d'un aumônier varois », Var Matin,‎ (lire en ligne, consulté le ) : « le diocèse de Fréjus-Toulon réagit par la voix du directeur de cabinet de Mgr Rey, Yves-Marie Sevillia (...) ».
  10. « Les Papilles d’Étienne, chef à domicile », sur fr.gaultmillau.com (consulté le )
  11. « SARL Les Papilles D'etienne (92100) », sur entreprises.lefigaro.fr (consulté le )
  12. Serge Audier, La pensée anti-68. Essai sur les origines d’une restauration intellectuelle, La Découverte, 2008.
  13. William Blanc, Aurore Chéry, Christophe Naudin, Les historiens de garde : de Lorant Deutsch à Patrick Buisson, la résurgence du roman national, Paris, Éditions Libertalia, 2013, p. 146.
  14. Ce pays qui aime les idées, Flammarion, 2015, page 368.
  15. Étienne Anheim, « Face à l’histoire identitaire », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  16. Sandrine Cassini et Aude Dassonville, « Comment l’extrême droite a infiltré les médias », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  17. Clément Guillou, « La délicate reconquête d’Eric Zemmour », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  18. Julie Clarini, « Face au « roman national », les historiens montent au front », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  19. « Résultats prix du Guesclin 2018 », sur cocktailetculture.fr, (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]

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